Assis dans un coin de la pièce, tu attends, guettes, la moindre de ses réactions, quand bien Bellamy est endormi. Tu te nourris du soubresaut de chaque soupire, te délectes du tremblement morbide de sa jambe prête à pourrir. Tu ne t'es pas lavé, pas changé. Tu empestes toujours le parfum des sang-mêlés. Comme une provocation ultime, tu as ramené le fils de Dionysos au QG du Lotus, sans réellement dissimuler sa présence - sans vraiment masquer sa sentence. Tu as déjà sacrifié ta dette (un ange tombé du ciel) ; tu ne laisseras personne te voler ta proie désormais. Tu le dévoreras tout entier, oh tu te dévoues Duke, sacrificiel.

Attentif aux bruits environnants, tu ne discernes aucune présence gênante susceptible de vous déranger. Mais tu es une entité millénaire, Duke. Tu vis depuis aussi longtemps qu'eux (peut-être même que tu étais le premier) ; tes frères et soeurs ne vont pas tarder à se ramener.

Soudain, le fils de Dionysos s'agite. Tu te dresses sur les genoux, le regard écarquillé d'excitation et d'impatience. Non loin de vous, sur la table de billard, le contenu d'une seringue s'écoule du bout de l'aiguille. Non loin, des petites pilules multicolores sont entassées près des boules, à côté du rainphone pimpé volé à Cassiopée.

Tu aurais pu choisir de prononcer mille mots pour exprimer ton envie ;
mais aucun n'est à la hauteur des émotions exacerbées qui s'agitent en ton sein, qui font gronder ton coeur, ton estomac et le sien. Car il se tortille déjà de douleur.

Je ne t'ai pas encore touché.

Tu étires un léger sourire, admiratif. La flèche a été retirée de sa jambe blessée, balancée plus loin près du feu. Tu as pris le soin d'enrouler sa plaie dans un linge propre et imbibé de désinfectant.

Tu te sens bizarre ? C'est normal.

La main plaquée sur la poitrine, tu surveilles que ton coeur ne s'emballe pas.

Bienvenue dans les limbes, Bellamy.

Depuis le temps que t'en rêvais, tu as eu le temps de mourir de faim durant un millier de vie.

✦ duke ramène bellamy au qg du lotus
✦ il le drogue à l'aide d'une seringue pour s'assurer qu'il ne soit pas en capacité d'utiliser  ses pouvoirs (sans en avoir la garantie)(genre c'est gratuit un peu)
✦ a retiré la flèche et a enveloppé sa jambe d'un linge imbibé d'alcool (ça doit piquer)
✦ sait que sa fratrie n'est pas là mais ne va pas tarder
✦ lui même un peu sous substances mais ça lui fait plus rien à force
✦ l'a ligoté à une chaise au milieu d'une pièce meublée d'un billard, canapé, cheminée
✦ le voit se réveiller, est à genoux dos au mur et l'observe, subjugué
✦ trop excité par leurs retrouvailles
✦ lui annonce qu'il ne lui a (encore) rien fait
✦ installe un malaise parce que c'est ce qui fait le mieux

Il est étrangement lucide sur son état. Plus lucide que toi sur le tien en tout cas. Ah, ça va être drôle. Tu cherches à déceler la lueur de désespoir qui te ferait frissonner, Duke, mais sa résistance est encore plus belle. Toute en folie - c'est ce que tu veux Tout en manie - c'est ce que tu cherches. Tu aimes à le contempler comme une oeuvre d'art à ciel ouvert. Il est à toi, rien qu'à toi. Ange et Lucius ne se voleront pas les restes.

Exactement. Tu as touché juste Bellamy ! C'est exactement ce que je veux. Non... en fait, j'ai menti. J'aimerai simplement rester en vie un peu plus longtemps. Qu'on profite, tous les deux. Enfin ! Ça m'embêterait de sentir mon coeur lâcher si vite. Tu sais... J'ai pris un peu trop de ces pilules là-bas.

Tu désignes de l'index le tas de cachets multicolores. Au début ça te faisait voir des choses que tu voulais voir, ça t'emmenait danser dans les îles des bienheureux ; puis maintenant ça picote juste sous la langue - aucun effet, aucune fière, c'est honteux.

