Lorsque le peut-être avait traversé les lèvres de son supérieur, Hazel avait sauté sur l’occasion. Non pas par désir de chômer parce qu’il lui était totalement inconcevable de mettre en danger d’autres patients. Mais l’enfant d’Apollon n’ignorait pas que plus l’heure tournait, plus l’arrivée des combattants d’arène ou de certains membres des spares se faisait escompter. Par moment, elle s’imaginait que certains d’entre eux devaient être dénués d’un semblant d’intelligence pour continuer encore et encore, à se blesser dans leur notion de divertissement.

Alors s’aventurer en mission jusqu’à l’Atè District lui paraissait un tant soit plus raisonnable. Par moment, les perdus du labyrinthe pouvaient être dans un état lamentable, et d’autre fois en parfaite santé ; juste choqués par les dernières heures passées. Ainsi, Hazel avait opté pour la chance qu'engendrerait le manque d’informations. Elle ignorait combien et encore moins comment. Peut-être qu’ils s’étaient rendu compte très rapidement que certains demi-dieux étaient rentrés dans la labyrinthe, ce qui minimisait les risques de blessures ensanglantées.

Faisant appel à un demi-dieu qui lui permettait de se déplacer plus rapidement jusqu’au lieu de la possible urgence. Hazel semblait serrer son poing d’une force tout juste maîtrisée. Elle essayait de se préparer à ce qui pouvait lui faire face, espérant toujours qu’il n’était question que d’un appel de précaution.

Finalement arrivée sur place, elle remarque être seule sur les lieux durant un instant. Malgré le soleil couchant et la pénombre présente dans l’entrée du labyrinthe, Hazel plisse légèrement les yeux pour améliorer sa vision nocturne. Quelques secondes alors, qu’elle remarque un jeune garçon accompagné, tandis qu’un tiers se trouvait sur son dos.

Crainte glaciale, son sang qui ne fait qu’un tour. D’un léger tremblement qu’elle vient toutefois s’approcher de l’entrée afin de les récupérer. Son prénom est alors invoqué, ce lui la perturbe durant un instant. L’enfant d’Apollon qui était happé par les blessés n’avait pas reconnu le porteur jusqu’à ce qu’il l’interpelle.

“Oh” - qu’elle s’exclame décontenancée.

Cela faisait un bon moment qu’elle ne l’avait pas croisée dans la bibliothèque d'Athéna et elle ne nierait pas avoir soupçonné le pire durant les premières semaines.

“Tu as abandonné la bibliothèque pour te perdre dans le labyrinthe ?”

Sans une once d’humour, une franchise presque tranchante tandis qu’elle s’approche des deux personnes qui l’accompagnaient. Non pas que les deux ne pouvait se combiner. Hazel ignore que Dante est dorénavant gardien du labyrinthe, alors elle s’imagine qu’il fait partie du groupe qui s’y était perdu.

Si lui semblait être en parfait état, Hazel s’approche en priorité à celui qui était porté afin d’observer les dégâts. Elle attend quelque instant que Dante l’abandonne au sol pour commencer à l'ausculter ; le guérisseur comprend qu’hormis une légère foulure il n’y avait pas grand mot.

Soupire de soulagement, alors qu’elle tourne son regard sur la troisième personne. D’un geste instantanément glacé, les moindres détails qui lui saute au visage à cause de sa vision accrue qui lui permettait d’observer plus attentivement, plus encore de nuit.

”Qu’est-ce qui vous est arrivé ?”

Qu’elle vient alors questionner le seul visage qui lui était familier.

Léger haussement de sourcil, parce qu’elle ne comprenait pas en quoi elle était marrante. Avait-elle tenté une blague de retrouvaille bien malgré elle ? Car la situation d’incertitude dans laquelle Hazel faisait face ne laissait pas vraiment place à l’humour.

Du moins, c’est une faible pensée tandis que l’enfant d’Apollon lorsqu’elle tourne la tête pour redonner son attention au demi-dieu au sol afin de continuer à manipuler sa cheville. Il n’y avait rien de mal, plus de peur qu’autre chose. A dire vrai, il ne lui est même pas nécessaire d’entamer le chant pour le guérir. Un choc parmi tant d'autres, l’homme serait capable de gambader comme si de rien était dans quelques heures lorsque son articulation aura oublié le désarrois de la situation dans laquelle il s'était effondré.

