On a pas vraiment besoin de trainer Dean dans les soirées ; c'est genre le premier à trainer les autres. Il fait parfois semblant d'être raisonnable quelques minutes avant de céder dans un rire sonore. Ce sont les autres qui le rappellent à l'ordre : Mais t'as pas un match demain, mec ? Et Dean se contente d'hausser les épaules avec assurance, faux détachement. Il étire un demi-sourire narquois et tourne les talons en levant le bras. Non, pas demain.

Sinon, sa mère l'aurait invité à manger chez elle pour lui rappeler à quel point il est important pour lui de gagner et de se concentrer sur ses exploits sportifs - à quel point c'est primordial d'être le meilleur.
Et ce n'est pas en se saoulant un jeudi soir qu'on reste le meilleur.

La musique est assourdissante. Dean se fraie un chemin dans la foule pour rejoindre le mini-bar improvisé. Comme il est grand, on le laisse plus facilement passer. Il a quand même le bagou naturel dans le sourire, s'excuse platement face aux filles qui tombent en pâmoison devant lui - il lui paiera un verre, à la jolie brune aux mèches roses, à gauche.

Soudain, on le bouscule. Un p'tit gars s'incruste. Dans un premier temps, Dean ne le reconnait pas. La lumière, le manque d'attention et de considération. Il écoute à moitié jusqu'à ce qu'il entende le camp et que ses souvenirs s'éveillent. Ils sont quelques demi-dieux présents à la fête, sûrement invités par Ninel.

Concordia ? Ouai grave, ça doit être ça.

Il hausse un sourcil sans se dépêtre de son sourire narquois.

Trois dollars ? Tu viens aux fêtes organisées par les frat' sans un sou ?

Il s'accoude au bar et tend les billets à son pote.

Un verre pour mon pote.

Il pique une olive à dispo sur la table et l'enfourne, garde le stick en bois entre ses dents.

Me souviens plus de ton blase.

Dean a le rire facile. A la mention des trente six malheurs de Sophie (Pascal, en l'occurence) il hausse un sourcil et se pince les lèvres, comme pour retenir le rire franc qui cherche à en sortir. C'est que ce genre de personnalité sait comment le charmer. Il est trop complaisant avec lui-même pour douter de sa bêtise - fait-il exprès pour se donner un style ou est-il stupide ? Dean n'a pas la réponse ; et à vrai dire, elle ne l'intéresse pas plus que ça.

Ouai, c'est dommage ça. Il se gratte l'arrière du crâne. J'espère que tu vas le retrouver. T'veux que je fasse une annonce ?

Pas le temps d'aller au bout de son idée que le spécimen s'insurge. Dean bat des cils et fronce les sourcils, concentré à faire jouer sa mémoire.

Pascal Petit... Pascal... Petit.
Le nom lui dit bien quelque chose. Comment oublier un blase aussi singulier ?

Ah oui, ça me revient maintenant. Tu fais pas parti d'un groupe de potes au camp qui se faisaient appeler les rats ? Avec Cameron et Rhys, je crois ? Ouai, ça doit être ça.

Il porte le verre à ses lèvres, plongé dans ses pensées. Il n'a pas de très bons souvenirs du camp - il s'était toujours un peu senti à part, et le fait de trainer avec ses oncles et ses tantes lui faisait bizarre.

Soudain, il plaque le verre encore à demi-plein sur le comptoir ; la force employée fait trembler la nappe.

Si ! Je me souviens très bien même ! C'est toi la crapule qui m'a refilé la contrefaçon des Paul Smith ?! Meeeec. Vraiment pas cool de ta part.

Il grogne et le dévisage, d'un regard mauvais - prêt à lui sauter dessus - mais pas assez pour en faire de la chair à pâtée.

T'ferais mieux de déguerpir chercher tes affaires, traitre.

Il retient le sourire qui tente de percer ses lèvres.

