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Les dieux de l’Olympe existent ! Depuis qu’ils ont créé le monde à leur image, ils règnent sur celui-ci, dominent le ciel, les océans et toutes les couches de la terre. Ils sont à l’origine des cataclysmes les plus connus et des guerres les plus atroces...

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la vie en été — arden
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la vie en été — arden Sam 22 Juil - 17:59
la vie en été
avec arden | juillet 2023
d’une main trop grande et un peu douloureuse, sciée par le cuir, mistral porte à bout de bras un sac en osier souple qui balance contre ses jambes ; de l’autre, il tient le long de son corps, posé sur son épaule, le parasol de son balcon qu’il a ôté de là le matin même —il le porte comme d’autres porteraient une arme, c’est un peu grotesque. autour de son cou, déjà humide de sueur, sa serviette de plage atténue le poids liquide du soleil qui dégouline sur ses omoplates depuis qu’il s’est mis en route.
mistral est chargé comme un bœuf, sous le joug de ce soleil assassin qui paraît ne jamais vouloir le quitter  ; pourtant, il ne semble porter aucun fardeau. mistral respire à plein poumons, les épaules tendues et ouvertes au monde ; peut-être même sourit-il sans s’en rendre vraiment compte.

cela doit faire une heure qu’il marche tranquillement, chacune de ses immenses enjambées, leste et assurée, le rapprochant de son objectif. il a quitté le marché de nomos tout à l’heure, et longe depuis la côte nord de nausikaa, se dirigeant inlassablement vers l’est. les champs, les falaises, la plage à la jonction entre l’até et olympus se sont succédés devant puis derrière ses yeux, le panorama semblant se graver à l’arrière de son crâne alors qu’il poursuit sa route : il est bon d’emporter ces beautés naïves avec soi.
à deux ou trois reprises, il a sifflé en chœur alors qu’il passait près de nids d’oiseaux particulièrement bavards, et on lui a répondu.
à un autre moment, son pied s’est arrêté en l’air sans vraiment qu’il ne verbalise cette interdiction, et lorsqu’il a baissé les yeux, mistral a vu le cadavre d’un serpent dévoré par les fourmis. il a fait un écart, et a laissé les insectes à leur festin. qui était-il pour interrompre le travail d’autrui ?

finalement, il arrive enfin au lieu du rendez-vous qu’ils fixent, arden et lui, depuis des années. c’est étrange comme formulation, cela laisse entendre que le lieu a peu d’importance, car ils sont en un seul et même endroit lorsqu’ils se voient, peu importe le paysage. cependant, cette plage fait partie des décors de prédilection de leur amitié tannée et nourrie par le soleil. ses pieds trouvent pour lui le chemin invisible qu'il faut employer pour descendre à la petite crique qui a la préférence d'arden, et il laisse sans rancœur les buissons lui fouetter les jambes et les bras que son short de bain et son débardeur ne protègent pas. créant sous ses sandales un petit éboulis, mistral passe finalement de l’ombre à la lumière, du sous-bois bâtard à l’impudique plage de sable. dans les immenses aplats de nature, mer ciel sable, les grands horizons, la silhouette d’arden se découpe comme la réponse nouvelle et éternelle à une prière usée à force d’être mâchée et remâchée sans jamais être dite à voix haute.

il s’avance, léger : le sable le soleil les objets ne sont rien face aux élans tranquilles d’une âme de falaise.

arrivé près d’arden, il dépose le sac qui dévoile au monde son contenu, corne d’abondance de ceux qui ont déjà tout. des pêches plates, du vin blanc et des samossas, achetés le matin-même, seront sa contribution au repas. finalement, il plisse les yeux, cherche ceux de son amie.
plus d'un million d'années, et toujours en été

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la vie en été — arden Dim 23 Juil - 17:51
Quand il faisait aussi chaud, au sommet de l’été, Arden rejoignait la plage avant le zénith pour s’épargner le soleil trop vif de la saison. C’était toujours la même plage – depuis plus de dix ans – où elle venait s’abandonner quand le jour était beau, un petit coin tranquille où les falaises en cathédrale faisaient une alcôve pour elle, et pour ceux qu’elle emmenait ici, dans le secret de son affection. La plage, comme toutes les plages d’Olympus, était d’une platitude parfaite, toute de sable doré et fin jusqu’à la ligne lointaine de la mer à marée basse. Les couleurs étaient celles d’une aquarelle : elle s’installait toujours près des falaises de craie blanche qui bloquaient un peu le vent marin, couvertes de cette végétation d’un vert sec bâtie pour résister à l’ardeur des saisons sur la côte.
La crique est un secret parce qu’il faut, pour la rejoindre, descendre une pente un peu raide où on ne peut jamais avoir le pied trop sûr, car le paysage se redessine chaque automne, quand la pluie étiole la craie et le calcaire pour effacer les chemins tracés l’été par les baigneurs. Quand juin venait – ou mai, pour les audacieux comme Arden – tout était à refaire, et la redécouverte faisait partie de la joie de la saison nouvelle, quand on érode de nouveaux sentiers entre les fougères et les buissons aux fleurs jaunes.

Arden était venue en avance au point de rendez-vous, le même depuis toujours, si bien qu’on ne se disait plus de lieu précis—on disait juste la plage de d’habitude, et tout le monde savait très bien de quel carré de plage il s’agissait. Vers onze heure moins le quart, elle y avait déposé sa serviette, rectangle d’un vert étranger sur la toile abstraite du sable, et s’y était couchée sur le ventre pour laisser les rayons du soleil couler sur sa nuque dévoilée. Ses cheveux noirs, soulevés par le vent tiède, faisaient autour d’elle une ombre brûlante. Elle avait ouvert un livre qu’elle ne lisait pas, somnolant déjà, bercée par le temps chaud et le bruit rond des vagues qui s’écrasaient au loin contre des rochers immuables.
Elle relève la tête quand elle sent une ombre portée contre son dos, enlève ses lunettes de soleil pour mieux voir le visage de celui qu’elle attendait et lui offre un sourire plus radieux que le jour. Salut ! Comment ça va ? T’es venu à pied ?
Arden se redresse, s’assoit ; la courbe de ses genoux nus dévoile la constellation de ses petits tatouages aux couleurs affadies par l’amour du grand soleil : c’était la seule saison où elle se dévoilait ainsi, donnait à voir l’intimité de sa peau marquée des petites joies de sa jeunesse. Il y a déjà du sable collé à ses bras qui ont une odeur poudrée de crème solaire ; elle fait signe à Mistral de s’installer à ses côtés, sur ce coin de plage qui leur appartenait.

