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Les dieux de l’Olympe existent ! Depuis qu’ils ont créé le monde à leur image, ils règnent sur celui-ci, dominent le ciel, les océans et toutes les couches de la terre. Ils sont à l’origine des cataclysmes les plus connus et des guerres les plus atroces...

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(end)(cw deuil, maladie)(fb 2013) juste après la fin du monde, don
Dionne Zarachiou
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Dionne Zarachiou
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(end)(cw deuil, maladie)(fb 2013) juste après la fin du monde, don Lun 1 Mai - 22:47
ce bonheur-là que je devrais m'offrir, hurler une bonne fois, mais je ne le fais pas, je ne l'ai pas fait.Tout a été prévu minutieusement. L'avion pour l'Italie part un peu après minuit,
les valises sont faites, tirées dans les rues de New York, dans les métros qu'elles prennent un peu par nostalgie alors qu'elles auraient pu se permettre le luxe des taxis -
Dionne ne sait pas trop pourquoi elle a insisté dessiner les trajets en métro. Quitte à devoir se lever tôt, voilà une heure qu'elles sont parties de l'île déjà et il est huit heures, peut-être est-ce pour retrouver l'agitation de la ville, se mêler sans crainte à nouveau dans la foule du matin - Don et elle ressemblent à des touristes, avec leurs valises et leurs lunettes de soleil sur le front. Il fait bon, c'est l'été - dans les rames du wagon, il fait chaud. Dans la ville, le soleil ne fond pas encore le béton - il est trop tôt.

Des bouts de papier les guident,
Ce sont des noms,
Des adresses.
Cela a été difficile, il a fallu retracer des vies entières, parfois avec des trous immenses, se faire à l'idée que des disparus sont devenus anonymes, morts en étrangers, écartés des familles et ainsi disparus des registres, il a fallu les pleurer sans les savoir morts ou vivants, plutôt les présumer morts, d'ailleurs,
Il a fallu faire des deuils avec des souvenirs, des photographies parfois en mauvais état car Dionne s'est toujours dit qu'ils se reverront ou qu'il y aura des gens pour raconter leurs histoires, d'autres adelphes des sous-sols de New York.

C'est douloureux, de faire des listes qui ne cessent de grandir, s'imaginer que c'est fini et se rappeler de quelqu'un et de ne pas savoir s'il faut encore espérer retrouver contact. Heureusement, il y a des échanges épistolaires qui ont permis de pleurer un peu moins, qui n'ont pas reprocher les disparitions soudaines. Des petits bouts de vie qu'elles se sont partagées à deux.
Et il y a le reste résumé sur le papier à des cimetières et des pierres tombales, à s'imaginer devoir trouver avec des indications parfois approximatives.

Devant le cimetière (c'est le premier, le début du pèlerinage, elle a tenu à le faire, sa main libre tenue dans celle de Don parce qu'elle ne cesse de trembler), Dionne s'est arrêtée. Elle ne trouve pas cela outrageant, les habits de vacances - au contraire, c'est plutôt joli, c'est ce qu'ils auraient aimé, elle suppose. Dans un sac en toile calé sur son épaule, des fleurs en petits bouquets multipliés, un peu écrasées par le voyage mais tant pis - ce n'est pas blasphème. Elles font de leur mieux. Alors voilà : elle s'est arrêtée, à caler sa valise à côté d'elle et elle regarde la grille du cimetière puis le papier qu'elle sort de la poche de sa robe. Ici il y a Doug et Terry, la soeur de Doug m'a dit qu'ils n'étaient pas enterrés très loin l'un de l'autre - comme ils le voulaient. Sa voix hésite, vrille un peu, elle regarde encore la grille puis Don, soudainement prise d'un doute, d'un rejet, sa main moite serre plus fort celle de son amie, cherchant ses yeux, Je ne sais pas si je vais y arriver, Don - c'est trop dur -
Cela fait déjà longtemps, qu'ils sont morts. C'est trente ans plus tard qu'elle fait réellement son deuil et il n'y a que Don pour la comprendre. Elle déglutit, prend une grande respiration, ce n'est que le premier cimetière - que les premiers morts à honorer, toujours -
Dionne n'est pas sûre de parvenir à porter le poids de leur mémoire.
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(end)(cw deuil, maladie)(fb 2013) juste après la fin du monde, don Mar 2 Mai - 15:23