La réaction démesurée de Pascal Petit le prend de cours. Dean plisse les yeux - regarde aux alentours à la recherche d'un danger imminent ; avant de comprendre que c'est peut-être lui, ses deux mètres de muscle et sa mâchoire carrée qui lui font cet effet. Il abaisse ses épaules pour avoir l'air moins menaçant, quant bien même ce serait une douce vengeance que d'inspirer la peur chez un véritable demi-dieu, lui qui n'est qu'un legs.

Aussi, parce que Dean est plus authentique qu'acteur, il trahit une mine adoucie plus rapidement qu'il ne l'aurait voulu. Il souffle du nez, amusé.

Ouai, si tu veux. On est pote.

Et parce qu'ils sont potes - et que Dean adore rendre des services (qui ne seront pas rendu, la plupart du temps) à ses potes ; il se lève. Il arrache des mains de James, derrière le bar, le mégaphone et grimpe sur le comptoir. La hauteur sous plafond de la villa est bluffante, car Dean a encore de la marge. Il crie dans l'appareil :

VOTRE ATTENTION S'IL VOUS PLAIT ! MON POTE ICI PASCAL PETIT A PERDU SON PORTEFEUILLE ! ALLEZ QUOI, FAITES PAS LES RATS ET RAMENEZ LUI SI VOUS LE RETROUVEZ ICI ! VOUS AUREZ UNE RÉCOMPENSE !

Il ne s'épanche pas plus sur la nature de celle-ci et rend le mégaphone à James, avant de sauter sur le sol avec une tonicité à faire blêmir les plus férus de sport du campus.

Il donne une petite pichnette sur l'épaule droite de Pascal, un fin sourire aux lèvres.

Ça devrait pas tarder.

Si Dean a hérité du sang chaud des dieux, il a aussi hérité de l'impulsivité bête et méchante des demi-dieux, héros habitués à improviser face au danger. Quand Dean redescend de son perchoir, il se satisfait de voir le petit monde s'agiter pour le satisfaire - lui et son acte purement généreux, à l'encontre de son nouveau super pote. Mais il réalise, quand Nolan s'avance vers eux pour tendre le miraculeux portefeuille à son propriétaire (désespéré de leur séparation) qu'il n'a pas vraiment réfléchit plus loin. Peut-être que derrière sa grande charité, une partie de lui se serait amusé de voir Pascal Petit improviser à son tour.

Et ça l'est, amusant ;
mais ça le serait d'autant plus si la détresse de Petit n'était pas aussi pathétique.

Oula, t'as pas l'habitude d'être réglo, toi.

Il souffle du nez, encore, puis s'avance pour Nolan pour l'attraper par les épaules.

C'est moi qui la gère, la récompense. Enfile toi le paquet de dragibus en silence et fais pas de scandale.

Il se penche pour lui chuchoter à l'oreille, suffisamment fort pour que Pascal Petit puisse entendre, s'il le veut vraiment.

En échange, je raconterai à monsieur Darbus que t'as caché des stéroïdes dans la piñata à l'anniversaire de sa fille.

Nolan se décompose. Il serre les dents et fusille Dean du regard, avant de s'empourprer de honte et de frustration. Écrase, qu'il lui répond, amer mais contraint de battre en retraite. Il tourne les talons et Dean s'en remet à Pascal, toujours planqué contre le comptoir. Il croise les bras.

Quoi ? J'ai jamais dit que je l'étais non plus.

De nouveau, Pascal le perçoit comme une menace. Il ne peut pas vraiment lui en vouloir, Dean n'a pas fait particulièrement d'effort pour ne pas paraitre menaçant, surtout en exposant son altercation avec Nolan - qu'il domine aussi bien physiquement que moralement. Mais ce serait logique si on en oubliait de nuancer les relations tumultueuses et complexes de jeunes hommes privilégiés et friqués. Dean ne sera pas en froid avec Nolan ; demain ils se serreront la main dans les vestiaires et se détesteront en silence, quand bien même ils agissent devant les autres comme des amis de longue date.

