insomnia ★
elles sont biens bruyantes
nos nuits blanches.


t’as arrêté de tourner et retourner.
fixant le plafond les mains derrière le crâne.
les bras en ailes de papillon, tu soupires.
ferme les yeux par moment, implore Morphée.
t’as envie de crever quand ça arrive, Blue.
t’as trop souvent envie de crever en fait.

les insomnies ça te fait vriller et ça te lasse.
voudrais mettre sur pause ton cerveau.
mais il en a toujours fait qu’à sa tête…
la pensée te ferait presque rire, Blue.
c’est là qu’un grand bruit résonne.
presque à faire trembler les murs.

tu te redresses dans ton lit, sourcils froncés.
ce n’est pas la première fois, pas du tout.
et ça commence à sérieusement te gaver.
impulsivement, tu dégages tes draps, Blue.
te lèves, traverse ton appartement en silence.
jusqu’à ouvrir discrètement ta porte d’entrée.

observe la palier du premier étage, l'œil critique.
attendant sur le qui vive tel un chien de chasse.
et ça résonne à nouveau, plus fort cette fois-ci.
tu t’élances, Blue, suis l’écho tel un clébard fou.
d’habitude tu hurles depuis ta porte, mais là non.
tu vas le chopper le fumier qui fait tout ce raffut.

quatrième étage, toujours le même appartement.
dans cet immeuble miteux personne ne sait.
personne n’est foutu de savoir qui crèche ici.
mais t’as étudié la question, Blue, tu approches.
pas de loup, lève le poing et inspire un coup.
juste avant de commencer à marteler la porte.

▬ EEH !! C’PAS BIENTÔT FINI C’BORDEL ?!! Y’A DES GENS QUI DORMENT ICI !!!

menteur ; du moins, pour toi-même, Blue.
surtout que là tu participes au réveil des autres.
tambourinant la porte encore un peu, tu stoppes.
plaque ton oreille contre le bois, écoutant.
la risette mauvaise à tes lèvres ; parfait.
vol d’ombre jusqu'à l’escalier de secours.

manquant de percuter le coupable, le regard noir.
le sourire toujours aussi inquiétant, tu juges.
c’est que tu sais te faire terrifiant, Blue.
même en pyjama… tu l’attrapes par le col.
rien a tapé qu’il ait dix ans de plus que toi.
comme une envie de le balancer dans le vide.

▬ Tiens tiens, Tellez…

Le nom de famille carrément ? L’interlocuteur bien trop proche pour comprendre ses traits dans la seconde, cligne des yeux. Ah, Gladstone je croyais qu’on pouvait utiliser les prénoms, c’est nouveau la politesse comme ça ? Parce que si je t’appelle Blue d’un coup c’est bizarre un peu. Le regard se détournant du visage familier, gauche, droite..en bas ? Les issues sont limitées. Par contre tu comptes me lâcher ou me marave ? Là c’est pas clair genre t’envoie des signaux opposés un peu... Calme, les bras le long du corps. Genre t’es en pyjama et tout mais en vrai à m’attraper comme ça au milieu de la nuit c’est presque kinky et c’est pas que j’ai pas prévu ça mais le minimum serait de prévenir avant j’aurais pris une douche au moins quoi..

Puisque les bras le long du corps Mars ne vient pas à s’inculper, pour cela qu’elles restent le long du corps. Non, iel les enfonce même dans ses poches, cachant ses paumes noircies contre le tissu. Il y a toujours une part d’inconscient lié à ses expériences, l’inconnue qui permet le risque, qui fait qu’il n’est pas complètement intentionnel  d’orchestrer les tests à pas d’heure. Planifie habituellement sur la journée, ou le début de journée, quand tout le monde est encore trop fainéant ou incapable de réaction. Quatre heures quelque chose du matin hein ? C’est pas l’énergie qui lui manque hein.. Fougue de la jeunesse peut être et le sourire narquois c’est étiré au coin de tes lèvres.

Cache la possible frustration. Puisque oui ! Iel avait vérifié, après la seconde détonation, les pas qui s’approchaient ne venaient pas de l’escalier de secours, pour cette raison-là que la sortie avait été envisagée en attrapant seulement son rainphone de s’échapper par l’escalier de secours. Pieds nus, short et t-shirt trop grand, finit juste au-dessous de ses genoux et prend toutes les poussières, comme la plupart des vêtements qu’iel possède soit. Enfin, il faudrait s’appeler imbécile pour ne pas deviner sa colère, iel avait entendu les cris, les plaintes contre sa porte, ne sait pas encore quoi faire de Blue, les tests sur ses extensions se font de plus en plus concluant pour qu’iel puissent se permettre de les arrêter pour le simple mécontentement d’un, quel emmerdeur.

