La porte de ton appartement se referme derrière toi, tu avais attendu quelques instants, t’étais pincé, avait eu mal, avait réessayé, et avait re eu mal. La journée n’avait pas été des plus extraordinaires pour sûr, seulement incompréhensible. Le pourquoi du comment laissé en suspens, elle avait l’inhabituel que tu ne savais pas aimer ou détester, il n’y avait que cette impression de léger malaise qui se porte à toutes ses choses d’un trop encore inconnue.

Soit, tu ne peux pas rester planter là trop longtemps, le temps tourne, le trajet retour à déjà pris son temps et si on t'invitais quelque part il serait malhonnête de causer un quelconque retard. Les pas rapides vers la douche, toutes ses affaires, sac comme vêtements abandonnés contre le carrelage de la salle de bain tandis que tu te presses sous l’eau encore froide, ne se réchauffe que doucement une fois que ses cheveux sont déjà trempés.

De la tête aux pieds, qu’importe le nombre de répétitions, de sa peau parfois irritée par les savons, il semble impossible de retirer le sous-ton de vinaigre ou de javel qui s’est imprégné sous chaque cellule. Qu’importent les soins qui suivent ou les crèmes, c’est cette espèce de parfum dont tu ne peux te défaire, tu le sens constamment, une sorte d'habitude qui ne s’oublie pas pour autant. Pourtant il y a la certitude que ce n’est pas dû à une saleté qui s’est accrochée à la peau, rituel dès que tu rentres, chaque crasse est lavé, nettoyé, c’est jusque sous les ongles tu viens retirer chaque les poussières. Mais ses odeurs là, tu ne peux plus t’en dissocier.


C’est encore les cheveux légèrement humides que la direction du lieu de rendez-vous est prise, pas ni rapide ni lent, timing à peu près correct juste assez pour quelques minutes d’avance en politesse habituelle. Cela fait bien longtemps que tu ne dessines plus tes stress pour des histoires de retard. Préférait te rendre utile par tes petites manies. À arriver le premier, tu n'attends pas plus pour passer la porte du restaurant que monsieur le patron avait proposé. Il n’y avait pas de véritable attente avant de pouvoir s’asseoir à une table, pourtant tu te disais toujours qu’il était plus agréable d’arriver à une table où tout est déjà prêt. Menu soigneusement posé à la gauche des couverts ainsi que des verres d’eau remplit bien que la chaleur à Nausikaa n’était pas encore terrible, puis du coin de l'œil la silhouette assez similaire.

Pas du genre à hausser la voix, ce n’est qu’un simple mouvement de main que tu fais pour qu’il repère ta position. Bonsoir.. L’idée d’un coup de le saluer alors que tu l’avais vu il y a à peine plus d’une heure était étrange. Tout va bien depuis…tout à l’heure ? Une super formulation de phrase de ta part, super Ethan.

Le fait que le small talk ne soit pas ton fort n’avait rien de nouveau, au contraire. Le pire d’ailleurs est que tu ne t'améliores pas avec le temps. Sa réponse tombe telle une sentence, tu ne sais pas quoi y répondre, ni même si tu es là personne qui devrait vraiment y répondre. Ah..

C'était pas à toi de gérer ça mais..Qu’est-ce qu’il fait là dans ce cas… Est ce qu’il veut se changer les idées ? Est-ce qu’il vaut mieux faire comme si de rien était et commander de l’alcool ? Beaucoup de personnes trouvent refuge dans l’alcool peut-être que lui aussi il en fait partie ?  Enfin ce n’est clairement pas la meilleure option mais pour certains si..Puis tu le connais pas plus. Peut-être que contacter Dionne serait plus simple.. Non ! Et si Dionne justement avait eu un souci qui explique son état à présent.. Tu t’empresses de sortir ton téléphone de ta poche, assis de la sorte n’est pas des plus évidents.

Je -
Je suis tombé dans le panneau.
Un regard sur ton patron suffit à voir ses rires, ses mines un peu plus habituelles, alors tant mieux. Image en miroir, tu  laisses un léger rire à ton tour, sans saisir si ce n’est que politesse ou panique. Tant mieux alors oui, vous m’avez bien eu… Le téléphone reprend sa place dans la poche, pas d’urgence, pas de panique, pas besoin de tout ça, c’est un moment qui devrait être tranquille avant tout. Non, pas vraiment, je suis juste rentrée puis je me suis douché, il y avait pas vraiment d’occasion pour une catastrophe quoi..’Fin si sûrement y’a toujours la possibilité de… Mais bref je suis là donc non tout va bien pour moi !