la porte est ouverte
il n'est pas bien difficile de le voir
et pourtant, je n'y crois pas
qui viendrait voler un laboratoire ?
non, question stupide
stupide
stupide
solan
STUPIDE
JE SAVAIS
j'ai VU les systèmes là-bas ailleurs avant les flash d'images les protocoles d'entrée les sas de sécurité mais qui aurait cru ça fait UN MOIS A PEINE il n'y a presque rien si ce n'est des plantes des plantes des araignées même pas encore reçu les systèmes hydroponiques même pas encore commandé le spectromètre de masse tout ce qu'il y avait c'était le stock d'eau distillée
et les araignées
la porte n'est pas fermée mais suffisamment peu ouverte pour me préparer
il fallait agir vite -j'entends encore le bruit dedans
et bien sûr, j'ai laissé le pistolet à l'appartement.
ce n'est pas grave. ça ira. arrête. solan. longues. inspi-. inspirations. c'est pas. grave. c'est qu'un labo. c'est pas. chez toi. y a rien. toutes les. empreintes seront nettoyées. le sous-sol est trop bien. caché. ce ne sera pas. trouvé. l'ordinateur est. protégé. et les données sont difficile à lire. il m'a fallu. une thèse. trois post-doc. ça ira. solan.
concentre-toi
allez :
libère une araignée par la pensée. ouvre la porte. scelle la par les plantes. attire son attention. cache toi par la brume. cherche la scopolamine. souffle. attache lae. menace avec des araignées libérées. et interroge. ok. allez. vas-y.
l'atrax se meut, actionne le mécanisme à l'intérieur de son terrarium, la porte est ouverte
la porte est ouverte, et elle s'ouvre encore plus quand je la pousse pour rentrer
pour rentrer et tout refermer, à l'instant même où j'ai passé l'encadrement les plantes poussent
les plantes poussent et il n'y a plus aucune issue, c'est toi contre moi
contre moi qui m'évanouit du monde, devenue une brume un rien une illusion un fantôme à peine présent j'ai du mal à voir où je vais
où je vais ? les sens sont renversés c'est la brume elles me parlent elles discutent trop fort et mes oreilles sonnent mais je reste concentré-e il faut que je trouve
je trouve le souffle du diable
alors le diable souffle
et la poudre
atterrit sur ton visage
sortie de nul part on dirait
il ne faut que quelques secondes
et tu ne saura plus où tu es
trop occupé-e à haïr la lumière chercher de l'eau ne plus trop savoir où est le haut et le bas
alors j'attends derrière le voile de rien qui me protège du reste du monde
de toi
voleur-euse
stupide voleur-euse
et quand tes genoux plient, le câble hdmi s'enroule autour de tes poignets
je serre pour être certain-e
peut-être aussi parce que j'en ai envie
je demande et la brume m'abandonne
si tu pouvais voir clair, mon visage aurait pu t'aider à rejoindre la réalité
mais non
pas tout de suite
au cas où, d'autres cages sont ouvertes
la réalité, c'est que je ne pourrais pas toutes les contrôler si jamais ça tournait au vinaigre
mais les araignées ont bien plus peur de nous que l'inverse.
j'attends, un peu
et puis, après, relève ta tête
y verse un peu d'eau
ah, propre ! si propre
enlève le reste de poudre, pour ne pas que ta peau l'absorbe encore
et puis, dans ma bonté, te donne un peu à boire
alors, sympa comme petit trip, non ?
la pire expérience de sa vie, pensais-je
j'avais tord
et c'est bien ça qui a rendu tout ceci si intéressant.