Le sourire qui disparait quand le demi-dieu s'annonce déjà vainqueur. Tu te redresses, debout et t'avances vers la chaise où il est attaché. Le toises de haut, sans rictus.

Comment est-ce que tu peux gagner à jeu auquel tu n'as jamais joué ?

Tu laisses échapper un sourire.

Ah, Bellamy. Ne t'inquiète pas, je ne t'en veux pas si tu n'es pas aussi malin. La première règle, c'est que rien n'a de sens.

Et tu en es l'allégorie.

Comme moi. Je n'ai aucun sens.

L'Hydre de Lerne a passé presque mille ans à attendre dans un marais son héros. Hercule est venu te trouver, t'a apporté la folie, puis l'a emporté aussi vite qu'il est arrivé. Dans ses mains ta tête dorée.

Je me remplis, d'habitude. Toi je veux te déguster.

Tu ramasses la flèche. Lentement, tu trempes la pointe dans la cheminée. Le bronze chauffe et tes joues aussi. Peut-être qu'il gagnera en valeur s'il crie.

Tu retournes devant la chaise, t'accroupit. Lentement, tu ôtes le linge de sa jambe. Un regard vers lui, entendu. Un autre sur la pointe à blanc.

Cautérisons.

✦ duke ramène bellamy au qg du lotus
✦ en mode haha hihi hoho bravo bellamy c'est bien on est content
✦ lui avoue qu'il s'est drogué aussi
✦ prend un peu mal qu'il se déclare vainqueur et lui fait comprendre que nenni
✦ part en délire rien n'a de sens parce qu'il est zinzin et qu'il souffre au fond
✦ ramasse la flèche et en trempe la pointe dans la cheminée
✦ revient vers lui et s'accroupit, enlève son bandage et lui annonce qu'il va cautériser

Si Bellamy s'hasarde à penser que tu fais tout ça dans le seul but de le torturer - alors il a tort. Tu plaques la pointe de la flèche brûlante sur sa plaie désinfectée. Trembles avec lui, à l'intérieur, mais ta main elle, ne faillit à aucun moment. Une fois la blessure refermée par la brûlure, tu vises la cheminée et y jettes la flèche, armée d'une précision redoutable. Observes le bois du manche crépiter dans les braises, tandis que ta tête se laisse tomber affectueusement contre sa jambe. L'on pourrait croire que vous êtes de vieux amis, tout juste retrouvés après une petite centaine d'années à errer dans les limbes.

J'en parlais à ta mère l'autre jour.

C'est ta manière de briser le silence. Son rire névrosé t'arrache un sourire vide.

Tu sais qu'elle prononce encore ton nom ? De temps en temps. Je l'aide à se souvenir de toi.

Tu lèves la tête vers lui, toujours assis par terre, à ses pieds. Le regard plissé, le sourire compatissant que tu lui offrais se mue en rictus mesquin.

Quoi ? Tu croyais quand même pas que j'allais mettre un terme à mon amitié avec Abigail ? C'est une chouette femme.

Tu viens embrasser le bout de son doigt, sa main toujours immobilisée par les liens qui enserrent ses poignets aux accoudoirs.

Ce n'est pas très gentil ce que tu lui as fait Bell. L'avoir mise dans cet état et puis l'avoir abandonné.

Tu fronces les sourcils. Abigail et toi aviez parcouru du chemin ensemble. Dans cette relation à sens unique, tu n'avais jamais obtenu d'elle plus que quelques mots par visite, parfois juste le silence et la contemplation du vide. Elle avait été drainée, et en cela elle était magnifique.
Les conséquences de cette tragédie étaient terribles.

Tu es un mauvais fils.

Et en cela une mauvaise personne.
C'était ce que tu voulais lui dire depuis dix ans.

Mais regarde l'ironie de la situation - c'est aussi une mauvaise personne, si l'on peut dire que je suis bien une personne, qui va te punir.

Prends son majeur en bouche pour mordiller sa première phalange.

