contexte inspiré de la mythologie grecque et de percy jackson

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Les dieux de l’Olympe existent ! Depuis qu’ils ont créé le monde à leur image, ils règnent sur celui-ci, dominent le ciel, les océans et toutes les couches de la terre. Ils sont à l’origine des cataclysmes les plus connus et des guerres les plus atroces...

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Let me down gently, Cassiopée
Abel Kozlovsky
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Abel Kozlovsky
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Particularité : Incarnation de Sisyphe
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Let me down gently, Cassiopée Mar 22 Aoû - 17:38
Il ne s’était rien passé, ici, sinon la force quotidienne de l’été. La tasse au fond encore taché de café attendait dans l’évier d’être lavée, un livre entamé à un tiers demeurait sur la petite table du salon. La poubelle était pleine, les mouches n’avaient pas encore trouvé d’ouverture pour la coloniser ; dans le réfrigérateur, des plats emballés brunissaient sans moisir. Tout l’appartement attendait en retenant confortablement son souffle de se livrer à sa maîtresse, et comme les jours s’allongeaient, la lumière qui passait par les fenêtres laissait sur les meubles un début de poussière solaire. Et personne n’était venu.

Abel avait d’abord jeté tous les consommables, incertain et effrayé par ce qui pouvait encore pourrir ; il avait vidé et désinfecté les poubelles, fait la vaisselle. Il n’allait dans la salle de bain que la lumière fermée, en laissant la porte entrouverte — un tube de rouge à lèvres, un pot de fond de teint demeuraient éparpillés sur la tablette du miroir, et les voir là, étalés dans une insouciance rituelle, lui donnait la nausée. Dans la chambre il avait ramassé les vêtements qui traînaient, ôté tous les draps et fait une lessive avec un produit neuf, au parfum différent. Sur le balcon, il avait arraché les fleurs les plus belles, et arrosé les plantes aromatiques qui brunissaient au soleil. Il s’interrompait parfois pour répondre aux nombreux messages qui s’accumulaient sur son rainphone, puis il reprenait, s’exerçant à garder l’esprit vide.

Le ménage était la partie la plus facile. C’était un rituel mécanique et expiatoire qu’il aimait exécuter et qui, en vérité, ne touchait à rien de particulier qui ne doive être fait. Il pouvait encore prétexter assister un proche malade ou en voyage, pire, vider l’appartement d’une morte, et ce jeu le confortait. Il avait récupéré les clefs de David et, ne sachant que faire du chat, il le laissait évoluer fébrilement dans l’appartement qu’il ne cessait de ranger et retourner. Le chat, troublé et jamais rassuré, se cachait sous le lit toute la journée.

Abel avait essayé plusieurs fois de toucher aux livres, aux cartons. Il avait d’abord essayé avec colère, pour les brûler, puis avec indifférence, pour faire un tri sans affect, mais il n’avait jamais pu aller plus loin qu’effleurer les dos des objets ; un sentiment douloureux lui brûlait aussitôt les doigts et infectait ses veines jusqu’à son coeur, et il s’en détournait pour se consacrer à des choses plus triviales, comme les sols, les vitres. Au bout du deuxième jour, il s’était habitué à soulever les choses pour nettoyer et les reposer exactement où il les avait trouvées, sans les regarder. Mais il ne resta bientôt plus rien à faire d’autre que de les voir.

Il avait fait l’aller-retour au camp, pour voir Georges notamment, le premier jour. Puis il avait dormi chez quelqu’un. Puis il s’était endormi sur le canapé. Le chat avait dormi près de lui.

Il s’était réveillé avec l’estomac sec, noué par la passion désavouée qu’il vouait à cet appartement d’appoint. Le ciel, voilé, faisait glisser ses éclaircies sur les nombreuses lettres, l’amoncellement de témoignages et de souvenirs à mille noms, que Dionne cultivait. Dormir près de cette mémoire colossale et terriblement vive, l’effrayait par cette ardeur dont il ne voulait pas être gagné, cette férocité de vivre et de l’amour qui danse talon contre talon avec la fierté des traîtres ; Abel s’était donc levé et se confronta à la réalité, indéniable, qu’il ne saurait en prendre la responsabilité. Il y avait peu de gens qui avaient le privilège du secret familial dans ce deuil absent — il prévint Madeleine, Primerose, puis, dans la nuit, il crut sans se dire pourquoi qu’il devait se tourner vers Cassiopée.