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iel ne cherche même pas à se défendre.
les bras le long du corps, l’air nonchalant.
envie de lae jeter par-dessus la rambarde.
iel ose même sourire, narquois, ça rend fou.
le nom de famille, carrément ? tu vas tuer.
enchaînant avec une phrase trop longue.

Mars parle vite, ne te laisse pas en place une.
c’est très loin de te dérider, bien au contraire.
et soudainement, les propos dérapent, Blue.
tes traits se tissent d’incompréhension.
rappel de l’adolescence où tout n’était que ça.
tu le relâches, te retenant de lae balancer.

▬ Elle est naze ta parade pour t’en sortir.

tu assènes, furibond glacial que tu es.
dévisages lae criminel.le de haut en bas.
posant tes mains sur ses épaules.

▬ Bon. T’m’explique c’que tu fabriques ?

serres ta prise autour de tes doigts.
t’es pas là pour bavasser et jouer, Blue.
encore moins pour te faire embobiner.

▬ T’as quand même eu le culot d’faire genre c’tait pas toi jusqu’ici.

risette mauvaise, t’as envie de l’encastrer.
juste pour t’avoir pris pour un idiot, Blue.
mais tu te retiens, mets de côté les pulsions.

▬ Hmm ?

insite du regard, lae force à reculer à Mars.
maintenant c’est fini et ta curiosité est à vif.
tu veux savoir ce qui se trame dans cet appart.

Elle fonctionne très bien pourtant. Puisqu’il l’a relâché, tant mieux, le tissu trop usé du t-shirt n’aurait fait que s’étirer quitte à casser. Bon… Qu’iel reprend dans la même intonation. ..aux dernières nouvelles ça te concerne pas directement si ? T’es bien en forme pour un boug qui s’est fait réveiller à la minute tu trouves pas ? Moi je trouve oui. Et s’iel avait un peu plus conscience de son comportement iel serait venu corriger culot par assurance. Mais je travaille et si l’info dont tu avais besoin pour retourner dormir c’est si oui ou non ton plafond risque de de s’effondrer sur toi la réponse est non alors lâche-moi maintenant, même si j’expliquais tu ne comprendrais pas. Je prétends pas que tu sois stupide évidemment mais trappeur et scientifique c’est pas le même taf non ? Donc si tu veux bien retourner dormir.Le jour va bientôt se lever et Blue aura surement du travail demain alors autant essayer de dormir un minimum n’est ce pas ?

Il est évident que Mars n’a ni envie de se faire jeter au-dessus de balcon où dans le mur tête la première, amusant n’est ce pas ? Ce n’est pas comme ça qu’iel avait envisagé sa mâtiné de travail. La colère se sent dans son contact, le chien s'enrage. Aboie encore, se fait bruyant mais les menaces sont faibles, les crocs plus fins que ceux qui sont déjà venue dévorer ses chairs, qu’il continue la fatigue finira par le rattraper.

Pas assez vite à son goût, Mars n’attend plus, pose sa main contre le poignet de celui-ci. Simple jeu en miroir, forcer une pression à son contact n’est que plus simple tandis que ses lèvres miment les mots déjà évoqués. “lâche-moi”. C’est la confiance aveugle qui l’anime, la peur se maintenant dans un vocabulaire où les violences se sont absous. On tente le tout pour le tout quitte à se faire fracturer autant fracturer l’autre avec soi.

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iel ose rétorquer.
iel ose trouver que t’es trop réveillé.
et toi, Blue, ça te rend fou.
mais Mars enchaîne.
explique avec arrogance presque.
impression d’être pris de haut.

sa main qui touche ton poignet.
fait pression dessus, t’invite à lâcher.
c’est pas que t’es buté, Blue.
t’es énervé et c’est bien bien pire.
la risette qui se fait plus mauvaise.
tu te redresses, glacial.