✦ il cautérise la plaie puis se débarasse de la flèche dans la cheminée
✦ il phase un peu et fait un câlin à sa jambe
✦ leur proximité bizarre là
✦ lui parle de sa mère, l'appelle par son prénom
✦ lui fait carrément la morale est-ce qu'on appelle ça le culot ou la folie
✦ annonce qu'il va le punir
✦ lèche son doigt ça commence à devenir bizarre arrêtez moi

Le propre de l'Hydre de Lerne n'est ni sa cruauté ni la violence sourde avec laquelle il terrasse ses ennemis. Ne comprennent-ils pas qu'il n'y a qu'un seul sentiment qui anime ta faim depuis qu'Echidna t'a engendré ? La crainte de l'attente. Attendre, attendre, attendre ! Tu as passé ta vie à attendre, terré dans ton marais, qu'un héros vienne t'y déloger. Terroriser les hommes et leurs troupeaux est devenu une torture à laquelle tu t'es résigné.

Qu'il ne te parle pas de torture.
Il n'a aucune idée de ce que c'est.

As-tu passé deux mille ans dans la vase à compter chaque seconde, à te noyer pour l'éternité, à faire fuir les poissons et la vie même autour de toi, à être ignoré des Dieux, des héros, de l'Enfer, à n'exister que pour satisfaire une quête ou un travaux, une fois tous les six siècles ? Ne me parle pas de torture, demi-dieu quand ta souffrance se résume à hésiter entre la vache et le poulet, à savoir tenir une épée pour rendre fier ton petit papa.

T'as débité avec une certaine lucidité. Tu es en colère, Duke. En colère contre l'Olympe et contre ces dieux qui enfantent ce qui donneraient potentiellement du sens à ton existence... pour les cacher ensuite sur une île.

TOUJOURS ATTENDRE ! TOUJOURS DUKE ATTEND ET DUKE EN A FRANCHEMENT RAS LE CUL.

Bellamy geint sous le jeu de ta langue sur son doigt. Heurté par une vague chaleur de folie qui s'émane d'autour de lui, tu ressers brusquement la pression de tes dents sur sa phalange. Lui arraches le majeur qui gît encore entre tes lèvres, peu sensible à ses hurlements de douleur.

Le doigt coincé entre deux des tiens, tu l'exhibes comme on exhibe une cigarette. Mais tu n'as rien à fumer.

Je vais te dire Bellamy, c'est toi qui est fade. Et je le déplore, sincèrement.

Tu bascules la tête en arrière pour t'étrangler d'un rire sardonique et névrosé.
C'est à ce moment-là que la porte s'ouvre en fracas. Et que ton regard se meurt sur la silhouette de Cerbère.

MON FRÈRE.

Le doigt ensanglanté du sang-mêlé toujours coincé entre l'index et le majeur comme un mikado à la saveur familière.

✦ il a une crise de lucidité et insulte bellamy de petite merde littéralement c'est ce que le paragraphe veut dire
✦ puis repars en folie
✦ lui croque un doigt désolée à tous c'est gore tw:gore ne lisez pas si ça vous trigger
✦ tient son doigt comme une petite cigarette ou un mikado le boug est posé
✦ cerbère arrive et il est happy sur le moment (pour le moment)

Tu hèles la présence de ton frère (si seulement tu peux l'appeler ainsi) mais tu n'as pas le temps de faire plus qu'il se jette sur toi. Littéralement. Tu étouffes un cri de surprise, et tombe à la renverse. Tu te cognes la tête et rigoles à plein poumons, hilare. Tu ne le restes pas longtemps. Du coin de l'oeil, tu vois le doigt tranché de Bellamy s'échapper - la nourriture convoitée dérobée.

NON.

Tu ne fais pas attention à l'état de ta proie qui se détériore. Tu ignores les relents de vomi, la poussée de fièvre, les gémissements de douleur. Tu deviens furie.

Lucius... Je vais t'exploser ta sale petite gueule.

Le foudroies du regard, prêt à bondir. Ce sale clébard s'est permis d'en profiter. Tu craches au sol non loin de la bile du sang-mêlé, excédé. L'envie malsaine et impulsive de le toucher d'une autre manière ; tu connais les liens qui l'unissent à Ange.

Qu'est-ce que tu lui as donné ?
Tss. Rien que je n'ai pas déjà testé moi-même.

