L'absence de contact ne t'avait pas interpellé les premiers jours. Tu avais beaucoup à faire, les choses bougeaient chez les Spartes et le tout devait rester suffisamment discret pour que Cecil ne s'en mêle pas. Mais passé la fin de semaine, tu avais pris le temps de poser tes yeux sur ton iris phone pour constater la date, à tes yeux, lointaine de vos derniers échanges. Est-ce qu'Ezra faisait la gueule ? Très certainement. Un coup d'œil rapide sur le planning des sorties Netflix t'avait fait déduire que le plus gros de son boulot devait être passé. Tu hésites à débarquer chez lui, mais (mal)heureusement pour lui, tu as ta fierté.

Ton plan s'est alors mis doucement en place. Le temple de Thanatos. Enfin, le temple. L'autel. Dieu si peu aimé qu'il n'est autorisé qu'à emprunter le sanctuaire d'un autre. Tu ne l'avais jamais prié, mais tu allais commencer. T'avais trouvé un vieux rat crevé dans les rues de l'Até. Ça ferait l'affaire. Tu ne te voyais pas lui offrir les offrandes que tu déposais aux pieds de la statue de ton père. Les armes ou l'effet personnel le plus important des vaincus, les trophées arrachés par la force, preuve de l'humiliation que tes adversaires subissent face à ton triomphe. Ce raffinement, il n'y avait qu'Arès pour le comprendre. Thanatos, vu la tronche de ses enfants, se contentera bien d'un cadavre de rongeur. À partir de là, tout ne fut qu'une question de timing. Tu savais qu'il allait sortir aujourd'hui rendre hommage, tu ne savais juste pas quand. Alors tu avais campé à l'ombre de la rue et quand enfin le teint blafard d'Ezra avait son apparition, tu avais juste eu à faire confiance à t'as très bonne condition physique pour arriver à l'autel le premier.

Quand Ezra arriva, tu étais à un genou au sol face à l'autel. Prière factice au bout des lèvres. Tu te lèves, fait mine d'être sincèrement surpris lorsque tu le croises.

— Oh, le cadavre s'est décidé à sortir de chez lui ? Impressionnant.

Tu fourres tes mains dans tes poches, sourire un brin méprisant au coin de la bouche.

— On vient prier son petit papa ?

Une main dans le dos qui t'effleure, qu'essaye-t-il de te dire ? C'est peut-être ce qui attise le plus ta curiosité, concernant Ezra, tu ne sais jamais sur quel pied danser. Tu as l'habitude des rapports francs, de la haine farouche à la dévotion puissante. Mais Ezra à cette faculté à te jeter pour mieux revenir, à te gifler pour mieux te sourire ensuite. Toi, tu ne le feras pas la grâce de temps de subtilité. S'il te touche, c'est qu'il n'est plus fâché. Tu laisses un petit sourire orner ton visage avant de tourner la tête en direction de l'autel.

— C'était facile. Vu le calendrier des sorties Netflix, tu devais forcément avoir fini le plus gros de ton boulot. Pour le reste, j'avais une vague idée du jour ou de la période à laquelle tu sortirais. Tu as tes habitudes et je les connais.

Tu glisses un regard vers lui, laisses tes doigts effleurer son crâne.

— J'observe ta sale gueule depuis un bon moment, tu sais ?

Tu es machiavélique pour des choses futiles. Tu sais faire preuve d'intelligence pour servir des causes immatures et triviales. Qu'en sera-t-il lorsque tu useras de cette capacité au quotidien ? Peut-être est-ce pour ça que Cecil avait toujours fait de son mieux pour te détruire. Peut-être avait-il vu le danger si la graine venait à germer.

Tu l'observes d'en haut, te fait la réflexion que tu apprécies la vue. Tu joues avec son impatience pour venir finalement poser le genou au sol avec une lenteur à la limite de l’insupportable.

— Nop, je ne crains personne, surtout pas la Mort. Ton père est pas un mauvais bougre. Crois-le ou non, mais en bon fils d'Arès, je le respecte.