Il avait ouvert à Cassiopée déjà en pyjama ; la vision ordinaire de ce visage diaphane, pur, sous la lumière artificielle du perron le choqua. Abel lae dévisagea un instant, sans lâcher la poignée de la porte ; il pensa rapidement qu’il pouvait toujours la refermer pour se soustraire à cette rencontre désagréable. Il nourrissait à l’égard de Cassiopée une rancoeur silencieuse, ravivée par sa présence auprès de lui. Il voyait encore sur ellui les lueurs oranges de la salle de concert, et avec elle l’indifférence amère d’une victoire dont il était privé, à peine entamée par le désastre de la trahison de Dionne, qui devait concerner tout le monde, et il lui en voulait de cela.
Finalement, Abel s’écarta de l’embrasure de la porte, regardant plutôt vers l’intérieur de l’appartement, pratiquement vide.
« Merci d’être venu. » Il verrouilla la porte derrière ellui, le visage fermé. Il ne fit pas à Cassiopée l’affront de demander s’il allait bien. « J’ai déjà vidé la plupart des affaires avec mes soeurs. Mais il y a des choses, des archives surtout, que je dois donner, à Don peut-être, et » les feuilles éparpillées demeuraient en tas dans le salon, à côté des draps défaits du canapé et des cartons vides. « je n’ai pas envie d’y toucher. »

Il voyait Cassiopée de dos. Il lui trouvait une grandeur déplacée, évanescente, qui lui donna une envie sourde de pleurer, sinon de l’étreindre. Abel regretta amèrement de l’avoir invité : la solitude écrasante de l’appartement, dont l’âme s’échappait par les fenêtres ouvertes sur le crépuscule, se matérialisait pleinement autour de la présence ténue et étrangère de Cassiopée, pire, soulignait la vivacité inaltérable des vivant·es, et cet ensemble contradictoire de vérités frappait durement Abel. Il se passa une main sur le visage et s’éclipsa dans la cuisine, où, loin d’ellui, cette réalité funeste lui parut plus supportable. « Je te laisse mettre tes affaires dans l’entrée. Est-ce que tu veux quelque chose à boire ? J’ai fait des courses. »But when I let you down you’re empty
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Cassiopée A. Marinova
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Let me down gently, Cassiopée Lun 11 Sep - 22:10

❝ Le crépuscule de nos jeunesses ❞


Je suis venu compter le nombre de mes erreurs, y glisser sur chacune d’elle une petite croix rouge, le temps d'affiner ma compréhension. Déjà, tu vois, je me mens à moi-même, je réalise lentement que je sors d’un brouillard sans autre noms que la mort.

Celle-ci m’a volé bien des choses, m’a volé presque une année de ma vie.
Elle m’a transformé en traître, m’a coupé de toute famille.

Encore une fois.
Je
Me
Mens.

Dois-je toujours être comme ça, à chercher dans le factuel les raisons de mes actes ?
Duke m’a dit “rapporte moi la tête d’Ezra” et je sais déjà que je le ferais sans sourciller.

Porter le poids de mes erreurs est devenu facile, aussi simple que les expirations qui continuent mon purgatoire. Un à un, je viens récolter les au revoir, fermer doucement la jarre d'où reste quelques pincées de mon espoir. Ma Pandore intérieur a déjà abandonné ; s’est perdue dans l’obscurité.

Face à toi, Abel, je n’ose qu’offrir un demi sourire fantomatique. Le mensonge ne va pas bien dans nos échanges, il en ternit le fil et nous savons tous deux que celui-ci est trop précieux pour être abîmé ainsi. je devrais dire que cela me fait plaisir de te voir, mais nos rencontres se font sous les égides des âmes perdues.

Mes lèvres se crispent et je détourne le regard pour contempler le vide de son appartement.

Je veux bien… du thé s’il te plait Abel. N’importe lequel, juste du thé. Laisse moi t’accompagner, si tu veux bien.

