Tes mains brûlantes de sang, ton bras abîmé, l’univers entier dans la couronne de ta gloire, tu te tenais droite malgré tout.


Personne ne te retirerai cela, ni la peine ni la trahison, ni les années tombées dans le creux de ton visage affaissé.


David vient à toi, jumeau d’une autre mère, ses bras sur ton torse, sa tête contre ton cou et toute la force d’un monde dans son étreinte. Tu le serrais à peine, mains écaillées du sang de la truie mais tu respirais la sueur du frère.

il devait survivre car il était ton frère, il devait tomber pour mieux règner et tu serais là pour le rattraper. Tes lèvres soufflaient cette note, apaisante mélodie comme ce qu’elle chantait à ceux que son sein avait nourri.


-Ne te soucie point de ça, mon frère. Don te rappellera.

Tu le serrais, tapotait son épaule avec délicatesse. Roi de verre, une pression mal placé semblait pouvoir le faire s’effondrer.


Les mots faisaient mal, ébranlant la structure même de tes pensées. Darryn mort. Darryn reviendra, face à l’aigle de Caucase. Une mort digne d’un héros, digne du sang revendiqué de ses veines étriqués, une seule larme voulut naître.

Le plat de ta main vint l’avorter.


-Nous le reverrons, il va vaincre la mort, nous devons être fiers de lui. Nous fêterons son retour, nous tous ensemble.


Tes sentiments, ta crainte, le deuil enterré sous ta fierté assourdissante.

-Mais je comprends David. J’accepte tes excuses, j’accepte ta peine et je te demande de voir ces instants de doute comme la preuve que tu es un seigneur.


Tes mains sur ses épaules.

-Si tu ne doutais jamais de toi, si tu souffrais jamais, tu serais un tyran. Je sais que tu deviendras plus fort. Pleure, maudis les monstres et leurs engéances mais n’oublie pas qu’on est toujours là et que darryn deviendra lui aussi plus fort.


Car c’était leurs seules forces, désormais.