Comment se débarrasser de lui ? Comment faut-il lui faire comprendre que Jocelin ne peut rien faire pour Celio.
Oh Celio ; cet enfant d’Apollon si talentueux ; cet ange qui cache en réalité, un tel démon quand il ouvre la bouche pour sortir des propos trop déplacés. Imbu de lui-même, pourtant, cela cacherait une modestie pas du tout assumée. Un réel manque de confiance en lui.
Le fils de Hécate l’a bien compris, quand il l’a vu se plier devant lui pour le supplier de devenir son professeur particulier de musique.

Évidemment, Jocelin a refusé. Une fois. Deux fois. Puis la troisième, il aimerait bien pouvoir argumenter la raison pour laquelle il ne veut pas prendre Celio comme élève.
Un brin blasé, mais dans le fond, très peiné de devoir se montrer autoritaire – il faut dire que ce jeune homme aurait presque l’âge d’être son fils – il se rend donc chez lui, accompagné de Céleste, sa fille unique.

La porte s’ouvre et il voit cette tête d’angelot. Pourtant, il dissimule son agacement avec politesse.

« Merci pour l’invitation, Celio. » Heureusement qu’il peut parler français avec lui.
« J’espère que cela ne te dérange pas que j’ai embarqué ma fille avec moi. » Celle-ci ne sort pas un mot de sa bouche, trop absorbée par la lecture du bouquin qu’elle a pris à la bibliothèque.

Après être rentrés tous les deux dans la demeure de l’enfant d’Apollon, il veut aller droit au but : lui répéter qu’il ne pourra pas être son mentor.

« C’est capricieux de ta part d’insister autant, même si je suis flatté de savoir que tu veuilles encore de moi comme professeur. Cependant, Celio, tu gâches réellement ton potentiel à te comporter comme un sot à longueur de temps. »

La jeune blonde collée contre son père lève la tête pour observer le jeune musicien. Elle sourit timidement, comme si elle compatissait sincèrement à cette situation.