L’été était plein d’odeurs et de sons qu’elles avaient oubliés. L’air sentait la poussière mais il n’était pas encore moite, le matin était radieux ; ce n’était plus l’aube parce qu’en juillet, le soleil se levait tôt. Cette fois, elles s’étaient levées avec lui, matinales et solennelles, leurs cœurs agités par la promesse d’un jour lourd et heureux. Don se laissait bercer par le rythme régulier du métro new-yorkais : elle n’avait pas revisité ses rames austères à l’air moite depuis trente ans, ou peut-être plus. Pourtant, le souvenir des retours de soirée sur leurs sièges élimés étaient encore très vif, et Don voyait défiler derrière ses paupières mi-closes toutes les choses légères et enjouées –anecdotes lunaires ou promesses enivrées– qu’elle et Dionne avaient prononcé ici-même, il y a longtemps, protégées des oreilles curieuses par le bruit incessant des wagons sur les rails. Elle se souvenait aussi de toutes ces fois où, sous la lumière électrique, Dionne avait laissé tomber sa tête alourdie de fatigue sur son épaule solide : ses cheveux venaient toujours caresser ses joues pleines, et elle sentait l’héliotrope, l’agrume ou le jasmin. Elle se sentait bien plus légère qu’autrefois, parce qu’elle s’était délestée notamment de la peur de mourir qui hantait chacun de ses pas et qui pesait lourdement sur ses épaules si jeunes –elle avait accueilli la vieillesse comme une bénédiction, comme un cadeau fait à son jeune être qu’elle avait laissé dans la ville trente ans plus tôt.

Il y avait, dans son deuil, quelque chose de paisible : une colère qu’elle avait enterré là-bas, à l’ombre d’un chêne ; les trèfles et les pensées avaient déjà pris racine dans la terre fraîchement retournée. Elles avaient fait vite, autant qu’elles le pouvaient, mais elles étaient en retard. Don n’avait jamais été très ponctuelle, alors, elle se disait que ses ami-e-s lui pardonneraient bien, cette fois encore. C’était mieux de venir en été, sous le soleil qui avait bercé leurs nuits, tandis que les lumières électriques des lampadaires irradiaient ce qui était leur jour.
Don jette un œil au papier dans la main de Dionne, pour lire le nom du premier amour dont il fallait se souvenir. Elles avaient fait lentement ce travail de mémoire, pour retrouver l’héritage de celleux qu’on avait enterré, il y a trop longtemps, dans un silence solitaire qui ne leur allait pas vraiment. Elles avaient fait –Dionne, surtout, dont les mains ne tremblaient pas– des petits bouquets criards, dont les couleurs viendront habiller les tombes de granite ou de pierre en mémoire du temps où leur cœur était toujours à la fête. Don avait peur de découvrir les tombes nues, sans fleurs, et de réaliser alors qu’il n’y avait plus personne pour venir s’y recueillir. Son habit de deuil était une chemise en lin rose, et elle avait glissé, dans la poche de son pantalon, tout un tas de petits mots écrits d’une main tremblante ; ils contenaient toutes les choses qu’elle n’avait pas eu le temps de dire, quand elle était partie en riant dans la promesse de son retour. Heureusement, elle tenait la main de Dionne, ou Dionne tenait la sienne ; et la tiédeur contre sa peau fine lui rappelait qu’elle n’était jamais seule. Don avait pressé ses doigts un peu plus fort : l’été était plein de serments.
On peut faire le tour du bloc, si tu n’es pas encore prête.

Sa voix vacillait mais elle avait cette douceur que Don ne réservait qu’à elle. Ses yeux bleus étaient pleins de tristesse ; une tristesse très ancienne dont les racines s’étaient enfouies loin, au creux de son être, et qu’elle avait longtemps mise de côté, en espérant qu’elle soit sage. Doug avait fêté ses vingt-ans en même temps que Don, et Terry, l’année suivante ; c’était étrange, alors, qu’ils ne soient plus là, et qu’elle reste seule à souffler les bougies pour tout le monde, chaque printemps.
Tu te souviens de l’été où Doug avait dormi tout le mois d’août sur le canapé ? On est jamais autant sorties que ce mois-là, tu te rappelles ? Quand Terry travaillait dans le bar, ou le club –ah, je ne me souviens plus de comment il s’appelait. Ils venaient tout juste de se mettre ensemble, puis à la fin de l’été, ils avaient emménagé tous les deux dans cet appart à deux rues du nôtre ; plus rapides encore que des lesbiennes !

Don se disait qu’il valait mieux, peut-être, se souvenir des bons moments ; et que Doug et Terry les préféraient toujours dans leurs grands éclats de rire. Il fallait faire abstraction de la lourdeur du silence, et du poids qu’avait dû peser leur absence pendant toutes ces années. Elle ne voulait pas pleurer, alors qu’elles n’étaient qu’à l’entrée du premier cimetière, de la première étape du pèlerinage qui n’était sacré que pour elles deux. Elles ne s’étaient jamais épanouies dans l’austérité.

