naissance — jour de l’automne, pluie fine dehors qui joue à cache-cache avec les rayons du soleil. elles ont choisi son prénom il y a déjà plusieurs mois, Lauren qui l’a timidement proposé, Adaline qui a accepté de donner à leur enfant le prénom de la mésange bleue héroïne des histoires de son amoureuse. Blue, comme ses yeux, les jours pluvieux, le ciel, les océans, la mélancolie, la sagesse, la dévotion et les rois.

2001 – 2008 — enfance ; elle est douce, peut-être pas joyeuse chaque jour, mais elle n’est pas compliquée. Blue n’est pas un enfant difficile, enfin… à l’école ça se complique. il est timide, un peu trop, beaucoup dans son monde ; paraîtrait qu’il a appris à planer. l’école il ne l’aime pas tellement, apprendre à lire c’est fastidieux, les autres gamin.e.s ce n’est pas toujours simple ; c’est qu’il serait un peu bizarre Blue. à la maison tout va mieux, tout va bien. risette fine mais large.

2009 — tw: mention de massacre (gore) et deuil.
catatonie, comme si on lui avait arraché le cœur, jeté à ses pieds en lui disant de le manger maintenant. de planter ses dents dans ce qui restait de lui. visage moucheté de sang. la nouvelle de sa condition encore sur le ventre, il doit assimiler les horreurs qui se sont déroulées sous ses yeux ; flashs quand il abaisse ses paupières. vivre sans ses mamans, accepté d’être orphelin et non-reconnu par le seul parent lui restant.

2010 – 2020 — colonie ; lieu devenant le foyer et Blue doit souvent s’exiler hors du bungalow d’Hermès, trop bruyant, trop vivant ; mais ça comble parfois le bruit de ses cauchemars. des amitiés qui naissent, bien moins nombreuses que les cicatrices qui fleurissent et barrent son épiderme. des envies silencieuses qui tordent le bide et les tripes en observant distraitement celleux ayant une famille, une vraie, là où il ne lui reste que des cendres et un vide béant. des amours aussi, des incompréhensions surtout ; l’adolescence est une jungle qu’il n'apprivoise pas le moins du monde Blue. le rite de la première sortie à Montauk, salome entre les ruines de l’ancienne colonie se soldant par une crise de panique. vision trouble, souffle court et perte de connaissance ; traumatismes qui s’exhument. c’est aussi le temps des disputes et des premières révoltes, la compréhension que les enfants ne deviennent jamais adultes ; la cour de récréation c’est toute la vie et ça craint.

2021 — ça y est, il peut quitter la colonie. Blue rejoint presque instinctivement l’Atè District et pendant un temps il erre un peu perdu ; rien d’inhabituel. finissant par se décider à devenir trappeur. une envie de sortir, de voir un bout du monde. c’est qu’il n’a jamais quitté Nausikaa ; hormis lors de la première sortie… mais il est plus grand aujourd’hui, plus fort. le seul hic, c’est qu’il n’y a toujours personne pour l’attendre hors des murs.

aujourd’hui — vie tranquille, monotone et ça lui convient parfaitement. se complaît dans cette routine où il entre et sort de l’île pour combler ce qui fait défaut ; aider ses proches et celleux dans le besoin de ce qu’il peut trouver.