il ouvre la porte de l'appartement, le soleil dans le dos. il lui semble avaler la silhouette devant lui.

« je ne faisais rien. »

ça n'était pas vraiment exact, disons qu'il ne faisait rien d'important avant que d'ouvrir cette porte, il faisait les poussières, peut-être, ou bien il passait la serpillière sur son balcon, ça a sûrement déjà séché, la tomette rouge au soleil ça sèche vite, comme les larmes, comme les gens.

il a entendu sonner, ça l'a fait sursauter, un petit coup au cœur, un petit élan de joie, réflexe pavlovien : on vient le chercher ! pour une sortie, une vadrouille, un verre, une embrouille, n'importe quoi.
mais il est resté là les bras ballants, interdit pendant quelques instants. c'était idiot. ils n'avaient jamais sonné comme les gens bien élevés, sonné pour attendre derrière la porte. ils s'étaient toujours tous invités sans sonner, ou alors ils sonnaient pour la blague, pour le faire suer, pour le réveiller dans sa sieste, et ils entraient sans s'essuyer les pieds, sans s'ébrouer, ils entraient, ça remplissait le vestibule de rires et de terre.

il n'y aurait plus de terre dans le vestibule, à part peut-être celle qu'il ramènerait lui, et mistral tape toujours ses chaussures avant d'entrer. non, il n'y aurait plus de terre dans le vestibule.

finalement, avant derrière la porte, maintenant devant lui, arden. il se souvient d'arden, bien sûr. il se souvient d'une gamine aux yeux qui brillent malgré les blagues et les rabrouements des grands, de lui. il se souvient des discussions légères. il se souvient du visage net chiffonné par le nez qui se fronce, c'est joli, un nez de fille qui se fronce. elle est jolie, arden.

il n'en a pas entendu parler depuis un certain temps, il se rend compte. mais en même temps, de quoi, de qui entend-il parler récemment ?

mistral ne suit pas, il ne suit plus tout ça, les départs sans retours, les morts, les pleurs, les fleurs, ceux qui restent et ceux qui ne sont plus là, il ne suit plus du tout. ça n'est pas qu'il est dépassé, comme quelqu'un que le temps a rattrapé et laissé depuis longtemps derrière, ça n'est pas qu'il est dépassé, comme un endeuillé englouti par sa peine, ça n'est pas qu'il est dépassé, comme un regard effaré par tous ces noms qui manquent à l'appel, par le monde qui s'écroule tout autour, non, vraiment, ça n'est pas ça.
il s'en fout, en fait, c'est plutôt ça. il s'en fout.

il a beau le lire, dans les boucles sur son rainphone, l'entendre à la radio locale, le lire sur les gros titres des gazettes qu'il n'achète pas, jamais, que personne n'achète, il faut croire que ces gazettes ne servent qu'à avoir leurs gros titres en devanture des cafés et tabacs, à asséner à grands coups de lettres capitales tout le malheur du monde sur la tête des passants, il a beau entendre les noms et les dates et les lieux, il s'en fout. on pourrait croire qu'il essaie d'oublier pour se protéger, ça ne serait même pas vrai, il n'a pas d'effort à produire pour n'en avoir plus rien à foutre.

ce qu'il s'est passé.

il hausse les sourcils, mais son regard (grands yeux de vache couleur argile) reste le même. impavide. l'important, ça n'est pas ce qu'il s'est passé, c'est le fait que plus rien ne se passera. mais il pardonne l'imprudence verbale, mistral, il ne tient pas les comptes. il s'en fout.

« ah. »

et ?

il ne dit pas, ça. c'est impertinent, c'est méchant. alors il acquiesce.

des fleurs. c'est original. il ne sait pas si on lui a déjà offert des fleurs. ça n'est pas pour les morts, les fleurs ? peut-être est-il mort, ou tout comme. il s'en fout.

elle lui offre des fleurs, et des excuses. ça ne lui ressemble pas, à arden. elle n'est pas comme ça arden. elle prend, arden, la place, l'attention, tout. elle n'offre pas, elle ne propose pas de s'effacer. alors, est-ce-qu'arden est morte aussi ? t'es morte, arden ? il n'arrive pas à s'en foutre.

il prend les fleurs, voit le visage d'arden, il a sa réponse. ça n'est pas passé loin.

