Ah, quelle plaie.
Des heures, à attendre.
Coincé dans un costume. A célébrer une union dont il se moque royalement, si ce n'était pour voir Midas commettre une erreur et pouvoir le lui rappeler la prochaine fois.
Il surveille, vérifie que les Warren ne se battent pas sans lui, et quand tout devient insupportable, que Cecil et Midas sont loin l'un de l'autre, distraits, Ellair soupire et attrape une de ces bouteilles trainant dans un seau rempli de glace, avant de quitter la salle et patienter à l'extérieur.
Marre des rires, marre de les voir prétendre.
Marre de voir des égarés se mêler aux Spartes.

C'est dehors, à proximité, assis sur des marches, qu'il profite du contenu de sa bouteille. Ici, c'est silencieux.
Agréable.
Il peut lire la suite de son livre et attendre que ça passe. Ellair s'est déjà libéré du veston, il traine à côté de lui.
Puis quand il entend des pas, le protecteur des Olympiens referme son roman, et se lève, ramassant sa veste. C'est bizarre, les pas de Cecil semblent moins élégants, moins dignes...
C'est parce que c'est Sohel. Lui aussi bien habillé, bien coiffé, mais l'air semblable à d'habitude. Ca dénote, et arrache un léger ricanement au fils d'Arès.

- Tu as l'air ridicule.

Lui aussi, il est habillé en pingouin et coiffé, bien rasé pour cette mascarade.
Puis il soupire et se laisse de nouveau s'asseoir sur les marches : ce n'était pas quelqu'un pour qui il comptait se lever de base....

- Enfin... Moins que Midas...

Ah, la moitié d'une bouteille délie sa langue.

Ah, Ellair s'y était fait, aux costumes de clown de l'ecclesia. Il n'aimait pas les porter, mais l'envie de les arracher immédiatement lui était passé.
A sa remarque, l'olympien ne lui adresse qu'un sourire en coin moqueur.

Sohel n'a  pas besoin de beaucoup de provocations pour démarrer. Ellair se doute même que son simple visage serait prétexte à se bastonner.

- Moi?

Ah le voilà, main sur le col.
Cela ne sera pas suffisant pour effacer son sourire moqueur. Il se lève alors, le fixe, laissant un tout petit peu de silence planer avant de répondre.

- Fais pas l'idiot Sohel... On n'en a jamais assez.

C'est leur nature.
Ce sont des bêtes qui prennent des coups sans retenir la leçon, elles reviennent inlassablement pour encore mieux en donner.
Pour punir son frère de ruiner son col, un coup de tête brutal.
Ah, même lui, cela lui remet les idées en place : à force de se prendre des coups, Sohel avait la tête dure.
Profitant de l'effet de surpris, Ellair se recule juste assez pour profiter d'une dernière gorgée de la bouteille de champagne volée, pour la déposer au sol en suite et retrousser ses manches calmement.
Un combat, traité comme une banalité.

- Quand tu veux, Sohel.

Un nouveau rictus.
N'étaient ils pas là pour profiter de ces boissons et ces vivres offerts, à l'occasion d'une vaste blague ? Et il n'a rien à faire qui en vaille la peine. Se tenir debout, attendre que Cecil en ait marre pour le suivre et rentrer.
Alors.. Pourquoi ne pas boire ?

- Allons, c'était la seule activité intéressante de ce fichu mariage...

Puis, un coup.
Il grogne, le fusille du regard.
Ses doigts passent sur sa joue endolorie.

Sohel et son air satisfait l'énerve. Cet air qui ne le quitte pas depuis son départ des Spartes.
Ca l'énerve qu'il le prenne de haut.

Un ordre, alors qu'il se redresse à son tour.
A la remarque, ses doigts glissent à ses lèvres. Elles y ramassent du sang, bien sûr.
Un petit silence, un instant pour le dévisager, puis il vient essuyer ses doigts carmins sur la chemise de son frère.

- A qui la faute, hm ?

Voilà qu'ils se ressemblent désormais.
Sale de sang, tous les deux.

- C'est tout, Sohel ? Ca t'as ému le mariage c'est ça ?

Le sparte est bien calme. S'il ne vient pas le chercher, il lui tombera dessus : lui, ça ui dit bien, de le frapper là, tout de suite.
Le poing part à son tour aussi, pour s'écraser sur ce visage qui le juge, qui se croit meilleur.

- Me regarde pas comme ça !