▬ Si t’oses penser m’péter l’poignet, crois-moi qu’t’as plus d’genoux.

toisant Mars, tu lae relâches malgré tout.
bien que la menace reste sincère.
tu n’hésiteras pas, Blue.
petit prince des Enfers en colère.
et tu ne bouge pas plus.
restant planté là, bloquant sa fuite.

▬ Rien à foutre qu’tu t’écroules, mais ton boucan là, ouais, ça m’empêche d’exister en paix.

la nuit c’est fait pour être calme.
bien que ton cerveau oublie de dormir.
tu as besoin du silence, Blue, réparateur.

▬ T’assumes trop vite que j’vais rien biter. mouvement de menton vers ellui, vers l’avant. Explique, on v’rra après si j’ai compris ou pas.

s’iel pense si facilement t’éloigner de ellui.
se débarrasser de toi et te renvoyer au lit.
t’as passé l’âge d’être un gamin ; obéissant.

J’en ai plus qu’un déjà, mais pourquoi pas. De genoux, puisque l’autre est en métal, se casse mais avec un peu plus qu’un élan de colère signée 4h du mat’. Voilà merci. On lae relâche alors iel fait de même, laisse une tâche noirâtre sur la peau. Alors, j’aurais vraiment pas dit ça si j’habitais au rez-de-chaussée et que je risquais de me retrouver écrasé sous 7 étages même si j’ai une seconde vie mais ok..? Bien qu’exister en paix semble un faux concept, votre monde est en guerre constante. Ah ? Désolé de croire que tu réfléchis pas trop comme t'attaques avant de poser des questions..Observation simple, on l’a attrapé par le col avant quoi que ce soit, ne l’oubliera pas, ne reculera pas non plus, leste, se laisse tomber sur les marchés, métal contre le métal bruit sourd quand qu’iel s’assoit.
J’ai un problème de recul, quand une détonation a lieu il faut absorber l’énergie créée, c’est le corps qui fait ça normalement. Mais si le lien direct c’est pas le corps mais une autre entité mécanique il y a le risque d’influence d’un mécanisme sur l’autre. Basique conservation de quantité de mouvement mais comme on est plus sur un système isolé c’est pas ça et métal sur un autre métal plus léger, ça à dégommer toute la partie adjacente, et vraiment j’ai pas eu le temps encore de restaurer ça donc le truc est en miettes ça fout le seum, donc pour toi double bruit, détonation puis impact mais ça se perçoit surement qu’en un seul bruit vu leur proximité..je sais pas j’avais des écouteurs, c’était deux bruits ou un seul ?


Mars aurait voulu utiliser des mots compliqués, ceux qui font peur quand on n’a pas l’habitude de les entendre. Mais iel n’a que les mots simples, ceux que l’on offre dans les conversations classiques, du détails même iel ne parle qu’avec Solan et encore, ce sont toujours ses propres mots sans aucune science. Ce qui s’en retient est qu’il y à un trop il voit ça comme ça, un trop d’énergie qui une fois la détonation partie ne sait où partir, doit être amortie mais ne l’est pas encore et ne lui paraît pas logique, pas encore, pourquoi le bras mécanique n’est pas capable de soutenir le choc. Iel souffle, iel râle, s’énerve de son incompétence actuelle, au fond c’est qu’un flingue monté dans une prothèse mais iel bloque depuis plusieurs jours et si ça continue quelque chose va finir par se faire flinguer juste de quoi décompresser.

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tu te retiens de rouler des yeux, Blue.
c'est que tu t’en branles de ses précisions.
qu’iel ait qu’un genou ou deux, tu t’en fou.
soupirant malgré tout, réflexe, tu lae relâches.
et tu te demandes s’iel va tout commenter.
iel t’épuise Mars a trop parler… pour rien.

▬ C’est pas l’point.

toujours aussi glacial, la patience à vif.
et là, tu hausse un sourcil désappointé.
tu vas peut-être lui en coller une au final.

▬ Alors attends par contre, j’vais t’arrêter tout d’suite, j’vais t’expliquer un truc : moi j’suis un nerveux donc là à tout moment ça part en fait.

t’es sérieux comme personne, Blue.
l’invitant à t’expliquer et plus vite que ça.
parce que t’as pas son temps, ni de patience.
encore moins quand on te prend pour un débile.
et c’est bien la sensation qui t’habite là de suite.
Mars commence à partir dans une tirade infinie.

froncement des sourcils, ride du lion qui marque.
déjà si jeune… c’est qu’iel parle vite cet.te enfoiré.e.
tu lui ferais bien bouffer sa propre langue.
prierait presque qu’iel se la morde en débitant.
malgré tout, tu l’écoutes attentivement, Blue.
prenant le temps après sa question ; rembobine.

