Oui, j’en suis sûr. Mars ne voyait pas l’intérêt dans ce mensonge-là. Pendant plusieurs mois même, puis t’as disparu.  Sans vraiment revenir, a vu meilleur méthode de rupture d'ailleurs. Tu préfèrerais que je sois triste.. Pourquoi ? Ennuyé de la réflexion, son regard se relève de sa jambe, se pose sur le plus vieux, détails ses traits, se l’autorise quelques instants mais n’y trouve plus la familiarité qui lui était propre. La vie ne tourne pas autour de toi tu sais, j’ai d'autres choses et l’idée de pleurer ta grande disparition quand tu es en face de moi est juste bête . Mars est de ceux qui passent trop vite au sujet suivant, quand on parle émotion iel ne se fait pas patient. Puis une relation ça dure jamais… Il est plus simple de souligner une finalité en banalité…et t’as pas l’air si triste non plus.

Tout comme il est plus simple dans les conversations aux mots d’émotions de se concentrer sur autre chose, Mars avait besoin de ce point d’accroche, s’affaire sur sa propre jambe, l’avait retiré pour cela, posé sur le plan de travail comme une sorte d'offrande. Lui, silhouette cassée penchée sur les composants métalliques partiellement désassemblés. Tout le système lié à la cafetière avait été retiré, méritant une révision à défaut d'endommager le reste de la jambe s’iel continuait à la repousser, et maintenant, le timing est juste. Garde ses doigts occupés, la crasse sous les ongles comme normalisé tandisqu’iel continue de s'agiter, il semble manquer quelque chose et ses sourcils se froncent, comment une pièce aurait pu lui échapper aussi vite.

J’espère ouai,  se serait très couilleux de disparaître volontairement pour juste revenir avec un autre caractère. Une sorte de grosse mise à jour plutôt mais ouai c’est ça. Ce qui troublerait le plus est que Mars n’aurait pas pu pointer du doigt un raison derrière la volonté d’un changement si radicale si cela avait été le cas. T’as l’impression qu’on était sous une sorte de pression ? Son regard s’arrêtant au pied de son bureau, le sourire se dessinant sur ses lèvres quand iel récupère la pièce, continuant comme si de rien n’était. On s’est rapproché juste après que j’ai perdu ma jambe, je sais pas si je t’avais dit, c’était comme une mort, presque, on est différent ensuite, les repères se perdent, sûrement pas autant que toi mais tu captes. Pour ne pas dire que l’on se fait vulnérable. Ca te semblerait plus son style si la pitié avait été un facteur ? et- Oh ! Iel se redresse dans sa chaise, posant son regard sur le sac, se penchant pour l’attraper du bout des doigts. C’est cool merci, ça sera utilisé. Iel trouve toujours une utilité à tout. D’ailleurs hésite pas hein, si t’as besoin d’un truc réparé ou quoi.

D’un enthousiasme soudain, on passe vite à autre chose, vulnérable et pitié ne sont pas les échos qu’iel à vouloir chercher à associer à sa personne, trop humain ce n’est pas ainsi qu’iel se voyait, pas trop, mais à l’époque avait bien compris que c’est de la sorte qu’on le percevait. Pauvre carcasse humaine qui n’a trouvé que soi-même en médecine, savait que certains sacrifices seraient nécessaires, aliéné dans l’adrénaline jusqu’à ce que la vérité frappe, l’enfonce dans les dras de la clinique. Le corps bloquait, ne permettait pas le changement immédiat, ce qui en restait se faisait lourd, à nécessité un temps de latence. Là alors l'arrivée d’Onyx n’a pas semblé cohérente en premier lieu, il n’y avait plus grand-chose d’humain à aimer pourtant mars avait eu besoin de ce confort et il le lui avait donné. Est venue son tour à présent, obligé de se reconstruire, et Mars ne sait comment rendre la pareille.

