we are usdavid&imogen

nuit du 13 au 14 septembre ※ bureau de davidLe pas s’est pressé ;
Les talons de ses cuissardes noires claquent sur le sol marbré, et dans son empressement, ses longs cheveux lâchés s’agitent derrière ses épaules.
Une robe courte et évasée, aux longues et bouffantes manches blanches et au coton soyeux est affublée d’un corset noué par un épais noeud de velours noir.
Elle a soigné son apparence au regard d’une entrevue tardive - le soleil s’est déjà couché et seuls les lampadaires qui jonchent les trottoirs éclairent encore les rues lugubres de l’île.
Dans une main, elle tient une boîte où sont rangés deux gobelets de thé chaud, et un sachet de sablés.

Elle frappe deux coups contre la porte entrouverte du bureau de David.
Attend une seconde, avant que sa main ne glisse sur la poignée et que le corps s’invite.

Il est tard - tu as toujours été déraisonnable.

Aux murs elle adresse un regard ; témoigne de ceux qui entouraient la solitude de l'ambassadeur comme un cocon, appelaient l'âme comme un refuge.

Au bureau elle dépose un gobelet et le sachet de sablés et chaque geste qu'elle entame semble empreint de lenteur ; comme précautionneuse - les émotions au bord des doigts qui ne vacillent pas.

Je suis rentrée hier. Excuse-moi de ne venir que maintenant.

Hier est suffisant pour que tous les bruits courent jusqu’à ses oreilles ;
La gorge se serre, le nez se froisse, quelque chose d’amer se terre sous les paupières.

J’ai appris. Pour l’Hybris. Pour d’autres choses, également. David, quelle est cette histoire de portes ?

Elle recule d’un pas ; elle ne veut pas l’acculer.
Aucune agressivité ne se déclare dans sa voix ; Imogen est inquiète plus qu’elle n’est fâchée.
Sa main encercle son propre gobelet à thé et en prend une gorgée, le regard vissé sur David, avant de reprendre.

Y penses-tu sérieusement ? A les fermer ?