Frustré, tu jettes finalement un coup d'oeil à Bellamy. Son état pittoresque laisse à désirer. Tu le toises avec un semblant de pitié. Comme on fixe la nourriture avariée.

Je-

Frappé d'un élan déraisonné et irrationnel, ton coeur s'accélère et bat à tout rompre. Tu te redresses, pantin désarticulé, et bondis sur le chien des enfers. Tu n'as pas sa force, mais ta précision est d'une efficacité violente. Tu enserres son cou, appuie de tes pouces sur sa trachée pour l'étrangler.

OUAF OUAF LUCIUS RECRACHE MOI ÇA ! IL EST À MOI À MOI À MOI ! NE LE TOUCHE PAS !

Tu deviens complètement fou.
Ou peut-être que tu l'étais déjà.
Ouai, ça doit être ça.

✦ il valdingue par terre et se cogne la tête mais continue de rire
✦ voit le doigt se faire voler il crie NOOON au ralenti
✦ pue le seum et considère lui arracher la tête
✦ bellamy le hit avec son pouvoir de folie
✦ il se jette de manière complètement démente sur lucius pour l'étrangler, balise son territoire et son acte de propriété envers bellamy

Tu encaisses le coup de poing dans la figure. Ça te projette vers l'arrière. Suffisamment pour qu'une force ombrageuse vienne te plaquer contre le mur - des lames de ténèbres s'enfoncent dans la paume de tes mains pour te clouer comme un martyr. Ah ! S'il savait que Jesus Christ avait eu les poignets transpercés... A t-il conscience que le poids de ton corps plonge vers la gravité ? Et lentement tes tendons lâchent, tu peines à réprimer la grimace de douleur qui contracte ton visage.

Le regard plus sombre, tu fixes Bellamy, sur le qui-vive. Tu t'attends à mourir sur l'instant - tu l'acceptes avec une insolence lasse. Tu n'as pas peur de la mort ; c'est la Mort qui te craint. Elle ne veut jamais de toi, et ce qu'importe à quel point tu lui tends les mains.

Tue-moi, allez. ALLEZ, TUE-MOI !

Le demi-dieu ne prononce pas un mot et pourtant ses lèvres s'articulent. Tu croies comprendre ce qu'il te souffle, dans un dernier effort. Ton coeur gronde, tes muscles aussi, ta gorge aussi.

Trop faible, c'est affligeant.

Tu relâches ton corps de sorte à ce que tes paume cèdent sous la pression des lames. Tires ensuite sur tes chevilles. Le sang tâche tes chaussures, puis lentement la peau déchirée et entaillée se reforme sous la bénédiction de ton pouvoir de régénération. La douleur n'est qu'un effort à surmonter ; un peu de piquant dans cette vie trop longue.

Il est en train de crever.

Tu te diriges vers un mini frigo, en sors une bouteille d'eau puis reviens précipitamment au niveau de la chaise. Tu glisses une main sous son menton pour incliner sa tête en arrière. Approches le goulot de la bouteille à sa bouche et le forces ainsi à s'hydrater.

Le voilà qu'il me donne des ordres maintenant, hm.

Un regard meurtrier envers Cerbère, tu le contournes puis récupères le tisonnier brûlant. De ta main libre, tu déchires un morceau de ta chemise pour compresser la plaie et limiter le saignement, avant de venir la brûler. La douleur fait convulser le corps. Tu trembles aussi, Duke, en empathie directe avec lui. C'est qu'il te donne faim à vivre aussi péniblement.

Tu prends son visage dans tes mains et colles ton front au sien, trempé de sueurs et de fièvre.

Ne meurs pas s'il te plait.

✦ aie les paumes, lucius tu m'as trahi là
✦ comprend ce que bellamy lui dit et pue le seum
✦ tires sur son corps pour se libérer même si ça signifie déchirer ses paumes et ses chevilles. Il régénère.
✦ se précipite pour faire boire bellamy, puis accepte le fait de devenir infirmière pour le sauver sinon c'est le rip
✦ compresse la plaie puis cautérise, puis l'enveloppe dans un morceau de sa chemise
✦ globalement déjà épuisé par ses propres bêtises