Archiviste dans l’âme, de mes prunelles découlaient les milles et une liste à faire, les dossiers à ranger sagement. C’était comme un assassinat vicieux et discret, on effacait Dionne avec du chiffon et des cartons d’archives.

Je vais m’en occuper. De ces affaires… je vais… je vais le faire. Est-ce que tu veux bien rester avec moi ? juste le temps de tout ranger ?

La solitude restait trop croissante pour me permettre un abandon aux crépuscules de nos jeunesses. En observant Abel, je sus déjà que je ne pourrais pas oublier la pâle découpe de son visage.

Qu’au cœur de ma traîtrise, il resterait impérissable.

[ABEL] - [AOÛT 2023]
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Abel Kozlovsky
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Abel Kozlovsky
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Let me down gently, Cassiopée Dim 24 Sep - 15:36
Lui ne tuait personne ; enfin, il croyait ne tuer personne, c’était bien là le vice de son innocence. Après l’avoir admiré, toujours en silence, Abel s’était détourné de Cassiopée avec un regret, sinon une crainte inconsciente et tue. Dans son dos, Cassiopée laissait une ombre bleue et froide en forme de poignard de cérémonie, qu’Abel confondait avec le contour de larmes pures. Il ne devinait rien de la trahison, énorme et évidente, qui pesait sur lui, et il n’en voulait d’ailleurs rien savoir ; mais Abel avait l’intelligence des angles bleus de sourires désolés (qu’il haïssait !) et du frémissement ténu et gelé des menteurs. Il sentait et voyait sans se les nommer, ni les discerner, tous ces petits signes bas d’abandon, comme des étoiles de Judas dans un ciel dont on ignore qu’ils forment la constellation du baiser de la mort : il avait simplement dévisagé Cassiopée durant une longue seconde, où Abel avait détruit et recomposé son portrait en lui-même, puis, il s’était détourné.
Depuis la cuisine, il corrigea sèchement : « Je vais le faire avec toi. » car il se sentait déjà dévoyé de ses propres responsabilités par la gentillesse avec laquelle Cassiopée voulait le soulager. Or, Abel ne voulait être soulagé de rien, et se sentait même blessé et inquiet qu’on l’amène à cette négation de soi comme à l’échafaud, qu’on aurait bordé de haies de roses pour l’adoucir. Il ne voulait pas qu’on l’empêche de voir de près la mort symbolique de Dionne : et en même temps il voyait devant lui le plan de travail qu’il avait lavé et rangé, et où ne subsistait rien qu’une politesse générique, rien de sa soeur, donc rien de lui. Ce vide prévisageant ce meurtre dont il ignorait tout, Abel se sentit submergé par un vertige indescriptible, qu’il ne rétablit qu’en le remplissant de son propre mépris. Il versa l’eau bouillante dans une tasse, manquant de se brûler. Il regretta de ne pas l’avoir fait, et se condamna aussitôt de cette pensée puérile.

Lorsqu’il regagna le salon, Abel se sentit, bien sûr, encore victime de cette sensibilité particulière qui le saisissait lorsqu’il croisait Cassiopée. Il n’ignorait pas que ce sentiment ne disait rien de bon de lui-même — en tous les cas, qu’il devait se maintenir éloigné de cette douleur sourde et fraîche dans le coeur, qui le prenait chaque fois qu’il voyait Cassiopée, et encore davantage lorsque Cassiopée lui ne le voyait pas : en regagnant le salon il l’avait trouvé absorbé·e face aux cartons d’archive, le visage éclairé par le bleu clair du crépuscule que jetaient les fenêtres, avec l’innocence mélancolique et sournoise, bien sûr, des traîtres, mais surtout, des amants que l’on ne possède pas. Abel baissa les yeux en sourcillant, et posa la tasse où flottait un sachet de thé sur la table basse. Son geste, sec et sans délicatesse, renversa un petit cercle d’eau brûlante, une maladresse dont il avait l’habitude.