Ça fait bizarre, qu’il ne reste que toi et moi.

Elle enveloppait Dionne d’un regard tendre, comme un halo chaleureux qui couvrirait leur tristesse partagée, parce qu’au moins, elles étaient ensemble, et c'est à deux qu'elles porteraient cette croix, sans fléchir, comme une ôde à ces amours nés dans les marges. Le jour était splendide, et elles lui offraient leurs souvenirs.
Ça va aller.


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Dionne Zarachiou
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(end)(cw deuil, maladie)(fb 2013) juste après la fin du monde, don Sam 6 Mai - 23:55
ce bonheur-là que je devrais m'offrir, hurler une bonne fois, mais je ne le fais pas, je ne l'ai pas fait.C'est embêtant, avec les valises. Dionne ne se sent pas de piétiner ni de marcher, mais n'est-ce pas trop bizarre que d'attendre devant le grillage ? Comme si quelque chose allait se passer, comme si soudainement quelqu'un allait les inviter à l'intérieur, peut-être elle se dit avec un enfant des habitants des Enfers elles auraient pu entreprendre une discussion. Mais peut-être aussi que Terry et Doug, là où ils sont, là où ils dorment - ne veulent pas être dérangés. Elle ne parle plus quand Don réexpose les preuves des vies qui ont été belles, ça y est, cela lui fait sourire de l'entendre parler de ces temps-là bien différents, et ça adoucit déjà un peu les tensions. Cet été lointain où tu te lèves et tu n'es jamais seul, où les fenêtres étaient toujours ouvertes car il faisait chaud, cet été là où ils fumaient à la fenêtre, penchés au-dessus du vide en regardant la rue, l'avenue même où il y avait tout le temps du bruit, du monde, surtout depuis le salon où ils entendaient tout. Cela la fait sourire. C'est mieux de se rappeler des souvenirs comme hier avec l'imprécision des jours passés devenus années - mais ce n'est pas grave, Oui je me rappelle de la boîte - ah je ne me rappelle plus du nom - Comme une frustration sur le bout de la langue, mais tant pis, ce n'est pas cela qui importe, plutôt les verres consommés gratuits jusqu'à tard le soir, parfois même en semaine, quand personne d'autres que les visage connus viennent se perdre dans l'obscurité de leur vie nocturne.

Quand elle la regarde et qu'elle voit toute cette chaleur, elle ne peut qu'aller mieux, c'est un pacte que de survivre, c'est un pacte depuis le début que d'avancer - encore - vaincre - encore, et elles sont toujours là ! Elles sont toujours là alors que leurs adelphes de tous les sangs, morts mille fois - elles sont toujours là alors elles doivent se réjouir, Parfois je me dis, Ca y est elle avance, le cimetière est beaucoup plus grand une fois dans l'allée, qu'ils sont morts sans savoir que nous étions des enfants des dieux. C'est pensif, lointain, Parfois je me dis ça et c'est bizarre. Je crois que c'est ce qui m'a poussé, au final, à m'aligner sur la décision d'ouvrir l'île, c'est de me dire que c'est priver ce que nous avons vécu ici aux autres. Cela aurait été injuste, non ? Il y a tellement de gens formidables à rencontrer - Elle avance et semble regarder nulle part, sa valise roule difficilement sur le gravier mais elle ne semble pas s'en préoccuper, Mais c'est aussi admettre que les raisons pour lesquelles ils meurent, ce n'est parfois - souvent même - pas la même que les nôtres. Et les raisons pour lesquelles ils vivent, non plus. A l'époque j'avais l'impression de m'être faite voler quelque chose - ah - c'est bizarre. Que de constater que dans toutes ces tombes il y a celles de deux êtres qu'elles vont saluer, enfin, Et c'est d'autant plus bizarre qu'au final, il y en a beaucoup qui soient enterrés. Je ne sais pas, je ne m'y attendais pas. Je regrette parfois, j'ai l'impression d'avoir quitté ma vraie famille pour servir des parents qui nous aiment à peine. Cela ne te fait pas ça, à toi ? Vous aviez le même âge en plus, non ? Elle n'est pas sûre d'affirmer avec autant de tendresse sa proximité avec les demi-dieux qu'avec toutes ces femmes, tous ces gens, tous ces frères rencontrés quand ils en avaient tous le plus besoin ; elle n'est pas sûre de cela, non. Il y a toujours la même fragilité dans sa main qui tremble, continuant tout de même d'avancer.
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(end)(cw deuil, maladie)(fb 2013) juste après la fin du monde, don Jeu 11 Mai - 15:34