▬ Au début j’en ai attendu qu’une, mais quand j’étais sur le palier à attendre… là ouais, deux. et à nouveau, tu lae fusilles du regard. Par contre, t’es complètement con ou ?? Tu fais ça avec des écouteurs. secouant la tête. Non mais sans déc…

t’es excédé, Blue, roulant des yeux à bout.
tu finis par croiser les bras sur ton torse.
bloquant toujours Mars de toute fuite.

▬ Bon. Tu m’montre ton flingue ?

quasi certain qu’iel t’a parlé d’une arme à feu.
c’est que tu ne bougeras, Blue, iel devrait capter.
t’as rien d’autre à faire et t’es saoulé, pire combo.

Peut-être mais on n’a pas toujours ce qu’on veut dans la vie, désolé chouchou. Ah oui, très Mars, s’iel n’en a rien à foutre autant l’expliciter que laisser couler. Mmh..Et pour arriver au niveau du palier tu n’as pas utilisé ton pouvoirs c’est bien ça ? Simple question de temporalité. Pour info si j’étais complètement con l’immeuble serait en ruine, et oui des écouteurs pour bloquer le son, les ondes, tous ces trucs histoire de pas me niquer les tympans. Parce que ça tu ne saurais comment les réparer, les mécanismes scientifiques trop inconnus, laisse une pause, l’instant où iel dévisagea Blue de la tête au pieds, et la fenêtre de son appartement, derrière Blue. Alors, l’étape une pour ça c’est que tu te décales pour me laisser passer…Vu que, la fenêtre là-bas… Signalé d’un simple haussement de menton, avant de préciser. Tu bloques le passage quoi. Hésite, seconde pause, se fait droit quand iel vient lever les mains au ciel, geste coupable qui ne feint plus l’innocence. Je vais pas me barrer, tu es plus rapide et la discrétion avec une prothèse c’est pas ça, il me faudra juste 30 secondes le temps de trouver ce qui en reste dans l’appart.

Ah, oui, si Mars se fait aussi docile il y a l’évidence d’une condition qu’iel vient imposer, Blue ne posera pas les pieds dans son appartement. Alors soit l’effort fait semble risible au parallèle des normes habituelles. La voix c’est fait plus calme pour ne pas dire plus lente, iel en est capable oui, offrir une réflexion aux mots qui passent ses lèvres. Réponses naturelles à la menace potentielle, elle n’est pas complète mais pourrait le devenir. Iel n’a pas caché les secrets de l’univers entre ses quatre murs salis de poussière et de papiers pourtant, c’est un honneur auquel iel ne pourrait répondre. Mais là se fait sa personne, échec, réussite, recherches, un trop-plein de tout totalement désordonné que les secrets les plus inhumains pourraient être trouvé raturé d’une écriture manuscrite illisible sur un post-it quelconque. Cet antre n’est alors que pour ellui et les Hommes qui se maudissent par leurs relations. De ce fait, Blue n’est pas le bienvenue.

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chouchou.
t’es même plus excédé.
juste terriblement lassé, Blue.
est-ce que ce cirque va encore durer ?
faible patience qui hurle.
bras toujours croisés.

iel te demande pour ton pouvoir.
pour accéder au palier.
tu te sens un peu con sur le coup.
parce que tu aurais pu faire ça.
quoique… tu aurais pu te tromper.
alors en fait, ça va, Blue.

▬ Ouais, j’ai couru comme un trouduc.

ce qui est un effort considérable…
pour quelqu’un qui dormait, n’est-ce pas ?
et là, comme d’habitude visiblement ;
Mars essaye de se justifier de sa connerie.
à deux doigts de prier Athéna.
qu’elle t’offre un brin de calme, Blue.

▬ Si ça t’empêche d’entendre les détails, c’est complètement débile.

tu ne changeras pas d’avis ; borné.
imposes maintenant de voir sa création.
celle qui manque de toustes vous crever.
mais là aussi, il y a des conditions à chier.
à nouveau iel te fait passer pour un idiot.
tu sentirais presque la veine sur ton front.

un « tsss » entre tes dents qui glisse.
tu t’écartes, Blue, bras retombant.
le regard bleu toujours aussi noir.
lae surveillant scrupuleusement.
lae suivant juste assez pour apercevoir.
vol d’ombre qui te place au centre.