Ah, t’as eu raison de prendre un parasol, je commençais à avoir trop chaud.
Et elle se lève pour l’aider à l’installer, se rassoit sous l’ombre qui trace un ovale bleuté sur le sable chaud, et sort de son sac la citronnade, le melon coupé en tranches et les parts de gâteau à l’orange préparés le matin même avec l’allégresse tranquille des filles de l’été ; cherche encore un peu, et tire du fond du sac un jeu de cartes qu’elle dépose avec le reste sur la serviette.
J’ai pris un jeu de cartes, pour plus tard, mais je veux surtout me baigner quand la marée sera plus haute !
C'est ainsi qu'elle étale devant eux ses petites joies estivales, qui donnent l'impression d'être en vacances ; d'une indolence absolue pour ignorer la vie qui continue malgré juillet—ici, tout est suspendu.


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la vie en été — arden Ven 28 Juil - 20:51
la vie en été
avec arden | juillet 2023
mistral répond à arden, tranquille. il n’est jamais celui qui engage la conversation, toujours celui qui répond, et cela lui fait très plaisir de savoir qu’elle viendra toujours le chercher avec sa voix pleine de joie, comme le soleil couchant vient toujours embrasser le tronc des arbres qu’il a ignorés pendant la journée. il y a dans leur relation la certitude dont seuls les vaincus ont le secret, et c’est doux.

« tout va bien, et toi ? »

il n’y fait même pas attention en le disant, il pose cela comme une évidence, comme l'ombre au pied des arbres, mais oui, tout va bien. depuis combien de temps tout allait-il bien ? avait-il même le droit d’aller bien ? il ne se pose pas, il ne se pose plus la question. comment se poser cette question quand il fait si beau et que l'on a le cœur si léger sur une terre autrefois si lourde ?

« oui, comme d’hab. j’ai pas appris à voler depuis tu sais, il rit, même s’il s’est passé des trucs, »

puis arden se lève et mistral se tait ; elle se lève, et alors il voit mieux : le parasol, la serviette, le bracelet de jade, et ces accidentelles harmonies d’émeraude le charment étrangement. il lui semble alors que toutes les choses clament un accord parfait et inébranlable que même le soleil ne saurait mettre à mal. oui, tout va bien.

arden se rassoit, et il s'assied à son tour, lourdement. la serviette toujours autour du cou, il laisse le sable décorer la peau de ses cuisses et de la paume de ses mains. il lance un regard absent et impudique sur les genoux d'arden, décoré de pigments sombres qui forment des tracés plus ou moins flous.

arden sort un jeu de cartes, qu'il fixe en inclinant la nuque : se sachant déjà perdant, il sourit. il acquiesce lorsqu'elle parle du bain :

« il faudra quand même le faire avant de manger, ça ouvre l'appétit. »

il dit cela comme s'il ne le disait pas à chaque fois, c'est idiot. ça n'a pas d'importance.

« je ne suis pas pressé de jouer de toute façon… je sens que je vais encore me retrouver avec des gages. »

la mer a une longue et lourde exhalaison qui vient alourdir la plage et épaissir l'air autour d'eux. mistral étouffe, et sort sa gourde de son sac. avant que de la porter à ses lèvres, il adresse un regard à arden, lève les sourcils, et le coin des lèvres. décidément, il sourit beaucoup, et ça doit bien lui aller : il ne s'en rend pas compte.

« alors… ça faisait longtemps qu'on ne s'était pas vus, enfin, il pense, il ne sait pas, arden et son intermittence font tant partie de son univers qu'il dit cela comme ça. j'ai entendu dire que t'étais devenue une personne importante… »

il finit sa phrase carrément moqueur, absolument sans malice. ce n'est que lorsqu'il boit et rate à moitié sa bouche qu'il remarque que son sourire s'étend jusqu'aux oreilles.
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la vie en été — arden Lun 31 Juil - 22:40
Ça va, tu sais, ça va toujours. Longtemps, ils s’étaient demandé si ça allait sans vraiment le penser : ils se disaient oui, et c’était tout ; il ne fallait plus reparler de ses états d’âme qui ressemblaient tant à ceux de l’autre. Il y avait, dans ce savoir, une certaine quiétude, une paix dans la certitude que, s’ils se disent que ça va, l’autre sait le déchirement du deuil, l’écrasement du silence, la réalité d’une fin abrupte. L’habitude leur était restée : on se dit que tout va bien, de prime abord, dans toute la légèreté de ceux qui ne font pas de confessions, puis à mesure que le soleil s’approchera de l’horizon, que l’air se rafraîchira à l’annonce du soir et que les grillons amorceront leurs premiers chants, ils se diraient, dans toute la pudeur de leur amitié, les vérités fébriles de leurs sentiments.
En attendant que vienne cette heure – il était trop tôt, le soleil n’était même pas arrivé au zénith et il projetait ses ombres en direction de la mer – Arden se laisse aller à l’insouciance d’un bonheur estival : elle rit et son éclat couvre un instant le bruit des vagues, ou en rejoint le fond sonore pour donner le ton à cette journée qui serait très heureuse.
Je sais pas, moi, je me dis qu’un jour peut-être tu te mettras au vélo ! C’est pas si irrationnel, enfin ça l’est pas autant que de marcher une heure sur la côte.
Elle ne savait pas encore lire la tendresse qu’elle trouvait dans cette vision de Mistral, placide, rompant la monotonie du paysage du littoral pour emprunter les chemins côtiers qui le menaient jusqu’à elle. Arden prenait pour acquis ce pèlerinage, comme la conséquence logique de leurs années passées dans son jardin, sans qu’elle n’accorde grande importance à leur défilement. Elle ne s’était pas encore dit ça fait dix ans : elle ne voyait, étalée devant elle, que la chaude après-midi d’été, qu’elle avait placé sous l’égide d’un amour commun de la mer, de la plage et de la tranquillité.

Pour se baigner maintenant, il faudrait encore marcher plusieurs dizaines de mètres jusqu’à la ligne où viennent coucher les vagues à marée basse ; Arden s’en était installée loin parce qu’elle savait que ce soir, la mer serait si proche qu’ils sentiraient sur leur visage la morsure des embruns. Elle dodeline de la tête en regardant l’horizon, où la ligne du ciel et de l’océan n’est pas très claire : c’était toujours comme ça, quand le temps était beau. On pourrait trouver insipide ce camaïeu de bleus qui partagent la même teinte de fond, mais Arden, au contraire, trouvait l’apaisement dans la constance du monochrome. Elle se trouve heureuse, encore, en imaginant déjà leurs deux silhouettes qui rompraient cette ligne horizontale—ils traverseraient la plage de sable humide en silence, ou en riant peut-être, dans la promesse optimiste et nonchalante de leur joie partagée. En dix ans, ils avaient beaucoup changé, d’une variation subtile sur le fond fixe de leurs habitudes.
On ira avant de manger, alors. Tu as mis de la crème solaire ? Ça serait dommage de prendre des coups de soleil. Et puis à ton âge, il faut commencer à se soucier des rides.
Elle tourne la tête, se détache de l’océan pour le regarder lui, avec sur le visage cette gaité mutine qu’accentuait le soleil. Arden ne se souvenait plus du moment, précieux sans doute, où ils avaient commencé à partager ces sourires silencieux et entendus qui suffisaient à dire tout ce qu’ils voulaient se dire ; elle savait simplement que Mistral lui souriait souvent, et qu’elle ne gardait pas mémoire d’un temps où cela se faisait rare. Dans son esprit, elle le voyait toujours ainsi.

