cw : gaslighting & reframing /neg

lorsqu’il sort sa serviette recouvre ses cheveux, encore mouillés - rhys tira sur le tissu alors couvert d’eau et d’odeur de shampoing de luxe qu’il n’avait vraiment pas l’argent de s’acheter en temps normal. ’elle se loge plutôt sur une de ses épaules et son dos, fils d'hestia passe dans son crane une main à la recherche de reste de sable blanc, rien à part le cuir cheveulu derobé lui aussi de sa couleur et les cheveux fins collés au visage. les coins de blancs d’oeil encore rouges d’avoir été brûlés par le sel de la mer l'irritent plus autant. y’a du sable un peu partout encore, dans ses sandales, dans la salle de bain pres de l’évacuation, au sol ou à l’entrée. l'opportunité de faire la mer son territoire ne présente pas vraiment il faut dire alors on est légèrement négligent dans un endroit qui n’est pas vraiment la maison - trop précieux pour qu’on ose toucher ou nettoyer, pas qu’il le fasse en general, il faut l’avouer. c’est dans ces moments que rhys voyait toute la valeur de l’ile et ses fréquentations. tranquille. comme ponctuation. rhys ne voit pas tout de suite, peut-être trop pris dans les odeurs alléchantes des meilleurs repas d’une vie : fait par les autres, et gratuits.

ha, j’avais des pranks tout prêts pour les en dissuader plutôt. des faux serpents, et d’autres conneries, des klaxons à coller sur leurs portes, de quoi les réveiller fraichement à des horaires où iels auraient normalement dans le lit leur nez - mais c’est toi le chef. c’est dit avec toute légèreté des vacances et le sourire d’humeur, elles ont l’air d’un mirage comparé à ce qui c’était passé le mois dernier. ça m’etonne y’a vraiment plus aucun malaise entre iels, comme quoi ça existe hein. une séparation en accord tout commun lui sonne complètement aliénant, il connaissait que les déchirures ou les disparitions dans des non-dits (les siens).

il voit se dessiner les épaules de pascal, tendues, fils de niké ne le regarde pas, fixe ses jambes trouve peut-être là des constellations dans le sable scintillant. malgré lui lloyd capte la gene qui s’encrasse dans le coeur de son meilleur ami, et il voudrait être tout sauf ici, d'un coup parce qu'il ne demandera jamais rien et que ni lui ni pascal ont pour habitudes les propos d'intimité malmêlée, trop préoccupés à être drôles pour l'autre peut-être il n'y a pas de place pour le vrai. rhys sent sa gorge se nouer, revers de l’oeil à travers l’âme encore - il détourne le regard dans le mal-être qui vient s’installer, au cas où pascal venait à prendre le courage d’enfin le regarder.

les propos sont lourds de sens, après avoir été ensevelis sous plusieurs couches de non-dits et de déni. peut-être pascal petit les regardait l’air de penser qu’ils n’existeraient pas s’il les, longtemps,  ignorait. du moins, lorsque ça le concernait, les couleurs étaient étouffées. c’est rhys qui subtilise à l’accord indiscret brisé de ne point en parler le droit d’à pascal jeter un regard en biais - ça dure, un peu de temps, parce qu’il veut voir peut-être à travers les rouages d’une coeur dont il a arrêté la battements.

comment ça pourquoi moi? sortent en provocation sur le ton plat, qui met à bat dans l'ingratitude et le naturel de ces platitudes. - genre, pourquoi je me suis pas buté ? dans quel but? se lit sur son visage dans l’alarmante civilité. y'a pas vraiment eu de choix, j'ai pété un cable. et c'est tombé sur son meilleur ami. la rue m'a eue -  tout ça. et pourtant la réalité s’ancre dans la logique cinglante qu’il n’allait pas survivre à moins qu'adversaire après leur vie ne voie en lui quelque chose dont on pourrait se servir. se tuer lui, n’aurait pas de sens. se tuer lui voudrait dire ne pas revenir. pascal ce jour là fut, son pari -
littéralement -
sa vie.

te prend pas la tête. j’trouve pas tu changes de disque parce que tu demandes ou quoi.

si on lui demandait il croit que c'est pour pascal, le silence des autres rats.

