il se laissait bercer par le bus, dans le silence satisfait de ses méfaits - on traine un peu c’est vrai, faut dire on se fait vie où elle ne dort. les rues s'embellissent dans leurs travers bleutés, un brouillard à la mémoire à qui se promet de dormir tard, ce soir. quand il regarde aubépine elle se fait légère éclaircie la contre le reflet de la fenêtre. la poire fendue dans des oranges (teinte proche d’une des bombes qu’ils transportaient, celle sur son t-shirt à elle aussi, chose qu’il choisit de lui même omettre) chauds et harmonieux, rhys croit (qu’il aime) voir son reflet dans ses yeux.

son rire à lui avait résonné devant les tentatives approximatives d’illustrer rat et chienne confondus, wis depuis les murs avait des gribouillis l’apparat. c’est cameron, jle reconnais - y'a la meme vibe. toisé d’un énième regard dans un mélange de bout-en-train mal emprunt, et narquois malice, presque délice. défait cette fois de l'étreinte des rires et ses étincelles, il avait soufflé, pour respirer plus grand. on sait ici, dans la poussière et ses non-dits - que bat la vie plus saine là où il n’y a qu’eux. on ignore le renfermé et les dangers sont accueillis les bras ouverts, s’imprégner histoire de marquer les lieux autrement délétère. fils d’hestia d’etre artiste n’avait la prétention, pas au delà du moins d’être là bombe en main, ses créations sont inventions de l’instant pur. elles s'illustrent d’angles aigus et pointes saillantes, puis des fois des deux - majuscules et minuscules confondus dans un tout chevauché. signé ici les ratz, quelques fois du charabia - montré à aubépine l’air de dire que c’est un code que seuls lui, pascal et cameron comprendront quand il verront - et là bas hysteria. le rainphone aussi, des photos prises à partager aux potes qui ont les journées prises mais pas eux.

ils étaient descendus du bus déjà depuis un moment quand aubépine souligne la tache sur ses vêtements. rhys détourne les yeux l’air que ça ne le regarde pas quand fille d’iris relativise rapidement comme souvent. y’a pire, comme pour dire que y’a des peines qui en valent mieux que d’autres, et par conséquent qu’on s’interdit là d’exprimer, ressentir quand elle n’est pas à la hauteur. aubépine ne serait pas soleil sans sa façon de se relever, sans se blesser - ce soir là alors que le voile d’argent de la lune les recouvre de la tête jusqu’aux pieds. dans la pénombre, rhys avait offert une évidence : c'est pas perdu, ça part ces conneries. eau de javel pure ou détergent, c’était meme arrivé que taches persistent et qu’il aille récupérer du plâtre à modeler juste pour nettoyer les hauts, et bas sacrifiés pour de l’urbex. j’dois avoir des sappes qui te vont chez moi. si elle reste, ce soir ils squatteront le canapé peut-être à s'endormir apres avoir regardé un énième film. j’pourrais te nettoyer ça et te le rendre plus tard. dans tous les cas.

désensibilisé aux charmes humains des rues peut-être, leurs gens (qui trainent l’air de déchets ambulants, et il parle, parce qu’il lui arrive d’en faire partie - comme si ça lui donne le droit de médire de son genre, les abimés de la vie) est un monde qu’il a l’habitude de voir de plus près dans des circonstances atténuantes, des fois dégoutantes. par conscience fils d’hestia marchait derrière, son propre sac avec lui (des lampes torches au cas de souci, des gourdes aussi) il avait fini un mégot qu’il venait écraser contre une poubelle - l’haleine de chacal venait le frapper à lui aussi et il avait étouffé un rire l’air de dire : putain oui de la bouffe il n’avait plus de chewing-gum pour faire passer les excès qui encrassent ses dents. tu t’sens d’graill quoi? j'me ferais bien un truc bien consistant là le rainphone du bout de la main, à regarder ce qui s'trouve dans le coin - l'écran plein les yeux. y'a un fastfood à quelques blocs y'a encore des gens à cette heure, mais quand ça se vide, après une journée aussi longue c'est parfait - ça donne l'impression que le monde devient leur jouet à eux seuls.

on fait bien de choses pour combler la faim, comme se rendre malade à en vomir. et le problème avec lui c'est qu'une fois lancé, il sait pas s'arrêter -
rhys entrevoit le rat caché derrière là deux chaises (à travers la devanture) et lève les sourcils - le sourire indélébile. sympa l’hygiène.

c’est quoi le but là, survivre une chiasse de ses morts? quand on s’était dit une soirée à pas oublier j’avais pas ça en tête. il n’a pas l’air pour autant dégouté, l’air décontracté indélébile l'en fait maitre de soirées qui vrillent. si t’es pour te péter le bide jte suis, hein. ça peut valoir la peine - les dossiers tout ça. l’air de dire qu’un air de rien il s’en souviendra pour toute sa vie.

les reviews depuis le rainphone sont bonnes pourtant - il s’était dit - bonnes à l’exception d’une personne ayant noté, il cite : “vrm trop bon mais jsp pk je suis tt le temps malade qnd j’y vais ?? je fais pas d’allergie juré!!” et il a ri devant. on prendra le risque alors, pour vivre - c’est inédit - on dit, quand on peut raconter et rire des autres et de sa propre agonie.

moi j’suis chaud. puis c’est gratuit. quelle gentillesse d’offrir à qui ne promet jamais n’a de redevances.
ne rend rien rat
comme jamais
il parle de

ah surtout il le voit là, l’offre - on dit qu’on fait le cinq viandes ici - à l’entrée. plaqué d’un peu de papier déchiré sur les bords sur une pancarte. à son avis on passe devant sans médire, sans rien dire - parce que c’est inconnu au bataillon, pas digne de la moindre attention. au delà des néons pétés et des autres signaux qu’il fait de son mieux pour ignorer - il se dit c’est la destinée.

mais non, y font 5 viandes? c’est trop grave.
faut absolument j’y goûte, viens - enroule son bras à elle
avec le sien -
la traine vers l’intérieur au sol crade et à l’odeur de gras
qui ternit le bois des tabourets. c'est une idée qu'on regrette
mais qu'est ce qu'il a envie de prendre ces
décisions désuètes

le monde parle un peu fort, comme celui qui les devance
dans la queue - si je meurs demain tu diras aux rats
j’les aime - quelque chose comme ça.