Son doigt trace dans le sable des courbes abstraites et des spirales infinies dans lesquelles elle laisse courir son esprit, le temps de répondre à la moquerie gentille, appropriée, qui lui laissait la place de verser là, sur la plage, tous les doutes qui ne lui avaient pas été permis. On l’avait félicitée, elle avait dit merci, et les choses s’arrêtaient là—parfois, on l’avait fleurie de cosmos, et elle n’avait pas compris pourquoi on lui offrait des fleurs pour une réussite qui ne lui appartenait pas. Elle ne savait se couvrir de cette gloire prétendue, qu’elle avait accueilli avec la bienveillance absente qui la caractérisait. Elle lève les yeux pour regarder Mistral, attraper ses iris verts qui rappelaient les plantes vivaces du littoral : c’était ainsi que se disait la vérité, droit dans les yeux.
Il paraît, oui. Je sais pas si j’ai le droit de le dire comme ça, mais ça fait bizarre. C’est mes adelphes qui m’ont élue, et je suis contente qu’iels me fassent confiance pour ce genre de choses, mais— elle marque une pause pour reprendre son souffle : c’était une confession qui avait pesé longtemps sur son abdomen. Je sais pas, je me suis jamais imaginée là, comme ça. Ambassadrice. Enfin, ça va venir, je suppose. Le sentiment de légitimité, je veux dire.
Et elle dit ça en souriant toujours, en le regardant toujours, parce qu’elle sait Mistral assez solide pour porter un instant sa croix ; d’un geste de la main, cependant, elle balaye tous les affres : aujourd’hui, au moins, elle ne voulait pas de ça. Quand son avant-bras se lève ainsi, pour marquer le retour de l’innocence, son bracelet en jade glisse doucement le long de son poignet, révèle au grand jour une ligne de peau plus claire préservée des rayons par la pierre froide.
Enfin, je commence direct avec mes problèmes, mais ça va aller. Comment tu vas, toi ? Tu as dit qu’il s’était passé des trucs ?
En disant cela, elle ramène vers elle ses genoux pour y poser son coude, loge son menton dans le creux de sa paume ; et ses yeux ! toujours, ses yeux noirs disent dans leur courbe toute la douceur de sa question.


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la vie en été — arden Ven 11 Aoû - 16:09
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non il n’a pas mis de crème solaire en partant, c’est idiot, il a oublié, non il ne veut pas se mettre au vélo, c’est ridicule, à son âge…
non, je n’ai pas mis de crème solaire, je n’y ai pas pensé, j’avais envie de partir vite, non, je ne veux pas apprendre à faire du vélo, j’aime bien marcher, j’aime que le paysage défile au rythme de ma marche et j’ai depuis appris à mesurer les temps et les distances qui me séparent de tout — des lieux, des autres, de toi ; je n’ai pas envie d’apprendre autre chose.

elle sourit, elle se moque !, et il dit

« oh hé, va te faire voir !... »

et c’est dit dans un souffle sans un regard, sans un regard qui viendrait gentiment déposer l’excuse au fond des yeux de l’autre ou qui viendrait timidement y chercher un pardon qu’on a pas pris la peine de demander, non, c’est dit sans un regard car mistral a confiance il a l’audace de penser qu’il n’y a pas offense qu’il n’y en a jamais, alors il dit cela pendant qu’il se tord et se penche, docile -docile, il l’est souvent pour elle, et c’est pour ça qu’il ne s’excuse pas-, il se penche au-dessus de son sac pour y chercher un tube oublié de lotion anti-ultraviolets ultraviolents, qu’il n’y trouve pas. dommage.

mettant sa quête en pause, sans se plaindre, inactif, il écoute arden lui répondre, enfin, non, d’abord il l’écoute prendre son temps, réfléchir ; tranquille, il attend. les yeux sombres papillonnent, s’éloignent pour un temps, la main dans le sable trace des traits sans avenir, sans importance, l’esprit doit s’égarer ailleurs, au gré des flots, et tout cela fait un joli silence que mistral écoute au milieu du murmure du ressac. finalement, arden relève les yeux et ose, ose répondre et parler un peu plus fort que la mer.

son discours est inhabituellement haché, il vient par petites franges, les propos se battent pour un espace sonore réduit alors qu’ils ont -les mots, et eux deux- tout le temps que le monde a à offrir, au moins pour aujourd’hui. alors c’est étrange de l’entendre pressée, instable, elle qui habituellement (sauf dans les moments terribles que l’été peut avoir à offrir, il semble que c’est un de ces moments-là, bizarrement) déroule devant elle des tapis infinis couleur certitude, des tapis qui disent le monde et sur lesquels il est si bon de se tenir debout. là, arden chancelle —étrange, autre.

elle ne dit pas j’aime, j’aime pas, et c’est d’abord ce qui interroge mistral, qui pense en termes simples, elle dit je suis contente qu’iels me fassent confiance, elle le porte à sa poitrine comme un honneur discret, mais qu’ont-ils, enfin, qu’a-t-elle à faire de l’honneur, elle qui découpe allègrement le monde entre les siens et les autres, elle qui offre sa pitié pour ne pas offrir ses moqueries, qu’a-t-elle à faire de l’honneur ?

elle parle, les yeux dans ceux de mistral, et elle sourit doucement. il hausse les sourcils brièvement, la bouche en un trait fin, n’émettant aucun jugement. sans doute n-a-t-il pas tout compris dans cette profession de foi, dite comme on trébuche. avait-elle même un jour eu envie de cela ? il ne se souvient pas d’ambitions semblables, et c’était un peu pour cela qu’il l’avait questionnée, railleur ; mais en cet instant, il ne sait que dire. moi, je voulais savoir si tu voulais cela, et tu me dis que tu vas t’y faire.

« ça m’a l’air compliqué, ton histoire. »

il ne sait que dire d’autre, mais il ne s’en fait pas pour autant. ils y reviendront, au cours de l’après-midi, ou d’une autre, encore une fois : ils ne sont pas pressés, ils y reviendront.

son regard tombe sur la peau épargnée par le bracelet, la peau claire en témoin de ce qu’elle avait vécu plus tôt cette année depuis l’été dernier, le jade en rempart de la cuisson du soleil estival qui punit les chairs et fige les êtres tels qu’ils sont pendant l’été, seulement l’été. cela le fait repenser à la crème solaire. il tend le bras, mollement.

« j’ai pas de crème, du coup. passe-moi la tienne, tu veux ? »

attendant qu’elle s’exécute, ou bien qu’elle le rembarre (mais elle ne le rembarrera pas), il commence à faire le menu de ses aventures de l’été.