C’était leur premier été hors des murs depuis trente-trois ans : c’était doux, c’était étrange, une réconciliation tardive entre deux vies aux antipodes qu’elles avaient menées en parallèle, sans jamais les confondre. Don ne ressemblait plus à la personne qu’elle avait été autrefois, dans les rues de New York—quand elle se regardait dans la glace, il restait toujours ses yeux clairs, mais elle retrouvait difficilement la trace de celle qu’elle avait été dans le parchemin de sa peau, la finesse de ses lèvres ou les tâches qui clairsemaient ses mains. C’était triste sans l’être, parce qu’elle pouvait mener ce retour au monde sans dissonance, avec l’assurance qu’elle ne portait plus sur son visage la candeur vivace d’une autre vie. Elle se disait que pour Dionne, dont les joues roses portaient encore la même vigueur qu’autrefois, les lignes du temps se brouillaient peut-être ; ou alors, qu’elle comptait son âge dans les rides qui apparaissaient trop vite au coin des yeux de Don, à la commissure de ses lèvres, sur son front ou dans son cou. Dans leurs souvenirs, Don perdait la trace de son image rajeunie, mais Dionne, elle, était toujours là ; transparente et claire hors du brouillard du temps.
Elles avancent dans le cimetière sous le soleil tranquille du matin—tout est très calme. Le bruit de leurs valises sur le gravier rompt le silence, et leurs voix résonnent dans l’austérité paisible du lieu.
J’ai pensé qu’il était plus important de protéger nos adelphes plutôt que de les laisser libre des choix que nous avons pu faire—je ne sais pas, j’ai l’impression que chaque option était imparfaite. J’espère que nous n’aurons pas de regrets ; j’espère qu’ils trouveront ici des amours aussi grands que ceux que nous avons vécu.
Elle hésite un instant à lâcher la main de Dionne pour galamment soulever sa valise et la libérer de son poids, puis elle se dit que leurs paumes embrassées sont là où elles doivent être, exactement, alors elle ne fait rien.
Parfois, ça me fait souffrir de me dire que j’ai parlé d’eux en disant “ma famille choisie” pour qu’au final, quand nous avons eu un choix à faire, ce ne soit pas auprès d’eux que je suis restée. J’ai l’impression de leur avoir menti et, comme tu le dis, ils ne sauront jamais pourquoi nous sommes parties.
Don, comme Sisyphe, portait sans fléchir son fardeau sur la pente de la réconciliation, puis arrivée à la quiétude, il y avait toujours une interminable chute. C’était une décision qui l’avait déchirée, longtemps, toujours ; et elle espérait trouver là, dans leur deuil tardif et maladroit, une paix qu’elle avait pourchassée pendant des décennies.
On avait le même âge, avec Doug. Terry était un peu plus jeune—ah, pas qu’un an importe beaucoup, désormais. Quand je pense à eux, et aux autres aussi, c’est étrange de me dire que j’ai soixante-trois ans, parce que je pensais atteindre cet âge à leurs côtés.
Don ne parvenait pas à les imaginer là, dormant dans la terre depuis si longtemps que leur héritage se résumait à leurs prénoms prononcés avec nostalgie par deux anciennes amies, un jour de juillet. Leur recueillement était profond et anodin, et arrivait longtemps après le passage de la tempête.
Ou plutôt, je ne pensais pas être un jour si vieille ; et, dans mon esprit, si je devais vieillir, ce n’était pas comme ça. Je ne pensais pas que nous en serions là, d’un mouvement du menton, elle indique le parterre de tombes, juste nous deux. Je ne sais pas.
Elles avaient dû faire, avec empressement, le deuil des vies qu’elles s’étaient imaginées, plus jeunes ; le deuil de cet avenir dans la communauté, entourées de personnes qu’elles appelaient leur famille dans des espaces où elles avaient enfin trouvé une familiarité qui leur avait toujours manqué. Il avait fallu les trahir, les abandonner, pour une famille maintenue par les liens du sang, du divin, qu’elles connaissaient à peine mais pour laquelle il avait fallu faire naître une piété intense, aussi ardente qu’immédiate ; pour les protéger et pour se protéger.
J’espère qu’ils ne nous en ont pas voulu. Parfois, je me demande si ça en valait la peine.
Elle savait que la prochaine allée était la bonne, et Don craignait d’être submergée par toute la douleur qu’elle n’avait pas su ressentir, quand la mort planait au loin dans une réalité qui n’était pas la leur ; elle pleurerait peut-être mais ce n’était pas grave, parce que Dionne était là.


