cw : mention self-harm

il faisait nuit, approximativement trois heures du matin. et dehors, les cris de fête ne se font qu’à peine plus rare, et les lumières s’illuminent sans fin. car la ville ne dort jamais, et angel non plus.
il n'a pas entendu sa mère rentrer - elle a du finir trop tard, n'a pas eu le courage de venir jusqu'ici, et s'est endormie chez ses patrons - ça arrive souvent, il ne s'inquiète pas. en plus, ça l'arrange quand il se retrouve seul : il peut se permettre de jouer aux assassins autant d'heures qu'il le veut. parler, rire aux éclats et pleurer de douleurs sans la crainte d'être entendu. puis, nettoyer les preuves de ses souffrances - une nuit comme une autre.

et puisque c'est une nuit comme une autre, il teste le son de son micro, ajuste sa caméra, surveille aussi le retour miroir de sa chambre. et seulement quand il s'estime prêt, il éteint la lumière principale, plongeant la pièce de ses teintes violettes préférées. et en s'installant aux creux de son siège, il s'habille de son masque chirurgicale noir, ne se recoiffe qu'à peine, et il clique :

angel_ est en live.

il suffit d’attendre quelques secondes seulement pour s’adresser à son écran “bonjour, bonsoir~” il secoue les mains pour saluer ses spectateurs, zélés des anges numériques “j’ai l’impression que ça fait longtemps depuis la dernière fois…” il fait mine de soupirer, s’accoudant par ennui contre son bureau - un léger temps pour les lectures “on va dire que j’ai eu des petits soucis donc j’avais la flemme de faire un live et cetera bref-” il roule des yeux avant d’attraper son téléphone “mais j’ai pas pris de pause! j’ai hésité à la poster sur mon twitter mais j’ai du oublier- regardez” montrant l’écran, on y perçoit une photo de son avant bras gauche ensanglanté des blessures rouvertes “j’avais troooop le seum cette journée mais j’ai quand même pensé à vous ah-” une notification retenti “... rien que pour la photo ? c’est trop gentil, merci beaucoup lotusxx.” on devine un sourire, il repose son portable, guette ses multiples commentaires “est-ce que lady est là ? sachez que j’ai lancé ce live parce qu’elle me l’a gentiment demandé. j'ai accepté parce qu'elle est vraiment dévouée. vous devriez prendre exemple.” léger ricanement “je me demande si on devrait l’inviter ? je l'ai jamais fait. ce serait marrant, non ?”

tw : mention self-harm et violence

angel n'est qu’un martyr - il accepte de s’offrir en sacrifice parce qu’il ne mérite rien de plus.
mais la mort lui semble plus amusante quand elle est lente ! ainsi, il se crée une fausse valeur : allez-y, pariez, des centaines et des milliers de pièces, pariez sur votre maudite richesse le reste de sa vie - quand va-t-il mourir ? comment ? est-ce qu’il se videra de son sang devant vos yeux suite à une énième demande ? ou bien aura-t-il mis fin à ses jours - laissant des traces qui continueront de se balader sur les toiles d’internet ?
son cœur bat à la chamade - n’est-ce pas excitant, toutes ces questions, ce danger constant et la mort qu’on peut imaginer juste au-dessus de ses épaules ?
angel s'estime presque heureux dans ces instants.
du moins, il a l'impression que ce sentiment se rapproche le plus d'une idée de bonheur.

gardant un œil sur le tchat, il retire son pull en ricanant “pas besoin d’être timide- on est entre nous !” qu’une petite centaine à chaque fois, mais toujours les mêmes, angel reconnaît chacun des pseudo : il sait approximativement combien ils ont donnés, qui sont les plus généreux, ou les plus dangereux dans les demandes, certains sont même insistant et s’invente une relation amicale - il prend plaisir dans sa position de gourou, un ange qu’on écoute, qu’on vénère et qu’on réclame - il a tellement de chance !