« … merci. tu peux rester, si tu veux. »  je m'en fous.

il l'impression de l'avoir désapée en lui prenant la gerbe de fleurs, il secoue la tête, gêné, baisse les yeux jusqu'à leurs pieds. c'est gênant, porter sur soi un deuil pareil. il se demande si c'est à cela qu'il ressemble, lui aussi.

finalement, au bout de cinq longues secondes, il ouvre la porte en grand, se met sur le côté.

« entre, entre, pardon. tu veux boire un verre ? je vais voir ce que j'ai au frigo. »

collé au mur, comme épinglé, à la manière des assiettes colorées que sa mère fabrique et lui envoie, des assiettes qui ne servent pas à manger, c'est idiot, mais il aime bien.

« je reste sur la terrasse en ce moment. il fait moins chaud. »

finalement, il ferme la porte et se retourne, et la voir là, droite, au milieu du salon, voir arden-fendue-horizontalement fendre verticalement la solitude des lieux, ça le fait tressaillir brièvement. ça n'est pas pire que la place de l'ecclesia grouillant de monde au début de l'été, précieux, le sang, non, rien ne pourrait être pire que cette place ce matin-là, mais ça sonne pareillement, une sorte de présage de mort interprété trop tard ; ou peut-être est-ce la nouveauté de la chose qui rend la vision partiellement insoutenable, une chose nouvelle dans un monde en déclin, ça ne se fait pas, c'est de très mauvais goût, comme une naissance pendant un naufrage.

il tressaille, et quelques pétales des fleurs qu'il tient dans la main tombent au sol : un, deux. les fleurs coupées pleurent pour les morts : la leur, celle de l'été. mistral chasse les pétales tombés dans un coin, il leur fait une fosse commune dans un angle du corridor, il les ramasserai plus tard, ou bien jamais, cela avait si peu d'importance.

arden tient à parler, elle dit quelque chose sur la chaleur, c'est un choix judicieux de conversation, tout le monde est d'accord. c'est confortable.

« déjà, oui… c'est vrai. ça paraît irréel. »

et comme pour corriger la fin de l'été, la mort des fleurs coupées, la chute des pétales, il sort une cruche jaune tournesol en céramique, elle est très jolie si on oublie son anse recollée après une chute, il y met les fleurs avec rudesse, la remplit presque à ras-bord, inconscient du risque de noyer ces fleurs déjà saignées à mort.

arden se remet à parler, mais cette fois-ci ça n'est pas consensuel ça n'est pas poli, c'est sincère, ça veut toucher les tripes et saisir la main, il y a quelque chose de tragique et d'humain dans son interrogation balbutiée.

en guise de réponse mistral aimerait pouvoir verbaliser ses mains vides qu'il lui présente à ce moment, ouvertes, intranquilles, désœuvrées, vides ; voilà, c'est le vide qu'il faudrait être capable de dire pour répondre justement à arden, mais il n'en est pas capable, il n'est pas homme de mots, mistral est homme de beaucoup de choses mais pas de mots ; alors il hausse les épaules, et ça fait trembler des montagnes au loin.
il préférerait ne pas en parler, se dire que ça l'a laissé de marbre, plutôt que de se pencher au-dessus du trou qu'il a au milieu du thorax, cavité sans fond qui menace de l'avaler. arden a d'autres projets, visiblement, des projets d'exploration spéléologiques du malheur, il aimerait que ça se fasse sans lui, mais il sait secrètement que ça ne serait pas possible : mutuellement, ils semblent les deux seuls capables de s'assurer en rappel, ils ont les mêmes mains jeunes prêtes à s'écorcher sur la pierre et les mêmes yeux ternis par les ombres sur les parois. elle veut aller au fond des choses, on dirait, alors que lui aimerait reboucher ce trou, oublier tout ça. visiblement, arden ne s'en fout pas, de mistral, comme il s'en est bien foutu d'elle ou de quiconque cet été. il ne sait pas si cela le fait se sentir coupable ; probablement pas sincèrement.