▬ T’es grave bordélique.

constat alors que t’évites d’écraser des trucs.
t’en as rien à faire qu’iel aurait voulu éviter.
ne souhaitait sûrement pas te voir là, Blue.
au milieu de son chaos, alors tu te tiens prêt.
l’invitant d’un mouvement du menton à s’activer.
demain tu bosses, tu voudrais retourner te reposer.

Ok, ça laisse du temps entre les deux, le temps que tu te lèves et que tu montes les trois étages mmh... L’approximation de temps mi-exact surprend, semble plus longue qu’elle n'aurait dû. De toute façon tu vas pas changer ton avis, pas mon dos si tu es tout aussi stupide. Puisque Mars ne fera jamais raison de sa propre bêtise, se contente de le dépasser, simple regard au-dessus de son épaule vérifiant que le trappeur restait à sa place, un second après être rentré par la fenêtre de l’appart.
-DEGAGE. À l'instant où iel a entendu sa voix, réflexe surhumain, réflexe mécanique c'est la jambe de métal qui vient le frapper. Défendre un quoique se soit humain et laisse le temps en repoussant le trappeur. Tu le vois assez bien maintenant ? Où tu veux que je tire aussi pour que tu puisses même voir le fonctionnement du flingue hein ?

Et pourtant dans ses mains ne semble se trouver qu'un reste, d'un débris. On reconnaît la forme du canon, devine la gâchette, et autour tout un tas de ferraille qui s'y rattachent comme à un rien de vie. Les restes d'une autre prothèse, d'un bras en plus grand-chose, en miettes sous l'effet de la détonation. Ici ce sera les bras de mars qui prendront le choc, et peut-être qu'il sera plus dangereux pour ellui de tirer que pour Blue lui-même. Les bras ne peuvent pas tomber en morceaux si facilement, les chairs se tirent, s'étirent trop jusqu'à ce casser et iel n'a aucune hésitation à tirer le coup. La colère s’est faite et Mars peut se faire idiot, peut se faire ratatiner dans la boue mais certaines limites sont trop fortes. Monstre sans éthique c’est dans ses relations humaines qu’iel se fait sensible, trop sensible, trop humain. L’intimité comme un concept trop effrayant car impossible à expliquer en logique, d’une boule qui se créer dans le ventre, de la respiration difficile. Iel ne peut supporter cette présence. Bordel insensé ou sa vie, ses arts sont tout autour d’eux, les croquis, les débuts de rien, tout un coin ou se sont accumulés vieux électroménager et les pièce détachés au pied d’un lit bien vide. Mars est mauvais solitaire, et ce soir iel n’aura aucune honte à rappeler cette réalité, ses lèvres commencent déjà le décompte, sans un bruit, cinq, quatre, trois...

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c’est un ping pong.
et l’Olympe sait que tu hais ça.
jeu de merde par excellence.
tu souffles, Blue, agacé.
vite en finir, c’est ton objectif.
mais forcément, non.

tu as sauté dans l’ombre.
jusqu’au centre de la pièce.
constatant les dégâts, le foutoir.
mains dans les poches de ton bas.
la nonchalance incarnée en soi.
et la voix de Mars qui te fait sursauter.

une violence que tu ne soupçonnais pas.
enfant d’Héphaïstos qui devient d’Arès.
ironie qui ne te fait même pas sourire.
c’est qu’iel te braque un flingue dessus.
prothèse de bras éclatée, menaçant.
est-ce qu’iel te tuerait ici et maintenant ?

c’est que tu n’as aucune envie de le savoir.
ne faisait pas attention au décompte silencieux.
tu te déplaces à nouveau dans une ombre.
juste derrière ellui, sa gorge dans ton coude.
pression qui se resserre sur sa trachée.
et tu claques les doigts de ton autre main.

trois coups distincts dans la pénombre.
trois coups pour trois os de sa main à Mars.
celle tenant l’arme, tu vas douiller après, Blue.
c’est accessoire, l’adrénaline fera son taff.
et tu souffles entre tes dents serrées.
à son oreille, excédé et agacé comme jamais.

