Seul avec sa mère, Sohel observait souvent l’horizon en se demandant pourquoi il était si différent. Depuis sa naissance, il sentait qu’un truc n’allait pas.
Les lettres se mélange dans sa tête, il a mal a la tête a force d’essayer de comprendre.
Alors il ne comprend pas, il ne comprend rien.
Et ce qu’il ne comprend pas, le met en colère.

Très tôt, il montre Sohel, cette rage qui l’habite. Il ne veut pas de copain, de toute façon eux ne veulent pas de lui, il est très vite exclue de la classe dans laquelle il est.
Alors a la moindre réflexion, a la moindre moquerie, Sohel frappe.
Sohel frappe sans s’arrêter.

On est obligé de l’éloigner de force.

Sohel voit trop vite rouge.

Et pour un enfant, il pose problème tant sa violence ne se résorbe pas. Sa mère est convoqué plusieurs fois  à l’école.

Et quand les regards de jugement des autres parents se font ressentir, l’air de dire : « il n’a pas de père, c’est pour ca » Sohel lance ce regard plein de haine.

Sa mère le rassure et lui dit.
« Il reviendra. »

Elle espère, elle est là chaque soir a regarder l’horizon a son tour en espérant une apparition.
Apparition que Sohel ne comprend pas, trop troublé par ses propres problèmes.

Il n’a alors que 9 ans quand son père viendra le chercher : la violence a aidé, elle a fait parler de lui, elle a permis de le faire venir.
Sohel n’y croit pas.
Il est vraiment différent.

A-t-il voulu être différent ? Non.
Mais là où l’emmène son père, il trouvera des réponses au moins.

Le voilà donc à Nausikaa dans le camp de sang mêlé.
Sa fête de bienvenue, si on peut appeler ça une fête, n’est en réalité qu’une épreuve pour lui, une épreuve de force. Il n’a que 8 ans et pourtant, il n’en démord pas. Il se bat jusqu’à tomber dans l’inconscience.
Il a trouvé des adversaires a sa taille.

Etonnamment, il se sent b i e n.
Et dans un sens, il le sent, il a enfin trouvé sa place.

Alors il évoluera, il deviendra cet homme bien bâti qui ne cherche plus a comprendre pourquoi il a tant de violence en lui, il l’accepte comme une part de lui-même. Et il évolue librement sans se soucier du lendemain, ce qui importe c’est l’instant présent.

Dès que l’occasion se présentera, il rejoindra le clan Sparte, ce clan tant affectionné des siens, ça sonne comme une évidence, il veut en être. Il passera les travaux et en deviendra un membre à part entière.

Et dès qu’il le pourra il sortira de Nausikaa pour redécouvrir le monde des mortels, désormais il peut se débrouiller seul. Il apprendra que sa mère a refait sa vie, elle est remariée, elle a des enfants et elle va bien. Rassuré, il n’osera pas se montrer de peur d’entacher sa nouvelle vie. Alors, il enchaine les petits boulots, en tant que garde du corps, puis agent de sécurité et finalement depuis un petit moment le voilà videur dans une boite de nuit.