« ça va, ça va… pas grand-chose, en vrai. j’ai gardé un chat, un chat nu, bizarre. un des enfants de mon père, le propriétaire, pas le chat, précise-t-il, sincère dans l’utilité qu’il donne à cet ajout. sinon… j’ai eu un mini-accident de voiture, mais rien de grave, ‘fin juste la voiture était morte quoi. et puis je pense que je vais déménager, pas loin, genre deux étages au-dessus dans la même résidence, j’aurai une plus jolie vue, et plus personne au-dessus… et finalement, il se redresse un peu pour dire cela, ramène ses genoux vers lui en creusant dans le sable avec ses talons, fin je t’en avais parlé, mais j’avance bien sur une commande que j’ai eue en avril…. »

il laisse un silence, se souvient qu’il avait été évasif, décide de le rester. ça ne surprendra pas, sans doute.

« j’espère l’avoir finie avant la fin de l’été, c’est bien, ça faisait longtemps que j’avais pas eu un taf sympa. ».
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la vie en été — arden Sam 12 Aoû - 4:15
L’injure ne lui tire qu’un sourire, un rire même, à deux notes, ardent et clair, qui disparaît immédiatement quand les vagues s’écrasent contre les falaises. Elle n’y répond pas parce qu’elle sait qu'elle a commis la première offense, et que les moqueries dites d’une voix grave qui imite le vent marin témoignent d’une affection franche qui ne s'embarrasse pas d’explications. Elle, Arden, dirait tout de ses émois, sincère jusque dans la courbe de son dos qui se dessine comme un arc et témoigne de l’écrasant bonheur que cet été apportait avec lui, placide. C’est une saison où tout se meut autour d’elle, d’un mouvement constant et sinusoïdal comme celui des vagues loin du front de mer, plus proche du ciel, que rien ne saurait rompre ; et elle se laisse emporter comme si elle flottait, son corps poussé par l’eau salée qui fera des nœuds dans ses cheveux noirs.
Quand elle sourit à Mistral, c’est pour accueillir la simplicité de sa réponse. Elle hausse les épaules, et il chute de ses omoplates des grains de sable qui s’y étaient accrochés, déjà, couchés sur sa peau mordorée par un coup de vent sec qui imitait le sirocco. Je pense que je rends ça plus compliqué que ça ne l’est vraiment.
Et c’est une conclusion tirée tranquillement, la seule permise en une journée d’été, avec une nonchalance qui n’est qu’à demi-feinte : ils y reviendraient. Arden pourrait tout dire quand viendrait l’heure bleue, et que les bruits du soir couvriront ses chuchotements comme ne le faisait pas l’étrange silence qui accompagne midi. Elle pose son sac sur ses genoux pour y chercher sa crème solaire, et trouve dans les plis du tissu le même sable clair qui parsème sa peau, qu’elle sait qu’elle retrouvera chez elle plus tard, une fois la nuit tombée, comme un souvenir microscopique de cette après-midi. Parfois, à l’automne, le vent apportait jusqu’à sa porte le sable des plages désertées, en mémoire des jours interminables de la saison estivale, et les têtes des colchiques qui fleurissaient chaque année dans son jardin s’alourdissaient des grains déposés dans leurs pétales ouvertes en calice pour les accueillir. C’était joli, et Arden y lisait une ode à toute la joie qu’elle avait trouvé sur la plage, en fille de l’été.

Elle lui tend le tube d’indice 50 puis s’allonge sur le dos, les genoux toujours pliés, pour écouter les contes saisonniers que Mistral lui listait sans détails. Sous sa serviette de plage, le sable est frais, sa chaleur dissipée par l’ombre du parasol qui embrassait tout son corps à elle ; derrière sa tête, ses cheveux sont diffusés en un halo dont le noir se dégradait en brun plus clair vers l’extérieur, là où ses pointes s'étaient affadies sous des années d’exposition au soleil et au sel. Ses yeux tournés vers Mistral épousaient du regard son profil, qui se découpait en angles et en courbes sur le ciel bleu uniforme, comme un portrait à l’huile qui irradiait d’une dignité vague dressée en rempart à l’intimité. Elle avait détaillé à l’infini ce profil de Mistral, l’avait vu se transformer au fil des ans sans en percevoir les changements, parce que ce qu’elle sait de lui est toujours là—la cicatrice jumelle de la sienne, les yeux verts comme le jade, l’arête droite de son nez et ses sourcils sombres, et ce désordre de cheveux noirs qui poussent en bataille comme les herbes qu’on apercevait toujours en contrebas depuis sa terrasse ; et tous les autres détails qu’Arden n’avait pas conscience de connaître par cœur.
Tu en fais, des choses, cet été ; c’est cool ! Même s’il ne la regarde pas, elle espère qu’il entend son sourire dans le ton de sa voix.

Elle se redresse sur un coude pour mieux le voir, et elle prend sans le savoir cette posture des femmes offertes dans les grands tableaux classiques, ces Vénus en pâte d’amande peintes avec une tendresse particulière pour la chair rose donnée au monde, à la mer ou à la confidence d’une chambre. Arden a, cependant, un sourire franc qui n’a rien de sybillin, et un enthousiasme éclatant qui va à l’encontre de la lascivité de ces muses dont la beauté existe seulement pour les regards. Je pourrai voir ta commande, quand elle sera finie ? Seulement si tu veux, bien sûr, ça me ferait plaisir de voir sur quoi tu travailles. Elle pose une main sur le bras de Mistral, et c’est très bref, un effleurement amical pour l’absoudre des obligations inexistantes qu’il pourrait ressentir à sa demande. Mais t’es pas obligé !
Et elle est très heureuse pour lui, heureuse aussi qu’il lui dise ces aventures banales et romanesques qui donnent à sa vie des airs de pastorale.
C’est une bonne nouvelle, le déménagement, aussi ; j’ai hâte de voir ton nouvel appart, et j’ai hâte de voir la vue surtout.
Elle n’a pas l’impression de s’inviter parce que c’est déjà acquis : Mistral déménagera, dans le même immeuble, deux étages plus haut, et elle l’y suivra, retrouvera sur la terrasse plus grande le même parasol vert anis qui protègera du soleil les mêmes parties de cartes ; mais cette fois-ci, les dalles en terre cuite ne porteront plus le souvenir du sang versé, de la peine et du deuil, parce qu’elles n’auront rien vécu de cet été-là, auquel ils ne pensaient plus aussi souvent qu’autrefois. Ils laisseront deux étages plus bas ces stigmates qui les avaient liés étrangement, et ça serait comme une mise en terre, alors que depuis l’appartement d’en haut ils apercevraient peut-être les falaises, loin au-delà des champs de céréales, là où se dressent leurs nouveaux souvenirs heureux. Arden, déjà, faisait pour eux toutes ces promesses, et se libérait de la mélancolie de leurs premières après-midi ensemble, qu’elle chérissait sans relâche, sans plus porter leur chagrin.