À ta façon, oui. Il n'empêche que tu inclines, en effet, respectueusement la tête, cette fois-ci.

— On devient pas une légende de son vivant après tout.

Tu sors de la glacière ton vieux rat crevé.

— T'as rien ramené, toi ?

On pourrait presque entendre "whoua, la honte, il se pointe sur l'autel miskine de son père sans offrandes"

— Oui.

Et tu ne t'en caches même pas. Tu ne vois pas non plus le problème, qu'est-ce que tu fais de mal ? Genoux au sol, tu observes l'autel de Thanatos. Il fait peine avoir, loin de la majesté du Temple de ton père. Tu serais lui, t'en aurais pris ombrage mais peut-être que Thanatos est à l'image de son fils : du genre à subir et à se taire.

— Ouais, plusieurs fois par semaine.

Tu bombes le torse, les yeux brillants d'une adoration que tu n'as pour nul autre. Quand tu parles de ton père, c'est toujours de cette façon. Avec grandeur et respect, comme-ci il n'y avait pas meilleur père au monde.

— Je viens lui déposer mes trophées. Il parle peu, mais mon père n'est pas le genre de tarlouze qui parle pour ne rien dire. Il sait ce que je fais et il en est fier.

C'est d'une telle évidence que tu ne le remets pas en question. Déni devant lequel tu n'as aucune once de lucidité. Tu as trop peur de n'être personne pour ne pas te persuader qu'il te voit, qu'il t'approuve et surtout qu'il t'aime. Plus qu'il n'aimera jamais Cecil ou Seraph.

Tu sors le rat. À voir la mine déconfite d'Ezra, tu fronces les sourcils, sincèrement confus.

— Quoi ? C'est pas bien ?

Dieu de la mort, t'allais pas lui ramener un truc vivant, ça n'avait aucun sens. À moins que son truc, à Thanatos, ce ne soient les sacrifices ? T'aurais su-

Ezra se jette sur toi. Ça te surprend, t'en lâche ton rat qui vient rouler sur le sol à quelques mètres de vous. Le poids de ton dos fait craquer ce que tu espères ne pas être de véritables os. C'est que ta veste est neuve.

— T'es plus fâché, donc ?

Un petit sourire insolent te barre le visage. Tu poses tes mains sur sa taille, le cadre fait pour toi bien peu d'importance.

— Je fais pas dans la dentelle mais t'es sûre de vouloir montrer ce genre de spectacle à ton père ?

Tu ricanes, pousse sur ton abdomen pour le regarder, aussi fier que grand, alors que c'est bien lui qui les douze centimètres de différence.

— Qu'est-ce que tu cherches, choupette ?

Tu souris, ça t'amuse. Hilarant qu'il parle de ramper quand c'est lui qui te grimpes dessus. Oh, mais ça ne te déplaît pas, loin de là. Tu apprécies la vue autant que tu apprécies le spectacle. Et t'aimes, tu vois, le voir irrémédiablement ramper vers toi, tout aussi désespère et frustré. Qu'importe qu'il en exprime de la honte ou non. En fait, c'est même mieux s'il a honte. Ça ne rend ce que tu lui voles plus précieux encore. Tu es un homme de conquête. Et en bon conquérant, tu aimes les victoires complètes.

— Moi ?

Tu papillonnes des cils.

— Devine.

Et tu ne fais rien. Pas un geste alors que tu le pourrais. Parce que tu veux tes victoires, on l'a dit, complètes. Tu veux qu'il te cueille de lui-même. Tu veux qu'il cède à sa propre impudence, qu'il s'humilie, qu'il se choque, qu'il se condamne. Ce n'est marrant que quand le condamné scelle lui-même ses chaînes, n'est-ce pas ? Alors tu attends, provoques par ta proximité et quand enfin il t'embrasse (aussi rapidement qu'un voleur peu habile), tu sais que tu as gagné.

— Je vois.