▬ T’es un grand malade.

pression sur sa gorge qui augmente.
tu attends qu’iel ne bouge plus.
une seconde, deux, trois, et tu relâches.
son corps qui tombe au sol à Mars.
toi, Blue, tu geins de douleur.
maudissant ton père d’être aussi naze.

pourtant, tu ne perds pas de temps.
trouve des câbles pour attacher Mars.
la table là fera l’affaire, dégageant tout par terre.
iel s’occupera du rangement bien plus tard.
une fois bien serré et installé, tu lae giffle.
c’est que tu n’as vraiment pas son temps, Blue.

▬ Allez, debout.

juste avant d’allumer la lumière.
ampoule qui t’éclate la rétine.
tu fixes l’hôte des lieux.

▬ Ta main, faudra attendre demain pour qu’j’puisse inverser l’processus.

éliminer les fractures occasionnées.
de toute ta hauteur, tu lae domines.
même si tu es mis à mal, Blue, toi aussi.

▬ Maint’nant tu vas parler et arrêter de m’embobiner, c’est clair ? un sourcil plus haut que l’autre. Sinon c’est moi qui t’butes.

un bon vieux retour à l’envoyeur.

LACHE-MOI. Mars est furieux, crit et se fiche des voisins, parfait qu’ils soient tous réveillés, ses os se brisent et lui arrachent un juron, crie et crie encore plus puisqu’on ne le lâche pas. Puis il y eut le silence, un long silence, au-delà de l’instant où iel s’est réveillé. A voulu couvrir ses yeux du revers de sa main - ah, la tuile, le rire ellui échappe. T’as vraiment un problème parce que ça c’est kinky et pas hyper consentement friendly putain, tu te refais pas hein ? Non vraiment, les douleurs le relancent mais iel ne peut s'arrêter . Je peux te dire un truc, la dernière fois que j’étais dans une situation de la sorte j’ai pu en tirer un taf à la fin, mais je pense c’est pas le projet ici ! Le regard fixé sur lui. Alors je parle pas de soucis mais dis-moi de quoi, tous mes secrets sauf ceux lié au Styx allez je te les donne tous ! On en a plus rien à foutre maintenant puisque l’intimité ça te dit rien pas vrai ?

Qu’iel crache, littéralement avant de débloquer un autre rire qui se mêle à son agacement. Qu’importe s’iel meurt ce soir, c’est l’assurance qui lae étouffera et iel sait que l’on retrouvera son corps alors du reste iel se fiche ce n’est pas comme s’iel avait un héritage quelconque à léguer. Mars a toujours été enfant de guerre, la colère qui monte trop vite et la réaction est toujours purement physique au dépourvu de ses pouvoirs incapable d’offensive. Oui, si Blue n’avait pas cassé sa main la fin de son décompte l’aurait amené à tirer une balle sans une once de regret, ou de remords, d’ailleurs cette dernière se serait parfaitement planté entre les deux yeux de l’intrus, l’arme avait été enchanté pour s’assurer que chaque tir soit mortel.

Ah, il est étrange pourtant, de retrouver les douleurs liées à son propre corps, elles n’ont pas la même brutalité que celles monstrueuses, ne se sera pour autant pas donné la peine d’étouffer ses douleurs, les a exagéré  même. Iel veut que l’on l’entende, serait presque satisfait à l’idée que l’on vienne toquer à la porte de l’appartement minable. N’a pas l’opportunité d’espérer la réalisation de sa pensée.

Que les dieux riaient d’ellui, en victime au sein de son propre appartement, rare lieux de confort, de sécurité, il n’y a pas un doute, sans ses gadgets Mars est minablement faible. Ne cherche pas à devenir plus fort d’une autre manière pourtant. Alors iel est curieux, qu’est-ce que Blue veut savoir d’ellui, car l’endroit seul où il se trouve devrait suffire à dépeindre le mauvais portrait que Mars s’est donné à coeur joie de façonner au cours de la dernière décennie dans ce trou ridicule.

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iel hurle comme un porc qu’on égorge.
alors que t’es juste en train de l’étouffer.
et tu envisages de lui éclater le crâne.
mais pas de suite, attendant le silence.
tu soupires les traits tirés, Blue, douleur.
sauf que tu n’as pas le temps pour te poser.

attache Mars sur une table avec des câbles.
participant à rajouter du bordel en plus.
et tu n’attends pas non plus qu’iel se réveille.
non, tu lui colle une gifle, lumière dans la gueule.
l’informant rapidement de sa situation merdique.
tu ne peux rien pour sa main maintenant.

et… il est possible qu’iel meure ce soir.
t’as l’air foutrement sérieux, Blue.
c’est ça qui est terrifiant, mais au fond…
t’es pas certain que tu vas vraiment lae buter.
sa première réflexion te fait rouler des yeux.
Mars a la capacité de titiller tes nerfs.