“oh je pensais pas nécessairement chez moi. je me disais qu’on pourrait s'appeler.” il corrige - n’est pas encore assez fou pour s’exposer à ses admirateurs “mais tu sais quoi, je garde l’idée.” il commence à défaire son bandage au bras “je me demande si certains seraient prêts à payer pour me voir ? en mode- séance super spécial non diffusé j’sais pas.” il se baisse un instant pour jeter ses pansements à la poubelle en dessous de son bureau "ahah." la voix ressort lointaine "j'ai l'impression de jouer les prostitués à proposer des trucs comme ça." puis il se redresse, montrant immédiatement à la caméra sa paume grande ouverte de ses cinq doigts “mais un prix de minimum cinq zéro. j’accepterais pas moins.” fermement, il annonce vendre sa confiance - peut-être qu'il regrettera plus tard - pour l’instant c’est l’adrénaline qui le faisait parler.

“lady, je t’envoie une invitation en privé, et tu peux rejoindre si tu veux.” en quelques clics, le lien s’ajoute à vos échanges personnels “comme je disais, ce live est pour toi.” il se désinfecte rapidement les mains “et ceux qui sont jaloux n’ont cas faire mieux.” puis, attrapant un cutter, il ricane doucement en ouvrant la lame de celui-ci “assez parlé- commençons à jouer ! j'espère vous serez un peu plus créatif aujourd'hui.”

tw : self-harm graphique, violence

entendre une voix au creux de ses oreilles lui est si étrange qu’il en a des frissons.
il n’a pas tant l’habitude de communiquer - imaginer une réelle existence derrière ces noms absurdes - lui-même est surpris de découvrir tes paroles pleines de timidité.
“hah- salut lady.” ponctué d’un rictus. et sous son masque, les sourires ne cessent de se tordre de ces mauvaises exaltations.
mais il ne pense pas que ce soit totalement désagréable. parce que dans ces moments-là, on se coupe du reste du monde, et on joue le rôle attribué par les pixels - angel est là pour s’amuser, se détruire et s’oublier - aux anges, il rigole beaucoup plus quand sa caméra est allumée !
“vous êtes trop intrusif pour rien, on s’en fout de son âge !” maître des multiples messages, il a ce pouvoir de les supprimer si ça le contrarie “gâchez pas l’ambiance ou je vous ban. vous le savez ça.” et même dans le chaos, il arrive à instaurer certaines règles - c’est angel qui se sacrifie alors c’est à lui de décider de sa cérémonie. “moi je suis content que tu sois là en tout cas.” toi qui se doit d’être si spéciale à ses yeux - toujours là, à le regarder, jouer avec lui et le gâter…
alors, comme pour t’accueillir, il écarte ses bras,
il y a tant d’amour à recevoir.
“merci- merci merci milles fois lady. j’espère que tu t’amuseras.” et que cette offrande - le minimum qu’il puisse faire pour l’instant - te fera assez plaisir pour que tu ne le quittes jamais.
et comme aujourd’hui, c’est ton live, tu sera la seule qui pourra le poignarder ce soir “bien sûr !” l’idée le fait presque rire de bon cœur “tout ce que tu voudras.” et chacune de tes demandes seront exaucées !