ta gueule.
la claque aura peut-être pour effet de te faire revenir sur terre
la joue sur le métal, marquage au fer rouge -bétail
ouais ta gueule, ta gueule parce que je t'ai donné l'autorisation de parler mais tu dois comprendre que je peux la reprendre, ta gueule parce que tu parles trop et que je m'en fous, ta gueule parce que je suis stressé-e, ta gueule parce que je suis fatigué-e putain ta gueule qu'est-ce que tu fous là qu'est-ce que t'as vu qu'est-ce que
j'ai laissé
qu'est-ce que t'as osé touché ah j'ai vu tes empreintes grasses moches horribles sur tout ce qui était à moi et j'ai le dos courbé tant que tu as les yeux fermés ailleurs dans un cosmos que je ne peux pas imaginer, moi je n'ai pas de rêves je n'ai que des cauchemars que tu as peins du bout des phalanges oh toutes ces empreintes je dois les
effacer refaire l'endroit mien reprendre le contrôle le contrôle t'avais pas le droit ta gueule connard putain
quel con
quelle conne
quel-le con-ne
bouffon débile tocard arrête de te cacher les yeux fais quelque chose REAGIS PUTAIN SOLAN fais QUELQUE CHOSE et non ça veut pas dire trembler des mains ressaisis toi range tout nettoie enlève enlève c'est chez toi d'accord ? d'accord solan allez, allez, prends cléophée caresse l'abdomen laisse-la se lover dans le cou juste là où tu lui dis d'aller respire tu sens la chitine au rythme des expirations elle est là elle est là tout va bien elle veut s'en aller d'accord très bien, vas-y
ok
c'est parti
la bouteille dans la main, renversée juste sur la tête, qu'importe la bouche tu ne mérites pas ça voleur-euse j'espère que tu comprends bien que je ne le fais que pour que tu puisses répondre, et que si tu réponds comme avant
peut-être que la baffe sera plus forte encore
j'imagine qu'on trouverait ça intéressant de voir si une claque peut casser une mâchoire.
qu'est-ce que tu foutais ? la main gauche qui passe sous les cheveux, les tirent en arrière je te préviens, me mens pas. amédée qui monte sur son genoux, celui sans métal, pour que tu sentes chacune de ses pattes doucement monter avant même que tu ne puisse la voir -si elle repart, c'est parce que j'ai peur d'en perdre le contrôle mais ça
tu ne le saura pas.

la question sonne encore comme une provocation ah il suffirait d'un rien d'un lierre dans la bouche comme un mors ah imagine ! je t'indiquerai par pression si tu peux te l'ouvrir ou si t'en as l'interdiction putain t'es
dégueulasse t'as vu ces yeux vitreux totalement déconnectés ailleurs et pourtant je les sens il me dévisage et je me sens si
mal je n'aime pas ça arrête regarde ailleurs REGARDE AILLEURS la main qui te force à regarder vers le sol,
est-ce que tu vois comme ça grouille ?
c'est moins pire que mes pensées
et la brume elles
elles m'agacent elles crient et ma tête est un carpharnaüm et je leur lance des regards mais elles s'en fichent et je les vois presque relever la tête en riant en riant en riant ça les amuse CA LES AMUSE et lui AUSSI
il n'y a que moi
les larmes au bout des yeux
je te relâche et je m'éloigne, la silhouette qui bug (elle est là, et il me manque une tête, et le bras est bien trop loin, et la brume fait ce qu'elle veut de moi
ça n'est pas toujours le cas
habituellement on est plus des amies
mais l'action les surexcitent et elles me croient à l'abri alors elles dansent et chantent et en appellent à ma violence oh elles disent des choses, si tu savais, les images suffiraient à te faire pleurer
et


et
alors
ah !
et
l'idée
vient
ladon n'en ferait qu'une bouchée
il n'en resterait aucune trace
et tu ne sera plus jamais un risque.)
la manche essuie mon visage, et je me repenche
les traits impassibles
les cris extatiques des autres dans le fond du crâne
elles disent vas-y vas-y vas-y
nous venons de nous installer.
l'ironie me permet de me calmer, il
me donne l'impression de maîtriser la situation
ET C'EST VRAI
c'est vrai
c'est la vérité, l'absolue, pas que la réalité
(vas-y vas-y vas-y vas-y)
hé bien, tu es malin-e, il faut l'avouer, identifier des poisons aussi facilement que ça ! il avait tord, c'était des venins, pas des poisons pas des poisons non ah plus idiot-e qu'il n'y paraît est-ce que tu sais ce qu'ils font ? non, bien sûr. alors je vais te le dire. bien pire que ce que tu as déjà vécu, à l'instant et dans ta vie. et pourtant j'ai vu ça. je tape dans son corps de métal
deux infirmes
qui se menacent l'un-e l'autre alors que le monde est déjà contre elleux
(vas-y vas-y vas-y vas-y vas-y vas-y vas-y vas-y vas-y)
alors dis-moi. tu m'as bien montré que tu connaissais mon prénom, que tu as compris bien des choses. ça m'a l'air bien plus simple de me débarrasser de toi. c'est vrai, non ? implacable, comme logique ! la seule sans aucun risque. ça sous-entendait :
je l'ai déjà fait
je le referrai encore
et personne ne m'attrapera
et personne ne te vengera
alors allons droit au coeur du sujet : pourquoi ne devrais-je pas te tuer ?
(vas-y vas-y vas-y vas-y vas-y vas-y vas-y vas-y vas-y vas-y vas-y vas-y vas-y vas-y vas-y vas-y vas-y vas-y vas-y vas-y vas-y vas-y vas-y vas-y vas-y vas-y vas-y vas-y vas-y vas-y vas-y vas-y vas-y vas-y vas-y vas-y VAS-Y)

