Notre mélodie ((intérieure)),
cette épiphanie
L'heure allait finalement être au repos,
pour le petit prince souffrant jusqu'à alors de bien des maux.
Plusieurs jours loin de tout,
lui faisant goûter en chemin à quelques menus contrecoups.
De son aller jusqu'à son retour,
où contre lui se jouait un énième compte à rebours.
Entendez-vous le son des tambours,
frappant continuellement aux alentours ?
((Où se joue, loin de vos yeux, une marche incessante))
Celle d'un demi-dieu sous la coupe d'une horde de vautours,
((Où l'ignorance et l'arrogance ne riment pas de pair, mais restent malgré tout entre elles sous-jacente))
pensant qu'à être utile aux yeux d'un simple faubourg.
La voici, l'aube de son retour a finalement retentit,
Dans la presqu'île encore endormie.
Accompagné de son lourd sac plein de tributs,
où Celio se doit d'être assidu,
pour ses mêmes volatiles,
des plus volubiles.
Clôturant avec une certaine once de désinvolture, la dernière transaction de ce début de journée, le jeune trappeur semblait enfin avoir terminé de livrer l'ensemble des marchands de Nomos district.
Mais l'heure était désormais au repos bien mérité, balayant d'une simple mais profonde expiration sonore, toutes ses pensées liées à sa tâche précédente.
Celio désirait désormais qu'une seule chose à cet instant précis : se détendre.
Vagabonder au détour des ruelles, en faisant redescendre petit à petit la pression de ces derniers jours.
Tout en profitant d'être finalement rentré au bercail pour aller faire -pourquoi pas- quelques petites visites surprises à ses proches.
Il avait l'embarras du choix, alors qui serait sa première cible ?
Mais ainsi en se baladant enfin librement dans les rues du marché, le destin prit lui-même cette même décision.
Celio fut d'abord interpellé par des sonorités bien familières, rapidement intrigué, il tendit un peu plus l'oreille, tout en fermant les yeux.
Les secondes passées, très statique dans sa posture, le voilà finalement pris dans les filets comme envoûté par ce qui se jouait non loin de sa position.
Le jeune demi-dieu se mit alors en quête de trouver un moyen de se rapprocher efficacement jusqu'à remonter la source de ce mystère auditif.
Excité comme une puce, le trappeur courait dans toutes les directions possibles et imaginables, se perdant une première fois jusqu'à bêtement se retrouver à la case départ.
Puis c'est lors du deuxième essai qu'il réussit finalement à trouver l'objet de sa lubie.
Légèrement essoufflé, s'appuyant des deux mains contre le mur, le jeune trappeur fit ainsi directement face à quelques mètres de lui, à notre mystérieuse inconnue.
Il lui suffit d'un simple regard pour comprendre la situation.
Un léger sourire se dessinait ainsi sur les lippes de Celio, fermant une nouvelle fois les yeux comme pour souligner combien il fut stupide de ne pas se douter une seule seconde que cela soit simplement ael.
Malgré tout, aucun mot sortit de la bouche de Celio, aucune provocation, aucun mépris.
Rien.
Le fils d'Apollon se mit à adopter une position assise à même le sol, en tailleur, attendant la fin de cette prestation, dans un silence presque religieux comme gage de marque de respect entre les deux musiciens.
C'était la moindre des choses, oui.
Après tout, quelle que soit la raison de sa présence, Celio était finalement l'intrus dans cette grande fresque déteinte ici, où les émotions et la mélodie d'Ame face à lui, ne lui était aucunement destinée.
Le jeune demi-dieu le savait très bien quelque part, mais espérait de tout cœur que sa présence ne devienne pas rapidement indésirable aux yeux d'ael.