TW : drogue, alcool, sexe

Entre les âmes en peine et celles trop sûres d’elles, au milieu de celles et ceux qu’on présentait comme la haute, qu’on admirait et enviait en tout point, 
comme d’hab’, ‘faut qu’ça cogne et qu’ça ronge, alors c’est sous les basses beaucoup trop fortes et la débauche sous sa forme la plus imparfaite qu’il s’étend et s’affale, s’impose en roi de la piste acclamé par ses compères fêtards - ici et nul par ailleurs, royaume que trop petit, conquête impossible puis qu’il excellait d’en l’art de s’attirer des ennuis. L’immense divan rouge accueille son impudence, deux paires d’épaules à légères bretelles de chaque côté et un verre à la main, on ne pouvait pas faire moins dans les clichés quand ça l’concernait.
On balance des billets aux belles qui passent, on attrape les premiers cachets qui lui tombent sous la main, si une quelconque projection était même possible elle n’était pas des plus enviables.
Il n’était pas tant en proie aux autodestructions, pas tant motivé par sa propre décrépitude, bien au contraire : tout ça, ça, faisait parti de sa misérable splendeur à lui.

Les mains explorent les tailles et les bouches les gorges, les trophées déshumanisés gloussent sous les désinvoltures : tant qu’il paye, elles étaient là pour ça, et il payait bien. On entend des rires envieux au loin et c’était toujours comme ça,
Aubrey, roi de la fête, pas mal alors qu’on ne vient pas de Dyonisos,
simple enfant de la déesse du foyer, c’était lui qui apprenait aux piètres humains comment s’amuser ici.
Enfin, tout ça,
c’était bien sûr de son point de vue à lui, 
après, c’était la seule chose qui comptait pour lui, qui avait de la réelle valeur,
jamais mieux servi que par soi-même.

Il n’en avait pas tant besoin pour vivre de façon exacerbé, mais l’ectasy commençait à taper, les rires se font plus forts et les dires plus douteux, les conversations bien plus amusantes et les provocations toujours moins mesurées,
du lui tout craché,
et les deux demoiselles subissent les balancements toujours plus erratiques sous les conversations visiblement hilarantes,
tout le monde était pathétiquement drôle ce soir encore,
son téléphone vibre. 

Il sort celui-ci de sa poche, met quelques minutes à déchiffrer ce qui était marqué à l’écran,
est inscrit une nom, un numéro de chambre,
Aubrey se redresse immédiatement, abandonne les belles mains manucurées à l’encolure de sa chemise - tout ça était donc de la comédie? Il avait bien oublié la raison pour laquelle il était venu, ce soir-là,  
lui qui avait pourtant soudoyé toutes ses connaissances en début de soirée et avait sans cesse scandé le prénom d’Isidore.

Isidore - sa putain de cible de ce soir,
le chien qui l’avait bien salit alors qu’il s’apprêtait à signer pour une belle affaire,
le chien, typique des fils de la pute qu’était Apollon - d’après Aubrey.

Sans même s’excuser : Aubrey file à travers la foule pour rejoindre les étages, là où se trouvent les chambres à disposition (puisque dans ce genre d’endroit, il y avait toujours des chambres à disposition).
Et puisqu’il était trop occupé à enjoliver son fameux éclat à la boisson, c’est non sans manquer de rejoindre le sol qu’il cherche le fameux numéro envoyé,
quatre-cent quarante-quatre, pas très difficile à trouver,
quatre-cent quarante-quatre, plus compliqué de ne pas tomber avec ses plateformes aux pieds,
quatre-cent quarante-quatre, les chaines qui l’ornent tintent de façon agaçante,

quatre-cent quarante-quatre, il la trouve,
sans même frapper - quoi-que, si, d’uneunique coup de New Rock,
la porte s’ouvre :
il eut un cri de surprise puis des râles, on s’offusque et on devine des corps dévêtus sous la lumière tamisée, il lui faut un moment pour s’y faire et même à la scène.
Un déchirement premier, même pas sincère : Isidore le Beau, la belle parure,
la pièce hors de prix, précieuse, par sa rareté et ta ténacité,
Isidore la belle, surtout haïe puis adorée, rapidement méprisé, vite convoité et pourtant rien de ça n’était à ses charmes mi-divins, puisqu’Aubrey en est exempté,