Faux sourire qui se voulait chaleureux, Hazel n’était pas vraiment le genre de personnalité qui savait rassurer, même lorsqu’il n’y avait rien d’extravagant. S’ensuit alors, un long soupir emmêlé à une inspiration profonde lorsque Dante vient lui expliquer la situation.  

“Comment vous vous êtes démerdés.”

Qu’elle s’exclame, sans aucun filtre.

Si se perdre dans le labyrinthe pouvait être chose commune, puisse encore qu’il fallait déjà être assez idiot pour y rentrer malgré les risques connus de tous, Hazel n’avait jamais vue une histoire aussi pathétique et elle ne s’en cacherait pas.

“Je vois, merci pour l’info.”

Qu’elle acquiesce envers son ancien camarade de bibliothèque. Se lève finalement, rempli d’une grande incertitude. Sa respiration semble être contrôlée, tandis que son regard donne l’impression de fuir le faciès de l’homme qui semblait être celui qui avait foncé droit dans un mur.

“Ah-.”

Léger soulagement, que ses épaules s'affaissent. Acquiesce simplement.

“Oui vous êtes chanceux, ça aurait pu être beaucoup plus grave.”

Leur jette un dernier regard, puis apporte toute son attention à l’enfant de Némésis.

“A défaut de pouvoir trouver les livres facilement, je dois dire que tu as très bien agit. Ils n’ont rien de grave, le temps qu’ils se reprennent et ça ne sera qu’un souvenir ridicule. Ils auraient été sans doute moins chanceux si tu ne les avais pas retrouvé aussi rapidement.”

Du moins, c’est ce qu’elle comprend de la situation ; car si ils étaient assez perdu pour se blesser à cause d’un mur et de trébucher à cause de son ami, Hazel s’imagine qu’ils ne devaient pas être très habile dans la vie de tous les jours - une pensée alors, que c’était aussi afin de préserver ce genre de personnage qui possédait de toute évidence, deux pieds gauches, qu’il était nécessaire de refermer les portes de l’île.

“Pourquoi as-tu perdu ton travail ?”

Qu’elle s’interroge, bien que la raison lui semblait assez logique.

Hazel hausse les épaules. Elle ne pouvait pas nier que malgré le temps passé à la bibliothèque, aujourd’hui encore l’enfant d’Apollon avait toujours quelques difficultés pour trouver certains livres. Le système de rangement était certes intéressant, mais à ses yeux imparfaits ; comme bien des choses. Alors, évidement qu’en si peu de temps, cela serait mentir que de dire que Dante n’avait pas réussi à y trouver sa place.

« Si jamais ça ne va pas mieux dans quelques jours, passez me voir à la clinique. »

Qu’elle lâche en direction des deux faussement blessés mais bien idiots tandis qu’ils remercient Dante de les avoir sortis du labyrinthe. Elle savait pertinemment qu’ils ne reviendraient pas de sitôt, ou du moins, pas pour leur aventure d’aujourd’hui. Si parfois on pouvait questionner Hazel sur son d’exercer son métier, personnes ne pouvaient remettre en doute ses capacités médicales et son engagement à vouloir venir en aide aux demi-dieux. Craindre le pire l’obligeait d’être sincère dans sa démarche, malgré ses soupires et ses tremblements.

Instant d’incompréhension, tandis que les mots de Dante arrivent jusqu’à ses oreilles. Les yeux si grands, qu’ils donneraient presque l’impression de vouloir sortir de leur orbite.

« Ah. »

Dire qu’elle était surprise aurait été un euphémisme. Avec leurs diverses échanges, Hazel savait que Dante avait un caractère assez délicat ; explosif. Mais elle ne l’avait jamais vue à l’œuvre, ou du moins, que cela en arrive jusqu’à blesser physiquement autrui.

« C’était donc toi. »

Clame avec une grande simplicité, qu’elle se souvient d’il y à quelques mois, un enfant de Déméter qui était venu jusqu’à la clinique pour geindre d’une attaque qu’il avait subit sur l’île.

« Je ne suis pas sûr que c’était la meilleure des solutions, tu sais ? »

Si elle avait eu la chance de pouvoir éviter le cas, compte tenu du sang présent entre ses lippes. Hazel venait à craindre une récidive avec un désorienté du labyrinthe. Note à elle-même, qu’elle placarderait dans son esprit, d’éviter les prochains appels en direct de ce lieu.