j'écoute mais rien ne fait sens
iel parle ! dans le vide, il n'y a qu'ellui qui est convaincu-e, et même là, ce n'est pas sûr -oh, l'ambassadeur serait au courant que son adelphe vole ? c'est motif de destitution. ah, la difficulté de la tâche ? tout est là, pourtant, il me suffirait de tendre le bras, de demander à ce qu'une de mes amies te morde (plusieurs fois, même, pour que vraiment tu n'ai plus aucun doute de ta fin à venir). eh, si je le voulais tu serais déjà mort-e ? oui, ça c'est vrai.
c'est juste que je ne me suis pas encore décidée
(elles disent VAS-Y !)
j'expire
c'est que, peut-être, il y aurait quelque chose à faire
les yeux sont neutres, ils sont revenus sur toi pour faire des calculs
nous, oui. j'avance, encore, appuie mes mains juste sur le canal carpien ; le sang aura du mal à passer, ça va te faire fourmiller encore plus qu'auparavant, les membres engourdis, la conscience alerte
nous. les plantes, les araignées, moi, et - la pause est dramatique. elle se veut ainsi. les pupilles restent fixes. elles veulent regarder le spectacle. et les voix.
je relâche les reines et elles crient VAS-Y VAS-Y VAS-Y VAS-Y VAS-Y et tu les entends non ? tu sens la pression tout autour et le monde qui devient noir de leurs silhouettes et les mots qui résonnent et elles sont là les voix les voix deviennent moi et j'espère que tu comprends dans quoi tu t'embarques parce que de toi il n'y en aura toujours qu'un et face à nous ça ne sera rien, RIEN, rien parce que continuent les chansons les rythmes et parmi les vas-y on entend peut-être tue-lae, est-ce que tu l'as eu ? est-ce que tu te rends compte que quelque chose ne tourne pas rond que l'univers est devenu noir que tu es seul-e face à moi et que je pourrais te sacrifier à ces esprits sans visages c'est tout ce qu'elles demandent c'est tout ce qu'elles demandent et alors ta vie ne tient qu'au fil de ma sanité
je me relève et tout s'arrête
le blanc du laboratoire est éclatant sous le soleil du matin
il paraît si normal que c'en est affolant
peut-être que tu peux être utile. les bras croisés (NON VAS-Y SOLAN) sur le cœur mais tu as l'air de te courber à chaque situation pour t'en sortir. tu n'es pas quelqu'un à qui on peut faire confiance. alors, c'est simple : soit nous te tuons, soit tu jures sur le styx. ça frissonne dans la brume, mais elles se plaignent aussi un peu promets-moi 3 choses ! un, de réparer la porte en y mettant un système infaillible -si c'est faux, la promesse te tuera et même au-delà ! si les verrous sautent, si la porte s'ouvre, si ton travail n'est pas assez bien deux, de faire ce que je te dis de faire sur mon bras -si tu désobéis, la promesse te tuera et si tu oublies quelque chose, ça sera tant pis trois, de ne jamais rien dire, hors du labo, de tout ce qu'il s'y passe tant que tu n'as pas eu mon accord.
la plus importante
je ne précise pas ce qui t'attends si tu me mens
pour le travail, on passera par un contrat classique sur papier un sourire, comme si c'était une nouvelle rafraîchissante, presque drôle, après tant de drame ne t'attends pas à une paie extraordinaire, cependant. tu comprendra bien vite que tu comptes moins que les araignées.
alors ? (solan, solan, solan, on t'a dit vas-y !)