ça serait assurer ses arrières -
que de dissuader d'en parler.
ça serait laisser les cœurs lésés,
les plaies s'infecter.
tu te fais du mal, t'sais.
il ne va pas l'arrêter.
je vais pas te lâcher pour ça.
c'est un échange de bonnes pratiques
de la bienveillance contre un
silence.
pascal n'est pas empli de
bêtises, s'il est consciencieux
c'est toujours par rapport à lui.
il s'économise, intériorise - et ici
ne sait pas où il va et ce qu'il
trouvera. ses tressaillements
au coeur sont tout en valeur.

quand lloyd était rentré avec les rats, après l'incident,
ils ont tu les déboires de son désespoir.
on evite à qui on aime les issues tumultueuses
par discrétion. il n'y a pas à
comprendre raison d'un acte dont il n'ont pas
sa version.

jusqu'à lors, si on s'y essayait, il
tournait le dos dans des déflections
qui heurtent la peau. sans le dire explicitement
qu'il n'a ni l'envie ni l'energie. rhys savait
ce sont de ces actions auxquelles on
doit de la gratitude, et s'est fait
discret d'abord

la douceur du pardon s'est offerte à lui
dans un abandon à la communication.
fils d'hestia sans lever le doigt, voyait
qu'on courbait l'échine à lui tendre
ce qu'on croyait qu'il voulait.
il n'a rien dit alors s'est assis
et s'est complu dans ses milles
et une façon de les voir tordus.

devant le regard effacé, y'a une peine
meurtrie des silences aiguisés. rhys
voudrait ne pas savoir pour l'échange
faciliter.
y'a l'accusation à son nom qui déforme
son visage en tiraillements.
l'agacement de parler des hypothétiques
la réalité ballante devant lui.
rhys se reprend-
d'un souffle avant que
ça l'étrangle dans des manquements
juste, suffisamment.
y'a un truc qui manque aux propos
déposés devant ses yeux -
que les couleurs viennent ternir
d'âcre et de feu.

j't'aurais perdu alors.
et j'l'aurai regretté. c'était ni
flatteur ni plaisant. je te demande pas
de comprendre ou quoi.
ou de me le justifier.
qu'elle était véritable elle, la peur.
c'était une idée de merde-
elle a servi à rien. cameron
était intervenu, devenu l'héros
qu'il a toujours voulu.
la curiosité ne valait pas le cout,
c'est de la misère qui s'empile et
de l'embarras adolescent
trop fébrile pour être docile.
y'a quoi, tu crois
j't'ai abandonné en faisant ça?
que ça sorte.
il sait pas s'il lui ouvrira ses bras -
il sait pas s'il a l'audace d'être
à la fois l'exécutoire
et l'endroit où pascal pourra choir

il voudrait lui rire au nez pour ne pas pleurer,
il ne fait aucun des deux, dans une compassion
désabusée. y’a du ridicule à la situation, jamais,
en grandissant s’était il dit - qu’il prendrait une vie
et puis qu’il serait là à épris d’un désir de le prendre
dans ses bras lui aussi (quelle idée, hébé
de leur permettre de faire d’un tel scénario une
réalité) pour les torts infligés d’un coeur qui s’est arrêté.

non, c’est grave, pascal. tu le sais.

l’absurde l’en fait manquer un battement, de cil,
la raillerie n’a pas sa place, plutôt le tiraillement
vient d’en face - son frère de coeur attaque le sien
dans une cruauté sans pareil de l’amour qu’il lui porte,
fardeau, bonheur, en boucle.
il disait à antigone que ça irait - qu'il paierait le prix -
qu’il ne serait estomaqué par ses décisions
pour ses ambitions. mais quand on aime on dirait,
dans sa destruction on amène forcément les autres.

pascal, dans une discrétion timide, ne lui offre pas
les larmes directement - les plaies tendres encore,
chaudes, les mains sur le coeur meurtri d’une vie
qu’il lui a pris.
il s'appuie sur lui comme s’il a les clés en main seul,
et en est détenteur - c’est ce qui fait des rats,
tout à chacun, les horreurs.
rhys imagine - dans les silences et délégation
de la parole à son propos les engagements qui
pourraient autrement pascal protéger
ne sont ni pris ni effleurés. et il voudrait, contre la loyauté
du fils de niké - contre son acharnement dans son amour
pour lui (pour ce qu’il reste de bien en eux),
lui prendre les poignets lui dire, de se ressaisir.
mais on est meilleurs amis, ouais ça-
ça change pas.