« Bah écoute… »

La tête qui se balance un peu, son regard qui se pose sur les deux hommes qui semblaient toujours autant horrifiés, mais sans doute bien heureux de ne pas avoir été plus condamné.

« J’ignore si il y a une démarche spécifique du côté du labyrinthe. Mais pour moi, vous pouvez partir. Comme je vous l’ai déjà dit, rien de grave et ma présence n’est pas vraiment nécessaire. Quand bien même, n’hésitez pas à nous rendre visite si vous craignez autre chose. »

Elle hausse les épaules, ils n’avaient plus vraiment de raison pour rester ici plus longtemps, d’autant plus que la nuit s’était déjà présentée.  Et dans leur cas, le repos était de mise. Un regard nouveau, envers Dante pour avoir sa confirmation.

« De mon côté, on récupère certains bras cassés. La majorité des patients viennent de l’arène, comme tu peux t’en douter. »

Elle se mordille la lèvre, pense au clan des spartes qui n’aidait en rien.

« On a pas vraiment le temps de s’ennuyer et on a même le droit à des balades. »

Pour faire écho à sa présence.

Lorsque Dante acquiesce à son tour, Hazel se dit que finalement sa mission aurait été que de courte durée ; elle devra passer plus de temps à remplir le dossier d’intervention qu’à véritablement faire son travail. C’était des choses qui arrivaient parfois, des fausses alertes qui leur faisait perdre du temps – quand bien même elle n’accuserait jamais Dante de ce temps évincé, car appeler la clinique lorsque quelqu’un s’aventurait dans le labyrinthe était toujours la chose à faire.

Mais dans d’autre circonstance, et face à un conflit intérieur, Hazel espérait qu’aucune urgence avait engloutit la clinique durant son absence. Elle n’était pas seule et encore moins irremplaçable, mais la disparition d’un enfant d’Apollon gracié du chant de soin, pouvait parfois mettre dans l’embarras. Soupire de soulagement, toutefois, qui s’échappe de ses lippes.

« On fait avec, tu sais. »

Que ses épaules s’haussent pour retomber aussitôt, comme un poids qui venait de les écraser. Doux mensonge, même si ses mots forçaient à la vérité qu’Hazel cherchait à croire. Parce qu’au fond, on ne s’y faisait jamais ; on ne s’y faisait jamais parce que voir les autres demi-dieux blessés et détruits alors qu’ils n’avaient pas quitté l’île la hantait tous les soirs lorsqu’elle essayait de s’offrir à Morphée. On ne s’y faisait jamais parce que malgré tous les efforts et les préventions que l’on tente de procurer, certains reviennent au lendemain ; parfois même dans un état bien plus lamentable que la veille.

On ne s’y faisait pas, malgré le temps et les années. Et elle savait que ça ne changerait jamais.

Même si elle voulait vraiment y croire, que ses actions pouvaient un jour changer la roue.

« Mais c’est vrai que tes choix de vie paraissent bien moins compliqués. »

Il n’avait jamais été question de se planquer, quand bien même s’enfermer dans la bibliothèque d’Athéna aurait pu ensoleiller son regard, fier enfant d’Apollon qu’elle aurait pu devenir dans d’autre circonstance.

« Je ne veux pas te déranger. »

Mais elle n’était pourtant pas contre. Le demi-dieu qui lui avait permis de se rendre au labyrinthe était affilié à la clinique, et ne ramenait les guérisseurs que si il était question d’urgence – son retour se faisait de nuit et même si Hazel voyait parfaitement malgré le soleil couché, elle ne dirait pas non à de la compagnie.

« Tu dois être là depuis ce matin, tu n’as pas envie de rentrer chez toi pour te reposer plutôt que de faire un détour jusqu’à l’Agôn ? »

Et malgré ses dires, elle restait là. Droite comme un piquet à attendre.

Acquiesce simplement car aucun mot ne pouvait être assez véritable pour exprimer le fait qu’elle comprenait les paroles de Dante : pour toutes passions, y trouver un métier en adéquation ne pouvait qu’apporter de la joie au quotidien. Le fait d’y être entourée, d’en discuter avec d'autres passionnés. Hazel était convaincu que cela ne pouvait qu’apporter une satisfaction supplémentaire, le sourire béant avec l’envie d’aller travailler. Encore et encore, sans réelle autre motivation que celle de pouvoir passer du bon temps tout en prospérant dans son mode de vie.