c’était un désir maladif avec pour seule malédiction Aubrey l’insatiable, et la considération même était si moindre, tellement moindre,
pas d’amour, aucun,
là ce soir, c'était pour lui casser la gueule, comme toujours avec eux deux. C’était la course à celui qui sabotait l’autre le premier, ils étaient bien connus pour se marcher dessus dans le show-business malgré leur grand âge, et le pire, c’est que ça marchait.
Pire encore, c’est qu’Aubrey, il adorait ça, il l’adorait, se délectait de la moindre attention et d’avantage du moindre sévisse qu’il pouvait lui offrir,
et alors en retour s’il pouvait le gâter, il ne manquerait aucunes des occasions.

Il n’avait toujours pas parler,  « … hAHA! La pétasse de blonde là, la vie d’moi, t’es bien à l’aise ! » - qu’il arrive à peine à articuler, « tu casses les couilles, c’est qui c’connard? » odieusement : personne ne lui devait quoi que ce soit ici, il oublie de toute façon très rapidement la personne à ses côtés,  « Isidore, Isidore!! », il rigole,  « Tu m’fais vraiment chier, c’était une trop belle occasion, c’contrat de merde! Et comme d’hab’, t’arrives pour tout foutre en l’air, tu m’cherches tant qu’ça? T’es tant obsessed que ça?! » En réalité, il n’avait même pas la confirmation qu’Isidore avait quelconque lien avec cette affaire,
en vrai, il en avait même pas besoin,
c’était même pas ça qui l’importait le plus, comme d’habitude,  « ça m’invite pas en plus, t’as trouvé mieux comme clébard? C’pas très sympa!! » et il rigole encore, encore.

@Isidore Montgomery

 

Les effluves ici-bas étaient toutes des plus indécentes, comme quoi les humains aussi rendaient possibles tous les blasphèmes.  L’œil vif malgré tout ce qu’il avait pu consommé, c’était mal le connaitre que de le provoquer sans s’attendre à ce qu’il fasse exactement ce qu’on profère,
et puis parfois,
on profère parce que c’est exactement ce qu’on veut qu’il fasse, à l’image de prières tournées en damnations.


La grimace sur son visage se tire presque de façon effrayante, quelques mots pour l’éveiller parce qu’on lui donnait là, tout ce pour quoi il pouvait tuer,
la douce attention envers sa personne, la plus belle,
Dare ! — les « vérités » intéressent peu à ce jeu là, ni une ni deux qu’Aubrey se débarrasse de sa veste rapidement rejoint par ses bottes et ses bas aux multiples accessoires,
les chaines volent au milieu des tissus déchirés aux couleurs toujours plus contrastés, le rouge éreintant toutes les teintes possibles autour du noir,
Aubrey se jète au milieu des deux à l’image, invité surprise peu désiré, mais à travers ses yeux à lui cette pièce même lui appartient,
ainsi que les personnes qui y sont. 

« Comment ça, fallait être meilleur? » juste à côté de lui, entre alcool et sueur,
le ton n’était soudainement plus à la rigolade,  « Je SUIS le meilleur, et ça t’es pas foutu de te le mettre dans l’crâne, » comme si l’autre n’avait existé, c’est à peine s’il l’avait considéré depuis le début : Isidore brille trop fort,
ses habitudes maladives encore plus : c’était de sa faute! « c’est quoi ton problème au juste? » qu’il regagne son sourire, il ne peut pas s’en empêcher. 

Très, trop proche : le torse contre ses épaules et le souffle critique contre sa nuque,
il n’y avait pas de chasseur ni de proie, Aubrey était trop mauvais pour prétendre chasser quoi que ce soit,
mais il a faim,
 « Bah, alors, j’me suis invité. C’est quoi la suite des festivités? » en s’étalant insolemment, passant son bras aux épaules du blond.