c'est la première fois que tu perds un peu de ton éclat et alors je me dis que
peut-être
enfin
te rends-tu compte que tu as affaire à moins sain-e que toi.
ah ! je ne pense pas que tu regrettes, non, y a trop d'énergie trop d'impatience presque de l'envie, ah ça te manque tant d'avoir un chez toi ? dommage : je ne le serai jamais.
je pourrais expliquer, dire quoi comment où (ta fin, de ma main guidée par les siennes, ici même) mais il n'y en a plus besoin parce que c'est terminé c'est fini les voix ne t'auront pas
pour cette fois.
elles se taisent un instant pour accepter tes prières tes litanies tes murmures oh tu promets de grandes choses et elles ont hâte de tout voir, surtout ta mort, parce qu'elles prévoient déjà la suite pour s'amuser tu sais ? comment elles pourraient saboter les instructions, ou ouvrir la porte de dedans et elles
oh elles ADORENT quand tu leur parles elles frissonnent elles volent tout autour de toi et j'ai gagné mais pourtant il y a dans cette scène-là quelque chose que je n'aime pas moi
c'est une faille, ce qu'il vient de se passer
j'ai tenter de tout combler mais si tu acceptes si vite, c'est que je dois avoir laisser des trous et moi je n'aime pas les brèches parce que je sais qu'un jour tout s'en va alors toi aussi
un jour
tu partira
c'est sûr c'est certain alors d'accord je ne te prendrai que des bonjours polis et je laisserai entre nous des distances bien mesurées oui je te donnerai une paie et rien de plus tu n'aura ici qu'un bureau et 5m² à toi parce que je le vois ah quand on te donne la main tu bouffes le bras ; mais il ne m'en reste qu'un et je le garderai pour le jour où je t'étranglerai
ce ne sont pas des menaces mais des faits, j'en suis persuadé-e
et alors que je te laisse respirer j'ordonne aux araignées de rentrer, je ferme les cages en récompense certaines de vers et de viande fraîche ah je n'ai rien dit c'est fait exprès j'ai comme l'impression que tu détestes le silence alors je l'allonge pour qu'il casse ton esprit
moi je trouve ça ironique
parce que, vraiment, inutile ? ça me donnerait envie de demander : mais qu'as-tu fait de ta vie pour oser dire ça ? moi je crois que tu ne vaux rien, et moi non plus, et tous les autres c'est encore pire ah ! mais je doute que tu saches réfléchir à cette échelle-là. égoïste, alors, hein ?
très bien. quelques règles très simples.
si je parle, tu te tais. si tu parles trop, tu te tais.
tu ne touches rien hors de ta zone.
tu ne me déranges pas lorsque je travaille.
je peux te virer dans deux jours si je le veux.
j'écrirais une liste plus fournie lorsque tu reviendra demain. huit heures. si tu es en retard, considères que c'est fini, mais viens quand même. quand tu n'as pas de sujet de ma part, tu peux faire ce que tu veux, mais n'attire jamais l'attention ici. pour notre bien, à moi et à toi. tu gères ton propre matériel, si tu as besoin de quelque chose, tu remplis une demande qui justifie la dépense. je me remets en face, les fesses qui s'appuient sur la table bref, ici c'est nous qui décidons. au début, fais-moi tout valider.
les bras croisés, toujours pas certain-e que ça soit une bonne idée
mais au fond, mieux valait tenter
les options restaient les mêmes
et, évidemment, tu te débrouilles pour te libérer, mh ? si tu es aussi malin-e que tu le prétends, ça devrait être du gâteau. des rires (la brume t'aimais bien)

je n'aime pas comment tu parles c'est trop intense sans pause ça se mélange ça ne suit que la logique de l'immédiat ça ressemble trop à mes pensée alors forcément c'est imparfait c'est imparfait et par conséquent ce n'est pas bien ça devrait être mieux et
tes mots sont pire que ma tête ah quel bordel quelle manière de parler je la déteste et pourtant j'adore l'honnêteté enflammée qui me donnerait envie de croire que tu ne sais pas mentir, que je n'aurais pas à te craindre parce que tu n'arrivera jamais à planifier plus que les trente minutes qui arrivent et alors tu ne sera jamais menace comme moi je le suis déjà pour toi
peut-être que tu venais de
donner ton âme à lucifer
qui sait ? pas moi
solan. dit avec respect, par contre. la tête sur le côté, la voilà, l'intimidation subtile, celle qui dit sans même le forcer que tu ferai bien mieux d'accepter parce que sinon, sinon et toi ? ton nom.
je ne dis rien du reste, te regarde faire ah ça critique le câble hdmi mais il reste là bien enserrer dans tes bras, aurais-je dû faire pousser le lierre et faire pression sur tes poignets jusqu'à ce que le sang ne puisse plus passer ? tu aurais eu
une prothèse de plus sur ta liste à faire
n'est-ce pas réjouissant ?
ah, tu as donc besoin de tes babioles. et l'air dit : oh dommage oh je te pensais meilleur oh tu as encore tant à apprendre parce que tu vois mars, quand on se repose sur les autres on se fait toujours trahir
il n'y a que ce qu'on a dans ////// sur soi qui compte
ce qui jamais ne te quittera.
(comme nous) (menteuses)
le petit show avec la prothèse avait été intéressant mais qu'en dire si ce n'était un échec ? j'attrape la veste et la dépose là sur les cuisses, tu n'as pas précisé alors je décide pour toi -ça aussi tu l'apprendra
je regarde le tshirt, les plaies
je doute qu'elles restent
j'envisage de laisser un souvenir
un rappel.


non. évitons. (pour cette fois)