Sans une once de délicatesse, tu agrippes l'arrière de sa tête pour forcer la rencontre de vos lèvres. Et là où lui se faisait chaste, toi te tu fais vorace. Tu forces le passage de sa bouche, par en guerre. Que son père entende à quel point Arès est grand et à quel point la mort se gémit, intimidée, devant toi. Tu ne le libères que pour souffler souriant.

— Tu faisais moins la prude la dernière fois.

Tu ricanes, ponctues tes immondices par une caresse tendre du pouce.

— Je suis désolé.

T'en penses pas un traître mot tu sais que ça aura son effet. Comme dit, tu es un homme de conquête.

Quand il force l'arrêt, tu ne peux que le gratifier d'un petit sourire satisfait. Qu'il est mignon, le petit cadavre, à sauver les apparences. Sauf que c'est trop tard, tu as imposé ta marque plantée le drapeau. Tout ce qu'il sauvera ce soir, ce sont les apparences.

— Bien sûr, à califourchon sur un fils d'Arès.

Tu hausses les épaules. Bah, qu'importe. Tout en se justifiant il te gratifie de baisers dont seul lui à le secret. Tes doigts se perdent à l'arrière de sa nuque. Tu laisses tes yeux, dérivés sur l'autel du dieu de la mort. Tu penses, est-ce qu'il te donnerait la mort de Cecil si tu devenais un bien meilleurs adeptes que ses enfants ?

— Hm ?

Tu souris. Ah. Nous y voilà. Tu le tires par le col, le force à te regarder droit dans les yeux.

— N'essaye pas de me reprendre l'ascendant, Ezra. Je te plais, y aucune honte, je plais à beaucoup de monde, tu sais ?

Tu te penches, glisses à son oreille.

— La vraie question c'est : "est-ce que tu me veux, moi ?" et je pense que la réponse est oui. Et, tu sais quoi, choupette, c'est pas pour me déplaire.

Tu ricanes, pose un baiser sur sa tempe avant de soudainement le faire basculer de côté. Tu époussettes ton pantalon, attrapes le rat crevé par la queue pour le poser sur l'autel.

— Seigneur Thanatos, voici une offrande. J'espère que vous bénirez ma démarche de faire de votre cadavre de fils un être un peu plus... Vivant.

Il ne te contredit pas. Et s'il ne confirme pas non plus, il n'empêche qu'il ne se défend pas. Pour toi, le message est simple. Qui ne dit mot pas consent et ça t'arrange, alors optons pour un oui, tout simple. Tu lui plais.

Aussi tu prends grand plaisir à le voir te foudroyer du regard. Tu te gargarises de sa frustration, y vois une nouvelle preuve de puissance à laquelle tu n'es pas insensible. Ezra s'agace, finit par te provoquer dans une course que tu doutes sincèrement qu'il puisse gagner. Tu l'observes de bas en haut. Tu te penses plus rapide, plus fort, sur le plan physique il ne pourra pas t'arriver à la cheville. Alors tu hausses les épaules.

— Tu vas perdre, mais je vais quand même te laisser dix sec-Hé !

Il s'est élancé, fourbe, sans attendre la fin d'un quelconque compte à rebours. Il passe à travers les murs, tu roules des yeux, appellerais à la triche par pure mauvaise foi. Il n'empêche que tu vas gagner quand même. Pour la victoire, tu n'es pas le dernier à mobiliser toutes tes ressources.

Tu t'élances au travers du temple et grimpes quatre à quatre les marches. En arrivant dans la rue, tu le vois avec une avance confortable. Tu pourrais forcer pour avaler la distance, mais une idée te traverse l'esprit. Tu avises deux poubelles sur le côté de la rue. Tu fonces dessus et, à quelques centimètres d'elle, te jette volontairement dessus. Elles dégringolent dans un bruit sourd qui résonne dans toute la rue et toi, tu hurles.

— PUTAIN !