rhys encore une fois ne dit rien -
de peine que la raison le rattrape
lui aussi. si, il le repoussait à bout
de mieux savoir pour lui, qu’est ce qu’il
resterait d’eux? des bons sentiments
et de bons souvenirs, mais à priori, pas d’avenir.
rhys de ses torts aussi épris, trouve à la presque
perte une ironie - d’appréciation pour
celui qu'il avait presque jeté. il ne répond pas,
à s'il pensait qu'il ne l'avait pas sacrifié à ce moment là.
mais malgré ça, il voulait prier, meme s’il ne croit pas,
demander à ce qu’il ait cette fois le temps, et qu’ils -
pour de vrai - se voient. peut-être, cette fois il parlera.
peut-être ça sera la derniere fois.

l’envie de l’enlacer ne part pas, ça n’arrivera pas.
rhys aimerait savoir si c’est ce qu’il ressent naturellement
ou si c’est projection du coeur de pascal au sien toute
cette peine.  pascal l’évite, précautionneux - lloyd y voit
la raison parfaite pour justfier sa
toute nouvelle couardise.

rhys hésite dans des regards autour de lui,
ses mains se délient, s’ouvrent,
mais il ravale son audace pour fermer
ses paumes. à la place, dans un désir
de lui épargner l’humiliation à le voir
il se défait plutôt de la serviette
encore sur son épaule pour couvrir
la tête de son meilleur ami.

comme ça, j’peux plus te voir. il l’entend.
tu peux pleurer sans avoir à me regarder.
il tenait encore les bouts des deux mains - le regard
tendre à celui qui il espérait ne le verrait. n’aie
pas honte. y’a un rire soufflé, timide -
c’est compliqué, c’est long lui crie
son coeur, de fatigue
c’est normal si c’est dur.

les mœurs crient c’est à lui de demander ce qu’il restait d’eux
après un coup pareil pas l’inverse. il devrait l’attraper le bras,
faire que les larmes cessent, à clamer haut et fort qu’il viendrait
le récupérer. ou accepter d’être abandonné, ici là. mais leur réalité
dictait que la violence n’était forcément significatrice de scission.
et puis quoi alors ? doit-il vraiment s’agenouiller pour récupérer pascal
quand c'est evident qu'il veut encore de lui ou d'eux?
ne peut-il pas conserver sa discrétion - oser sans demander
d’être de pascal la mauvaise décision?

tu demandais pourquoi, tout à l’heure. il recule,
lui laisse son espace. c’est lourd déjà comme c’est. fils d’hestia
s’appuie contre la barrière du balcon le regard au loin.
j’suis mort une fois, pascal. le lion m’a dévoré.

c’est moi qui lui ai demandé.
c’est pour ça.

l’oeil sur son coeur est d’une douleur
dont l'indiscrétion est un énorme malheur.
le regard à travers les rideaux lui envoie
les frissons de dégoût. il voudrait disparaître
de honte de honte de honte - rhys n’était
seulement motivé par nettoyer les déchets
près de lui que s’il savait qu’on s’y permettrait
le regard. ça voulait dire, faire semblant à outrance -
dans une démence toute appropriée. parce qu’il
imaginait que si on le regardait c’était forcément
évaluateur et réprobateur.

j’pensais ça m’importait pas de mourir,
il pensait être du mortel plus proche
plus proche que la demi-divinité ainsi
mais ça n’a rien changé
et les frayeurs avaient été viles dans
un cri pour la vie. il l'a dépassé lui aussi
la rendu sourd, lui a pris
son meilleur ami.
mais c’était pas vrai.

c’est distrayant à quel point les poisons
sont terrifiants injectés dans les tréfonds
de son crane. on verrait le violet
animé, à crier son agonie.
“convainc le de te lâcher maintenant,
t’auras pas d’autre chance autrement.
qu’est ce que tu feras de lui sinon,
de ses larmes et de sa compassion -
il t’ancre et il t’aime mais ça te terrifie,
tu ne peux pas le supporter, et meme
si tu voulais - ou est-ce que tu
l'emmenerai?” lloyd en tremblait.
il mort sa langue pour ne pas lâcher de
bêtises qu’il regretterait.

