il aimait pas ça, pas plus de raison. parce qu'il cherche les problèmes que si ils l'arrangent mais ce qui était arrivé il avait pas la main dessus - ça avait vrillé, fort fort, ça avait vrillé et il avait tord. l'admettre l'arrachait. la douleur l'avait tordu dans les larmes qu'on assume plus - la gorge nouée Rhys n'a le moindre mot dis - épris, dépéris par la honte - d'avoir été d'une stupidité propre à son âge. lloyd s'est rangé dans un semblant d'humilité non sans cacher sa totale irritabilité.

il attendait, affalé sur un sofa - dans l'impatience qui lui arrache l'agacement - les dents serrées qu'importe ce qu'il a dit ça mérite pas de se faire démonter la gueule comme ça. il se mouvait, les lombaires encore pétés, la mâchoire en morceaux malgré les soins prodigués (c'est dans sa tête il est hanté du souvenir
des horreurs de la douleur)
au bungalow l'air était creux - vaseux, vague, il aimait pas
ces choses-
enfin rhys aimait rien à son âge

il aimait pas avoir ouvert sa gueule, on l'aime pas quand il parle et lui pas plus que la moyenne
mais il aimait pas qu'on se prenne pour nemesis (ou le karma, il a appris qu'on disait du monde des mortels, plutot) non plus
(qu'est ce qu'en dirait hestia si elle avait vue la façon dont sasha l'a tenu-)
ses enfants pouvaient tout autant s'entretuer
rhys pense on l'aurait pas pleuré parce que on ne pleure pas
les gens qui blessent des mots déplacés qui heurtent à déraison-

sasha aurait pensé qu'il le méritait, comme bien d'autres il imagine
il n'y a qu'à se souvenir comment il le regardait
avant que sa vision se brouille dans l'éclat des couleurs et le
souvenir de lyra
l'ont étranglé-

la pensée l'étouffe-
le coeur s'emballe il a
mal
(rhys sait pas
peut-être on le pleurerait au final
il sait pas-)
il se sent plus

résonnant dans sa chair, on devinait
l'horreur fondamentale à trouver en intraveineuse
l'acidité des colères sans retenue sans piètre égard ou compassion
parce qu'il aurait été
trop con

rhys espère que sasha s'est adoré
l'assurance de l'avoir battu a main nues
dans ses violences les excès
qu'au moins des deux un se ravisse
de sa forme monstrueuse les sévices  

moisissure pullule dans les yeux, elle veut empoisonner au toucher, là du bout des ongles elle arrache la chair qui le détient et lui coupe le souffle de travers -
zach a l'air de se tordre (dans l'aigreur? de douleur?) mais rhys pense qu'aucun des deux
vaut la peine d'allumer autant les feux
il peste parce qu'il avait frôlé la paralysie
au moins qu'on l'ait saisit l'a secoué assez
pour le lui éviter

hh- putain-
lâche moi sale chien-
toi là, et tous ces gens
à sucer sasha tout le temps
vous avez pas fini ?

jalousie de quoi même
j'ai juste dis-

des choses horribles mais
et il allait pas faire genre
qu'il en avait quelque chose à faire
parce que les circonstances ont changé
et qu'il l'a vu lyra aimer
ou que quelqu'un à qui sasha tient
a crevé

l'hypocrisie de s'inquiéter pour quelqu'un pour qui
jusqu'à lors on avait même pas pensé le dégoute

pour faire quoi même ? s'inquiéter
pour aller avec lui pleurer? arrêtez
de déconner
pour faire quoi même ? aller l'enlacer?
est-ce qu'il en a besoin? sasha
trouvera des gens pour ça des gens qui
sont trop occupés par lui en ce moment

pourquoi t'es là avec moi si son état de préoccupe tant que ça?
va le voir j'sais pas??
vraiment tu sers-
à rien
 

s'immisce dans la peau les crevasses des poisons chauds
on crie à la crasse, on croit qu'on se lasse - mais la frappe à le gout
des plaisirs, gourmandises, coupables -
c'est pas le mépris, qui l'anime - l'illumine
il n'a pas autant d'égard - crache plutôt au sol mollard
c'est l'indifférence pleine les yeux - qu'il l'ouvre
là le dos contre le pied du canapé
les bras étalés
l'air vaguement éclaté

(il s'était cogné le coude lorsque le coup de poing a retenti
l'heure du jugement
zach se croit dieu ici
l'embarras l'étrangle, rhys a de la peine pour lui)

lorsqu'on le ressaisit il n'a pas le moindre tremblement
même devant la voix qui lui hurle de se taire
c'est le problème
rhys ne sait pas fermer sa gueule

fais pas le mec alors que t'en a rien à branler
tu dis j'ai personne - c'est juste que tu m'as pas regardé
il donne pas lui, non
rien
pas une miette de pain
pas un seul
grain

admettre par vulnérabilité
serait comme se donner aux monstres
en paté
corps et âme, d'amour et de paix

on choisit le monde qui se fait raison
de son coeur - avec subtilité et reflexion
zach n'en faisait pas partie non

son authenticité sera de fer - cruelle, a ne s'en faire,
lorsqu'il attrape les bras de zach c'est pour se défaire de son emprunte sur lui
et ensuite plaquer à terre son frère
(le bras sur son cou)
il fera poids, il sera loi
violence seule gouvernera

vous me donnez envie de crever
de honte
toi surtout à me regarder comme ça
comme si t'avais un truc de plus ou j'sais pas quoi
toi et lui, et vous, vous êtes niais c'est tout, tu vois ta tête même?

il comprenait pas tout ses travers toute cette affection
faire semblant jusqu'à vous apprécier
serait un manquement grave dans les précipices principes
à l'époque l'amour devait se broder
uniquement en vérité

et même disons t'apporte un truc, à ta famille-
si t'avais de la valeur-
c'est quoi - zach?
t'es quoi sans sasha, hein?
t'es qui - si t'en es si fier, dis moi?
regarde toi dans un putain de miroir

au ras du sol on gratte jusqu'à saigner
et on emporte les autres victimes jusqu'à
meme leurs os ronger

tu verras rien qu'un gamin qui gueule pour que dalle,

rhys préfère ses conneries à de zach les intempéries
il préfère sa violence à sa transparence
son manque d'essence

dans le souffle sourd il avait défait son bras
défait son poids contre zach, plus las
se décale, l'air grave
les dents grincent, parce qu'il a le corps
hanté d'antérieures blessures encore
et qu'il sent la peur commencer à reprendre les dessus,

...arrête de geindre.
sasha et moi on s'est deja fritté, ça suffit.
si tu veux encore faire la différence, casse toi de ma vue

va voir sasha donc si tu es si fier
de l'aimer, d'être aimé
et pitié disparais