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Dionne Zarachiou
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(end)(cw deuil, maladie)(fb 2013) juste après la fin du monde, don Mar 16 Mai - 22:08
ce bonheur-là que je devrais m'offrir, hurler une bonne fois, mais je ne le fais pas, je ne l'ai pas fait.Si ce n'est pas le cas, alors l'ouverture des portes n'a pas de sens. Il faut trouver la tendresse au coin de la rue, renouer avec les racines pour ne pas oublier au-delà de la ville, avoir beaucoup d'amour pour soi-même pour faire l'effort de prendre le temps de se découvrir dans le monde des autres - le monde abandonné des hommes, le monde qui est toujours à moitié le leur, à vrai dire à part égale, avec leurs attaches divines. Mais les racines des hommes sont dans la terre et pas seulement des Etats-Unis, elle souffle, Il faudra leur dire, aux jeunes, de prendre le temps de voir maintenant qu'ils en ont la chance. De fouler à nouveau les souvenirs du passé où parfois ils ont été arrachés, parfois guidés, mais toujours isolés avec la promesse d'être mieux que les hommes - mais Dionne qui est persuadée que la meilleure part d'eux ne provient pas du ciel, ne croit pas en ces théories. Alors, il faudra peut-être mourir comme des hommes. Tant pis.

Dionne ne se méfie pas des coins de rue, ni de déambuler si ouvertement, elle porte la promesse d'être épargnée. Et par extension, Don en bénéficie aussi, quand elles sont ainsi, l'une avec l'autre, main dans la main. Et les mots de Don, qu'elle a déjà entendu, parce que ce ne sont jamais des discussions nouvelles, elles ont déjà arpenté le poids de leur peine, le sentiment de sacrifice, et cela pendant des nuits à boire du vin et du café sur une terrasse d'été, elles ont eu des décennies pour en décrire la forme. Mais maintenant que c'est face à elles, il faut répéter, redire pour soupeser une dernière fois avant de laisser partir avec l'acceptation. Elle la corrige avec une fermeté aimante, n'aime pas la formulation, Nous n'avons pas eu le choix. Je peux pas te laisser dire ça. Elle n'est ni agressive, ni contrariée, c'est plutôt beaucoup de peine, Enfin, c'est pas si important, mais je n'ai pas eu l'impression d'avoir eu le choix, moi. Elles auraient été rattrapées par la mort ou par des nymphes. Elles n'auraient jamais pu vivre parmi les hommes, on ne leur en a pas laissé la possibilité.

Le plus important, c'est la suite : c'est revenir sur le détail de l'âge, c'est constater le temps passé, c'est ces tombes qui n'étaient pas là avant, qui ne sont que des anonymes pour l'instant mais il faut commencer à regarder si elles trouvent les noms, on ne sait jamais, ils ne sont pas bien loin, elle le sait, mais il faut aussi écouter, et tirer la valise sur le gravier. Il y a tant de choses à faire en plus de se rappeler des morts ; Honnêtement, C'est un aveu qu'elle est prête à faire, tandis qu'elles avancent dans l'allée, la bonne, il reste quelques secondes avant qu'elles le trouvent c'est certain, juste de quoi prononcer encore une ou deux phrases, des secrets qui la chagrinent depuis longtemps. je suis persuadée que nous aurions été plus heureuses à New York, de manière plus factuelle. Mais c'est certain, que ça en valait la peine. Car nous avons été fortes, ce qui a été dur, ce qui est toujours dur, d'ailleurs, c'est devoir se battre pour exister alors qu'il y avait un endroit, quelque part, ça y est, elle pleure. C'est très sobre, comme larmes, cela ne l'empêche pas de parler, où tout cela aurait été plus facile. On aurait mérité que ce soit facile. Et pourtant on s'est quand même battues, tu vois, et ça en vaut la peine, pour tous les gamins qu'on a vu grandir, pour les choses qui ont changé grâce à nous même si ça a été dur, d'être seules. Ce qu'on peut être certaines, c'est qu'on a eu un impact à Nausikaa - on a changé des choses -
Mais une fois devant la tombe,
Est-ce que cela compte vraiment ?
Est-ce que face aux morts, la fierté d'avoir changé les choses est encore de mise - Dionne ne pense qu'au deuil, pense au fait qu'à vingt ans et même à vingt-cinq, elle aspirait, au-delà de faire avancer les choses, d'être vue pour autre chose,
Elle aspirait à rester encore un peu dans cette petite bulle où tout cela est tellement une évidence, qu'elle existe tant, qu'elle ne prend pas de place dans le coeur -
Est-ce que c'est normal que même si elle s'est rassuré, les a rassurées, même, ces derniers pas, elle n'arrive qu'à regarder rapidement le nom de Doug et sa date de mort avant de lâcher sa valise pour se réfugier dans les bras de Don et pleurer contre son épaule, à chaudes larmes plus bruyantes - il y a une part d'elle qui est infiniment d'accord avec Don, celle qui est prise de sursauts de sanglots tout contre Don, de manière inarrêtable.