Elle se redresse un peu plus, se rassoit totalement, et se penche vers lui comme pour dire la confession de son bonheur.
T’as des photos du chat nu ? J’en ai jamais vu, ça doit être bizarre, non ? Ça me fait drôle de t’imaginer avec un chat, je sais pas pourquoi, c’est marrant. Il était gentil ? Et toi, tu étais gentil avec lui ?
Après, ils iraient se baigner.


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la vie en été — arden Dim 13 Aoû - 23:42
la vie en été
avec arden | juillet 2023
c’est dans cette langueur absente qu’ils s’égarent déjà tous les deux, à peine quelques instants après s’être rejoints : lui dans la brutalité tranquille de ses gestes alors qu’il applique la crème solaire sur sa peau déjà mise à mal par le soleil, par la vie, que ses grosses mains passent et repassent par coups francs sur ses épaules d’atlas, son cou de bovin et son nez d’homme des temps anciens ; elle, dans la sculpture autonome et perpétuelle de son corps, dans la fabrication innocente de sa propre paresse. ils s’égarent, enfin presque, leurs yeux se croisant souvent, sans pudeur, alors qu’ils parlent pour dire qu’ils sont en vie, et qu’ils sont heureux.

soudainement, arden dit quelque chose, quelque chose qui n’était pas le script, ça déraille un instant, mistral ouvre les yeux en grand et regarde l’horizon, puis elle. il dit :

« oui, enfin, si je la garde assez après l’avoir finie. »

il ne sait pas vraiment comment refuser, il ne sait pas vraiment comment accepter non plus. il s’en fiche, qu’arden la voie, dans le fond. seulement, il pense à son travail, à son rôle, dont elle veut être fière, dont elle veut être digne. il se demande si on pourrait lui reprocher (à elle bien sûr, lui s’en moque, on ne peut rien lui reprocher, car il se fout de tout, de tout, de tout, c’est son motto, on ne peut rien reprocher à quelqu’un qui s’en fout, simplement avoir pour lui une aigreur qui ronge l’estomac sans jamais attaquer le sien), si on pourrait lui reprocher d’avoir eu connaissance de l’arme, si cela tournait mal (mais tout cela avait déjà mal tourné, à vrai dire : à partir du moment où un héros promet au monstre l’arme pour le tuer, rompant par là toute la logique antique des héros se couvrant des peaux léonines impénétrables et trempant leurs armes dans le sang empoisonné des reptiles, le monde ne tourne plus rond). pour le bien des choses dont elle s’inquiétait, dont mistral se souciait, il lui en dirait le moins possible (comme si ce silence la protégerait le jour où elle devrait peut-être voir sa tête tranchée par cette même hache).

elle n’est pas rancunière, en tout cas, et déjà elle lui effleure le bras. il regarde, curieux, cette peau chaude et douce venir volontairement s’érafler sur sa peau à lui, toute craquelée de cicatrices, toute luisant de crème anti-ultraviolets. arden semble ignorer tout cela, ne pas le voir, ne pas le sentir : son geste est bref, sans suite, sans intention autre que la nécessité, à ce moment-ci, de réaliser cette tendresse gratuite (et un peu sombre, tant elle est gratuite), comme la mer vient lécher le sable qu’elle ne peut pas encore avaler sous elle. il sourit.

il ne se sent pas brusqué lorsqu’elle s’invite déjà dans son futur appartement, tire déjà cette vue à elle comme une dormeuse s’accapare joliment la couverture au heures froides de la nuit. d’une certaine façon, mistral est convaincu qu’il lui faudrait justement savoir qu’arden voit, a vu ce paysage, l’a fixé et apprécié en même temps que lui pour le considérer comme parachevé. mistral confère en effet de mystérieux pouvoirs à ces yeux amis dont le noir de l’iris est stratifié comme le sont l’ardoise ou le charbon, entre différentes teintes d’ombre par delà-lesquelles, parfois, une lumière grise et granuleuse s’élance doucement vers l’extérieur, donnant au monde un relief tendre et mat, permettant au spectateur suivant non plus de simplement voir la chose, mais de la sentir, de la goûter, de la caresser et de l’entendre. c’est dans l’ordre des choses qu’il ne saurait y avoir de vue chez mistral sans arden pour la confirmer : ne pourraient-ils d’ailleurs pas croire que l’élévation de son point de vue de deux étages, qui allait indubitablement allonger au loin l’horizon de leur contemplation, n’était rien d’autre que la matérialisation silencieuse de leur maturation commune (car pour mistral, on dit déjà prendre de l’âge, pour arden, encore seulement mûrir) ? ils verraient ainsi les mêmes choses qu’ils ont toujours vues, avec seulement encore plus de distance, avec seulement peut-être la prétention de mieux voir venir l’avenir.

arden se penche vers lui, impudique, joyeuse, vient tirer à la force de ses sourires tous les mots laissés dans l’ombre du discours de mistral, comme on sort des trésors d’un recoin d’armoire : avec la certitude qu’ils sont là.

« ah, non, je crois pas… j’en ai pas pris, je pense pas à prendre des photos… peut-être que rithy, oui, elle doit m’en avoir envoyé, attends… d’ailleurs, tu devineras jamais comme il l’a appelé…  comme moi, tu te rends compte ? le chat s’appelait mistral ! »

et il sort de la poche arrière de son short de bain son rainphone en piteux état. dans le coin supérieur gauche de l’écran, une multitude de fissures, comme une gerbe d’éclats en deux dimensions, promesses de blessures aigues pour un doigt non-averti : cela n’empêche pas mistral de, laborieusement, entrer son code, puis de remonter, assez rapidement il faut le dire, sa conversation avec son frère, jusqu’à trouver les fameuses photos du chat qu’il avait cru souffrant, ou soumis aux choix esthétiques douteux de sa propriétaire. il tend le téléphone à arden, puis se lève retomber, couché de tout son long sur sa serviette (enfin, c’est l’intention, mais tout de lui dépasse de la serviette, si bien que seul son dos est effectivement dessus, le reste froisse le sable).

« regarde ça, si c’est pas moche !!!, et il rit. peut-être que rithy voulait me faire passer un message. mais il est très gentil, oui, je pense, pour un chat. il me collait tout le temps. très affectueux, mais pas malin. »

il ne répond pas à l’autre partie de la question. a-t-il été gentil avec le chat, ce chat qui portait son prénom mais qui était nu de tous ses stigmates, ce chat qui ressemblait à un éternel nouveau-né, ou bien à un vieillard qui aurait conservé toute sa souplesse ? peut-être un peu brusque, parfois impatient. malgré ses premiers refus, il l’avait laissé dormir avec lui, les dernières nuits. mais il ne sait pas s’il a été gentil.

il soupire, s’essuyant le front d’une main, le recouvrant sans le savoir d’une traînée de sable clair adhérant à la sueur.

« j’ai trop chaud, j’en peux plus… »

un regard vers arden, une vague tentative de désigner la mer, des yeux, du menton, peu importe.

