Sous les étoiles de l’été entamé, elle soufflait ses peines. Les cheveux détachés, elle aurait pu être considérée comme belle mais elle ne se voyait sans doute qu’à peine, trop consommée par ce qu’elle voulait lui dire.

C’était le dernier jour! Et elle n’a pas pu parler à Winnie,  juste pu lui glisser quelques mots d’amitié bien sentis, danser avec lui quand le feu crépitait au fin fond d’un sable rendu meuble par la volonté des leurs. Ils avaient ri, elle l’avait vu nager, elle avait nagé avec lui les vibris foncés dans l'eau, à bondir autour de lui.


Elle l’aimait tellement mais il n’avait jamais eu besoin d’elle comme elle avait besoin de lui. Cela n'était pas grave se rassénérait-elle, car maintenant, le piano pleurait ses dernières notes et la soirée se terminait. L’odeur de la fumée collait désormais leurs pieds et leurs dos et Mielliki pensait à son départ d’ici et d’ailleurs.


Sa maison bientôt vidée, ses souvenirs vendus dans le marché pour nourrir ceux ne pouvait manger, Mielikki tenait son souffle prisonnier au creux de ses poumons pour que les larmes ne fuient pas. Winnie pouvait venir et la réconforter, ou la condamner, mais elle voulait le voir avant de partir.L’avion s’envolerait sans ses regrets, si elle le pouvait.


Il venait désormais la mine fatiguée et les cernes marquées de cette joie trop virulente, et elle lui sourit.
Si tout pouvait disparaître, si l’humanité, si les dieux, si les monstres pouvaient promettre très fort d’être sage, il n’y aurait nul besoin d’être fatigué par autre chose que les rires et le bonheur.


-Je pars un peu tôt demain pardonne moi, je voulais te dire au revoir avant que tu te fasses embêter par tes “zigotos”

Elle le poussait sans force du plat de sa main trop petite.


-Merci pour tout Winnie, d’avoir organisé tout ça. Ça me fera des souvenirs.

Elle voulait lui hurler qu’elle ne reviendrait pas, plus, qu’il la maudisse de son inconstance, qu’il ne la pleure pas. Si seulement, il pouvait être fier d’avoir évité le désastre.