Est-ce que cela en valait vraiment la peine ?

Plus tard encore, c'est il y a quelques mois,
je me suis enfui.
Je visite le monde, je veux devenir voyageur, errer.
Tous les agonisants ont des prétentions, se fracasser
la tête contre les vitres de la chambre,
donner de grands coups d'ailes imbéciles,
errer, perdu déjà et
croire disparaître,
courir devant la Mort,
prétendre la semer,
qu'elle ne puisse jamais m'atteindre ou qu'elle ne sache jamais où me retrouver.
(juste la fin du monde, lagarce)
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(end)(cw deuil, maladie)(fb 2013) juste après la fin du monde, don Mer 17 Mai - 17:27

Tu as raison. J’ai l’impression qu’avec le temps, j’oublie la détresse qu’on a pu ressentir—je ne pense qu’aux choses qu’on a manqué et pas à la vie qui nous a été offerte.
Peut-être qu’elle disait ça pour se convaincre, pour atténuer une peine ancienne que les mots n’avaient jamais su apaiser et qui était toujours là, à soixante-deux ans, comme un poids sur ses épaules. Elle n’avait jamais réussi à se laver de ses remords qu’elle portait comme des stigmates ; elle ne s’était jamais prétendue martyre, mais c’était le crépuscule, et il lui fallait enfin voir les évidences qu’elle avait toujours refusé d’embrasser. Don ne voulait pas se sentir souillée par le sang du père, figure tutélaire donc elle haïssait la lumière de faux prophète, pourtant, il ne lui restait rien d’autre. Elle craignait de se voir dans le miroir, au soir de sa vie, et de le reconnaître dans ses traits aigres, dans l’impertinence de ses iris ou dans la colère archaïque qui brûlait ses lèvres. Elle craignait d’avoir fait ça pour elle, sous couvert de compassion, et de se découvrir bourreau plutôt que madone—il était bien trop tard. Comment dirait-elle à Dionne son échec ? Il n’y avait plus que la mort, pour elle, et ce n’était pas grave. Elle avait fui la mort sans se retourner pendant tant d’années déjà ; et c’était là sa victoire contre une fatalité désastreuse qui avait pris tant des siens.

Dionne pleure, et c’est ça qui la fait pleurer. Ce n’était pas la première fois et cela ne serait pas la dernière : elle puisait son droit à la mélancolie dans les larmes de celle qu’elle avait toujours aimé. Elles devaient sembler étranges, pleurant devant des tombes qu’on ne visitait plus—Dionne encore si jeune et Don, vieille déjà. Elle savait déjà tout cela, peut-être, mais Dionne l’énonçait sans frémir alors Don le réalisait enfin : elles auraient été plus heureuses, ici, ancrées dans une terre qu’elles avaient conquis quand elles étaient encore si braves.
Ici : c’était absurde, ça ne voulait plus rien dire. Elles avaient fait des sacrifices immenses, amputé de leurs cœurs des morceaux même de leurs propres vies, et pourquoi ? La mort était là, toujours, et en préservant cette part d’elles, elles en avait tué une autre. Don ne disait rien, mais sa main épousait la tête de Dionne au visage enfoui contre son épaule ; ses sanglots emplissaient l’air d’une tristesse qu’elles avaient mis trente ans à construire. Don pleurait aussi, les lèvres pincées pour étouffer ses propres tremblements : elle ne voulait pas fermer les yeux ni détourner le regard, elle lisait sur la tombe le nom de Doug, encore et encore, comme une litanie ou une prière ; parce qu’elle se disait que personne n’avait, depuis des années, lu les syllabes qui gardaient sa trace avec autant d’amour qu’elles le feraient. Ici, il y avait Doug (1950-1987), et un peu plus loin, il y aurait Terry ; elles retrouveraient aussi Angie, Paul, Alan, Janice et Ruth, et n’oublieraient pas celles et ceux qu’elles n’avaient pas retrouvés. Don embrasse la tête de Dionne, et ses larmes se perdent dans ses cheveux blonds.

On a fait ce qu’on avait à faire, Dionne, je le sais mais—mais ça me fait mal de penser à ceux qu’on a blessés ; et quand je regarde ma vie, je me dis “je les ai blessés”, je ne pense pas aux choses qu’on a bien fait et aux enfants qui ont pu grandir en sécurité. C’est punitif, je sais, mais je peux pas m’en empêcher, je–
Elle se tait pour ne pas sangloter. Don avait souvent imaginé les pleurs qui l’agiteraient quand elle ferait face à leur mort, enfin matérielle. Elle avait déjà versé des larmes pour eux, mais ce n’était pas pareil, ce n’était pas vrai, c’était des larmes de principe parce qu’on les savait morts sans le savoir vraiment. Elle sort du sac en toile un des bouquets qu’elles avaient préparé, et de sa poche elle sort une lettre pliée en huit, pleine d’adieux et de souvenirs. Quand Dionne serait prête, il faudrait dire au revoir, pour la dernière fois, et pour toutes les fois où elles l’avaient dit sans vraiment y croire.


