les caresses s’immiscent, dresse d’horreur la détresse - celle qui se tisse habilement de doigts autour de son coeur. elle l’entrave pour l'étouffer sans qu’il ne puisse le remarquer. proie est à merci en un souffle, c’est la gorge nouée et les frissons soudains des murmures à l’oreille qu’il peine - antigone- aux airs de penser, que se donner en spectacle est un excès. pour autant on déchire pas le cinéma qu’elle serait pour lui on ne sait qui (que le groupe imagine qu’elle soit).

devant les spectateurs, plutôt que se faire complice improvisé - victime de sévices - rhys s’érige collaborateur. préviens, non? considération est ferme, malgré ses rires vilains. presque tendresse de fils d’hestia, à l’usuel dédain d’absence de ton - tout pour qu’en face on ne soupçonne rien. et ça se joue désabusé, malmené par qui sait lui tenir la main.

petit théâtre si bien œuvré, que le groupe se regarde à (au moins plus que vaguement) croire ce qui se dressait devant leurs yeux. pas de questions, on suppose plutôt une urgence désavouée. "rend nous le intact !" rigolé, sans once pensée - et il leur tire la gueule pour l’effet.

il est là tout à elle, enfin - rhys espérait ne pas mourir ici et maintenant
(il avait moins peur quand antigone était loin de lui
les tenants pourtant
l'en fond imprimé dans l'instant,
les yeux dans les siens,
à se tenir la main)
il avait d’autres plans

rhys espère qu’elle savoure au moins un peu de temps
de l’avoir pour elle - compte est à rebours
à chacun de ses souffles, là
plus loin du groupe, à qui il ne voulait particulièrement
causer de coups bas.

t’es bonne pour me trouver, pas qu'il voulait que ça se réitère. où est-ce qu'ils pourraient bien courir? c'est avoué sans la moindre opacité, mais aussi le long de quelques notes calmes à lui même pour pacifier l’effet qu’elle lui fait. il faudrait pas trop s'emballer, trop s'étaler - dejà que son odeur est ancré dans ses narines. les doigts de sa main libre gesticulent un peu, l’aléa qui le détient pourrait faire chavirer son cœur de foi, d’effroi sans même qu’elle le veuille.

tu veux quelque chose? il sait qu’on les regarde encore, même à faire dos - ce n’est pas sec pourtant, que de l’antagoniser - il sait mieux.

heureuse - elle dit - le renard aimerait glapir autrement que de faim. qu’est ce que peut lui donner sa nourriture si ce n’est que l’impression d’être repu jusqu’à ce qu’elle se serve impunément de quelqu’un d’autre, une prochaine fois. non ce n’est pas, par sens de justice ou quoi qu’il s’interdit ce constat - qu’il aimerait épargner d’un autre la vie si elle se concentre sur quelqu’un d’autre ou quoi. lloyd se refuse l’état de repas qu’on prend et qu’on ne sait savourer- c’est hors de question,

oh non c’est pas comme ça qu’il marque -
s’il faille se faire désirer, et lentement dévorer,
ça serait à la longue,
éventuellement, apres
des larmes et la sueur,
après avoir maintes et maintes fois serré les dents -
de ne pas l’avoir dans ses mains, dans sa bouche
près d’elle, là où on se servirait de lui qu’un
instant

rhys tient à la différence marquée d’insolence,
plutôt qu'imprudence - le long pourtant de mots
qui brûlent à le faire trembler.
au bonheur une sucrerie n’est qu’une plaisanterie
et il pourra seulement lui donner ce qu’elle veut si
elle cesse de le regarder avec ces yeux

il n'a pas la main sur comment elle le voit
pas au delà de comment il se comporte
du moins

c’est pas que j’ai pas peur, mais à quoi sert courir? tu vas juste m'attraper, et je sais pas après. contre elle - surtout,  on change donc les stratégies. elle l’avait plaqué sans aucune difficulté cette fois là, il s'étonnait meme d'être encore là. pour beaucoup moins on lui aurait pris la vie au lieu de la partager. elle n’a pas à savoir qu’on peut sentir son cœur battre jusqu’au bout de son pouls, ni qu’il insuffle de son pouvoir pour s’éviter la sueur le long de la nuque.