Que tu te mettes à genoux ? Ah ! J'aimerai bien voir ça, j'avoue...

Le rire franc est censé désamorcer ;
mais Pascal Petit a l'air de la team premier degré alors Dean initie un mouvement pour l'empêcher de s'éxecuter.

Eh mec, tu crains à trembler comme une feuille. C'est bon, le coup du portefeuille c'était amusant... au début. Je m'en fous des pompes et t'as pas besoin de me remercier. Il ajoute, non sans un regard un peu méprisant : Et sans te vexer, c'est pas comme si tu pouvais vraiment m'apporter un truc. Pas de bénédiction, je veux et je vais gagner tout seul.

Un brin malhonnête quand on sait qu'un legs surpassera toujours un humain, mais Dean préfère chanter les louanges de ses efforts personnels plutôt que de se l'admettre.

Comment ça se fait que tu sois autant à sec ?

D'un geste à James derrière lui, il commande deux autres verres. Il a renversé le sien en grimpant sur le comptoir, tout à l'heure - quand à Pascal, il lui fait de la peine.

Pascal emploie plus d'énergie à défendre le fait qu'il ne tremble pas face à Dean qu'à nier une évidence plus subtile. Mais le legs ne s'en formalise pas ; il est fasciné par l'énergie que dégage Pascal et ses histoires rocambolesques. Quand celui-ci lui détaille ses mésaventures, Dean manque de cracher dans son cocktail. Il ouvre des yeux ronds puis se mord la lèvre pour ne pas pouffer de rire.

Tu déconnes, là ?

Puis manque de s'étouffer de nouveau ;
Pascal Petit ne déconne pas du tout.

Pour le coup du banquier, tu es très réel. Le reste par contre, c'est digne d'un cas désespéré.

Grâce à sa mère, glorieuse fille d'Hermès ; Dean a toujours eu la notion de l'argent. Il a même hérité de son bon rapport. Bon, d'accord - il a hérité aussi de sa fortune, ce qui aide pas mal dans la vie, surtout quand on veut faire de longues études dans la meilleure université de New York et qu'on veut participer à toutes les soirées organisées par les fraternités.

Fils de Nike, c'est ça ? T'as parlé de bénédiction.

Il repose son verre désormais vide sur le comptoir.

La chance te sourit pas, à ce que je vois. La bénédiction, ça marche pas sur soi ?

Dean n'a jamais eu la malhonnêteté de se prétendre pauvre ; pas comme les influenceurs qui surfent avec le pathos d'une vie modeste pour se donner un genre et se sentir plus proches de leurs abonnés, incapables de suivre leur niveau de vie. Dean est issu d'une famille riche ; Mica tient un véritable empire de l'immobilier sur New York. Donc naturellement, non, jamais. Mon banquier, c'est ma mère.

Et vu qu'elle contrôle en partie ses finances, c'est une vérité raccourcie, mais une vérité quand même.

Dean s'adosse au comptoir. Il penche seulement la tête pour prendre en bouche la paille de son cocktail, qu'il sirote sans quitter Pascal Petit du regard. Il le dévore - littéralement.

Pascal raconte sa misère. Pour n'importe quel gosse de riche aisé ici, c'est du pain béni. Mieux que la télé réalité pour se divertir ! Inviter votre pote pauvre et ses histoires de galère nourriront votre imagination.

Ah ouai... Il a un petit rire, perché. T'es marrant toi... Il est curieux, avide, de connaitre maintenant tous les détails de la vie aléatoire de Pascal Petit, fils de Niké mais incapable de se porter chance à lui-même. J'ai jamais vu un loser pareil.

Ça le conforte dans sa semi-grandeur, à Dean. Les demi-dieux ne sont pas aussi héroïques qu'il le fantasmait.