« on y va ? »

et cela sonne presque comme un caprice d’enfant.
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la vie en été — arden Ven 29 Sep - 17:35
Le chat s’appelle Mistral ? C’est bizarre, enfin c’est un peu drôle aussi ; ton adelphe doit bien t’aimer. Elle prend le téléphone, sans s'appesantir sur l’amour familial qu’elle lui invente en calquant le modèle de sa propre tendresse, comblant ainsi les espaces vides entre les occurrences lacunaires de ce qu’elle connaît des émotions quotidiennes de Mistral. Elle déversait ses sentiments pour inonder la plaine de ses émotions à lui, plate comme les champs de seigle : peut-être avait-elle appris – cela fait dix ans, après tout – à lire les vallons timides qui se creusaient sous la couche d’herbe, à déceler le relief hésitant de ses émois et de ses sens pour être capable, enfin, de les compléter de ce qu’elle sait de lui. Arden reconstituait ainsi tout le tableau impressionniste et flou de Mistral et de son expérience du monde.
Elle plisse un peu les yeux pour voir la photo derrière l’écran cassé, dont les éclats capturent les rayons vifs du soleil et les renvoient en reflets blancs, lavés de toute chaleur. Le chat ressemble à un angelot dodu et fripé, petite créature d’estampe médiévale dont l’air froissé lui tire un rire qui s’écrase vite sur les falaises. Ah, c’est vrai qu’il est pas très joli ! Je retire ce que j’ai dit alors, je pense que tu as raison et que c’est pas vraiment un compliment. Arden lève le téléphone à côté du visage de Mistral pour les voir, lui et son double, en parallèle—elle en rit encore plus. Il a l’air un peu renfrogné, c’est peut-être pour ça ? Tu m’inviteras pour que je le voie, la prochaine fois que tu le gardes ? J’aime bien les chats, même moches !

Elle est émue sans le savoir de ces rires partagés qui s’écrivent en pendant à leur premier été ensemble où ils n'avaient ni ri ni pleuré, dans le silence religieux de leur perte : le diptyque des saisons estivales est complété. Elle n’avait pas ce réflexe de faire l’inventaire de la douleur qui s’était estompée sans qu’ils n’y pensent, ou au contraire, qui s’était érodée parce qu’ils y pensaient trop—en voyant l’autre, en entendant sa voix, ils avaient pansé leurs plaies de feuilles de figue pour se promettre de survivre au-delà de l’équinoxe. Arden se demandait parfois ce qu’aurait été cette saison-là si elle n’avait pas eu Mistral, ou plutôt, si elle ne s’était pas imposée dans sa vie comme elle l’avait fait, faisant son propre deuil devant sa porte ou au soleil sur sa terrasse. Son bonheur actuel tenait peut-être sur les fondations frêles et austères d’un bouquet de chardons et d’un verre d’eau fraîche, et sur le hasard temporel qui avait voulu qu’elle et lui perdent tout de leurs amours en un même mois de juillet.
Leur deuil, comme tout le reste, s’échoue sur la plage et rejoint le bois flotté de la laisse de mer, adouci comme les morceaux de verre poli qui brillent dans le sable comme des petites perles : ainsi va le cycle placide de leurs existences, avec la constance du ressac. Le monde commence et se termine sur la ligne des vagues.

L’appel de la mer est énoncé avec une candeur ravissante qui répond aux sentiments qu’Arden porte toujours au coin des yeux et du cœur, et qui ont forgé toute l’essence de sa personne. De sa bouche mauve d’avoir trop embrassés les embruns à sa peau marquée de la morsure du sel et du soleil, il est évident qu’Arden appartient tout entière à la plage comme au lointain, et qu’elle mourra comme elle vit—sur le littoral, au rythme lent des marées et du grain. Elle se lève, ses mollets couverts de sable, pour entraîner Mistral dont l’attente tranquille l’émeut un peu : il fallait qu’elle soit là pour se jeter dans l’océan, qui – dans ce rectangle précis des plages du nord – lui appartient tout entier. Oui, on y va ! J’ai trempé mes pieds tout à l’heure, elle est un peu fraîche mais c’est agréable.
À marée basse, pour se baigner, il faut traverser le banc de sable humide dans une course inverse à celle du soleil, et aller au-delà des baïnes à l’eau tiédie par ses rayons pour rejoindre enfin le point de fuite de tout le paysage, où la terre se noie dans les flots placides et où le rivage devient la mer. C’est un parcours porté du vent iodé qu’Arden mène dans une recueillement joyeux ; puis, sur une bande de sable entre deux mares d’eau salée et chaude, elle se retourne vers Mistral : ainsi, il ne gardera pas seulement l’image de son dos ensablé sur le paysage maritime, mais verra aussi son visage qui porte la joie solaire de la saison, dont ses joues ont pris les couleurs. Depuis le parasol, leurs pas ont dessiné deux chemins parallèles.
Je suis contente d’être là ! Ah, tu as du sable sur le visage, attends—elle lui fait signe de se baisser, et enlève les grains échoués sur son front de la pulpe de son pouce. Elle finit par renoncer : enfin c’est pas très grave, ça partira dans la mer. Elle n’est pas gênée du geste trop tendre, trop enjoué, ou de savoir qu’il resterait, dans les sédiments de cette plage où elle venait toujours, un peu de sa personne. Arden n’avait rien dit, mais elle savait qu’il la voyait sur le panorama de la mer, et qu’elle voyait Mistral dos aux collines implacables qui dessinaient la côte—c’était ainsi qu’ils devaient être vus par l’autre.

Délaissant la rive et la douceur que porte encore la terre, elle s’enfonce dans l’eau jusqu’aux cuisses, les yeux tournés vers la grève pour voir s’éloigner la crique où ils s’étaient établis comme chaque été : de ce point de vue, le rivage était fait, au-delà de la plage, de falaises recouvertes d’herbes qui en adoucissaient les angles abrupts pour les transformer courbes souples. Leurs affaires étaient nichées sous le promontoire rocheux qui dessinait une alcôve, et faisaient dans le paysage un point de couleurs vives et artificielles qui complétaient l’impression estivale qu’Arden embrassait totalement, et qui lui procurait un apaisement sincère.
Alors, c’est ta première baignade de la saison ?


