les jeunes années encore à proximité d'une Jouvence mal assumée c'est la saison des premières attractions et Nate est familier avec les regards insistants; il n'a pas encore le recul sur la vacuité des conquêtes. il change chaque jour de place, entre proie et prédateur il ne voit pas encore comment le Monde pourrait maltraiter un homme à qui tout pourrait réussir


il avait perçu les regards perdus et les considérations probablement muettes de Cecil à son égard et Nate se maudissait seul en perpétuant les schémas maternels : il n'autorisait ses faiblesses qu'aux égards des fils de la Guerre et il ne se souciait guère des dangers qu'ils pouvaient représenter; Nate était et grandira de sorte à n'être qu'un bel inconscient
tu es venu, finalement ? il est assis proche de la lagune et ses doigts s'essaient à se plonger dans l'eau clair du lac; sur son visage miroite les ondulations de l'eau.
il n'aurait probablement pas pu être plus parfait qu'à ce moment-là
j'ai l'impression qu'on se croise souvent mais je ne te connais pas plus que ça, c'est dommage, tu ne trouves pas ? son orgueil n'était pas aussi solide qu'il le deviendra plus tard, alors pour pallier à chacune de ses insécurités la voix de Nate se pare de son charme magique et son visage s'adapte légèrement pour retomber sur les traits rêvés; Nate est encore en apprentissage de la puissance de son corps
ne me dis pas que tu as ramené toutes tes armes, si ? il rigole et le son devait sembler plus rayonnant que le chant des Sirènes; Nate employait tous ses atouts pour Cecil - je t'assure que tu n'as rien à craindre de moi, on devrait faire plus ample connaissance, toi et moi son sourire était envoûtant alors que ses traits se modulaient doucement afin de satisfaire aux fantasmes de son interlocuteur

@cecil warren

il y avait quelque chose de jouissif, sans doute, à le voir piétiner sur ses pensées tandis que ses mots venaient s'échouer comme une vague s'écraserait sur des rochers. Nate aimait cette image, parce que ça le faisait se sentir puissant; acteur de son monde, c'était l'affranchissement d'une vie de faon : ses bois commençaient à pousser.
Nate était assis et Cecil debout, mais il sentait bien qu'il avait l'ascendant dans leur interaction. il l'incita à le rejoindre, assis, près de la rive. Nate laissa un moment le silence torturer Cecil alors qu'il cherchait encore ses mots. Nate était empereur des siens, qu'il assènerait comme on martèlerait de coups un homme à terre. il n'y aura pas de reddition et
il ne se rendait pas encore compte de ce que portait Cecil au sein de ses idées
je t'ai remarqué mais il ne le regarde pas pour autant (il fixe l'eau stagner)

tout le monde t'a remarqué cette fois-ci il le regarda et le défia du regard. Nate avait beau être jeune il avait fini par comprendre et accepter (malgré lui) le pouvoir de son ascendance divine. c'était un âge batârd où l'éveil devrait s'être fait mais il reste encore des sentiments à calibrer; le feu brûlait et Nate n'avait plus peur de s'y brûler, il y mit tout son corps sans y repenser

il lui touche le visage, là ou la peau a rencontré la fièvre
ça te fait mal, parfois ? je peux toucher, pas vrai ? le contact avait déjà été initié de toute façon, et les doigts de Nate se sentaient électriques, à l'approche de ceux-ci sur les lippes de l'autre garçon. il le détailla longtemps du regard et, comme par pris par un élan hypocrite de pudeur, Nate se reporta sur les lames du guerrier tu dois vraiment te sentir en danger, pour te trimballer tout ça avec toi. moi, je pourrais pas : ça me rendrait fou ou parano

@cecil warren

il n'était pas au clair avec les obscurités de sa tête, Nate, n'abordait pas la vie sous un prisme sombre. il regardait Cecil mais ne le voyait pas vraiment : son regard étriqué ne fantasmait que d'un garçon esseulé, embourbé dans une violence qui lui courait derrière.
pas du tout : tu es juste quelqu'un qu'on remarque et c'était
d'une neutralité déroutante; c'était un âge, un moment fugace où se faire remarquer c'était exister. Nate avait perçu la raideur de Cecil et il voulait en un sens avoir les mots pour le détendre et la gestuelle pour le conquérir, mais rien n'est aussi simple quand chaque mot ensorcelle et terrorise; que faire de la peur quand elle sait se mêler à l'envie ?
tu sais le coeur n'est pas qu'un muscle il appose son doigt souverain sur la poitrine du garçon et fixe intensément son corps. Nate n'accorderait son regard à Cecil que lorsqu'il se saura prédateur et non plus proie, parce que ce rapport tenait plus de l'animal que de l'humain; Cecil ne semblait avoir connu que ça

l'extrémité digitale toujours posé sur le coffre du guerrier, le regard toujours lourd de sens mais jamais relevé il s'exprime
non. j'ai pas peur de toi mais j'ai de la peine pour toi. on est tellement plus que ce qu'on tue et tu ne le sais probablement pas. il sent la gueule de Cecil se rapprocher et ne bouge pas, il le laisse venir, comme on laisserait un tigre apeuré s'approcher.
Nate n'était pas vraiment de ceux qui savent soigner mais il se présentait ainsi, comme un baume qu'on viendrait masser sur un myocarde endolori; il voulait réparer Cecil d'un mal qu'on ne restaure pas. probablement parce qu'il n'en souffrait pas : c'était une mutilation choisie
tu voudrais que je te craigne, c'est ça ? mais je n'aurais probablement pas peur de quelqu'un qui ne sait pas se servir de son coeur correctement

le monde a tellement plus à offrir que ceux qui t'ont fait ça il repasse une main sur le visage de Cecil et s'approche lui aussi tout doucement de lui