La musique me tabasse les oreilles. Je dois me racheter des clopes et y'a une petite supérette ouverte vingt-quatre heures sur vingt-quatre à deux kilomètres d'ici. Tu m'accompagnes ?

Le roi quitte sa cour ;
et la fête sera terminée avant son retour.

Pascal réalise un miracle qu'il ne conscientisera jamais - faire s'envoler, s'éloigner le papillon Dean du groupe de fleurs, au pollen fade mais abondant. Il est le seul à savoir (au fond de lui) préférer la discrétion d'un tête à tête, même s'il excelle à captiver une foule sans efforts. Quand il demande à prendre l'air, c'est pour capturer un moment avec Pascal, loin du chahut et du chaos qu'il a pourtant lui aussi alimenté. Il fuit son propre désastre, pour se souvenir de quelque chose dans la nuit, en dehors du goût de l'alcool et du rythme entêtant des dernières chansons à la mode - qu'on aura oubliées dans deux ans.

Tu régales, alors on y va.

Dean laisse derrière lui ses affaires, tout ce dont il a besoin tient dans sa poche - son téléphone, avec sa carte gold cachée sous la coque.

Une fois dehors, il prend une grande inspiration de l'air frais et s'en brûle les poumons. Pendant qu'il étire ses muscles, il jette un coup d'oeil à Pascal. Plus frêle que lui, presque menu. Il ne pouvait en rien s'attendre à son initiative.

Woh, woh, WOH TU FOUS QUOI MEC !

Le corps du titan soulevé sur un dos qu'il a plus tôt admiré (dans une courbure pathétique mais bien dessinée) - Dean est tellement choqué qu'il n'ose pas bouger. Il se contente de fixer la route qui défile, stoique, puis d'éclater de rire, faisant s'allumer quelques fenêtres dans le voisinage, sur leur passage.

Une fois reposé, devant la supérette, le géant donne une grande tape sur l'épaule de Pascal, encore un peu hilare.

Mais t'es un ouf, toi ?!

Il ne le félicitera pas d'avoir usé de ses dons ; Dean ravale son amertume, retient son égo qui scande moi je me suis fait tout seul ! Il se contente d'attraper Pascal par le bras et de le jeter sur son dos, à son tour.

Moi aussi je peux le faire cafard, et sans efforts !

Il rentre dans la supérette. Le vendeur, stoique (fatigué par la nuit blanche à venir) les fixe d'un regard terne.

C'est pour quoi ?

Dean attrape deux chapeau de cowboy empilés près de la caisse et en met un sur sa tête, et un deuxième qui coiffe celle de Pascal.

Déjà, ça. Et puis je prendrai un dr. pepper. T'veux quoi Pascal ? Je te paie, c'est bon.

Ah oui, les clopes. C'était pour ça qu'ils sont sorti de base, ou pas ? Dean ne se souvient plus. Il a oublié les raisons superficielles - n'a gardé en tête que celle qui l'a poussé à sortir : passer du temps avec ce type loin des lumières, de la foule et de la musique. Il pointe du bout de son index l'étagère du buraliste, derrière le vendeur - la marque qu'il prend habituellement.
Il paie, se retourne avec son butin, inspire l'air frais de la nuit une fois sorti... jusqu'à ce que les piaillements de Pascal dans son oreille l'alertent plus que de raison.

Quoi, quoi ?

Il se retourne à son tour, de trois quart, pour jeter un coup d'oeil par-dessus son épaule. Il jure, comme à chaque fois qu'une situation lui échappe.

Mais putain de merde !

Sans réfléchir, il laisse Pascal descendre de ses épaules et s'élance à sa suite. Bien qu'il ait de grandes jambes et une vitesse plus accrue que la normalité, cela devient compliqué de suivre Pascal la fusée.

A-attends ! On est assez loin là !

