encore quelques jours, quelques jours seulement et ta période d’essai serait finie. quelques jours et tu seras un vrai bibliothécaire. quelques jours et tu auras officiellement ton premier métier.
en trois mois, tu n’avais pas raté un seul jour, malgré les nuits blanches, les nuits tourmentées, les nuits ensanglantées, des cernes plus profondes, un pansement en plus, une blessure en plus mais tu étais toujours là.

quand tu n’étais pas à ranger les livres, à étiqueter les nouveaux arrivages ou bien à conseiller les gens - tout cela fait dans une patience et une gentillesse qu’on ne te reconnaissait pas - tu étais assis à l'accueil, un livre à la main, chaque jour presque un nouveau, comme avec le but de lire tous les ouvrages de la bibliothèque d’Athéna - c’était une vie de rêve pour toi, une vie qui pourra peut-être apaiser ton cœur. mais, aussi passionnant l’ouvrage que tu lisais soit-il, cela ne t’empêchais pas d’observer les lecteurs à l'affût des fourbes qui essaient d’emprunter les livres sans les enregistrer. et le pire c’est qu’il y en avait qui le faisait plusieurs fois, par oubli disaient-ils ! mais tu n’en croyais pas un mot vu le nombre de fois où tu les attrapais.

et justement, l'un d'eux file devant toi. deux livres de la bibliothèque à la main, deux livres que tu l’avais vu prendre plutôt, deux livres dont vous n’aviez pas le ticket et donc deux livres “volés”. tu soupires longuement en mettant un marque page dans ton livre avant de le poser sur la table, souffle à ta collègue que tu reviens dans deux minutes avant de filer à toute vitesse vers la sortie.

hey ! tu lances depuis le haut des marches avant d’en descendre quelques unes, tu ne devais pas parler aux lecteurs comme ça, mais là c’était de trop Ellair. tu craches avec dégoût quand tu reconnais le “voleur” en question tu crois que tout dans l’Olympus t’appartient parce que ton père c’est Arès, c’est ça ? tu les hais, tu les hais, tu les hais un livre ça s’emprunte à l'accueil où on t’met un tampon quand tu le prends et un quand tu l’rends. mais toi, en plus d’mal parler aux gens, tu prends les livres des étagères comme ça. au fur et à mesure que tu lui faisais la morale, tu t’étais rapprocher de lui, et maintenant face à lui, une main pointant vers l’entrée de la bibliothèque grouille toi d’aller tamponner tes bouquins. et que ça soit la dernière fois qu’tu nous fais l’coup. le ton ferme et le regard droit dans le sien.
qu’il le fasse tant que tu lui demandes “gentiment”.

toi tu lui pourrissait la vie ? toi ? c’est lui qui trouvait un moyen de faire intrusion dans ta vie dans les pires circonstances possible ! au camp, toujours à frapper les plus faibles, encore et encore et encore et pourquoi ?
parce qu’il le pouvait,
parce qu’il était plus fort,
parce qu’il n’arrivait pas à calmer sa colère inflammable,
comme t—

son poing rencontre violemment ta mâchoire.
tu perds l’équilibre mais ne tombe pas, te rattrapant en posant une main par terre avant de te relever aussitôt. tu poses cette main sur la partie endolorie, lui lançant un regard d’abord surprit et ensuite enragé.

t’en as quand même besoin. dit avec cette même colère qu’il pourra voir dans tes yeux. tu te redresses, ajustant ton haut - inspire, expire… inspire, expire c’est pas le moment - tu fermes le poing, prêt à lui rendre le coup mais à la place en levant le bras c’est pour mettre la main sur son épaule afin de l’empêcher de partir c’est pas mes ordres, c’est les ordres d’la direction. tu dis fermement en montrant la bibliothèque derrière toi de l’autre main.