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la vie en été — arden Ven 13 Oct - 15:12
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avec arden | juillet 2023
arden autorise leur départ vers le large pas si loin, concède la baignade en inclinant son menton vers mistral d'une jolie façon, dont l'ombre semble très douce. ils partent d'un même pas, imprimant leur route sur la plage encore vierge, encore matinale dans l'âme. quand ils reviendront, ce sera midi sur la plage, et ils seront adultes.

une fois dans l'eau, arden prend de l’avance sur lui, lui tourne le dos, un temps ; il se doute que lorsqu’elle sera sur le banc de sable, elle se tournera vers lui (car elle fait toujours ainsi). pour l’instant, pour un instant plutôt, elle lui tourne le dos alors qu’elle part vers le large, et c’est dans cet écart entre eux, dans cet espace comme un bloc invisible, intangible, indicible, c’est là, oui, que mistral trouve sa joie la plus grande, dans cette distance qu’ils allongent ou raccourcissent selon les jours, dans cet écart qui, lorsqu’ils se retrouvent, lui permet de condenser une joie toujours égale. oui, tout va bien.

finalement, et il l’avait prédit, arden s’arrête, se tourne vers lui, vient remplir de son regard si tendre cet écart, le densifier encore un peu plus par ce regard gratuit et nécessaire, par ces paroles dont personne ne se souvient jamais : d’ailleurs, peut-être sont-elles toujours les mêmes.

docile, toujours docile, il se penche vers elle, lui offre son visage. il ferme les yeux pour ne pas percer l’écart, devenu si peu large. il lui offre un visage apaisé, mais les souvenirs du monde des hommes ne lui permettent pas de rester tout à fait tranquille, et ses paupières tremblent par réflexe lorsqu’arden les effleure de ses doigts, de son souffle.

elle dit que c’est idiot, et c’est vrai, que c’est idiot : la mer les aurait repris, ces grains, lui offrira en échange des grains de sel (mais arden ne pourrait pas les enlever, ceux-là) ; et puis, ils reviendront un autre jour à la plage, et les mêmes grains de sable reviendront encore. c’est idiot, de les enlever, mais c’est le cycle que ce geste sous-entend qui plaît tant à l’âme, et envoie au diable la raison : le cycle des étés marins, heureux, sans effusions, ce cycle qui s’est construit doucement, à force de répétition, qui a grignoté sans bruit le drame de leur vie, comme la mer érode les falaises tant aimées.

« oui. c’est pas grave. »

mistral avance lourdement, sans prendre la peine de bien détacher ses pieds du sol sableux, rebroussant à chaque pas la mer dans le mauvais sens : de cette contradiction intolérable naît l’écume qui vient venger l’affront en s’attaquant à la peau chaude du géant. il ne frisonne pas, continue d’avancer.
arden, elle, marche avec dans l’eau avec aisance, semble faire corps avec elle, puisqu’elle se permet d’y avancer à reculons, laissant la mer plus aimante avec elle qu'avec mistral lui caresser l’arrière de ses genoux avec cet amour complet et dévot que seuls savent avoir les éléments les plus bruts.

« non, je suis allé sur la plage de l’ouest récemment, à côté de la porte, en rentrant. l’eau y est plus chaude, à l’abri des courants… mais on s’y sent moins propre, en sortant. »

finalement, mistral s’arrête et se penche, ses mains comme des coupes fêlées et sans profondeur viennent voler un peu d’eau salée, qui finit dans ses cheveux, dans sa nuque, qui finira à nouveau à la mer. il y a là quelque chose de l’ordre du baptême, le baptême païen de celui qui vient au large non pas pour y trouver un nom, mais y perdre le sien, et renaître lavé d’une individualité qui ne fait aucun sens lorsque le ciel est si grand, que la mer est si belle.
pourtant, mistral se sait encore trop teinté des couleurs de la terre, de la pierre. arden qui est là, elle fait déjà partie de ce monde bleu et blanc, elle l’attend ; alors il la fait témoin de son renoncement factice, qui ne survivra pas à cet après-midi, mais auquel ils auront cru un temps, comme ils y croient toujours. mistral ne ferait jamais un avec la mer, car la terre et le vent et le soleil ont fait les choses pour que sur la berge, une place soit vide et attende son retour. maudits soient-ils ! au moins a-t-il arden, et cet écart entre eux, que le soleil tente de réduire à néant, mais qui demeure.

« j’imagine que ça n’est pas non plus ton premier bain ? ce serait dommage, vu là où t’habites… est-ce-que tu vas trouver le temps de te baigner encore maintenant ?

il tâte ainsi la nouvelle réalité d’arden du bout du pied, comme on s’avance dans l’eau qu’on sent de plus en plus profonde, comme il est actuellement en train de le faire, la dépassant d’un ou deux mètres. cette question coupable d’être un engagement vers l’autre, vers elle, lourde de prévenance (il ne veut pas être inquiet).

la mer qui lui ceint désormais le torse, c’est lui qui tourne maintenant le dos au large, qui attache inconsciemment par son regard arden à leur monde connu, à leur monde commun, pour ne pas la laisser partir trop loin.
plus d'un million d'années, et toujours en été

by emme


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Arden Li
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Arden Li
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la vie en été — arden Mer 22 Nov - 16:15
Arden, elle, n’a pas besoin de s’annoncer à l’océan en lui offrant sa nuque : elle en fait déjà partie, et donne son corps tout entier aux vagues et à l’écume. Les tâches de rousseur reçues de son père ressemblent à des grains de sable égrenés sur sa peau, et c’est là la preuve matérielle de son appartenance à l’univers fermé – dans le temps et l’espace – de la plage en été. Sa peau plongée dans l’eau claire apparaît verdie par les rayons du soleil, qui se décomposent en couleurs froides à travers le prisme bleu de l’océan. Les reflets de la surface tracent des lignes courbes aux contours plus clairs, comme des cellules, qui ondulent sur le parterre de sable et d’algues clairsemées qui s’étend à leurs pieds. Elle n’a pas la pudeur de Mistral dans son baptême, et s’immerge alors toute entière, les yeux obstinément fermés, pour que son dos, ses épaules et son visage – tout d’elle – soient engloutis par les flots. De la surface, on la verrait disparaître dans un remous bref et vite aplani, pour reparaître un peu plus loin, les cheveux alourdis d’eau et de sel. Les gouttes formées sur son visage dessinent des sillons transparents et frais, comme des larmes très heureuses, vite asséchées par le vent d’Est. Je crois que ma première baignade – pour de vrai, pas juste tremper les pieds – c’était en mai ; il a fait assez chaud, un week-end, alors j’y suis allé seule ! C’est toujours une petite cérémonie, la première baignade de l’année, c’est chouette.

La dernière baignade ne se devine jamais : elle arrive sans s’annoncer en une après-midi tiède et nostalgique, sans qu’on ne sache jamais que la semaine suivante, il ferait trop froid pour revenir — on repense alors, avec tendresse et mélancolie, à ce temps où le soleil chauffait encore la peau et où l’air gardait le parfum lourd et vert des herbes du littoral. Arden était habitée, l’année toute entière, par ce souvenir panoramique du dernier jour d’été.
Sa disparition et réapparition miraculeuse dans les vagues avait creusé encore la distance entre elle et Mistral, qu’il réduisait avec la force constante et gravitationnelle qu’ont les planètes, et qui attirait toujours Arden à lui. Il la dépasse alors, et c’est lui qu’elle voit, soudain, avec la mer en fond, et elle qu’il voit découpée sur le décor impressionniste du littoral. Cet inversement bouleverse l’équilibre même de leurs personnes, et elle adore sans hésitation aucune cette version de Mistral dont la silhouette bloque presque à son regard le disque du soleil, et dont les épaules et la tête fracturent la ligne d’horizon. C’était l’image qu’elle garderait de cet été-là, avant qu’elle ne soit remplacée par d’autres paysages et d’autres silhouettes qu’elle voudrait bientôt oublier.