« je ne sais pas. ça va, je crois. je vais te servir un truc à boire, attends, »

et pour ne pas se laisser avaler par le trou ou par une nouvelle question, pour demander un temps mort, mistral s'affaire, s'occupe les mains comme il peut, va et ouvre son frigo, c'est vide vide vide à part une vieille cannette de bière éventée, ça n'est pas à lui mistral ne boit pas de bière, qui a pu boire de la bière ici il se demande et il se souvient, ça lui donne un haut-le-cœur tout à coup cette cannette qui ne sera jamais finie, il la vide dans l'évier sans même penser en proposer une goutte à arden, il n'en est pas au point d'offrir des cadeaux empoisonnés, dans tous les sens du terme, il la vide comme on dit au-revoir après une dispute avec l'amour, sèchement.

il en tire une conclusion, une solution.

« je n'ai pas de boisson à t'offrir, je crois. j'ai de l'eau ou des citrons, si tu veux, »

il ne finit pas, elle dira ce dont elle a envie. il sort d'avance le presse-agrumes, le pose sur le comptoir, montre la possibilité de la chose.

« enfin bref, on s'en fout un peu, des citrons. je suis désolé, je te pose pas de questions, je suis pas poli. est-ce-que tu vas bien, arden ? cela fait longtemps, t'as même eu le temps de devenir ma jumelle visiblement, »

et il pointe indécemment d'un index sa balafre puis celle d'arden, voilà, comme ça c'est fait, j'espère que cela te va si j'appuie là où ça fait mal, c'est ce que tu attendais de moi je crois, tant qu'à faire autant appuyer là où ça te fait mal, ça m'emmerde moins, et à peine l'a-t-il fait, pensé, qu'il a des remords. il déglutit pour chasser le goût acide de son impertinence.

il lui apporte un verre d'eau, il aurait aimé lui offrir un verre d'eau très froid venu des glaciers immémoriaux, rendre sa visite un peu spéciale, lui dire je n'offre cette eau à personne à part toi qui a pris la peine de pousser ma porte et de venir te frotter à mes mains griffues et à mes yeux lointains, je n'offre cette eau à personne tu sais tu es la seule tu seras la seule à la boire on sera seuls à partager ce secret le secret de l'eau qui vient de loin et des larmes qui ne viennent pas tu sais mais mistral n'a pas ce genre de capacités, alors il lui sert un verre d'eau du robinet en espérant qu'elle n'ait pas trop goût de javel.
il y a des jours sans et des jours avec, pour l'eau de cette résidence. il s'en fout, il se dit je m'en fous, mais il aimerait quand même bien que ce soit un jour avec pour une fois, je m'en fous mais, pour une fois…

« tiens. »

il lui tend le verre en le portant par en-dessous, du bout des doigts pour qu'elle puisse le saisir à pleines mains, il le pense au pluriel, comme si arden n'avait pas des mains d'adultes, quand est-elle devenue adulte déjà, est-ce aujourd'hui ou bien il y a longtemps déjà, tellement longtemps qu'il l'a oublié ?