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(end)(cw deuil, maladie)(fb 2013) juste après la fin du monde, don Jeu 15 Juin - 19:54
ce bonheur-là que je devrais m'offrir, hurler une bonne fois, mais je ne le fais pas, je ne l'ai pas fait.La prise autour du corps de Don est prégnante quand il est question de pleurer. Dans ces instants, Dionne ne sait pas si elle est boulimique d'affection mais elle est certaine que ça ne lui suffit pas, qu'il faudrait presque étouffer Don pour que cela convienne, la serrer si fort jusqu'à sentir la limite de ses propres muscles pour tout tendre - puis tout relâcher d'un coup. Et ainsi ne plus sentir les tensions - mais ça ne peut pas se faire ce genre de choses et ses muscles sont trop alourdis par l'émotion tant qu'elle pleure contre elle, tant qu'elles pleurent ensemble. Elle n’arrivera à rien.

Cela empire son état de sentir Don lâcher aussi ; ses sanglots sont plus larges, plus gros, plus longs. C'est révélateur d'une réalité ; celle qu'elles se sont enfoncées dans le silence de leurs émotions, peu importe le nombre de fois que ces faits mortuaires ont été prononcés. C'était enfoui quelque part cette vulnérabilité exposée au ciel et à ce cimetière vide, et maintenant déterrée, mise au soleil brûlant de New York -
Elle se ment, il faut encore, se mentir pour tenir, pour que tout cela ait encore du sens ; et c'est là qu'elle envie Don, c'est là qu'elle aurait voulu être vieille, flétrie, endolorie par l'âge, pour avoir le signal de la fin, parce que son enfer à elle semble infini. Parce qu’elle est ni vieille ni jeune, qu’elle ne témoigne d’aucun stigmate, que cela la bouffe de ne pas pouvoir partager cela avec Don, qu’une distance est mise, abjecte, par le culte de son corps jeune, qu’il est forcément synonyme par sa mère de l’éternelle insouciance, qu’elle ne semble n’avoir rien vécu et pourtant ces larmes - ces larmes-ci - elles ne peuvent pas mentir.

C’est leur punition, jusqu’au bout on leur prive de la dignité de vieillir à deux : on leur a arraché les morts, on leur a donné les morts de force - et maintenant quoi ? Maintenant il faut se contenter de ces miettes, accepter de bouffer ce qu’on leur donne, se soumettre au bon vouloir des dieux, malgré tout. Être avant tout leur progéniture, peu importe à quel point cela s’avère cruel -

Je comprends. Elle déclare en reniflant quand enfin elles s'écartent l'une de l'autre, pour ne pas forcer Don à parler encore ; il n'y pas d'issue où toutes les choses se dessinent parfaitement, il y a forcément des regrets, des remords, des manques - cela fait trop longtemps qu'elles vivent. On a fait de notre mieux. Elle le répète encore pour rééquilibrer l'autoflagellation, rassurer le coeur meurtri par ce vide, cette souffrance inatteignable - c'est ce qu'il y a de pire, dans la mort, il n'y a aucun retour en arrière. Elle laisse Don faire, pour la première tombe. Peut-être qu'elle prendra l'initiative pour la prochaine mais ses tremblements rendraient ses gestes incertains et elle déteste s'imaginer comme ça. Elle a beaucoup plus d'indulgence pour Don que pour elle-même.

C'est une évidence mais, Elle essuie ses larmes de son poignet, prend une grande inspiration, la peau humide, c'est le bon endroit ici. Je veux que nous nous promettions de ne jamais abandonner l'autre, d'accord ? Peu importe ce qu'elle fait, Terrassée par le remord, plus loin dans la ville, l'ombre de sa trahison, peu importe ses décisions. Il me semble que finalement, je n'ai que toi. A redessiner sa vie entière, Don est l'incarnation parfaite du long chemin de sa vie ; cela vaut pour un "je t'aime" qui n'a plus besoin d'être ravalé tant il a été avorté. Elle prend une grande inspiration en regardant la tombe : après, elles pourront s'en aller, continuer leur quête. Mais le temps d'un instant, il faut penser à elles -
il faut penser aux vivants.
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(end)(cw deuil, maladie)(fb 2013) juste après la fin du monde, don Mar 27 Juin - 10:45

