rendez-vous imploré par le besoin, sans qu’on intime personne de s’y rendre pourtant benedict le sait, cette nuit viendront ceux qui savent sans savoir, pour quémander ce que lui comprend sans le saisir.

il a déjà passé la soirée à prier, qu’il puisse donner l’attention qu’hécate réclame, alors il recevra le peu dont lui s’était fait violence à accepter. un peu de temps pour un soupçon d’amour — qu’importe. il savait où chasser ce dont son coeur avait faim, de toute façon.

son regard porté vers le ciel, il semble que son corps attend mais que son esprit voyage, et tout alors fait sens. sa venue ce soir, ce pourquoi il était resté si tard dans la nuit ; et pourquoi ses pensées ne pouvaient se tourner que vers ces fripons d'ambassadeurs.

benedict dans sa solitude sourit, car il sait que seules ces quelques dernières secondes le préservent des regards indiscrets. dans moins d’une minute ils entreront, pour poser des questions dont il connaît déjà les réponses. alors les bruits de pas résonnent enfin, et de marbre il redevient ; prêt à faire trembler leur crainte par de simples mots qui, pour aujourd’hui ne sont encore rien, mais qui demain sauront faire trembler le monde.

« Quel hasard pour vous,
Quelle évidence pour moi…
Puis ce que nous savons ce qui vous a guidé ici, n'attendons rien :
Tout à l'ouest du domaine vous vous en irez,
Chercher et trouver la dernière vigne qui s'en est allé
Vous tomberez sur les deux canidés infernaux
L'un de vous devra faire face à des choix immoraux
Le petit dernier rentrera seul sans ses amis
Et les entrailles de la mer engloutiront les ennemis. »