Il n'y a ni haine, ni amour.
Il n'y a pas la brûlure humaine qui enivre le sang.
Le marbre n'attire que des élans d'indifférence.

Ils disaient tous : c'est l'enfant du Roi, le fils au sang d'or. Il doit être mieux que nous, il est son enfant. Donnons lui le trône et le pouvoir.

Vous m'avez poussé à aimer la gloire.

Zeus est présent. Il n'y a pas besoin de preuve, pas de nécessité que le marbre craqué et se brise, que le tonnerre gronde.

Il était là et c'était suffisant pour lui exposer le terrible méfait. Pire que de ne pas haïr le Père, pire que de vouloir son trône, il n'attendait rien de lui.

Je suis la en effet.

La solitude déjà partie, chassée par l'attention vissée contre son dos. Toi aussi, Orion, tu viendrais trancher les ligaments et les muscles. Offrir à Zeus son sang et sa chair.

Mais toi, pourquoi es tu ici ? As tu quelque chose à demander à Lui ?

Il se retourne finalement pour apaiser ses prunelles orageuses sur l'autre, pour couvrir son visage d'une attention ciselée dans le délice de sa présence.

Asterion à disparu, ce qui me laisse douter de sa compétence. Althea a la délicieuse froideur des réflexions. Elle laisse en dehors du monde les sentiments et c'est benefique.

Orion avait la stature des guerriers, ce qui lui rappelait sa détestable appartenance à Sparte.

Ne devrais-tu pas être auprès de ton chef ?

Ils ont les mains biens sales.
ils ont le sang hideux.
Ils ont des mots putrides.

Il retient pourtant la diatribe, oscillant la tête comme une vague approbation, pinçant les lèvres pour retenir le rire moqueur. Ses prunelles, elle, ne peuvent s’empêcher de lever le regard vers Zeus, de partager ses pensées dans un élan ricaneur : toi, te salir les mains ?

Les dieux sont immondes et David en a la preuve.

Orion attire à nouveau son attention.

Pourquoi viens-tu aboyer ici ? Cesse de lessiver ta rage de ne pas réussir à être plus fort, à être meilleur, à être en dessous d’Althea, comme tu as été en dessous d’Astérion.

Il expire déjà.

Parce que tu m’obéirais ? Toi Orion Walker qui sait mieux que quiconque ? Toi qui ne baisse la tête que devant ton maître que tu t’es choisis. Allons, ne lance pas des défis que tu serais incapable de relever.

Cette fois le rire est sincère, aiguisé contre la jugulaire pour estampiller la peau de rougeur douloureuse, y tracer l'anagramme d’une correction - ou au moins de son nom.

Qu’en dirais-je ? Que la raison t’es venu plutôt que la rage ? Que tu es le fils de la Stratège plutôt que la Guerrière ? Voilà le problème, je ne te crois pas Orion ; je ne crois aucun de tes mots, ils sont moqueur ou menteur. Peut-être aucun des deux, mais soyons claire, de ta bouche pour le moment je n’entends que le fiel.

Dans la ligne de sa posture on distingue toute la détente de l’orateur, qui n’attend aucun retour que les piques écervelées et difficiles.

Si c’est pour saboter ta soeur, abstiens toi.