il avait pris congé la veille et aujourd’hui, pour une fois non pas l’optique d’aller s’éclater il ne sait ou et finir chez il ne sait qui. les plans initiaux, c’était de chill un peu - peut-être profiter de l’absence des colocataires pour s’enregistrer un peu sinon. le message de georges d’il y a deux jours était un piège évident -  qu’il l’ait capté mais soit quand même venu l’irritait au-delà du raisonnable. le pire, le pire, c’est qu’il sait qu’elle n’en pense rien d’avoir posé un lapin - et qu’il dira rien, parce qu’il ne croit pas aux redevances fondamentales.

c’était donc pour se changer les idées qu’il avait contacté ellair. c’est exactement le type de personne qu’il ne voit pas assez qu’ils aient assez de nouveaux trucs à se dire quand ils se revoient -
rhys se sent davantage justifié que même si l’alcool fait parler ils sont dans des cliques trop différentes pour qu'on reconnaisse de qui il parle s’il l’ouvrait
à tout péter ils doivent avoir qui, satya, et neala en communs amis? satya compte pas, ce soir
il sera là
et même, lloyd n’est pas sur que neala et ellair causent ou quoi
- mais en même temps, ils se voient assez qu’il puisse lui parler décontracté

dur la semaine un peu, si t’as carrément pas pu attendre. jte demande pas comment tu vas, j’imagine? un peu ri car tout a l’air de bien aller, très bien même, pour quelqu’un qu’il a l’habitude de voir un peu plus léger qu'à l'accoutumée. ellair pourra demander qu’on le pardonne, rhys est bien prêt à excuser tous les comportements du monde. c’est qu’il saura pas porter jugement avec sincérité qu’on attend ou même avec quelconque intérêt. s’il tolère, c’est qu’il ne s’en préoccupe jamais assez en profondeur pour faire des autres ses problèmes - c’était ça pour lui laisser les autres être libre à ses côtés.

vodka, cimer, tu gères- plaqué d’un sourire, alors qu’il s’installe - compagnie se fait candeur dans sa compassion. le registre change bien vite où l’olympien plus subtilement à lui demander pourquoi il ne reste pas ici. rhys ne le pense pas avoir le toupet de l’étreindre ou supposer qu’il n’y aurait que lui pour le protéger en cas de danger - il voit la résignation derrière les propos, teints, scintillés et répond, entre ingrat et malin :

nah, pas ma came, tout juste, ça aurait certainement suffit - ce soir pourtant, il décide de faire l’exception. aux yeux d’ellair peut-être il y aurait un sens plutôt qu’à penser qu’il s’agit de sa part de l’obstination dans le vide. du moins, s'il l'écoute - et si, il n'en n'avait pas deja parlé saoul et s'en souvenait pas.

je me vois pas exercer mon métier ici - ça serait bête de me mettre à m’occuper des nouvelle.eux de l’ile et leur inculquer des fondamentaux que j’ai pas déjà, et que j’ai pas envie de leur enseigner. ça suffira, y’a pas besoin de savoir jusqu'où va le dédain et le dégout pour la culture des sang-mêlés - ni de dire qu’il pense avoir en face un pur produit de création de l’environnement. il n’en pense pas qu’il y a là moins de valeur, tous deux étaient à différents conditionnements sensibles, sujets, même, et c’est ce que c’est.

j’ai pas eu de retour de satya, il t’a dit quand il viendrait? lancé vaguement, alors qu’il n’a pas particulièrement envoyé de message à ce dernier - nous trois ça daate. faut vraiment qu’on s’partage les détails des bons bails et les mauvais, surtout les mauvais depuis le temps?? doit y’avoir v’la des trucs à raconter. il a préparé ses histoires, et s’ils parlaient pas, des jeux pour les faire causer.

si tu sortais toi meme tu pourrais les voir ces dingueries, sonne comme une remarque mais de son ton plat se fait vérité. rhys du sujet n'est pas plus concerné, soupçonne que la vie de new york en réalité ne fait - à ellair - ni chaud ni froid. pas plus du moins jusqu’à ce qu’elle implique les siens et la dangerosité sous-jacente d’y vivre, de s’y penser déité. ellair n’était pas curieux de ce que c'était là bas, il se suffisait de ce qu’on lui donnait et voilà.