Abel s’assit près des cartons. Il y avait une place vide, à côté de lui ; l’une des fenêtres encadrait cet espace à deux dans la couleur de la fin du jour. « Je ne veux pas y toucher seul, mais je ne peux pas te laisser le faire à ma place, en tout cas, pas si je ne le vois pas. Tu comprends ? » Mais il ne voulait expliquer la vulnérabilité immense qui le justifiait — car Abel ne voulait pas parler de sa propre difficulté, sinon impossibilité, à toucher aux choses qui donneraient tout à fait corps à une tristesse et une colère qui le dépassaient ensemble, et donc, la nécessité vitale pour lui de s’y confronter pour les fouler au pied. Il passa une main sur son front pour ramener en arrière ses cheveux blonds, ternis par un genre particulier de fatigue, qui gênaient sa vision. Absorbé par l’évitement de son propre raisonnement, il dévoilait ainsi la jeunesse affolante de son visage, pénétré par une inquiétude blessée, tendue et pitoyable. « C’est... » Face aux archives débordantes, la nausée qui lui noua soudain la gorge le mit hors de lui. C’était une faiblesse qu’il méprisait de lui-même. L’écriture de Dionne, ronde et solitaire, grouillait sur les pages volantes et les dossiers qui gonflaient les cartons, et le hantait comme une menace.

Il saisit d’un geste vif et sec la première chemise en carton, qu’il ouvrit et passa en revue doctement, comme s’il disséquait un cadavre anonyme. Ce détachement était un exercice auquel il se contraignait pour s’éviter la soumission terrible de la douleur. Ce jeu évident, bien sûr, le faisait paraître bien seul, de la façon la plus amère possible. « J’imagine que ces archives se voulaient une trace objective et exhaustive, du destin d’autres personnes. Ca lui tenait à coeur : c’était des archives des sang-mêlé·es ou des personnes queer qu’elle a connues, si ce n’est les deux. C’était un effort bénévole bienveillant et essentiel, pour qu’on se souvienne de ces gens. » Sous ses doigts passaient les noms de dizaines de personnes conquises par leur destin loin de Nausikaa, ou trop près d’elle, des photos de femmes qui s’aiment, des testaments tremblants de femmes terrassées d’avoir été trop bien aimées. Et Abel ne voulait rien apprendre, ni de cette solitude particulière, ni de cet amour débordant, ni de cette ardeur volontaire, tenace, féroce, nécessaire de la vie, car il fallait que cela ne le concerne plus. Il en parlait, mais de loin, comme s’il ne voyait rien. « Et pourtant elles ont été conçues et écrites par une traîtresse : tout ce qu’elle a voulu consigner, tout ce qu’elle n’a pas consigné, la façon dont elle l’a fait, tout ça, ce sont les archives dans les yeux d’une menteuse. »
Il classait les pochettes par date, sans les voir, ou plutôt son regard, tendu, était ailleurs, sans doute sur un horizon moral plat. « C’est du gâchis. Elle les a corrompues, toutes ces personnes, et toutes leurs histoires — les archives restent de valeur : mais avec l’amertume maintenant, que c’est par une menteuse, et des intentions de menteuse, même nobles, qu’on les possède. » Dans un des cartons dormaient ses lettres à lui, il ne savait pas lesquelles, et il était ému et terrorisé que Cassiopée les trouve avant lui, car il croyait que ces petits papiers d’ivoire corrompraient quelque chose que Cassiopée, il ne voulait pas que sa propre fin soit trop évidente, puisqu’il ignorait que Cassiopée en avait déjà écrit les termes. Il classait en s’inventant un calme rationnel, en colère, innocent, et idiot de son sort. « C’est vraiment du gâchis. Je crois que j’aurais préféré l’oubli que de la connaître. » Sa voix se perdait comme du sable. Il serra les dents en secouant brièvement la tête, chassant ce dégoût sur lui. Pas une seule fois il ne regardait du côté de Cassiopée : il avait appris à craindre de lae voir. « Laisse — m’écoute pas, de toute façon, on ne sera pas d’accord. Je vais classer par ordre chronologique et ensuite par format et support. Si on le fait à deux, ça ira plus vite.  »
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Cassiopée A. Marinova
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Let me down gently, Cassiopée Sam 30 Sep - 0:22

❝ Le crépuscule de nos jeunesses ❞


Au milieu de la pièce, Cassiopée contempla les restes d’une vie.