▬ Ouais ouais, t’sais c’qui est pas consentement friendly ? Essayer d’me crever. Donc maint’nant t’arrête avec tes allusions d’gros pervers.

la suite, ça te semble incohérent, Blue.
tu te dis que la douleur lae fait délirer.
alors tu ne t’attarde pas du tout dessus.
c’est pas comme si ça t'intéresse sa vie.
encore moins sa vie perso… et ses délires.
et tu te fais amer, Blue, pour pas changer.

▬ Non ça m’dis rien quand toi ça dit rien d’fermer ta grande gueule et d’pas faire d’bruit la nuit.

tu te détournes, mais garde un œil sur ellui.
observant la pièce plus en détail, t’étirant.
naturellement, tu fronces les sourcils.

▬ T’fais des prothèses pour les demi-dieux qui perdent des membres ? ton regard braqué sur sa silhouette. C’est stylé. tu le penses. Mais… pourquoi t’fais ça en soumsoum en fait ? T’as failli m’buter, et j’suis sûr qu’tu l’aurais fait si j’avais pas bougé, pour un truc qui est grave utile. Pourquoi ?

pour toi, ça ne fait pas sens du tout, Blue.
pourquoi cacher un talent pareil ici ?
alors tu t’approches, menaçant du regard.

▬ Tu trempes dans quoi ?

parce que c’est beaucoup trop louche.
et au fond, ça te semble évident, Blue.
alors tu attends, pressé de sa réponse.

Et si tu voulais pas caner tu pouvais juste sortir de chez moi comme je l'ai proposé non ? Ou j'avais pas déjà fait assez clair que je veux pas de toi ici ? Iel voulait juste la paix dans son appart, et cette paix c'est quand l'autre connard y vient pas poser les pieds. Mais ? Je te dérange là à faire le tour du proprio ? Regarde-moi si on parle, tu payes pas le loyer connard ! Ne se terra pas d'ailleurs, se bat au mieux contre les câbles. Oui j'aurais tiré car mon appart c'est pas le tien genre ? Pour qu'il en soit sûr. Et je taf pas en soumsoum, je taf au labo surtout mais c'est un truc que je kiffe faire alors je travaille de mon côté aussi. Puis mon temps au taf c'est pas pour les recherches où mes modif' perso. Ne mens même pas pour une fois. Je suis en règle donc casses-toi maintenant, c'est si grave que ça d'avoir aucun rythme de sommeil et d'en profiter pour taffer ? Aussi si tu continues à t'approcher aussi près des toilettes je te jure la porte va s'enfoncer dans ton crâne, c'est un système de défense t'as capté. C'est de mon cru, je fais pas que des prothèses askip et d'habitude je taf donc tu me dois un jour de congé aussi, tu présentera directement les excuses à Solan où pas ? Iel aime pas si ses employés finissent en mauvais état…

Ce qui n'est pas un mensonge non plus, et Solan est redoutable, entre la brume et les araignées mais c'est qu'iel n'est pas entièrement honnête. Il n'y a que Mars en employé “humain”, des araignées ou des plantes il n'y a que ça dans le coin,  honnêtement trop même mais c'est une histoire pour un autre jour. Ce qu'il faut rappeler est qu'avec sa main en bouillie tout les plannings vont être bousculé et que c'est entièrement la faute de l'intru

Ici iel se concentre sur Blue. Ne mime pas un décompte, le garde en tête cette fois, laisse trois secondes avant qu'en effet, la porte des toilettes ne vienne s'ouvrir d'une force absolument pas anormale, sur l'étranger à défaut qu'il se soit écarté. La seule idée d'automatiser la porte, l'utilisation de la technokinésie et du brin de magie permet de rendre à peu près n'importe quelle pièce du mobilier une réelle arme tant qu'une modification y a été faite par le passé et ainsi iel y insuffle sa magie. Parce qu'iel la dit, iel l'aurait tué et iel le veut hors de chez lui, au plus vite.