l’occasion d’être côté spectateur s’offrait lors des pauses décidées à leur nom. les concerts, c’est courant - et des dingueries aux sens et à la voix, cassée à chaque fois. il avait crié aussi ce soir là devant le spectacle offert par le trésor de l'adelphie - sans savoir s’il actait de ses charmes, c’est le coeur battant qu’il a brandi son engagement, et a applaudi en se heurtant les mains.

sur la scene, on vit - comme un extrait, une scène, si l’image est manufacturée pour plaire elle est authentique dans la vision qu’on lui a attribué. et lorelei savait à quel point c’était difficile de s’entrelacer du tissu ainsi dans les airs - les heures de douleurs musculaires qui en résultent sont évidentes car il avait pratiqué par curiosité. et tout ça pour une heure, plusieurs - se donner, en partie, entièrement.

oh mon bébé, t’as été sublime. le stage c’est ta scène, c’est évident - malgré la sueur et l’évidente fatigue au muscle qu’il lui imagine, lorelei se permet de l’enlacer - les bras autour de sa tête, sur ses épaules, et lorsqu’il le regarde, c’est comme on voit un bijou de concoction, à la valeur inestimable, un joyau, une flamme. je m’en veux - de ne pas avoir pu venir te voir avant. alors que tu as un tel éclat, tu sais, tu me rend tellement fier.e -  les yeux toujours doux, s’écrasent dans une expression plus prude, l'expression de ses parents qui voient leurs enfants grandir trop vite et le temps échapper entre leurs doigts, mais tu sais comment c’est. couvert de haut en bas, les lunettes aux reflets violets avec la casquette, les cheveux tressés, et le sportswear qui n’attiraient pas l’attention (crop-top, jogging, baskets, on fait dans le gris, pour se fondre dans la masse de spectateurs). derrière lui, deux valises avec les affaires qu’il avait pris pour rattraper son absence.

comment tu te sens?

il le suit, s’émerveille de voir les décors et derrière le stage. les lumières reflétées dans les miroirs et l’odeur de poudre et un peu de sueur, était trop famillier. lore avait réussi à faire glisser ses valises derrière lui sans que ce soit trop encombrant.
ses mots s’offrent à lui, des pensées qu’on dépose comme un panier d’osier dans ses bras dessinent l’arche au benjamin de la pluie de ses malheurs.
lorelei aimerait l’en épargner, lui offrir le parapluie des sympathies qui ne sont ni impertinentes ni redondantes - pleines de sens et importantes face aux violences arbitraires qu’il subissait.
mon poussin - je suis navré.e…
est-ce que tu t’en veux qu’il ne t’ait rien dit?
lui aussi déteste les surprises sous les airs de bêtises,
toutes dissimulées, derrière des
rideaux feutrés de malhabileté -
et toutes ces choses qui font sentir qu’on n’est pas à la
hauteur de la vérité. ça pèse sur les épaules,
qu’on ne sache pas lui parler !

si c’est le cas, il ne faut pas -
tu n’as rien fais de mal. jamais malik n’aura
pour lui le coeur trop tendre, jamais malik ne
mérite l’aigreur de l’hypervigilance
car aimer si doit-on en parler demande de s’offrir
en entier. quand bien c’est là l’ordre d’une malédiction
qui l’eût frappé, on lui veut le monde qu’il mérite et dénué
des réalités qui le conjurent. lorelei voudrait qu’il
grandisse encore sans qu'il ne subisse - l’éclat à l'oeil
des débuts de pleurs devant ces amer-douceurs d’aveu
on pourra en parler un peu mieux, si tu le souhaites,
à la maison. je ferais des chilaquiles et pendant ce
temps, tu pourras te détendre. à moins que tu n'aies
pas l'énergie de manger ? qu'est ce qui te ferait plaisir -
dis moi, si c'est en mon pouvoir je le ferais, pour toi.
il ferait un portail pour tous les deux qu’ils n’aient
pas à marcher, ce même si il faisait particulièrement bon
ce soir-là et que ça lui aurait plu de déambuler.

les oranges de la loge les avaient peint des douceurs qui leur allait au teint et pourtant rien au visage ne lui était plus laid qu'un portrait lourd des façons dont ceux qu'on aime, et comment elles heurtent. du déplaisir de le voir souffrir, lorelei soutire un soupir - il voudrait réaffirmer cet amour de toutes ses choses splendides et taire la réalité de son absence et de ces effets.

c'est là peut-être dans ce genre de lumières artificielles mais tendre de même, qu'il l'entend - qu'ils se seraient perdus une fois en plus de toutes ses fois où il n'y avait pas d'eux, et qu'il aurait suffi de peu. l'air de rien dans des silences ternis par la distance.

ça lui frappe alors, lorelei aurait du appeler, le dire, derrière les priorités de ses réalités de l'époque - car autrement comment être à la hauteur d'être part de l'adelphie? il était certain que la distance physique n'équivalait celle du coeur si on s'y prend bien, mais tombe dans les schémas de la passion qui pourrit ses liens. oui, un lien s'agrémente et si c'est d'une absence, évidemment, l'aigreur nait, l'aigreur rit au nez - et il n'aura aucun contrôle sur son développement, ou la façon dont ces racines s'enfoncent au sol ou viendront le heurter à son tour lorsque ça sera de trop.

on lui avait retenu de s'exprimer sur le déroulé du concert le temps que tout se tasse, premièrement, que les engrenages internes fassent qu’on s’accorde avec une version des faits. avec les textes lorelei s’était accordé malgré, derrière la terreur qui lui avait enflé la trachée - son silence saisi dans ses tempéraments et incohérences, est perçant.

je suis désolé.e de ne pas avoir pensé à te contacter vis à vis de ce qui s’était vraiment déroulé ce jour-là, malik. parce que c’est de là où s’inscrit la faute tant soi peu. tu as du te sentir seul, négligé…  au dela de l'inquiétude qui adoucit le coeur lorsqu'on le bat. et excuse-moi si j’ai participé à te faire sentir ainsi, j’étais en prise avec les tournants des évènements, à batailler contre la culpabilité de l’étiquette de star et la responsabilité qui en découle. ça m’a dépassé.

tu aurais été là pour moi, n'est-ce pas ? tu aurais voulu - au milieu de toutes ses choses qui font qu'il n'est venu le voir que maintenant - et maintenant, tu as besoin de moi, je sais. parce que c'est passé près. le message est clair, malik est ici pour lui en parler parce que quelqu'un lui a partagé ce qu'il faut qu'il survive. je ne veux plus te laisser tomber, si tu veux de moi après - toujours.

je n’adhère pas non plus avec ce qui a été communiqué, tu sais, où du moins cette façon dont les événements ont été rangés sous un tapis. tu sais comment oz est - elle ne discutera jamais des décisions prises en interne. et je ne lui ai rien dit non plus - ce n’était pas le moment.

je crains, aussi malhonnête soit l’énoncé - pour éviter les mouvements de foule, envers le système qui ne sait pas défendre ses participants, qui n’a pas su les défendre. il n’a pensé à lui-même qu’en extension des autres, seulement les autres étaient blessés ou morts, ces autres étaient venus lae voir et en étaient morts ! ses pleurs avaient été insensés, ses peurs incontrôlables des jours passés - de n’être à la hauteur d’une telle responsabilité. si le message avait décrit les évènements tels qu’ils avaient eu lieu, qu’on nous aurait fait porter le fardeau des morts et des blessés là bas, officiellement. et ce n’est pas un… je ne souhaite ça à aucun des membres du groupe. c’était déjà suffisant qu’il se sentait seul.e à savoir la porter.