Riesling avait su le risque, mais pas imaginé que le flair de l'Empuse soit suffisant pour lui permettre de se diriger - peut-être aurait-il dû s'appliquer un peu plus pour lui présenter une illusion qui la trompe sur la réalité.

Il fit quelques pas en arrière mais elle allait trop vite, et il se retrouva au sol, une douleur assourdie par l'adrénaline éclatant dans sa joue et sur l'angle de sa mâchoire. Il allait mourir, il ne se débattait pas, ça ne ferait qu'accélérer l'inévitable. Il espérait juste que les autres pouvaient s'enfuir.

Il n'avait pas non plus imaginé que le monstre lui parlerait, plutôt que de l'écraser d'office. Elle le maintenait au sol par la gorge mais il respirait encore, et à chaque mot qu'elle disait, il se demandait pourquoi. Son illusion serait levée s'il mourait, sans doute qu'elle ne le savait pas.

- Non !

Des couleurs et des étincelles éclatèrent dans la vision du monstre, parce que l'illusion répondait à l'éclat de voix de Riesling. C'était un refus qui aurait pu lui coûter la vie, s'il n'avait pas été interrompu par le garde qui tira brutalement l'Empuse en arrière. Il se débattit brusquement pour se dégarer et rampa en arrière, titubant pour se mettre debout et reculer, sans encore d'autre plan que de s'écarter.

Son illusion s'estompait, avec le temps qui passait, son focus morcelé et l'effort, la vision du monstre s'éclaircissait progressivement à mesure qu'il lâchait - mais au moins, la scène s'était vidée en bonne partie.

Tout serait plus simple si chacun pouvait simplement faire ce qu'elle voulait. Pourquoi est-ce qu'ils tenaient tant à s'accrocher à la vie quand elle était insignifiante ? Pourquoi tenter de voler la sienne quand elle reviendrait quoiqu'il arrive ?
Tout cela l'énerve.

Elle était censée s'amuser aujourd'hui, se repaître de toute la vermine autour, mais on lui mettait des bâtons dans les roues, on ne lui donnait pas ce qu'on voulait, on voulait la contrarier. Et si ce n'était pas pour la douleur qu'elle sentait dans son dos, elle aurait écrasé celui qui sentait trop familier. La dans son dos lui arrache un cri à assourdir ceux autour d'elle.

Meryem ne voit rien, continue de se débattre, mais intensifie les flammes de ses cheveux pour brûler l'impertinent qui essayait de lui arracher ses ailes. Récupérant progressivement la vue, elle écrase son dos contre le mur le plus proche pour faire lâcher prise.
Son aile est endommagée, brisée par la force du Sparte.
Il en tient un bout dans la main.

Alors c'est ainsi.

Elle hurle, et reprend son aile avec ses crocs pour la manger, refusant de laisser quiconque garder un morceau d'elle.

« Tu me le paieras. »

Et elle fonce vers ceux qui fuient encore dans la foule. Ceux qu'elle attrape, elle les mord jusqu'à la moelle. Ne se fatigue pas à les dévorer tout entier.
Echidna lui avait demandé de ne pas se retenir.

Ceux qu'elle attrape, elle leur arrache le bras avant de les dévorer.

Le sang gicle sur sa langue, les os craquent sous ses gencives, les hurlements bercent son repas; son poids écrase les cadavres qui jonchent peu à peu le sol. Elle dévore, mâche, boit, se repait de ce qu'elle peut trouver.
Ce garçon n'était pas Riesling, Riesling était mort.
Meryem mord et déchiquette et engloutit. Plus qu'assez pour continuer à grossir et gagner en force, et à se régénérer plus rapidement.
Puis s'esclaffe alors que le sang coule au coin de ses lèvres grotesquement.

« MERCI, JUSTICE, POUR CE BUFFET GRATUIT ! ON NE RESTE PAS POUR UN ENCORE ? »

Ailleurs, elle réalise que d'autres monstres festoient aussi, mais l'Aigle a perdu son apparence monstrueuse et l'Hydre a déjà fait pousser plusieurs têtes.
Elle grogne et se dirige vers eux.

Ça brûle. Ses mèches infernales te balafrent le visage, lèchent ton torse pour y imprimer des marques brunâtres et boursouflées. Tu hurles, mais ne cèdes pas. Tu veux déchiqueter son corps, arracher sa putain d'aile. Le monstre se propulse en arrière pour t'encastrer dans le décor. Tu étouffes un cri, puis hurles à pleins poumons en arrachant enfin la chair. Tu ne garderas pas ton trophée, elle te l'arrache avant de fuir et si tu tentes de te relever, une violente douleur émanant de tes côtes et ton dos t'empêche de te lever. Le sol tremble, mais il y a comme des élans de fin de guerre. Tu craches une gerbe de sang, tâtes ta poche dans l'espoir de trouver ton téléphone et d'appeler Seraph. Malheureusement tu trouves ton rainphone brisé, conséquence de la dernière attaque de Meryem, très certainement. Tu renverses la tête, souffle.

— Hé les connards ! Aidez-moi !

Tu te traînes en grimaçant. Au moins rentreras-tu à la maison vivant et héroïque. En définitive, c'était plutôt une belle journée.

• Meryem l'a bien amoché, il a des brûlures dont il gardera les cicatrices + de nombreuses fractures l'empêchant de bouger seul, le gars se traîne quoi
  
• Franchement c'était cool
  
• PS : oui oui les connards c'est vos persos
  
• PPS : excusez-le dans sa bouche c'est affectif
  

22 juillet 2023