pascal le regardait comme avec un espoir
trouvé, ahuri  dans l’aorte - rhys y tire sa
flèche immédiatement, qu’il se rende
sans un autre battement. que ça cesse -
les étoiles dans ses yeux le regardant -
fils d’hestia au cas de victime de circonstance
se refuse l’état. c'est trop facile, et ça ne
lui ressemble pas, tout ce qu'il a fait jusqu'à lors
s'illustrait dans un sens tout bien pensé.

pascal avait été l'exception, l'intuition
au milieu de la froideur de son coeur.
il lui demande alors avec cruauté toute
franche d'accepter les choses comme
elles sont, aussi violentes soient elles -
s’il veut, vraiment encore de lui - quitte à
pleurer près de lui s’il le faut.
j'ai compris trop tard.

le contexte aide pas.
à rendre la pilule plus facile à avaler.
personne doit savoir ça, meme pas
cameron, y'a que toi. si on est
meilleurs amis garde ça pour toi.

pascal constate, dans l’admission toute incertaine - et quand il l’entend s’excuser - t’excuses pas - il le voit baisser le regard et une forme de dégout lui fait plisser les yeux, avant de s’en détacher tout autant. la honte n'est jamais belle à voir, à constater, il aimerait se l'épargner, la lui épargner - raison pour laquelle il ne parle pas, de fait. c'est facile. le reste se fait dans les supplices des immondices tues à coups de couteau. des silences incisifs, comme celui que fils de niké vient de lui jurer.

quand il veut voir dans son coeur là il n’y voit rien. évidemment quand c’est pour faire écho à la peine qu’il lui a causé son coeur sonne comme éveillé mais là le vide complet. quelque part, l’accalmie est accueillante, elle fait vide en comparaison - mais ils peuvent pas continuer comme ça tout du long. il le comprend trop quand pascal pointe la baignoire.

et c’est normal - son visage en dit long, s’il passait la main dessus il y aurait encore les traces des larmes pas séchées et l’odeur de sel. rhys n’attendait pas de pascal qu’il sache ce qui le tracasse car il faisait ce qu’il fallait que ça ne se sache pas. et merci.

prend ton temps, j’vais sortir un moment. il sait pas pour aller où encore, mais il est pris à se dire qu’il ne peut pas rester ici. trop pour le coeur, trop - simplement. épuisé par les revers de l’empathie amplifiée, toute la considération d’être là et pour de vrai pour qui (sur qui) il a fauté demande de lui d’être hors de lui. il ne pense pas aux decompressants (précautioseument rangés dans des sachets) qu’il a pris pour les vacances, ils étaient certainement rangés il sait pas ou encore, en plus. j’serais de retour avant qu’t’aies fini.

c’est toujours la délicatesse frustrante oh-pas-possible qui les teint après même qu’ils se soient livrés, dans les regards (pas) croisés. bien qu’elle soit en toute nuance, douce, séduisante même - elle est espiègle dans sa finesse car s’entretient des lectures interlignes. lectures prones à l'interpretation et la projection, comme celle alors qu'il n'avait pas les yeux sur son coeur, lui faisant penser que pascal jamais n'oserait sans le solliciter. et qu'il saura garder tous ses secrets bien cachés. y'a l'eventualité qu’ils ne changeraient pas, oui, qu'ils n’iront jamais articuler au delà d’aujourd’hui, peut-être c’était ça aussi dire oui qu’ils restent meilleurs amis - c’était accepter l’éventualité du status quo pour l’éternité.

et les silences lui iraient à quelques fréquences, il l'aime aussi dans son indécision dans cette façon dont il lui donne la clé pour qu'il prenne leurs décisions. à travers la fatigue, l’agacement du temps pris, y’a le coeur qui vrombit d’être aimé pour de vrai, et d’aimer aussi car on l’aime. c’est de là, la chaleur qui brule son ventre. l'euphorie à travers la douleur a un sens, et elle porte son nom. maintenant que pascal avait pleuré pour eux (pour lui), lloyd est pris à en vouloir plus en voir alors que c’était au-delà de leurs moyens mentaux. il ravale sa monstruosité, reviendra quand il sera un peu plus las.