Tu te tiens le genou, pousse un grognement sonore, comme-ci tu te retenais de crier encore. Ça ne rate pas, Ezra s'arrête pour revenir vers toi en courant, visiblement affolé. Tu attends qu'il se penche vers toi et tu attrapes sa veste d'un geste vif pour le mettre au sol. Tu t'empresses de t'asseoir sur lui, simulacre du petit jeu qu'il a voulu opérer quelques minutes plus tout.

— Hanw, mais c'est qu'on s'inquiète pour moi, le cadavre ?

Tu te penches sur lui, prend un air adorable.

— C'est que t'en pinces vraiment pour moi, hein ? Le petit égaré qui crush sur le grand méchant sparte... Que dirait ta sœur ?

Tu déposes un baiser sur son front, puis te relèves en ricanant.

— Tes sentiments me touchent, mais t'vois, je suis un homme moderne, j'aime pas forcer le jeu alors si tu attends de moi quelque chose faut je me le dire franchement.

Et comme ça ne suffit pas, tu lui tends la main pour l'aider à se relever. Tu te tâtes, selon ce qu'il répondra, tu as encore quelques idées en stock.

— Je t'écoute, le cadavre.

Ton rire est bruyant. Tu n'as jamais su rire autrement. Comme si tu voulais que tout ce quartier minable en soit témoins. Comme-ci tu cherchais à frustrer tous ces miséreux bien plus malheureux que toi. Et il ne te donne pas tort une nouvelle fois. Tu dois l'admettre, tu as du mal à le suivre. Ezra est marrant dans son genre et agréable quand il le veut. Il est cette compagnie facile mais toujours stimulante pour laquelle tu as une certaine appétence. Il te pousse au vice, jouer sans jouer, joueur visiblement compulsif mais qui se force à être dans la retenue. Tu l'observes en silence, balayes des épaules sa tentative d'insulte. Il semble que tu te tâtes. Pendant d’interminables secondes, tu restes silencieux. Puis enfin.

— Hm, le premier pas, hein ?

Tu as l'habitude de te pavaner au bras des femmes, de faire soupirer dans des coins plus discrets des hommes. T'avais eu des dizaines de "copains" et des dizaines de "copines". La plupart de quelques heures mais qu'importe, les amitiés vont et viennes, n'est-ce pas ? Si un titre spécial avait été accordé à certains de tes "tendres amis", tu n'étais pas au courant. Tu fonctionnes à la fièvre et à la passion. Mais plus encore, tu fonctionnes au jeu. Et ce jeu-là, tu crois qu'il te plaît.

— D'accord. Sors avec moi.

Tu te plantes devant lui, souris.

— Sors avec moi.

Tu penches la tête sur le côté.

— Quoi ? T'hésites ? Mince, bon bah tant pis.

Tu lui tournes le dos pour faire quelques pas dans la rue.

— Mais t'sais, mon offre tien toujours alors que tu te seras décidé, tu me diras.

Tu tournes la tête, impossible de dire si tu joues avec lui ou non. Tu claques des doigts, comme quand tu appelles Aphrodite au pied.

— Tu viens ?

Ah, le voir en proie à ses émotions et perdre ses moyens sous tes mots est un spectacle dont tu ne te lasses pas. Est-ce qu'il a seulement conscience du pouvoir qu'il te donne ? Peut-être. Qu'importe. Quand tu le vois, tu vois un bloc de marbre à façonner à ta gloire. Et ça te plaît. Oui, ça te plaît. Tu joues avec lui et tournes les talons. Lorsque dans ton dos il te traître de branleur de lâche un nouveau rire sonore qui fait aboyer quelques chiens errants.

— Dixit le gars qui est payé pour mater des séries.

Tu claques des doigts, le provoques du regard. Tu pourrais presque le poser à terre, ton genou, simplement pour le voir s'agiter et paniquer comme un fou.

— Tu sais, le cadavre, tu ne devrais pas jouer avec de plus gros parieurs que toi. Parce que tes petits bluff me font pas peur.