 


TW : vulgarité



Il faisait chaud, la chaleur bien désagréable et presque poisseuse au milieu des effluences de ce qui encore, ne le regardait pas, et comme d’habitude, c’est là qu’il est le plus probable de le trouver.
Là où il ne doit pas être.
Le voilà qu’il se met à discuter avec l’inconnu initialement invité en lui demandant ce qu’il avait fait de sa journée, sa semaine, il ne se gêna pas pour critiquer et désigner ses activités comme étant « minables », peu impressionné par le jeune homme qui n’était qu’un simple régisseur. Comment est-ce qu’un gars comme lui avait pu se trouver dans le lit,
d’un mec comme Isidore?

Les sourcils froncés envers l’invité peu apprécié, qui lui n’avait pas manqué de rétorquer face à l’affront gratuit qu’il venait de subir, mais Aubrey ne lui accordera que trop peu de son attention : ce n’était pas pour lui qu'il était venu.
A ses oreilles la douce mélodie qu’était la voix d’Isidore, lui qui n’était pas sensible à son Chant,
l’était à la moindre provocation.
Sa tête ne fit qu’un tour en sa direction à ses mots,
il ne peut pas se passer de lui?
Ses yeux ne quittent pas les doigts fins à son torse et quand bien même toute l’indolence que sa chère mère avait pu lui transmettre,
il n’était rien, face à la vaine possession, lorsque les parures sont aussi proches du cou,
quand il pourrait avoir et qu’il n’a pas,
aucune Barrière ne peut se dresser, quand Isidore décide de lui faire tourner la tête, et il le faisait tellement bien!

Il crut halluciner : ce n’était pourtant pas comme s’il n’était jamais rien arrivé entre eux et pourtant, 
lui qui lui glisse des doigts à chaque fois, à l’image d’une frêle chainette,
Je déconne, tu déconnes! C’est Aubrey qui se redresse en attrapant par la taille, en l’amenant tout contre lui : il ne lui était aucunement venu en tête qu’il pourrait lui dégueuler dessus.
 « Si j’t’en veux pas trop? Tu t’fous d’ma gueule? » et il rigole encore, « Je vais te détruire pour ça, Isidore, ça t’remettra à ta place. Mais en attendant, y’a un autre problème, » et comme la vulgarité était de la maison, « j’ai la trique maintenant, 
tu vas pas m’laisser comme ça? Rachète toi, c’est l’occasion! » toujours fidèle à lui même,
de la plus dégueulasse des délicatesses.

 



TW : érotisme
Comme si celle-ci se serait laissé tranquillement manipuler, à l’image de l’oeuvre d’un bijoutier qu’il ferait glisser entre ses doigts pour s’assurer de la qualité de son labeur : puisque l’on a passé autant de temps à assembler chacun des anneaux les uns en les autres, il ne faudrait pas passer à côté d’un bête défaut.
Cette chainette-là était parfaite en tout point, trop,
tellement trop que ça en est irréel et insoutenable : l’orfèvre s’en voit animer d’une trop grande insatisfaction,
presque de la jalousie,
il faut la détruire, la briser, coûte que coûte,
à l’image des chainettes trop fragiles, sou cou à ses doigts : d’un coup d’un seul, qu’on brise le beau bijou, qu’il éclate en mille anneaux et plus...

D’un coup d’un seul : Isidore attrape sa mâchoire,
scintille la cruauté dont les beaux bijoux font preuve, rappellent qu’ils sont beaucoup trop parfaits pour nous,
qu’ils valent et vaudront toujours, toujours plus que n’importe quoi, n’importe qui.
Moldovan : son nom sonne trop bien sur sa langue. « Qui t’as dit qu’c’est toi qui allait m’baiser? » et le sourire se fait carnassier avant de passer sa langue à son pouce sans amabilité, impose sa moiteur,
et c’est Isidore lui même qui y invite sa bouche, contre la sienne,
carrément !
Les mains cherchent à l’image de sa langue, attrape les hanches et la nuque parce qu’il ne doit pas lui échapper, surtout pas,
il aurait le seum, à un point.
Ça halète et ça l’cherche, le bas ventre grondant à sa moiteur contre sa langue, ça suffit à l’shooter,
entre deux respirations, « Tu l’fais exprès, hein? » de m’saboter, 
pour que j’revienne, à chaque fois,
puisqu’il savait très bien qu’il revenait à chaque fois.