rhys devant elle s’est arrêté, arrêté avant que se montre à nouveau à lui le renard d’ébène et lui arrache la tête - profite du repos offert de ce qui n’est pas une attaque. la premiere fois, il avait couru, mais la premiere fois les enjeux n’étaient pas les mêmes. fils d’hestia était seul et, il pouvait bien mourir - on l’aurait laissé le gout du vomi en bouche de n’avoir été celui a donner sa vie - il aurait eu la haine, mais c’est à peu près tout.

peut-être qu’antigone -
détentrice de sa tragédie
(et par conséquent à lui aussi,
du fait de faire partie de sa vie)
vrai dit

qu’il n’a pas assez peur,
pas assez peur parce que s’il devait partir,
ça serait un poids en moins -
il n’aura pas le choix d’être autre chose
que de la poussière entre ses mains

on fait faire le tour à une meuf, elle vient de s'installer en coloc avec un de nos potes.

antigone continue de lui marcher autour, et ça ne passe pas inaperçu au groupe relève le comportement - ils se regardent entre eux à bout de propos à peine tendus - mais attendent encore, curieux pourtant quand elle se rapproche l'air de dire qu'il lui appartient. ce sont ces regards qui sont feutrés mais qui mènent au mille et quarante questions à leur sujet quand il n'y aura que lui. rhys d'ici ne les voyait, se prépare pourtant à intercepter deja ce qu'on dirait. il inventerait certainement un truc tout fait, qu'antigone et lui ne savent pas se lâcher, aux sons de la vérité. on pensera qu'ils ne sont pas bien l'un pour l'autre.

il fallait qu’elle ait choisi le jour où seuls des humains l'accompagnaient - peut-être ça expliquait qu’il sente fort en comparaison. par curiosité, rhys a levé son nez à son menton - pour y constater rien de particulier

je sens quoi meme que tu m’aies trouvé?

son baiser sonne comme les cloches de la mort - il se serait pris la main à y enlever la marque
(il n’imagine pas qu’il y reste là quoi que ce soit
c’est nerveux, l’impression fallacieuse
d’être teinté de quelque
chose de putride, de fétide
comme de la chair
qui brulerait sous ses
flammes)

y irradier son odeur de la sienne
(il avait l’impression qu’on venait
le fumer pour l’incendier
le consomme et de lui
ne laisser rien d'autre
que ces poussières)

la force n’est même pas là pour lever le bras
(contraint souvent au renard qui
fait de lui chez elle et s'est
plusieurs fois attaché à son bras)
elle se dédie à la place dans tous les scénarios
de la promesse qu’on vient de lui faire

son coeur encore étreint - bat, se bat
pour crier qu’il va vivre, pour crier
qu’il a des vies entre les mains
des vies de mortels -
sa respiration vibre un peu trop fort
il faut qu’il parle, où il va se perdre

… tu trouves ça grandiose de tuer, sur une vie d’éternité?

elle ni lui ne sont capables de se souvenir de chacun de leurs repas. qu’on parle ici de consommer ou abîmer - à la fin quel sens y a-t-il à y trouver? l’instant leur échappe maintenant encore et à lui surtout, à participer dans cette course dont il sera perdant.

j’sais pas, ça te fatigue pas? tu cours tout le temps, alors que t'en as justement, du temps. que ça, même, quasiment.

le renard n’est-il pas épuisé de chasser après toutes ses années - après l’éphémère? être objet qu’on ne saisit pas ne l’oblige pas à se parer de cruauté, rhys voit c’est déjà dur pour qui tente de s’y approcher - l’idée même de s’en séparer. il mentirait, après tout, à dire qu’avoir le renard si proche de le manger la dernière fois ne lui avait pas laissé l’impression de vivre, pour de vrai, cette fois. autrement, l’appel du vide hurle hurle que tout ce qu’il est, tout ce qu’il fait est inutile tant qu’il ne sera pas destitué de son état de fils d’hestia.

il délaisse le trop de peur, pour s'essayer à mettre la main sur l'insaisissable - rhys tire l'esquisse presque puante d'embarras, au bord du gouffre à s'imaginer peut-être chien infaillible. sans laisse et sans maitre il n'apprend rien, pourtant.

