Tu montes les marches de l'Ecclesia, un rouleau dans ta sacoche, à délivrer au fils d'apollon. Et pas n'importe lequel, non, leur ambassadeur. Tout ce que tu déteste le plus, un olympien. Un moins que rien.
Alors tu sers les dents, dans ta dance, et t'avance.
Tu le rejoins dans cette salle qui t'attire. Parce que d'un côté tu les jalouses. De siert ici alors que tu n'es pas à leur côtés. Tu te demande parfois si tu le pouvais. Alors que tes doigts glissent sur le dossier où devrait siéger le messager des messagers. Un instant, tu t'imagine la gloire à tes côtés. Exposer ces chiens. Emon à tes côtés. Oui, voilà qui fait rêver.
Puis tu te reprends, soupire et te retourne. Les pas sur le sol marbré te font savoir que le destinataire du message est arrivé. Ton masque se met en place, sourire carnassier aux lèvres alors que tu sens des ailes imaginaires te pousser aux pieds.
Un pas, puis deux, puis trois, un peu plus et le voilà, face à toi.
Tu décide d'accomplir ta mission, lui tendant le rouleau.
Puis de le faire tourner en bourrique, ne relâchant pas le dit cadeau.

"Alors, le chien, on a la queue qui bat dès qu'on reçoit un message ?"

T'es connu pour ton insolence envers les olympiens Stian, mais aujourd'hui tu décide de dépasser les limites et d'incendier tout les murs qu'ils auront tenté d'hériger. Détruire les digues qu'ils ont passé tant de temps à construire. Surtout qu'il s'agit de Jacinthe, si beau que tu en est jaloux.
Vilaine jalousie, elle te fait monstre Stian.

"Honnêtement, toujours à faire en sorte que papa te regarde, c'est pas fatiguant ? Remarque, ça doit être ta passion, bon toutou."

Un sourire terrible qui prend place sur tes lèvres, tes yeux bleus plus insolents que jamais.

"Tu donnes la patte et tu fais ouaf ?"

Comme si toi aussi, le chef des messagers, tu ne faisais pas tout pour que ton père en vienne à te remarquer. Ironie. Jalousie.

Tu hausse les épaules, un sourire narquois et acéré prenant place sur tes lèvres.

"Vous, olympiens, vous permettez bien de piétiner vos propres adelphes, nous sommes bien loin le point du non-respect, cher cousin."

Tu ne relâche pas le rouleau pour autant, claquant ta langue contre ton palais.

"Tsk, la patience est une vertue, fils d'Apollon. Et si ton père est grand, les messages courts quand à l'état de son amant."

Sourire que tu trouve toi même insipide. Mais tu veux le voir sortir de ses gonds. De la colère qui t'anime depuis la mort de ta mère, aux portes même de Nausikaa, là où ils auraient pû agir si seulement ils faisaient usage de leurs dons pour la bonne cause. Alors tu en rajoute une couche.

"et crois moi, je ne fais que mon devoir. Je transmets les messages. Et j'en ai un pour vous."

Tes yeux s'entrouvent, un instant, comme fous. Puis tu te reprends, plissant ces derniers d'un air suffisant.

"Sauf si l'homme à la beauté empruntée n'est pas digne de l'écouter."

C'est un message qu'il vaudrait mieux transmettre à Cecil. Ou a David. Mais ces derniers sont en la capacité de t'ahnihiler. Pour le moment. Pour le moment. Car ta soif d'envie et de pouvoir les rattrapera. Car tu es pire qu'un chien et fera tout et plus que tes capacités pour obtenir ce qui t'es destiné. Et aujourd'hui, tu as un message à leur faire passer.