Nouvelle journée, nouvelle personne à retrouver après ton absence de l’île ! Tu l’as rencontré il y a quelques années à la clinique. Son histoire était pas glop. Toi, tu t’étais juste pété une jambe à force de faire l’imbécile et faire attention à rien – en gros, tu te surmenais parce que tu tenais pas en place et que t’avais besoin de te défouler et après tes entrainements avec de supers profs – coucou Milo si tu passes par là -, tu avais voulu gambader et sauter de rocher en rocher, de toit en toit, bref. Faire du parkour épuisé-e. Forcément, tu as glissé. Et crac la jambe.  

Tu étais allongé-e, la jambe surélevée, tu ricanais en racontant à qui de droit ce qui s’était passé. Et puis, tu t’es rendu-e compte que t’étais pas seul-e, dans ta chambre. Et ça avait pas l’air d’aller fort. C’est comme ça que tu l’as rencontré, donc. Onyx. Tu as entamé la conversation, ne lui laissant pas le choix. Et vous avez tissé des liens, par la suite. Tu t’es fait présent-e. Attentif-ve. Là pour lui. Aujourd’hui, oui. Tu le considères vraiment comme un de tes meilleurs amis. Et tu espères qu’il en pense de même de toi.

Mais le fait est que ça fait depuis que tu es parti-e de Nausikaa que tu ne l’as pas vu. Vous avez gardé contact, bien évidemment. Mais ce n’est pas pareil que de pouvoir serrer dans ses bras l’être aimé.

C’est le cœur battant la chamade que tu te retrouves à venir toquer à une porte. Il te semble que c’est la sienne. Sauf erreur de ta part, mais tu ne penses pas. Tu joues avec le bas de ton haut. Tiens à peine sur tes jambes, as envie de sautiller d’un pied à l’autre.

Mais lorsque la porte s’ouvre et que tu vois son visage, le tiens s’illumine. Un immense sourire étire tes lèvres, alors que ton cœur se gonfle de bonheur de le voir. Tu lui sautes au cou, pour l’enlacer avec tendresse. Il t’a tellement manqué, putain…

« Onyyyyyyyyyx ! »

Tu couines, contre lui, hissé sur la pointe de tes pieds.

« … j’avaisoubliéquetuestropgrandputainrétrécissteuplé ! »

Tu ajoutes, en ricanant, essayant de tenir comme tu peux.

« Tu m’as manqué, grand fou !! Aaaaah !! »

Tu parles beaucoup. T’exprime énormément. Et tu en as les larmes aux yeux de le revoir. Ca te fait un bien fou…

Tu es là. Il est là. Vous êtes là. Et putain ce que c’est bon ! Il t’avait manqué. Physiquement manqué. C’est-à-dire que toi, même si tu es en contact avec les gens, par moyens de communication dématérialisé, eh. Tu as besoin de les sentir. Les toucher. Les enlacer. Et là… là, il te porte. Et ça te fait rire. Limite clichée, il ne manquerait plus qu’il te fasse tourner et vous seriez dans une scène parfaite de film parfait pour un public parfait. Tu ris de plus belle.

« Je suis absolument naaaaaavré-e ! Je pensais franchement que j’aurais appris plus rapidement mais il faut croire que j’ai trouvé une des raisons pour laquelle l’autre branleur qui me sert de géniteur ne m’a toujours pas réclamé-e ! »

Non, ça, c’est juste parce que c’est un gros connard égocentrique – tu l’as décrété et ça te fait du bien de penser ça. Ca t’empêche de te dire que t’es juste un-e raté-e.

« Oh arrête, je vais rougir ! Bordel… t’es le premier à me le dire et j’crois sincèrement que t’étais le seul de qui je voulais l’entendre alors : merciiiii. Ça me fait infiniment plaisir tu n’as pas idée jenesaisplusoùmemettrejetaimeputaintum’asmanqué ! »

Tu observes, tout autour, cependant, curieux-se.

« Ca fait longtemps que t’es installé, dis moi ? Je croyais que toi aussi, tu te baladais en dehors de l’île ? Ah mais pardon, je t’assaille de questions sans même répondre au préalable, quelle cruche je fais : non ça va. Enfin. Je te cache pas que j’ai eu à faire, dehors. Ca n’a pas toujours été suuuper simple et peut-être – je dis bien peut-être – que j’en garde quelques traces physiquement. MAIS ! Car il y a un mais : on voit rien, j’ai tout caché sous de l’encre ! »

Tu tapes ta meilleure V-pose, en faisant les V doigts et ton V smile. V pour victoire, bien évidemment. Pas pour Vandetta. Enfin.

« Oh je t’en prie, ne te dérange pas pour moi : tu peux continuer, je serais ravi-e de constater que tu n’as pas rouillé ! Ceci dit, tu me dis que je suis magnifique, mais toi, Onyx, t’es à tomber. Tu dois faire des émules, ici. »

Tu sors ton paquet de clopes, par réflexe, avant de relever les yeux vers lui.

« … fumeur ou pas fumeur, ici ? »