Dans ses prunelles, cachées bien loin des jugements inopportuns d’Abel, la naissance feutrée d’un désespoir se fit. Il y avait quelque chose de sinistre à contempler le foyer vide ; sans personne pour alimenter l’existence, pour assouvir les faims irrégulières de la maison.

Dionne disparue, ne subsistait que des souvenirs.
Cassiopée voulait la pleurer en silence.

Le brusque bruit de la tasse fit sursauter le traître. Dans le crépuscule, Abel tissait un paysage dur et cruel : l’enfant seul, sans la sœur veillant sur son ombre - s’assurant qu’ils survivraient tous à un prochaine hiver. Si Abel était plus ouvert et Cassiopée plus courageux, iel l’aurait pris dans ses bras, peut-être un instant serré.e contre ellui-même pour apaiser ses tourments, les récolter du bout de ses doigts et les disperser aux quatre vents.

Abel resterait cependant découpé dans les rougeoiements crépusculaire et Cassiopée portrait la mémoire d’une traîtresse.

S’asseoir à côté du nouvel ambassadeur fut facile. D’accord. C’était à Abel de décider comment se défaire de cette histoire, et Cassiopée avait bien compris qu’iel n’était que soutien, qu’un silence discret pour lui permettre d’avancer (du moins, iel croyait.). Aussi l’archiviste en lui se contenta de noyer ses réflexions dans une première gorgée.

Machinalement, déjà, à mesure que l’autre extirper les mémoires, iel classait, par pile, par forme, séparant les témoignages des biographies, des rapports et des écrits d’enquêtes, dans un tas à part, encore, iel mettait les pensées de Dionne, tracer dans une écriture qui ellui donnait envie de pleurer.

Les mains occupées, l’esprit se cala sur la respiration de l’autre, s’y accordant avec l’habitude de celleux qui travaillent en duo pour lui dédier une attention suffisante. L’ouverture d’Abel, pourtant, et le contraste étonnant de ses émotions perturba Cassiopée, a tel point que cellui-ci s’arrêta au milieu d’un mouvement.

Iels tenaient entre leurs mains les tracés de vies, des histoires, des débuts et des fins ; iels tenaient entre leurs mains un monde qui était en partie le leur. Je n’ai jamais réfléchis à cela. La confession était simple, évidente. Dépourvu de la peur du jugement d’Abel, ou de sa rage, Cassiopée était passé à l’étape de la simple acception, considérant l’homme comme un chat sauvage aux comportements erratiques. Abel acceptait sa présence à certains moments, la détestait à d’autres tant et si bien que Cassiopée se contentait d’agir et de voir le résultat. Je crois que je comprends. Cela reste des archives, cela reste des histoires et un jour, elles seront des mémoires, leur autriche… le nom finira par partir et les archives seront conservées.

Iel reprit le papier qu’iel avait dans les mains, ne sachant maintenant que faire ; que penser. Bientôt Abel parlerait de lui de la même manière, viendrait cracher sur ses souvenirs et haïr sa mémoire. Iel ne pouvait s’empêcher d’être blessé. Mais son histoire à Dionne, son histoire à elle, ses propres… traces. Elles resteront auprès de ceux qui se souviennent ; et s’effaceront petit à petit. C’était une forme de réconfort pour lui, une manière de se dire qu’il n’y aurait un jour plus personne pour prononcer son nom.

Cela me va, je vais récupérer ses recherches et ses écrits, je m’occuperai de les archiver et classifier à la bibliothèque, et de les rendre anonyme.

Sur la table gisait quelques écrits d’un article jamais publié. Elle était théoricienne avant d’être traître, je n’ai pas envie de lire nos mémoires queer s’éteindre quand le reste subsiste.