@cecil warren

Nate laissa Cecil venir et le laissa instaurer, à son rythme, le contact de leurs lippes entre elles tandis qu'il se plaça ainsi, un acteur passif de la scène. il s'imaginait engluer son guerrier d'un amour visqueux, d'un venin étrange et mielleux. de quoi lui rappeler, à chacun de ses contact, la douceur aigre de ses pulpes digitales

mais Nate, proche de dévorer Cecil et de broyer tous ses sens se retrouve un moment dans l'impasse; il ne sait plus quoi entendre ni où regarder. peut-être Nate y était-il allé trop fort ? il avait l'impression de l'avoir cassé. son schème de pensée avait été court-circuité et c'était lui, Nate, le seul responsable. il le regardait avec une lueur inquiète dans les iris
mais la crainte ne venait pas de sa déclaration en elle-même : elle venait de l'appréhension de son origine
non, Cecil, ce n'est pas ce qu'il s'est passé il lui prit la main, comme une infirmière le ferait avec son patient préféré. et il se laissa aller à des va-et-vient de la main sur la sienne, insaisissable et fugace (sur la défensive)
c'était l'attaque d'un monstre, c'est ça ? c'est ce que tu nous as dit, c'était ça, l'histoire, non ? le va-et-vient part plus qu'il ne revient et Nate écarquille les yeux vers une réalité plus objectivée : il n'avait jamais été plus qu'une biche aux yeux de Cecil; et il finirait probablement en trophée au dessus de son lit s'il ne se réveillait pas

@cecil warren

les muscles se contractèrent afin de ne plus bouger d'un pouce et le torse ondula d'un rythme désormais dissymétrique; Nate devait être semblable à une bête alerte. en brisant sa raideur il entremêla sa main à ses cheveux et laissa Cecil continuer d'emprisonner ses lèvres alors que le coeur n'y était plus tout à fait
sans mot dire il approcha sa main de la marque laissée par le feu et la détailla d'un regard neuf; Nate pourrait entendre résonner chacun des cris fiévreux de Cecil quand son épiderme se marqua pour de bon
ce n'est pas- il semblait vouloir se dépêtrer d'un noeud mais la quiétude du Lac voulait faire croire à Nate qu'il n'y avait aucune peur à avoir, alors que tout son corps lui hurlait autrement;
non, Cecil, je ne comprend pas. c'est complètement malade-
tu te fous de moi, c'est ça ?

il faudrait être- ... tu es malade, Cecil le regard en détresse essayait de se porter sur les lames de Cecil mais malgré ses charmes il ne fut pas assez discret puisqu'il sentit le corps étranger se raidir à son tour; dans une précipitation gauche Nate essaya de se lever

@cecil warren

l'oxygène se figea dans sa course au contact érodant toute confiance pour Nate, il se sentit comme pris au piège et son estomac se noua d'un noeud malaisant et incofortable; il ne romançait plus la cicatrice de Cecil : elle ne lui procurait qu'une réponse épidermique et titillait son esprit de survie
Nate devait-il se battre ou fuir ?
lâche moi! Nate tenta de se débattre mais ses efforts étaient vains; Cecil était plus fort, plus vigoureux, plus âgé que lui aussi, et malgré ses adresses au combat et sa pugnacité s'égrenait tandis que Nate contempla avec effroi la lueur glauque dans le regard de l'autre garçon.
Cecil! je veux que tu me lâches il chercha à se dégager mais l'étreinte de Cecil se referma encore plus sur lui, il sentit tous ses muscles se raidir et malgré sa lucidité (Nate ne gagnerait pas la lutte) il chercha à se débattre, essaya de survivre par quelque coups d'éclats stupides et vains
soudain il se concentra sur les yeux de Cecil et fit s'échapper une vague de désir et d'amour anesthésiant de son corps. quand la prise fut diminué par son contrôle de l'amour Nate fit se déplacer sa magie vers sa voix tu vas me lâcher et rester à genoux, Cecil et Nate se releva, attrapa les armes de Cecil pour les éloigner encore
tu vas me laisser partir et tu ne me toucheras plus jamais. tu ne toucheras plus jamais aucun de mes frères et soeurs et tu ne nous nuiras plus jamais
c'est clair ? dis le
que tu as compris l'érotisme ordonné dans sa voix rend ses déclarations encore plus dures à l'oreille, Nate triturait le palpitant de Cecil pour ne plus jamais avoir à jouer avec
celui de Nate ne battait plus que d'adrénaline, de peur, mais aussi peut-être d'une déception étrange (il avait avorté de l'espoir d'un Cecil qui serait son chevalier en armure)

@cecil warren