elle met du temps à le saisir, il patiente. il n'a plus de temps à perdre, ou plutôt, il ne lui est plus possible de perdre son temps. désormais, son temps ne peut que passer, dans l'occupation ou l'immobilité, ça n'a pas d'importance puisqu'il passe quand même, sinueux, glacial. alors mistral observe le regard d'arden se perdre dans les chardons qu'elle lui a offert, qui ont déjà commencé à perdre la tête, littéralement, comme s'il valait mieux s'immoler que de rester là, mieux s'immoler que d'être ici. il observe le regard d'arden, oui ; c'est confortable, ça lui rappelle précieux en vitre face au monde ce matin-là, sans les filtres glorieux et les espoirs nauséabonds.
mistral ne sait rien des chardons, seulement qu'ils gardent jalousement leurs teintes d'ecchymose en s'apprêtant d'une couronne piquante, ils se protègent des ennemis les plus bêtes ainsi ; mais les hommes sont malins, ils les coupent à la racine et les ramènent en trophées, avec leur corolle pathétique en évidence, l'arme puérile de la fleur ne les ayant pas terrassés. est-ce-que c'est une plante de deuil, le chardon, ou une plante de victoire ?

c'est une jolie teinte, mauve, se dit simplement mistral. c'est la couleur que prend le blanc des yeux lorsqu'on a pleuré et que le jour se lève, et nous avec. ce sera aussi la couleur bâtarde que prendra la cicatrice d'arden, qu'elle touche maintenant, dans quelques temps, dans l'ombre des nuits fleuries. c'est une jolie teinte. une teinte douloureuse.

elle lui répond, il attend toujours. il soupire quand elle a fini, et il écarquille brièvement les yeux, il s'est surpris tout seul à soupirer ainsi, soupirer à voix haute quasiment, c'est drôle, faire autant de bruit pour dire je ne peux rien dire, et il ne sait pas si c'est à son soupir que cette remarque s'applique ou bien à ce qu'arden vient de dire. les deux, peut-être.

« ah. »

il lui indique la porte coulissante ouverte derrière elle, pour aller sur la terrasse. pour évacuer la discussion, ou la mettre en plein soleil ?

« je pense… je pense que les gens parlent parce que ça fait passer le temps, et qu'ils se disent que plus ils parlent…. que s'ils parlent, parlent, beaucoup, un jour ils se rendront compte qu'ils ont oublié pourquoi ils parlaient à la base, ou qu'ils s'en sont éloignés, et que ça ira mieux. »

il hausse les épaules.

« ma mère a fait ça quand son père est mort. elle a parlé et un jour elle s'est rendu compte que ça allait mieux. enfin, je crois. j'avais huit ans, c'était pas clair. peut-être qu'elle a arrêté de se sentir obligée, juste. »

il boit son propre verre d'eau, d'un coup d'un seul. son regard est fixé sur les champs qu'on devine derrière les maisons de nomos. il a de la chance, il est au troisième étage, la plupart des maisons alentour n'en ont que deux. il a de la chance.

« arden. la question c'est alors, heu, est-ce-que… tu te sens obligée d'aller mal ? ou d'aller mieux ? en parlant ? »

il s'amuse distraitement à faire chanter son verre. c'est très déplaisant, comme son, on dirait le son du temps qui passe, ce traître.

« moi, je ne sais pas si j'ai envie de m'éloigner… de m'éloigner du moment. »

je ne sais pas si j'ai envie de parler, arden.

elle veut le faire promettre, c'est infâme, de forcer à promettre (il faut dire qu'il a fait pareil à précieux, le coup de la promesse, mais il savait que ça n'était pas sérieux, c'est là la différence). qu'a-t-il à promettre à arden ? il sait déjà qu'ils sont voisins d'existence, qu'ils ont vu les mêmes flammes brûler sans s'y brûler pareillement. ne sont-ils déjà pas les mêmes ?

« promis. »

elle parle, il n'en pense rien. ça n'a aucun intérêt à être répété, aucun intérêt à être gardé secret non plus. ça n'a aucun intérêt : c'est la vérité, après tout. rien d'autre. la vérité, et l'aigreur de celle-ci. il faut être stupide pour croire que la vérité est douce, que la vérité est belle, ou pire : que la vérité est importante.

« d'accord. »

il acquiesce.