Un peu essoufflé par la course, il maudit le fait d'avoir affaire à quelqu'un d'objectivement meilleur que lui. À Columbia, il avait perdu l'habitude d'être dernier.

Des bonbons ? Tu as volé des bonbons ?! Merde, Pascal ! Je te les aurais payé si t'en voulais ! Sombre abruti.

Et à peine l'insulte crachée, Dean expulse un rire amusé.

C'est quoi ton problème, haha ? T'as besoin de voler pour savourer ? C'est quoi, tout ce qui est gratuit a meilleur goût, c'est ça ?

Pourquoi acheter quand on peut voler ?
Ça peut paraitre bête mais Dean n'a jamais rien eu besoin de voler dans sa vie. Quand il désirait quelque chose, sa mère l'achetait. Et même quand il ne désirait rien de particulier, elle savait et devinait silencieusement ses besoins - si bien qu'il finissait toujours par recevoir quelque chose de plaisant, déposé la plupart du temps sur son lit sans commentaires particulier.

C'est vrai ça, pourquoi sécuriser sa tranquillité d'esprit quand on peut se faire courser par le vendeur de clopes à... il cherche son portable dans sa poche pour capter l'heure. Deux heures onze du matin.

Aux Etats-Unis, c'est rare que les soirées s'éternisent tout au long de la nuit. Etrangement, malgré l'effort physique qu'il vient de fournir, et les relents d'alcool qui dansent la smala dans son sang depuis le crépuscule, Dean n'accuse aucun coup de mou. Il est en pleine forme, même. L'effet Pascal Petit doit être un stimulant dont il n'a encore à ce jour, jamais entendu parler.

Ah ouai, c'est ce que tu penses ?

D'habitude, le fait ou non de fréquenter les autres le laisse indifférent. Là, le détachement de Pascal pique son égo. Machinalement, il ouvre le paquet de bonbons puis le lève, de sorte à faire tomber les friandises dans sa grande gueule. Il les avale puis écrase le plastique dans son poing.

Non, moi je suis sûr que t'arriveras à perdre un autre truc d'ici là.

Il demande, le souffle plus court :

Tu bosses au Danaé, c'est ça ?

Ça lui plairait bien, d'aller tester ses skills au casino. Dean a toujours eu de la chance avec l'argent. Il n'en a pas besoin, mais il reste un adolescent frimeur.

Invite-moi.

Il y a un changement d'ambiance que Dean n'arrive pas à pleinement percevoir. Il n'empêche que ça le dérange. Aucune idée de ce qu'il essayait jusqu'alors d'instaurer entre eux - mais le dénouement le frustre et l'accable. Il se gratte l'arrière du crâne. Peut-être qu'il a été indélicat ; ça lui échappe. Et il n'est clairement pas à son prime de lucidité pour y réfléchir maintenant.

Il se contente de répliquer, un peu à l'ouest. Ouai, d'accord. puis fixe le sol - le magnifique béton luisant de propreté ; car peu de voitures conduisent dans cette allée. Cette vie là, elle lui apparait ridicule quand il y pense. Ils viennent de Nausikaa, l'île aux héros, ils descendent de dieux. Et ils volent des bonbons chez un marchand exploité par les friqués du quartier - et la seule chose à laquelle Dean pense, c'est à dépenser l'argent de sa mère dans un casino pour impressionner un gars qu'il vient de rencontrer. Et si je viens pour autre chose, d'abord ? T'en sais rien, je comptais ptet' admirer la déco de ton boss. Ou à quel point un uniforme doré te donnerait l'air plus con que maintenant.

Il se tourne de trois quarts, tapote sa poche à la recherche du paquet de cigarettes qu'il vient d'acheter ; enlève le plastique, l'ouvre ; pince une clope entre ses lèvres.

J'vais retourner à la soirée. Il n'a pas envie, pas vraiment. Tu ferais mieux de rentrer. Je te dirais si on retrouve tes affaires.