[ABEL] - [AOÛT 2023]
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Abel Kozlovsky
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Let me down gently, Cassiopée Mer 18 Oct - 23:32
Il ne voulait pas être seul. La nécessité de la présence de Cassiopée se résumait à cela, et Abel éprouvait de la colère face à la platitude de ce constat. Éprouver était le mot, car la sainteté de ce sentiment bien placé le mettait, en effet, à l'épreuve : la colère, exacerbée par sa peine, le mettait à genoux et le tenait au col. Il était soumis par la colère de sa solitude : il sentit en lui monter des larmes enfantines, qu'il n'avait pas versées jusque là, et qu'il voulait encore moins répandre devant Cassiopée. Abel comprima les traits de son visage pour les contenir ; il serrait très fort la mâchoire et fronçait durement les sourcils. Cette fermeture totale, seulement humanisée par la vitre brillante de ses yeux, gravait sur ses traits un air grave cent fois maudit. Il ne disait plus rien. Il fallait que le sentiment le traverse comme un épieu brûlant, et Abel ne reviendrait que lorsqu'il en serait libre.

Il n'avait pas envie de chercher maintenant en lui-même ce qui le blessait ainsi, et avec une telle profondeur, mais la vérité crue et terrassante de cette tristesse pulsionnelle lui enserrait le coeur et le dépassait entièrement. C'était tous les noms solitaires sous leurs doigts, souvent exaucés de bonheurs mérités, mais lointains ; c'était la pression austère de l'appartement sous vide. C'était le même dilemme pour lequel Abel se fâchait à répétition : c'était Cassiopée, insaisissable et évanescent, suspendu·e à un trait gris du temps. La fortitude de porcelaine de son petit visage laissait apparaître l'ombre portée de ses secrets contenus, scellés. La silhouette de ces derniers doublait celle des oublié·es. Abel l'aimait pour cela, et en était à la fois follement contrarié ; cette impossibilité conjuguait son amour et sa passion, irrésolue, pour Cassiopée. C'était un amour sans justice ni finalité. Il posa ses poignets sur ses genoux, les papiers qu'il tenait firent un bruissement mince comme des animaux paniqués. Et en même temps il avait tourné son menton vers Cassiopée, avait levé légèrement la contrainte qu'il imposait à son visage et cette maigre ouverture était légère et enflammée : il lae dévisageait avec une profonde, une virulente lame de peine, forgée d'un métal entièrement personnel.

« Et alors ? Parce qu'inévitablement les gens l'oublieront, il ne faut pas s'occuper du temps où on se rappellera qu'elle a tout gâché  ? Comme si ça ne comptait pas, que les gens soient blessés par elle ? »
Il y avait autre chose qui n'avait pas encore été dit : Abel souffrait d'être compris dans le long déroulé de ces existences mirifiques, poignardées et magnifiées par leur exclusion. Ce nous, conjugué pour lui aussi, le heurtait par la terminaison de ses branches.
Il déglutit difficilement. Cela tirait l'angle haut de sa mâchoire et le faisait ressembler, un bref instant, à une table de fête où la nappe a été trop tirée. Abel inspira, de ses petites respirations, profondes et acérées. Il tenta encore une fois d'étouffer en lui ce feu désagréable, car il était indigne de lui — ça veut dire, il était antinomique pour lui de souffrir pour quelqu'un d'autre. Cette vulnérabilité, trop puissante, le déviait trop ouvertement de la sincérité qu'il voulait se donner. En feuilletant le dossier qu'il tenait, il se créa un air préoccupé, dont la contrariété était raisonnable, matérielle, tangible. Il lui manquait presque la nonchalance de fumer.

« Désolé. » Il était très méthodique depuis le début, mais tout à coup il l'était avec une froideur, un détachement odieux tant il était quasi surnaturel. Même ses excuses paraissaient loin de lui. Il en était assez fier. « Je te fais venir et je te crie dessus, c'est ridicule. » Il se permettait cette admission détachée uniquement car il aimait Cassiopée. Abel ne se sacrifiait en excuses auprès de personne qui l'aurait pourtant mérité sans ce motif illégitime. « De toute façon, c'est fait : je vais m'occuper de ça, et de mes adelphes ensuite. Je crois simplement que ça me dérange — il ne voulait pas dire : me peine, et encore moins : me blesse — que tu trouves que l'oubli soit si facile. Mais, on en a déjà discuté. » Le souvenir de la forêt se rappela douloureusement à lui et se confondit à d'autres souvenirs.
But when I let you down you’re empty
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