premier étage, deuxième porte à droite ★
l'amitié est un repère, une ligne d'horizon. une lumière et une porte secrète vers les émotions... elle nous aide par temps durs, elle fait rire, elle rassure. elle ne juge pas, elle accepte, elle est là... tantôt près, tantôt loin, mais toujours à distance de cœurs, notre amitié c'est du bonheur.


mine un peu grise, Blue.
t’es content de rentrer chez toi.
espérant qu’Emon va t’oublier.
t’en pouvais plus de le voir.
lui et son air de daron à la clinique.
un soupir te quitte.

satisfait d’habiter au premier.
le bras tu gères, mais le pied…
bordel le pied, Blue, tu douilles.
tu veux juste t’allonger.
dans le calme et la paix.
mais tes plans sont souvent…

tu restes neutre face à Zach.
Zach qui ronfle sur ton paillasson.
une main dans tes cheveux.
elle glisse sur tes traits, tirés.
t’approchant, Blue, en boitant.
juste un peu et tu te plantes.

▬ Hey.

ton presque froid, pas trop fort.
bras qui s’étire, touche ses mèches.
il te ferais presque sourire cet idiot.

▬ Aller, bouge de là.

ses paupières qui se lèvent.
vos orbes se croisent, Blue.
et tu te redresses, t’étirant.

▬ Si tu voyais ta tronche mec.

bien conscient que la tienne est pire.

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l'amitié est un repère, une ligne d'horizon. une lumière et une porte secrète vers les émotions... elle nous aide par temps durs, elle fait rire, elle rassure. elle ne juge pas, elle accepte, elle est là... tantôt près, tantôt loin, mais toujours à distance de cœurs, notre amitié c'est du bonheur.


sa risette a quelque chose de fragile.
comme si elle pouvait se briser.
à tout instant, mais tu restes de marbre.
tu vas même jusqu’à le tacler, Blue.
il s’étire, tes yeux qui se relèvent… à peine.
Zach rétorque, t’en attendais pas moins.

mais il parle trop bien et ça fait bizarre.
c’est qu’il a eu peur, tu le sais, Blue.
et ça te fais chier, t’aimerais qu’on s’en branle.
encore plus : qu’on passe à autre chose.
pourtant, ça te touche quand même.
sauf que tu dis rien, te contentant d’ouvrir.

▬ Tss.

Zach n’en aura pas plus et il le sait.
appartement trop bien rangé, impersonnel.
du moins, presque, t’es pas un décorateur.
pour toi, Blue, c’est juste quatre murs.
avec des plantes en phase terminale.
t’enlèves aussi tes chaussures, habitude.

tu voudrais être seul, presque hurler.
envie de ta routine rassurante.
mais Zach est pire qu’un parasite.
un soupir long et lourd te quitte, Blue.
c’est quoi leur souci à me daronner ?
t’as pas trop la force de t’opposer.

▬ Je suis vivant. au cas où l’évidence ne saute pas aux yeux. On s’en est toustes sorties. au cas où cette info aurait été oubliée. Et on est des demi-dieux, non ? C’est notre job.

t’es soulé, mais tu ravales, Blue.
obéissant comme un chien bien dressé.
l’envie de la douche est surtout présente.
pressante, aussi et tu y files bien vite.
évitant d’écouter les sermons de Zach.
préfère le quasi silence de la salle de bain.

la sensation de l’eau tiède sur ta peau.
bien que douloureuse sur les plaies.
sur les ecchymoses et les bleus.
malgré tout, la bouffe de Zach sent bon.
fait gargouiller ton estomac, Blue.
ça te fait grimacer, obligé d’abdiquer.

▬ J’vais grailler ton truc avant d’aller dormir.

que tu lâches en revenant dans la cuisine.
cheveux humides, jogging et t-shirt large.
tu tires une chaise qui grince, le regarde.
un coude sur la table qui soutient ta tête.
en allant siester après, t’espère être seul.
seul quand tu te réveilleras, Blue, enfin.

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l'amitié est un repère, une ligne d'horizon. une lumière et une porte secrète vers les émotions... elle nous aide par temps durs, elle fait rire, elle rassure. elle ne juge pas, elle accepte, elle est là... tantôt près, tantôt loin, mais toujours à distance de cœurs, notre amitié c'est du bonheur.


tu pourrais te faire glouton, Blue.
surtout face à des pancakes et du caramel.
mais tu gardes une forme de dignité.
t’aimes pas montrer tes faiblesses.
même face à celleux qui t’ont vu grandir.
pour ça que tu prends le temps.

roulent roulent tes orbes vert d’eau.
c’est que Zach connaît tes insomnies.
et au fond, il a peut-être raison.
même si tu penses que là, ça ira.
un simple contact tête-oreiller et voilà.
mais il enchaîne sans te laisser rétorquer.

question qui te prend de court, Blue.
t’aimes pas les interrogations existentielles.
tu sens qu’il est agité, un peu de colère.
encore un peu plus d’incompréhension.
et ça te fais soupirer avant de déglutir.
répondant après avoir descendu un verre d’eau.