tu veux pas autre chose? quelque chose pour de vrai, quelque chose qui dure - dont tu te souviendras. quelque chose qui la rendra heureuse - car bien qu’elle courait après la mort, l’antigone de créon y trouvait là la fin qu’elle avait elle-même décidé. antigone maitresse de ses malheurs, alors qu'accrochée à lui, c'est plutôt une antigone étreinte des pulsions qui dictent qu'elle devait se faire monstre.
(antigone outil à toutes ses envies destructrices
fait presque répondre à de dionysos les excès)

je te présente si ça t’intéresse vraiment seulement si.

le renard est toujours après sa vie, et non plus là forcément à lui arracher le souffle - mais peut-être après l'idée de l'y ruiner.  si il jurait sur le styx de lui vouer la vie qu'il lui reste en échange d'épargner ceux autour, il n'aura pas l'éclat aveuglant d'un souvenir lui non plus - et l'idée même de mortels en dommage collatéral lui était infame car c'était la la vie après laquelle il courait.

lloyd tourne la tete vers qui se fait indiscrétion. les regards là bas s'entremelent dans un mélange, presque attrapés la main dans le sac. ils s'étaient imaginés plus subtiles, après que antigone les ait regardé. fils d'hestia rend son attention à la petite antigone.

mais franchement ils sont chiants là un peu, j’propose de les lâcher sans explications- en courant pourquoi gacher sa vie à pourrir la sienne ou à s'y mêler, quand on pourrait vivre la sienne, digne, détachée?

non j’en ai pas autant. de temps.
dit sur le ton de qui n’en n’est pas
plus déstabilisé - les yeux braqués -
mais justement.

elle s’impatiente, pourquoi - quand elle en a
justement du temps. c’est un choix d’être
irritable quand on n’en manque pas.
il voit après tout, il a proposé mais c’est elle
qui lui prend sa main de devoir le tirer
dans là où on pourrait le dépecer en paix.

c’est exactement ce genre d’endroit qui craint
le soir ou on le trouverait lui au milieu d’autres fêtards
à fumer et à boire. les comportements sont prévisibles,
répressibles, dans des violences qui marquent pas forcément
physiquement. il préférait l’ambiance pédante à quoi que ce soit
qu’antigone fasse à qui il fréquente.

elle pourra fouiller il n’a sur lui
que des bribes de ce qu’on pourrait
lui imaginer lui et ses présupposées
nuits de folies - des consumables, dans
des sachets, des clés, son rainphone,
de quoi crocheter des cadenas comme
on sait pas - rentrer dans d’un voisin
absent l’espace de piscine avec des potes.
de tels souvenirs marquent que si on
refuse de les oublier. une expérience
telle pour antigone alors se perdrait
dans des méandres au milieu
de toutes les morts qu'elle a causées.

l’intimité se dégage ici, dans un coin
foireux, dans des cinémas et d’acteur.trice le jeu.
un autre contexte l’aurait flatté avec elle -
parce qu’elle est belle antigone - éternellement.
elle décide de sa laideur et comment ça la définit,
dans une nature qui demande cruauté pour survivre.
c'est une vie lasse, évidemment qu'on préfère
courir apres les horreurs qu'on exécute -
autrement on est victime de sa condition.
et quelle betise de subir sa vie, de ça il n'en
n'avait plus envie.

dans des abysses superflues, ses caresses sont
éphémères, elle le quitteront aussitôt qu’elle aura
ce qu’elle veut. sans pourtant y croire, il se dit,
qu’il y a comfort à l’avoir là dans ses bras - une sorte
de mélange entre contrôle et effroi - la sorte
qui fait élever les poils le long de ses bras.

il joue le jeu glisse la main au creux de son dos -
le bras dans l'interstice entre son corps et d’elle l’avant bras
lui sourit presque - bien que chez lui c’est un amas
de complaisance plutôt que de reconnaissance.
l’histoire dit qu’on se parle sans préavis ici -
dans les bras de quelqu’un -
dans ce genre de contexte, se susurrent secrets
c’est pourquoi sa langue se délie - il faut
quelque chose qui fasse le poids
un projet de (mort) vie

je veux qu’hestia tombe.
par moi même c’est impossible.
si tu m’aides t’auras ton évènement.
on se souviendra de toi dans l'histoire
lui aussi voulait de ça, ne pas être juste
un fils d'hestia auquel on sourit pour sa compassion
avec le sourire en demi-teinte, sous conditions.
(d'être tendre, d'être tout
ce qu'il ne sera jamais)