Leur compréhension ne se dit plus que par principe, mais elles savent, au fond, les racines de leur amour qui font des nœuds dans la terre sous leurs pieds, qui courent la surface du monde qu’elles avaient construit ensemble, sans se lâcher la main. Leur histoire partagée s’écrivait dans les marges, en petits caractères entre les lignes de l’Univers qui ne voyait rien de leur existence interminable, de leurs vies trop longues au temps volé qu’il faudrait un jour rendre, pour retourner enfin à l’argile de la Création. C’était là qu’échouerait leur amour : elles ne l’emporteront pas dans la tombe. Don s’était vue vieillir aux côtés de Dionne et c’était pour elles une punition—elle s’imaginait parfois ses funérailles, et ne voyait que Dionne portant le noir, jeune comme au premier jour. Dans la tourmente des nuits moites de l’été, elle la voyait déjà fleurir sa tombe de ces fleurs qu’elle empêchait de faner, des chrysanthèmes ou des œillets, pour que dans son dernier sommeil, elle ne soit pas seule. Elles ne pourraient quitter le monde comme elles l’avaient arpenté : ensemble.
Elle se donne à l’étreinte qui s’achève dans une fin cruelle, voilà le gouffre, celui qui annonçait la chute. Leur amour était couché à leurs pieds, fidèle comme un chien de garde qui s’affame par dévotion, d’une intensité religieuse qui prend tout de la tendresse. De la pulpe de son pouce, Don essuie les sillons translucides tracés par les larmes sur les joues de Dionne, d’un geste qu’elles avaient déjà partagé et qui valait pour une caresse. Ses doigts prennent encore les siens pour les presser un instant, donner du corps au serment qu’elle énoncerait ici, prenant pour témoins les morts qu’elles venaient de pleurer. Ses yeux, clairs et sûrs, sont rendus plus bleus par le ciel intense de l’été sans fin—ils sont une preuve de ses certitudes. C'est une confiance vieille d'un demi-siècle, forgée dans le fer de leur douleur et de leur joie ; un amour vrai qui avait connu leur peine et leur colère, et la souffrance de la perte. Elles avaient vécu trop de deuils qui se lisaient dans le coin de leurs yeux ou dans les lignes de leurs paumes, empreintes ténues où la mort rencontrait la tendresse pour élever de la fange l'éternité de leur serment.
Je ne t’abandonnerai jamais, Dionne. Je te pardonnerai tout et j’excuserai chacun de tes actes ; je serai là, nous serons ensemble même s’il ne reste que nous deux contre le monde. Jusqu’à mon dernier souffle, voilà ma promesse.


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(end)(cw deuil, maladie)(fb 2013) juste après la fin du monde, don Sam 1 Juil - 4:52
ce bonheur-là que je devrais m'offrir, hurler une bonne fois, mais je ne le fais pas, je ne l'ai pas fait.La confiance large comme le monde dans le creux de leurs mains et cela face aux morts ; c'est un bel hommage. Ce n'est pas nouveau que les morts inspirent Dionne, c'est vers eux qu'elle se tourne quand elle se retrouve seule. C'est dans leurs histoires, dans la mémoire, dans le passé - et elle remercie Don de pouvoir se retrouver ensemble à ce propos.

La déclaration est lourde : elles ont eu une vie entière pour apprendre à bien parler et à trouver les mots justes et cela, rapidement ; elles ont eu une vie pour apprendre à s'aimer, apprendre à se promettre une fidélité déjà passée. Elle est facile à exaucer, après tout - elles ont passé une majorité de leur vie sans se trahir. Dionne regarde Don dans ces yeux bleus - clairs comme le ciel. Maintenant elle peut voir dignement, elle pleure moins. Sa vision est moins floue, elle dévoue son attention non plus sur ses émotions mais sur Don - Don qui porte tout, ou plutôt - elles portent tout également l'une et l'autre. Elles se l'ont promis. Et elles n'ont pas promis : je ne te mentirai pas, je serai toujours juste - elles ont promis, je te soutiendrai toujours. Je serai toujours là.

C'est avoir confiance au coeur et à l'esprit.

Jusqu'à mon dernier souffle, je n'oublierai pas cette promesse et je l'honorerai aussi. Elle ne répétera pas la formulation splendide de Don, se calque plutôt sur elle pour retourner ce qu'elles se jurent, ce serment d'adultes maintenant qu'elles ont vu le monde avant - et celui d'après aussi. Avançons. Après un silence, elle suggère doucement, du bout des lèvres, du bout d'un sourire. Elle lâche lentement une de ses mains mais garde l'autre, reprend sa valise - sur le papier, il reste plein de noms qui ne sont pas les leurs.
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