Je trouverai toujours le temps pour la plage ! C’est pour ça que j’habite à côté, comme ça, je peux juste rentrer de l’Ecclesia et aller nager directement — c’est bien, ça me repose. Elle perdra pied si elle rejoint Mistral, et Arden sait se méfier des courants traîtres de l’Atlantique — ce n’était jamais une traîtrise à proprement parler, car elle ne se laissait plus surprendre, et se savait le devoir d’accepter les caprices de la mer. Elle s’étend sur le dos pour se laisser flotter, son corps tout entier ceint par le sel et l’eau tiède, son ventre caressé par les rayons du soleil de midi, par le vent marin, et par les vagues qui la recouvrent parfois, laissant sur sa peau des mares minuscules d’eau salée. L’océan couvre tous les bruits qui l’entourent, et elle se laisse bercer par le roulement régulier et serein, dont les éclats sont réservés aux pieds des falaises dont ils s’étaient éloignés. Arden ne craint pas de se laisser emporter, car elle sait que sa dérive serait interrompue par la main sûre de Mistral qui s’attacherait à son poignet, pour l’empêcher de se donner elle-même en sacrifice. Je sais pas comment je ferais, si je vivais pas là. Je me trouverais un nouveau coin de plage, sûrement, mais j’aime bien celui-ci, c’est le meilleur pour s’installer à l’abri du vent.

Elle se redresse et nage vers lui : à sa hauteur, l’eau étreint le cou d’Arden et les vagues lèchent son menton. Pour ne pas s’épuiser, elle pose sa main sur l’épaule de Mistral, la paume à plat contre son omoplate, et prend appui sur lui — elle détache ses pieds du sol dans un nuage de sable emporté par le courant, et voue à sa figure statique la confiance absolue qu’on donne à une digue. Là, plus proche de son visage qu’elle ne l’a jamais été, les yeux résolument tournés vers son visage qu’elle embrasse avec la même douceur qu’elle porte au paysage du littoral, Arden peut lire avec précision les sévices infligés à sa chair il y a des décennies, et sait que Mistral voit aussi ceux qui marquent son propre visage. Le moment est marqué de l’intimité absolue des amis de longue date.

Tu m’emmèneras, sur la plage de l’Ouest ? J’y vais presque jamais, mais on peut changer, parfois, et c’est peut-être moins loin pour toi. C’est toujours toi qui marche jusqu’ici, mais moi aussi, je peux venir.


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Mistral Désorgues
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la vie en été — arden Jeu 23 Nov - 18:31
la vie en été
avec arden | juillet 2023
t

ant mieux alors. ça ne serait pas bon autrement pour toi. »

il dit cela sincèrement, et cela répond peut-être indirectement à l’imprécision des paroles échangées sur la plage tout à l’heure à propos de cet investissement soudain dans la vie de la cité, qui  ne devra pas parvenir à altérer l’être d’arden dans l’accomplissement d’une de ses routines les plus anciennes, dans la poursuite d’un besoin aussi profondément ancré que celui de voir, vivre et sentir la mer.

arden fait la planche, se laisse porter par la mer comme seuls les triomphateurs et les morts sont portés, par en-dessous et vers les cieux. mistral observe, fasciné, le ventre de son amie, émergé au milieu des flots : une île de peau et de chair, qui se fait tendre et frissonnante au-dehors, agitée d’imperceptibles frémissements lorsque passent au-dessus les très légers soupirs des vagues, et que l’on devine dense et chaude en dessous, dans le secret de sa profondeur. autour de cette île, la mer, claire et amie aujourd’hui, qui a un jour été plus sombre et plus virulente ; cette mer qui soutient aujourd’hui l’île-arden tout en ne cessant d’essayer de se l’approprier, ainsi qu’en témoigne la petite baïne au centre de l’île, dans le secret du nombril. enfin, au-dessus de l’atoll, toujours ce soleil, encore lui, qui frappe et taille et a faim de nouveaux drames.
mistral trouve dans ce tableau si réduit, dans cette vision qui le fascine et l’émeut secrètement (car c’est un secret pour lui, pour elle, et seule la mer sait), la compréhension même de la vie d’arden. son abandon aux puissances sombres d’autrefois, qui sans avoir réussi à la noyer, la soutiennent aujourd’hui, la portent aux nues, ou au moins au niveau de la mer (qui est pour les hommes la hauteur du divin) ainsi que son éternelle offrande aux blessures du soleil, à ces souffrances quotidiennes. cette offrande, devenue prétentieuse à force d’humilité, devenue banale à force de guérison, n’en est que plus belle pour mistral, et il reste là, béat devant de cette mollesse portée en bannière, qui lui apparaît pour la première fois comme la plus dévastatrice des armes.

finalement, arden disparaît un temps, noie l’île de son ventre (il ne s’en inquiète pas, car elle n’a pas disparu pour autant) et nage jusqu’à lui. elle, elle n’a pas pied. alors, comme sur la plage, quelques instants ou une éternité auparavant, on ne sait plus, elle vient chercher le contact avec mistral, sans pudeur ni gêne, sans raison autre qu’elle le peut et qu’il ne l’interdira pas ; ainsi elle vient rompre la distance sacrée, percer le voile, et ce crime n’est soldé que par une fraîcheur étrangère sur le carré de peau où elle appose la main, et bientôt, s’ils restent ainsi assez longtemps, les températures s’accorderont, et ces endroits très précis de leur corps oublieront qu’ils n’ont pas toujours été liés.

arden est proche, si proche que son visage occupe désormais tant du champ de vision de mistral qu’il ne voit quasiment plus l’île, à part aux extrêmes périphéries, mais cela ne pose étrangement aucun problème de continuité : le visage d’arden, fendu en deux par cette cicatrice que l’on dirait millénaire tant elle semble naturelle, est dans son esprit si bien associé à ces falaises, cette plage, ces sentiers, ces ombres, qu’ils pourraient sans doute être interchangeables. il semble à mistral que, tout comme il se sait à jamais marqué par les rudesses de la terre et la violence des vents, arden renonce à sa grandeur marine pour lui rappeler qu’elle aussi, est de cette race convalescente et timidement heureuse. ainsi, à ce moment précis, mistral est pris d’un ravissement qui le surprend et qu’il tait.

il veut dire : non, car ce côté-là de l’île, c’est le côté des morts, des fumées et du soleil couchant : il n’est pas fait pour toi. si tu vas là-bas, et que tu vois les voiles rouges au-dessus de la mer, et que tu devines la ville au loin, ton île ne sombrera-t-elle pas ? pourras-tu seulement retrouver ton chemin jusqu’ici ?

pourtant, il dit :

« oui, d’accord. il faudra y aller à la fin de l’été, il y aura moins de monde. »

car à deux, ils auraient moins peur, et regagneraient peut-être du terrain sur les jours d’autrefois.
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