À peine est-il arrivé à ta hauteur que tu pivotes pour le prendre en traître. Tu passes un bras dans son dos, l'autre dans le creux de ses genoux pour le lever de terre comme on lève de terre la mariée qu'on emmène loin de l'autel.

— Je vis dangereusement et j'aime ça, contrairement à toi. Alors tu ferais bien de faire gaffe.

Tu maintiens son regard, jusqu'à le voir baisser les yeux.

— C'est bien ce que je pensais. Tu ne manques pas de gueule, mais pour le moment c'est tout ce que t'as.

Tu le jettes sur ton épaule.

— Mais t'en fais pas, c'est amené à changer.

Et sans rien lui dévoiler, tu te mets à marcher.

Non seulement tu ne le reposes pas. Mais pire encore tu avances. Sourd à tous ses cris, tu attends qu'il se lasse, parce qu'évidemment il va se lasser. Le calvaire ne dure que quelques secondes, puis tu te diriges vers chez lui. Tu n'as pas vraiment de but, ni de plan établi. Si tu n'es pas rentré chez toi, c'est uniquement parce que le trajet était long. T'oublies pas ta chienne, Aphrodite, tu rentreras dans la soirée pour la sortir, pour le moment t'es pas d'humeur à le laisser partir. Tu ne le pose que lorsqu'il t'ordonne de le faire. Il te gifle, tu souris. Passe ta main le long de ta mâchoire, comme pour la remettre en place.

— J'en déduis que t'as pas aimé la ballade ?

Tu lèves les yeux vers lui, à cheval entre l'innocent et l'insolent. Tu laisses tes doigts pianoter contre sa poitrine, ricanes, amusé.

— Dommage. Moi oui.

Tu le dépasses, comme-ci de rien était, fait de nouveau comme chez toi. Tu ouvres le frigo, grimace en contemplant les deux pauvres canettes de coca qui se battent en duel et les restes de ce qui semble être des nouilles dans le fond. Tu t'en sers une, la descends en t'appuyant sur le comptoir de la cuisine.

— Dis moi, Ezra, si j'avais pas tourné des talons t'aurais dit oui ? T'sais, pour être mon mec ?

Tu penches la tête légèrement sur le côté, t'as pas pris la peine d'allumer la lumière, parce que depuis des années que tu viens ici, ça a toujours été plutôt de nuit et jamais pour observer les couleurs des murs.

— Après tout, je te plais. Oh, dis pas le contraire, tu me regardes depuis la colonie. Je le sais. T'es pas venu chercher ma compagnie pour rien.

Tu esquisses un sourire, finis d'avaler le contenu de ta canette.

— Je te vois rougir d'ici.

Sauter le chef des olympiens. L'idée était si dingue qu'elle t'arrache un rire, tu ne l'avais même pas envisagé. Tu te penches et prends appui contre le plan de travail. Naturellement, tu viens glisser tes doigts à l'arrière de son crâne pour le masser à coup de geste lent.

— Hm. Je vois.

Tu contournes la cuisine pour te retrouver face à lui et le tires par la veste pour le forcer à se redresser. Sans rien dire, tu te penches à sa bouche pour venir cueillir ses lèvres avec une lenteur inhabituelle. Ses lèvres sont sèches. Peut-être les plus sèches que tu as goûtées.

— Tu te sous-estimes, le cadavre.

Et tu n'en dis pas plus. T'as rien à dire de plus en vérité. Tu le regardes seulement. Attrape sa main pour le tirer vers la chambre. Ce que t'en penses, dans le fond, n'a pas grande importance.

— Viens.

Tu pousses la porte de ta main libre, découvres la chambre aux draps sales et aux odeurs de renfermé. Tout aussi sombre que le reste de cet appartement, seulement t'es pas du genre à t'impressionner de la saleté. Tu te retournes vers lui, ne lui donnes aucune explication lorsque tu l'embrasses encore. Y a rien à dire.

Tu peux avoir tout ce que tu veux et c'est vrai.
De quel droit alors tu pourrais pas l'avoir lui ?

Son insolence te fait vriller.