C’est pas moi qui aurais la réponse complète au problème de toi tu sais ? Puisque Mars souvent ne voit qu’ellui. Je sais pas si “on allait bien ensemble” c’est le meilleur terme, mais comme relation c’était étonnament simple. De tout, de vivre en parallèle l’un de l’autre. De donner à l’autre sans attendre le retour, mais maintenant c’est plus ça, et pour moi c’est trop difficile d’essayer de reprendre à zéro dans une vie où j’ai mes repères, et toi tu les à plus.  Sans méchanceté simple fait, iel se contente de jouer avec un boulon du bout des doigts, incapable de poser sa concentration complète sur le travail.Ma jambe c’est Cerbère qui l’a mangé, ça a obligé mon retour à Nausikaa, la création de ma prothèse, tous ses trucs. Leur rencontre aussi, et ses derniers mots ellui font froncer les sourcils, instance où iel n’arrive pas à comprendre son raisonnement. Est-ce que tu attends que je te réconforte en disant que tu étais exactement celui dont j’avais besoin ? Ne comprenait pas la possible culpabilité. Je sais pas si j’avais forcément besoin de quelqu’un ces jours-là, mais tu n’étais pas une nuisance ça c’est sûr.

Onyx avait été bien plus que “pas une nuisance” d’ailleurs,  mais Mars n’a plus l’envie ni la force de lui redonner son coeur, sur sa iel garde l'honnêteté brute, laisse le mensonge aux détails de cette figure qu’il à pu être pour ellui. Puisqu’il y en a eu tant des soirées à ses côtés, que les relations sont des rares instances qui rappellent l’humanité bien enfouie au fin fond de Mars. Faiblesse humaine qu’iel l’appelle, qu’iel avait été à demi avoué, en constat de défaut qu’iel se refuse d’écrire, ne serait-ce qu’en son impossibilité quasi totale d’un sommeil  s’iel ne trouve personne à ses côtés.

Mais à présent Mars a cette stabilité ailleurs, en d'autres et sans romantisme, rend la situation encore plus simple, ôte malheureusement une motivation quelconque à redessiner la relation passée. Cela ellui va bien alors, d’être un mystère qu’il ne peut résoudre, d’un pourquoi ou comment car l’idée d’abaisser toutes ses défenses est à présent trop déplaisante. La mémoire perd dans le jeu d’intérêt et laisse un ton sec sur ses propres mots, plus de marche arrière.

Je ne te déteste pas, mais je n'aime pas les idiots et tu dis beaucoup de choses, idiotes. Sec. Puis à toi de voir si t'étais chiant où pas mais au fond on s'en fout non ? C'est pas comme t'allais t'en souvenir un jour et en soi t'en est plus trop responsable.  Pas besoin de s'inventer de problème là-dessus. Et oui y'a des soucis de tartre je l'ai trouvé à la déchetterie la cafetière donc elle est pas top et la transpi non…? Juste je remplis le réservoir d'eau tous les jours et même c'est pas comme si je suais assez pour faire un café par jour. Puisque là semble être le cœur du problème. Oui, fait comme chez toi mh..Sans grand enthousiasme quand on s'approche trop de sa jambe, s'arrête pourtant, ah la proposition. Eh.. Vraiment ? Au doute, l'incertitude plane encore, ne sait pas si l'on peut déjà célébrer. Anti- Cerbère je sais pas si c'est utile vu que, le métal t'as vu mais le tarte ouai…où juste rendre la jambe plus légère..? Ou plus avoir à l'huiler régulièrement ça serait pas mal aussi...

Mars n'a que faire d'un chiot perdu, qu'il soit en recherche de réconfort ce n'est pas à ellui d'organiser sa vie, de la parfaire de quelque mot doux. Il y a bien meilleur épaule sur qui pleurer et iel n'a plus de raison de se rattacher à ce rôle. Siffle les mots, les stupidités trop simples, les mots aussi, iel ne s'attarde plus sur ses sourires.

S'accentue à sa proposition, ses mots la sont bien plus sensés, bien plus intéressés, utile. Peut-être cherche-t-il à se racheter, deuxième service qu'il propose, qu'il vient rendre. Mars s'intéresse surtout à son gain, n'a pas de haine où colère au-delà de ses mots stupides, ses  arts prennent le devant, passion fiévreuse de son évolution constante. Onyx n'apporte pas un nouvel espoir mais une facilité, et s'il cherche tant à se rendre utile à présent, Mars, ellui n'attend que quelqu'un d'autre s'intéressant à ses recherches.