ce genre de vie à lloyd serait de poussière un ramassis, il sévit et ne se construit que dans un immédiat qu’on pourrait éteindre d’un souffle. la sécurité ne se troque pas contre de la liberté, la sécurité s'acquiert au milieu des dangers.

des monstres rôdent dans cette ville où l’on ne dort pas, mais c’est pire sur l’ile - parce qu’on ne s’admet pas sa propre nature monstrueuse là bas. on y vrombit de violence et de décadence hypocrite à tendre vers les héros d’antan. mais pas sur ça t'intéresse de les vivre ces histoires.

c’est les teintes de honte qu’il voit ellair essayer de lui dissimuler
qui le marque, là, tout près
le prénom de satya particulièrement avait amené la couleur
un pincement, décidément, au coeur

(un peu plus tôt c'était l'inquiétude sincère pour lui -
dans des airs qui sont maitres d'eux mêmes)

mais parce qu’il ne sait les dire et que
la vue, de rhys l'agacement, attire

t’es là pour lâcher prise, bois un coup
j't'en voudrais pas si tu reviens me poser
la meme question plus tard.
fais pas la gueule.

il rit un peu, c'est léger -

j’sais ça vient d’un bon sentiment qu’tu
préfèrerais qu’on sorte pas là bas
satya et moi. j't'en veux pas.

rhys lui trouvait une délicatesse toute particulière.
c’est qu’on cogne que lorsqu’on ne sait pas gérer et sur ça non
ellair ne gère pas, rhys démuni s’est
maintes fois trouvé à justifier ses mots
apaisants, que son ami arrête de glapir
sous les traits de plaies mal léchées à l’égo
c'est drole jusqu'à ce que ça ne l'est plus
et qu'on se déchire le long de quiproquos
qui ne vaillent pas la peine

pourquoi tu dis qu’il viendra pas, d’ailleurs. vous vous faites la gueule? le rainphone glisse de ses poches dans sa main - un coude sur la table, les yeux rivés à l’écran à envoyer un message au concerné.

t’en fais pas - viens, d’un geste pour se décaler -
(range son téléphone maintenant
que le concerné s’est montré)
sourire éclatant tout plein
à laisser place à l’étoile du soir
(qui avait apparemment ellair
embrassé -
un homme fiancé a embrassé
ellair, ha
y'a une pensée pour neala
qu'il se garde dans sa gorge
étroit)

rhys se joue sourd à l’admission à demi
étranglée
du gardien des olympiens, évidemment
qu’au moindre mot de travers il se ferait
enterrer - détourne l’oeil sans remarque
ni trait du visage changer.

si fils d’hestia survit aux côtés
du protecteur c'est qu'il sait ne
pas le laisser l’écraser.
pas besoin d’aller tirailler
qui se peint de susceptibilité et viendrait
s’éclater
(et lui avec)
à la moindre perturbation -
y’a rien de drôle à l’évidente
humiliation de surface
ce n'est pas elle qui secoue
réaffirme ou désavoue

ça a l’air d’autant plus honteux pour ellair -
ces saisies au col étreintes des frustrations
affectionnées, crachées dans la panique
signées d’un baiser.
c’est plutôt évident, que devant une scène
qu’on ne ni se laisse imaginer ou à laquelle
on ne croit pas - on s’indigne en silence.

qu’est-ce que tu prends? tu devrais profiter -
ellair offre, y parait.
d’un bref regard apporté à la compagnie déjà
teinte d’ébriété.
c’est à ce moment là qu’on le sert lui, un verre
de vodka et à nouveau ellair - les attentions
qui suivent le concernent de fait.
ça doit payer travailler avec cecil et les olympiens.
le coude contre le dossier de là ou il s’assoit - sa
stance est décompressée, il oublie les soucis
comme ça et c’est ainsi et pourquoi ce genre
de scene c’est aussi - en un sens, chez lui.
t’arrives à faire ce que tu veux, quand meme?
à part ton devoir.