tu disais je sentais le feu, c’est ça l’odeur des hestia?
parce que ça me dégoûte.
est-ce que l’essence,  c’est lui ?  on dirait qu’il est d’un parfum qu’on
a ciselé, manufacturé et qu’il est de fait
fils d’hestia intrinsèquement  et donc
est imprégné telle par sa mère comme une cicatrice
indélébile, inéluctable
j’en veux pas de sa revendication  -
pas si c’est qu’elle prend les choix pour moi.
son indiscrétion dans les coeurs
les souvenirs qui ne lui appartiennent
et le calme dans la voix - il n'en veut pas.
il espère d’elle le désemparèrent des parents
qui ne savent pas quoi faire de leur enfants - le regard
étroit des déceptions qui s'enchaînent. pas les larmes
pas la compassion pour laquelle on la connait ou l’amour
inconditionné dans lequel elle avait l’impression de
l’y baigner.

tu es la première personne a qui j’en parle.
j’ai pris contact avec le sphinx et le lion -
on a des accords, mais ils savent pas
ce que je veux.

le renard n’a pas besoin d’être de feu
(comme le conte ses histoires,
de canidés rusés et insidieux)
mais d’ébène. il se nourrit
de sa haine -
se réjouit tout resplendissant
d’être du peu
à recevoir ce qu’il refuse
aux mendiants.

elle passe la main dans ses cheveux,
l’air de dire qu’il est sien. et c’est peu
importe, car d’objet on s’en sert
pour sa fonction - et rhys d’avoir
un sens, une vocation y voyait
de sa vie la raison. pas de peur de
perdre par usure, peut-être après sa
mort d'autres l'approcheront elle
pour lui vouer une vie de raté - à
jouer les destructeurs de déités.

personne, qui ne va, jamais, n’aurait
l’idée de vouloir détruire qui leur
offre le foyer. qui vient les voir avec
une tendresse aussi divine. il n’y a que lui
et  l’amertume débridée qu’il ne sait
point lâcher.

dans les crevasses de son coeur on n'y
trouve point la délusion de former
quoi que ce soit de bénin et véritable
entre les mains qui cherchent éternellement
la destruction. il n'est question que de temps,
avant qu'il devienne victime prochaine, car
peut-être c'est ça s'aimer, des fois, c'est
demander qu'on nous subisse
demander être supplice.

il se parfait de la texture
sous ses doigts sur son dos, des yeux
qui se perdent à qui penserait il y a ici
des flammes. il la lache si elle demande.
l'aimer comme la tenir, l'effleurer pour pas
davantage s'arracher - être ici, lui parler
c'est s'immoler, c'est se promettre
la mort.

antigone s’impatiente déjà à ainsi autour
de lui tourner en méandres - pêche à la
prochaine récompense. elle veut le fruit
le plus précieux, la pomme,
des cieux qui les protège des carnages qui
elle l’allège.

son étreinte lui force un souffle étouffé,
un petit rire, présomptueux pour cacher
la douleur de se mettre autant en danger.
ça casse un peu y'a une part
de tendresse dans ses yeux - ses propos
l'air de dire "tu me choisiras, parce que
je te donnerais ce que tu veux."
ils sauront pas. mais il a besoin
d'eux.

hestia dit elle m’aime,
si c’est pour de vrai -
il sait ça l’est - comme il
comprend le temps d’un
parent trop occupé, qui n’a
rien demandé.

son temps à elle ne vaudra jamais
le sien - et il s’appuie sur cette partie
qui n’y croit pas aussi - espère
qu’elle ne le regarde pas le temps
de prendre ce qu’il pense lui revient
de droit. la rudesse est l’échappatoire
d’une vie de demi déité sans sens, il le
trouve dans les blessures qu’il s’inflige
et les dégoûtantes égratignures.

elle interviendra, si je vais trop loin
avec toi, ou les autres
dans une destruction béante, en réponse
d’un ego trop fort. il s'entoure de qui le
tirera plus bas, pour ne pas faire face
à l'inconfort d'être avec les plus calmes,
les ajustés, inadéquat.
il n’y a ici plus aucune honte -
il faut qu’on le voie ou il n’existera (plus)
pas, à pousser le bouchon, à chaque fois.