Ou peut-être cherchait-elle des excuses sous un semblant d’utopisme.

“C’est l’essentiel.”

Qu’il puisse regretter la perte de son poste de bibliothécaire était une chose, mais se plaire malgré tout dans ce qui semblait en être son opposé en était une autre.

Et son intérêt est alors piqué, fait le lien avec simplicité.

“Tu as un chien ? J’ignorais que tu en avais un…”

Hazel appréciait les animaux et avait désiré en adopter un depuis bien des années ; mais son travail à la clinique ne lui offrait pas assez de temps pour s’occuper vraiment d’un animal de compagnie. Et de toute évidence, elle ne s’y sentait pas vraiment légitime.

“Non ça ne me dérange pas du tout !”

Attendre un peu moins d’une quinzaine de minutes et rentrer à la clinique, malgré l’heure tardive, très bien accompagnée ne la dérangeait aucunement. Qui pouvait donc refuser de parler livre et pouvoir étreindre un chien sur le chemin de retour ? Plisse alors les yeux lorsqu’elle réalise que si Dante avait fini sa journée, l’enfant d’Apollon était de service nocturne.

“Après je ne pourrais pas faire de détour trop long. J’ignore si la nuit sera laborieuse pour la clinique et il me semble qu’il n’y a pas beaucoup de guérisseurs de service ce soir.”

Alors elle se devait d’être présente assez rapidement afin d’empêcher de les mettre dans une situation délicate, si des enfants de nuit venaient à être indélicats. Main derrière le dos, qu'elle vient tordre ses doigts d'inconforts.

Elle en vient simplement à hausser des épaules face à ce qui semble être, une certaine perturbation de la part de Dante.

« Pour être honnête, je ne crois pas. Mais il est tout aussi probable que j’ai pu l’oublier. »

Entre deux lignes et des discussions sur des bouquins fantastiques, l’information avait pu fuiter et Hazel avait pu en être émerveillée quelques secondes avant de reprendre sa tâche avec une très grande assiduité. Même si les animaux l’intéressaient, ce n’était pas vraiment le genre de donnée qu’elle maintenait sur une longue durée si elle ne venait jamais à rencontrer ce dit animal. Dix ans ! Qu’Hazel s’exclame en silence sur le départ de Dante. Se dit alors que peut-être, que là était sa perte ; qu’un compagnon canin aurait pu changer sa vie au camp. Bien qu’Hazel ne regrettait pas ses années passées – hormis ces quelques instants qu’elle préférait n’avoir jamais vécu, peut-être que son évolution aurait été différente.

Et si elle en était convaincue – elle savait pertinemment que cette pensée était futile car malgré leur part de divinité, les retours temporels étaient tout bonnement impossible. Du moins, c’est ce qu’elle avait fini par comprendre dans son grand malheur et ses expériences ratées. Quelques instants de silence, peu à peu plongée dans une légère pénombre ; Hazel observe, décrypte. Les minutes lui semblent terriblement aériennes car elle n’a pas le temps de véritablement rêvasser qu’un chien gambade en sa direction.

Doucement, qu’elle s’abaisse. La main flottante, qui cherche à se présenter tandis que la bête lui tourne autour avec un dynamisme sans égal. Le bout des doigts qui par m’égard frôlent la fourrure tandis que dans sa curiosité, le husky s’approche pour lui lécher la paume.

« Elle avait hâte de te retrouver. »

Qu’elle vient répondre au tac au tac face à l’énergie du chien. Hazel comprenait que cela devait être difficile d’attendre son maître, enfermé elle ne savait ou, durant son temps de travail. Parce qu’une fois encore, c’était la raison pour laquelle l’enfant d’Apollon était si réticente à adopter un quelconque animal.

« Donc c’est elle Pachinko ? Quelque peu hésitante. Elle est magnifique. »

Les huskies étaient bien souvent majestueux.

« Qu’est-ce qui t’a motivé pour l’adopter ? Dix ans, elle était avec toi avant ton arrivée à Nausikaa ou tu l’as adopté lorsque tu étais au camp ? »

Qu’elle questionne, tandis que ses pas commencent à la guider vers la clinique.

« J’imagine que ça n’a pas été très facile au début. »

D’avoir un chien et de se retrouver dans un tout autre univers.