« eh bien continue à en parler. »

le problème, c'est qu'elle arrête d'en parler, et qu'elle décide de parler de mistral, de lui dire ce qu'il va faire, ce qu'il va être, ce qu'il va devenir de lui. il ne veut pas que ça soit la vérité : il ne la croit pas, arden. pas maintenant : pas quand ça le dessert.

je pense que tu te trompes, je pense que je pourrais rester là des années, toute ma vie. toute ma vie sur la place de l'ecclesia ce matin-là, toute ma vie avec toi sur balcon aujourd'hui, toute ma vie j'y resterai. le monde n'a pas besoin de moi, personne n'a besoin de moi pour la suite. je vais déformer le temps, déformer le monde comme je déforme l'acier, être un point incandescent au milieu du néant, une sorte de renfoncement dans la trame parfaitement étendue de l'histoire, comme un caillou lesterait un drap étendu à l'horizontale pour ne pas qu'il s'envole ; je vais rester là, chaque jour plus lourd du temps que j'ai vécu en trop par rapport aux miens. ne t'en fais pas : je ne te demanderai pas de rester avec moi.

il ne le dit pas. il dit :






en fait il ne dit rien. il n'y a rien à dire face à ceux qui assènent la vérité, qui assènent la vie. on dirait les gens qui criaient de joie le prénom de zuhair. mais au moins, arden, elle, est consciente d'être cruelle, c'est pour ça que mistral ne peut lui en vouloir, pour ça et pour tant d'autres choses.

il se renfonce dans son fauteuil, le dos s'arrondit entre la moitié du dossier et la moitié du siège. ça lui fera mal, demain. tant pis. il croise les pieds.

« oui, c'est bien. c'est le vent de l'est, c'est agréable. »

le vent de l'est, comme son prénom. mistral, le vent qui rend fou, lui a-t-on dit. une folie douce, alors, qui sent bon l'herbe chaude et la mer.

le vent chante entre les habitations, il chante les prénoms des morts, il chante...

zuhair.

zuhair.

zuhair.

il faut qu'il parle de zuhair. à arden. à qui d'autre pourrait-il en parler ? et en même temps, comprendrait-elle, elle qui veut tant aller de l'avant, elle qui a aussi survécu ? comprendrait-elle sa colère contre ceux qui survivent ? mistral se fiche de sa survie à elle, elle est propre, ç'aurait été sa mort qui aurait été inconcevable, car il ne saurait même pas dire à qui elle avait survécu. mais zuhair… celui-là survivait à des morts bien vivants, c'était insoutenable d'arrogance et de légèreté. et alors que mistral ouvre la bouche pour lancer le sujet, cracher le morceau, assassiner une fois de plus zuhair, arracher une fois de plus mentalement les yeux moribonds de mort-trop-vivant, il voit la cicatrice d'arden, celle qui la rend laide à ses propres yeux, celle qui lui semble pulser tant elle est à vif, celle qui doit la lancer et lance mistral tout autant. sa cicatrice, leur cicatrice.

mistral se ressaisit, fait un geste de la main pour chasser cette idée stupide. une fois n'est pas coutume : il sera délicat avec son prochain.

« tu ne devrais pas prendre le soleil, pardon. »

il s'excuse car c'est lui qui l'a invitée ici. lui il s'en fiche, cela fait longtemps qu'il sait qu'elle ne disparaîtra jamais, la sienne, mais arden… peut-être pourrait-elle un jour l'effacer. il ne peut pas se permettre de la forcer à la conserver, juste pour être son miroir.

il se relève, saisit le parasol vert anis au manche rafistolé, le plante au centre de la table dans le trou prévu à cet effet, comme d'autre plantent leur drapeau en terre hostile. ils seront partout en terre hostile, désormais.

« j'ai des dominos. »

et comme avoir, c'est faire, peut-être, il n'en est pas sûr, mais cela sonne bien, il veut dire nous allons jouer aux dominos, il n'attend pas de réponse, va chercher la boîte, une jolie boîte en bois, et se rassied.

et alors que mistral étale sur la table les dominos face cachée, alors qu'il sourit doucement, il n'écoute plus le vent, il n'écoute plus le vent qui chante une nouvelle chanson…

arden

arden

arden.