mais si ça suffit pas,
et là au delà d’un rêve après une vie
qu’il a donnée à autrui. j’m’en prendrai
aux autres.
la famille c’est tout pour hestia.
elle était des rares à être descendues
en avril les voir après tout.
alors il tient à la lui prendre, ou la
donner - comme elle l’a pris de la
sienne.  rhys arraché - s’est imaginé
aussi épouvante à ceux l’ayant
abandonné.

la peur devrait le protéger
elle devrait empêcher de courir
à sa perte - de celles qu’il allait
causer - le dissuader, les dissimuler -
mais rhys dans sa condition de fils
fait un pari sur une mère dont on
croit la nature conciliatrice.
(ou peut-être parce qu’il ne
croyait pas en elle il pouvait
se tenir ici, plutôt que de prier à
ses pieds qu'elle lui rende
sa vraie mortalité)

antigone lui parle d'abord en douceur.
d'un accord où l'on sort satisfait.
elle se fait chef d'orchestre, sourit -
carnassier. c’est elle qui l’a menée à déblatérer
ses desseins, car la vie d’un mondain
valait plus que celles de demi-déités.

la peur du reste n’a de sens que parce qu’elle réaffirme
ce qu’on a et donne la valeur à ce qu’il peut
perdre. du reste, de fait, rhys de sens est dénué.
il n’a pas de famille à perdre qui le subit.
il rit, c’est âcre, quand on lui dit
rien ne le terrifie.  
et le propos qui suit.

peut-être pas. j'dirais pas ça.
j'aurais pas parlé avec quelqu'un
d'autre. parce que toi, on peut pas
t’échapper. et qu'il y a
d'elle d'avoir peur, une raison
toute ficelée, toute tissée,
dans le sens qui lui lui plait.
peut-être oui, qu’il
la prend elle par la main, comme
le violet réside en son sein.
et donne l'impression
que la peur ne vaut rien.
je te roulerais pas. suffit que
tu le prennes mal, tu me tuerais
dans l’immédiat. sur un coup de
tête, entre ses dents.

et lorsque l’impermanence raisonne,
d’un désir de n’être plus le récepteur aux autres,
que reste-t-il de la peur conservatrice ?
elle devient poussiéreuse
dans sa position d’armure
et de prison. peut-être c’est de lui
qu’elle devrait se protéger.

tu penses à moi, j'aurais pas crû.
menti, souri, narquois,
l'empathie est là chez les monstres
chez elle aussi, elle s'imagine
à sa place et tous les sacrifices encourus.
sans forcément peut-être le ressentir
la peine qu'elle peut lui prédire,
renard lui dit de prendre garde devant l'hubris.
et antigone aurait raison, de se tourner vers créon -
s'épargner l'humiliation de creuser dans la terre
de ses mains, d'éviter de se salir pour un frère
mort et donc qui ne ressent plus rien.
lui aussi gagnerait tout de se ressaisir,
par dégout pour sa nature -
et les larmes de ruptures à venir.

lloyd dans le tas, pourtant, ne trouvait pas
que les choses horribles qu'on puisse être
amenés à faire, justifiées, ou non devaient
priver d'un bonheur si on le cherche.
ne l'avait-elle pas dit? elle le cherche elle, aussi.
que ça s'illustre à travers la douleur infligée à autrui
n'est que conséquence à ce qu'on appelle la vie.
et pour ce qu'il souhaite il voudrait tout miser -
voudrait, si elle le suit, qu'elle aussi.
marque d'autant plus l'histoire,
tant qu'elle abasourdit.
c'est pas un investissement la peine,
elle grandit pas forcément avec le temps.

ça fera pas forcément mal.
plus ça dure plus le risque est là, pris
dans les braises de voir et subir
les couleurs millésimes réfléchies
en son fond intérieur. mais elles
ne viennent presque jamais de lui.

on se retrouvera là, demain soir
il ne l’amènera d’autre, pour l’instant,
nulle part. s’il parie sur hestia -
c’est aussi sur antigone, brandissant
de lui les espoirs de devenir cauchemar,
en faire réalité. il priait qu'hestia le renie,
avant que l'engrenage s'enclenche
et qu'il soit de tous moyens -
démuni. et puis au pire, qu'est ce qu'il peut dire?
une déesse morte lui garantit-elle de perdre
sa revendication? il n'y a
qu'un moyen
de savoir pour de bon.