d’ailleurs ça aussi finalement c’est toujours étrange, de ne plus sentir aucune gêne au point de retirer son haut sans hésitation lorsqu’il s’agit de vous. et ne plus se sentir malade de savoir que vous êtes une petites centaines à scruter avec cette euphorie répugnante son corps entaillés.
parfois quand yong-nam y pense, il arrive à se dire adorateur de ses propres assassins : parce qu’il vous a invité à le tuer, vous avez ce droit de mépris, et l’autorisation de le briser encore, et encore.
qu’on lui coupe les ailes, ça l’amuse, sincèrement.
“soyez indulgent par contre,” il ouvre une nouvelle page pour se trouver un modèle à suivre - son visage s’est retrouvé un peu plus éclairé par la lumière de son écran “je sais toujours pas dessiner.” il ricane encore, baissant le regard pour s'imaginer l’emplacement de ces nouveaux traits hideux sur son torse. et la lame vient s’enfoncer dans la chair - pas trop profond pour éviter les trop grosses lésions à soigner, mais assez pour se marquer à vie. des petites perles écarlates apparaissent le long de son dessin (certaines se mettent à pleurer). naturellement les sourcils se froncent par les fourmillement qui l’attaque - mais ce n’est rien ! ce n’est rien comparé à ses anciennes blessures. rien à côté de ses propres souffrances qui lui ronge l’esprit.
angel se redresse brusquement pour voir le résultat dans son retour caméra, effleurant du bout de ses doigts les lignes ensanglantées, écrasant les gouttes qui restent “... vous en pensez quoi ? et toi lady ?” il observe le tchat, sourit de nouveau face à l’engouement de celui-ci “je suis d'accord, ça aurait été plus stylé dans le dos. mais je peux pas l’atteindre c’est trop nul.” il se passe une main dans le dos, se met à gratter son omoplate pour déchirer son épiderme - juste histoire d’essayer le temps qu’on le guide de nouveau !

tw : self-harm, gore, violence

et il gratte - il gratte jusqu’à ce que la peau se creuse en se réfugiant sous ses ongles. il gratte, animant la surface de son corps des infections de l’air rencontrant ses plaies. il gratte, le temps que ta voix résonne de nouveau : ta voix seule, sans autre présence à l’écran - elle sonne presque divine.
alors il arrête son mouvement frénétique et, sage, il se réinstalle de nouveau sur son siège. parce qu'aujourd'hui, angel est ton ange. celui qui écoutera la parole des cieux, pour s’en soumettre à tes nouveaux commandements. et ce live devenant un réceptacle virtuel pour recueillir les pécheurs, il fait don de son corps pour retranscrire vos désirs morbides de violence - c’est là que repose votre terrible doctrine.

sans avoir la nécessité de se cacher, son rire s’affecte de ses souffrances - il perd de ses éclats mais ne s’empêche jamais de s'amuser avec vous. “ahah- content que ça te plaise.” à toi, et aux autres. car les dons ne cessent de s’enchaîner, faisant retentir cette musique dissonante et effrénée, rythmant la cadence de vos folies fiévreuses. “et merci tout le monde..!” s’approchant de nouveau de l’écran pour mieux apprécier les messages défilant à toute vitesse “vous êtes de grands malades.” doucement soupiré sans animosité - au contraire ! il admire cette ferveur constante que vous avez pour la torture, vous poussant à renouveler vos idées tordues.

“tu veux que je m’arrache la peau ?” une pause “... faudrait que je regarde s’il y a des techniques de freeze branding à faire chez soi. j’imagine que c’est plus simple qu’avec du chaud.” il tape sur son clavier, puis se suit d’un léger silence qui plane le temps de lire rapidement les instructions “... non c’est trop compliqué- mais je retiens ! je vais commander les trucs, et j'essaierai de mon côté avant de le faire avec vous.” il recule de nouveau, juste assez pour que ses nouvelles ailes ensanglantées soient bien cadrées “je vais faire comme t’as dis pour l’instant lady.” de ses doigts, il commence à triturer un bout de peau pour tenter de l'extirper.
mais c’est moins simple et rapide qu’une coupure ! ses mains tremblent malgré son euphorie, et il ne peut se retenir de geindre sa douleur. même que des larmes commencent à couler le long de ses joues.
mais il ne s’arrête pas et tire,
encore, et encore,
pour toujours-

tant qu’il sera vivant, sa souffrance il vous la donnera pour l'éternité.

“ah- ça fait mal..!” l’épiderme arrachée, elle dévoile les tissus plus fragiles de la peau - ces couches qui devront se reconstruire, le marquant à vie. angel s’en mord les lèvres pour éviter les plaintes trop verbales. serrant également très fort ses poings, faisant diversion de sa propre douleur “est-ce que vous avez bien vu ?” osant à peine effleurer sa plaie, il s’en démange presque “mh- profitez avant que je désinfecte.”