▬ J’sais pas.

sincérité comme toujours écrasante.
tes prunelles croisent les siennes.
joue qui s'appuie contre ta paume droite.

▬ Tu crois qu’c’est bien d’être normal ? sourcil qui se hausse péniblement. Voilà.

t’aimerais pouvoir en rester là, Blue.
mais tu connais Zach, trop bien.
l’autre côté de la pièce, ton revers.

▬ Si j’étais pas un demi-dieu, p’t’être que mes daronnes seraient pas mortes, mais p’t’être que si aussi, on sait pas, on saura jamais. hausses les épaules avec nonchalance. T’aurais eu la famille que t’as si t’étais pas un demi-dieu ? et tu soupires, encore. J’crois que c’est des questions d’merde tout ça. Ça sert à quoi de dire « et si… » ? Genre que dalle, on est comme ça et c’est… comme ça. J’sais pas, on demande pas aux racoons s’ils auraient pas voulu être des chats ? Et puis même si c’était le cas et possible, ça changerait rien au fait que c’est comme ça.

t’aurais toutes les raisons du monde d’être contre.
de t’insurger envers vos divinités parentales, Blue.
t’es juste trop pragmatique pour te plaindre.

▬ La vie est cruelle et basta.

une nouvelle bouchée de pancake.
c’est ta conclusion à cette conversation.
t’as trop parlé d’un coup, t’es exténué.

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l'amitié est un repère, une ligne d'horizon. une lumière et une porte secrète vers les émotions... elle nous aide par temps durs, elle fait rire, elle rassure. elle ne juge pas, elle accepte, elle est là... tantôt près, tantôt loin, mais toujours à distance de cœurs, notre amitié c'est du bonheur.


il sourit pendant que tu parles.
ça te donne presque envie de le claquer.
mais bon, il fronce les sourcils aussi.
toi ça te fais juste hausser les épaules.
un soupir quand tu te tais enfin.
savourant les pancakes de Zach.

t’es grave pessimiste Blue.
la vie est pas si cruelle.
et toi, tu roules des yeux.
n’ajoutant rien de plus, mangeant.
tu c’est que c’est lui qui va parler.
et tu vas l’écouter, ce que tu fais le mieux.

prunelles qui croisent les siennes.
Zach il pense que c’est bien, geste de la main.
un « bah voilà » des plus silencieux.
mais il laisse sa phrase mourir dramatiquement.
ça t’arrache un bref éclat de rire froid.
et c’est presque désinvolte que tu rétorques.

▬ Ouais, comme n’importe quel mortel qui r’garde pas avant d’traverser une avenue dans New-York.

ton regard qui hurle « on crèvera toustes ».
il parait que les Moires filent vos destinées.
ça étire un sourire vague sur tes lèvres.
alors que Zach soulève un nouveau point.
tu mâches ton morceau de pancake, Blue.
inspire, déglutis et répond avec flegme.

▬ T’connais un dieu dépourvu d’égoïsme toi ? Et m’répond pas ta mère, même si c’est sûrement la plus clean du lot.

un autre morceau subit le même sort.
lui laissant le temps de cogiter à Zach.
pourtant, tu finis par ajouter un truc.

▬ Ils vivent dans un autre monde, clairement, mais ils sont faillibles, c’qui les rends… nazes, par moment.

encore un conclusion bien à toi, Blue.
des mots marqués par l’expérience du constat.
et il est accablant ; aussi accablé que toi.

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l'amitié est un repère, une ligne d'horizon. une lumière et une porte secrète vers les émotions... elle nous aide par temps durs, elle fait rire, elle rassure. elle ne juge pas, elle accepte, elle est là... tantôt près, tantôt loin, mais toujours à distance de cœurs, notre amitié c'est du bonheur.


Zach, il sourit toujours plus.
et toi tu roules des yeux, Blue.
encore et encore, mieux que personne.
sa rétorque qui enfonce le clou.
normalité écrasée, mais tu ne peux rire.
ni même sourire de la mort des vôtres.

l’idée de pouvoir le faire deux fois.
tu ne sais pas si c’est un réel cadeau.
la conversation se poursuit malgré tout.
Zach qui a toujours un truc à répondre.
pendant que toi tu finis ton assiette.
tu l’écoutes bien évidemment, Blue.

et ça s’arrête naturellement.
l’observant, tes yeux dans les siens.
comme un réflexe, tu hausse les épaules.
juste avant de te lever et de débarrasser.
t’as rien à dire de plus, Blue.
juste tu bailles audiblement.

▬ … mouais. te tournant vers ton meilleur ami. Tu s’rais pas fatigué ? J’crois qu’si et moi aussi. Aller, bonne nuit.

un signe vague de la main et tu files.
le pas nonchalant jusqu’à ta chambre.
tu t’arrêtes à la porte, Blue, soupirant.

▬ Merci pour… les pancakes.

lançant par-dessus ton épaule.
le coup d'œil qui intercepte son regard.
tu sais qu’il va insister, fuyant quand même.