 



Face à l’or abrasif : il le savait déjà et connaissait bien les différentes marques que celui-ci laissait à son passage. Les écorchures se veulent viles, précises, préviennent et punissent : le message ne pouvait pas être plus clair,
et c’était bien pour ça qu’il était là.

En maintenant fermement sa taille, un peu trop, la peau se marque d’avantage sous ses doigts à l’indolente adoration de sa carotide : est susurré juste au dessus l’humiliante confidence, pas à l’ hauteur pour ça, pas à la hauteur pour lui. Et la hauteur, qu’est-ce qu’il s’en fout, il se veut vain et sans aucun sens,
la désillusion est si grande qu’il n’y aura aucune prise en compte d’une quelconque échelle à monter,
il était déjà au sommet, tant qu’Isidore continuait. 


Ça tire à la moindre éraflure, ça demande à redescendre mais lui ça le fait monter,
l'effet de tout ce qu’il avait déjà consommé se faisait que plus ressentir et la main à ses cheveux le fit hoqueter : on l’tient; « Hah! », et lui alors, il rit. « T’as pas fini d’dire de la merde? » À peine articulé, le ton se devine pourtant suppliant : ça répond que d’avantage, en bas,
et le rictus qu’il affiche n’a rien de bien embêté, déjà enivré par la tension constante qu’Isidore lui offrait à chaque fois.


Céder trop tôt serait trop dommage, il doit lutter, mais c’est Isidore qui s’offre en odalisque lascive et victorieuse en dessous de lui ainsi suspendu, le regard en devient malade tant on le sert, l’appétence en atteint presque ses limites qu’elle brûlerait si elle était bile.
Et le pire c’est qu’il s’en cache pas,
ça balaye tout contrôle sa poigne en attrape l’ischio pour en déposer l’une de ses jambes à son épaule,
Isidore avait déjà gagné : comme à chaque fois enfaite, « Ouais ouais, j’m’en fous, on baise? » ses doigts n’avaient pas attendu pour s’inviter au creux de ses cuisses, « ? Bizarre? » ça bande pas? Face à lui?!
 



L’absurde reprend sa place en thème majeur de cette scène, comme s’il avait déjà été secondaire. L’écriture de ses acteurs étaient trop entamées, dur de changer leur narration à ce stade de l’histoire.

Et le comique se veut dans le ridicule; Aubrey à mi-vue fronce les sourcils dans la confusion des évènements, le corps agit mais la tête n’arrive jamais à suivre (et n’a pas besoin de le faire, bien souvent), il marque une pause à cette cacophonie et se contente d’admirer les regards et les chaires face à lui.
Puisqu’il ne pouvait faire que ça, pour le moment,
puisque ça r’part pas malgré ses beaux efforts, il oublie bien vite aux baisers déposés   inattendus, trop tendres dans le ridicule de la scène. La paume saisit sa nuque pour lui en dérober ses lèvres, brusque dans sa maladresse mais sensible en son fond, presque en marque d’affection. Dans ce changement de tonalité il obéit et lui offre sa courbure et ses mains, ce qu’il veut, tout ce qu’il demande : il pouvait s’essayer à tout,

et puis le ton change soudainement, Aubrey lève le nez,
le figurant de cette comédie pointait son téléphone dans leur direction, avant de se lever et partir de la pièce, en sous-vêtement.
Aubrey ne réagit qu’à moitié dans la confusion, le temps de comprendre, d’admettre les conséquences,
il regarde celui-ci toujours entrelacés, il ne lui faut pas longtemps pour comprendre  la suite de l’histoire et ses effets directs.
Comme s’il reprenait ses esprits, le sourire s’élargit, il le tenait, parce qu’il avait capté ce qui allait s’passer,
le sourire s’élargit parce que lui, il s’en foutait,

mais pas Isidore,
ça allait fuiter, ça allait faire parler,
Moldovan le Maudit dans le même lit que Montgomery aux lauriers dorés,
quel scandale! et ça, Aubrey s’en délecte, et quel plaisir de d’y assister aux premières loges : « T’inquiète bébé, j’assumerai tout, je prépare les papiers du mariage! » qu’il scande en face de lui.