Si l’on te le demandait tu n’aurais aucun doute en disant que tu n’avais que faire des guerres, des monstres et toutes ses affaires.
Ou plutôt tu n’as pas le temps ou la force de t’en préoccuper, de l'extérieur et de ses monstres quand les tiens n’ont jamais pris la peine de se restreindre derrière les murs qui toujours sont censés vous protéger.

Et sûrement que tout ça c’est égoïste de ta part, de trouver tes petits problèmes quotidiens plus importants  que le futur même de l’endroit qui te sert de foyer. Mais c’est à eux qu’il faut en  vouloir, pas à toi, car à eux tu ne leur as jamais demandé ce traitement, tu ne leur a jamais d’être ce monstre d’humanité qui écoeure autant qu’il inflige les nausées, c’est à eux qu’il faudra demander des explications comprenez bien cela.

Tu ne sais pas ce qui t’a porté aujourd’hui, si ses colères enfouies ont laissé le condenser en résultat ou si tu n’étais juste pas capable de voir ton visage rougi quand tu rentres chez toi. Parce qu’importe le nombre de coups, de bleus ton visage ne prend jamais forme, ne se redessine jamais comme tu le souhaiterais, reste toujours aussi informe, trop doux pour ce que tu souhaiterais être. Il se pouvait qu’à certaines époques tu avais un réconfort à ne même pas comprendre tes traits sous tes hématomes mais tu n’avais plus la patience des douleurs sourdes.

Aujourd'hui tu avais couru à ne plus avoir de souffle, tu avais couru au plus loin de tout, là où on ne voudrait pas venir te chercher. Courir ça tu en as pris l’habitude aussi, évidemment l'essoufflement ne tarde pas mais il réussit à atteindre le labyrinthe, son regard bloqué sur Dante l’espace de quelques instants sans trop savoir quoi dire, quoi expliquer ni même comment. Mais ton mouvement ne peut se stopper de manière trop brute, d’un pas à peine, mais te voilà déjà dans le labyrinthe sans savoir où aller, quoi notifier, tu ne te plais pas à ce regard mais tu devines déjà la silhouette, bien trop proche qui revient. Dante s’il te plaît, aide-moi à me cacher. Face à lui tu te sais de l'honnêteté maladroite, loin des principes trop doux de socialisation, tu te sais honnête comme tu le sais lui, tu le sais de confiance et sans le besoin d’une justification, alors la lèvre rougie et presque sanglante il saura que son aide t’es primordiale.

Si Dante te propose de le suivre il n’y a pas un instant de doute, même sans son contact tu le sais, tu l’aurais suivi malgré le peu de souffle qu’il te reste. Ici il se fait roi de tout, modifie le mouvement de l’endroit à sa guise, surement cela t’aurait-il fasciné mais ton cerveau n’est pas à l'émerveillement et quand le mur se referme derrière vous, vous protège, tu te laisses tomber au sol. Enfin, tu respires.

Dos contre la pierre froide, les souffles sont toujours plus forts pour remplir tes poumons d’oxygène, encore et encore comme si on venait tout juste de relâcher une pression contre ta gorge. Quelques instants encore avant que ton cœur semble se calmer, te laisse à nouveau agir, te redresse légèrement. Avant de laisser l’instant de doute, l’explication de la situation qui semble pourtant évidente en tout point, honteuse à l’égale, il y a plusieurs années maintenant qui te séparent de la colonie. Alors pourquoi est-ce que les choses n’ont pas changé depuis ? Pourquoi ta lèvre s’est déchirée, à marquer ta peau d’un hématome à la même instance. C’est… Les aléas du quotidien on va dire, désolé je voulais pas te.. T’embêter ? Te déranger ? Tu avais dû courir, tu avais eu besoin de t’abriter et c’est ici que la course t’avais mené sans pouvoir poser une pensée précise en raisonnement, l’instinct peut être, tu n’en étais pas sûr..Bref, c’est..compliqué. Mais si simple. Mais, ils sont là et..ils sont un peu énervés alors faudrait genre..éviter de devoir leur faire face dans l’immédiat..

Parce que tu avais usé de quelques instants pour poser une hypnose, te donner l’impulsion de partie, ses quelques instants d’avance pour ne pas te faire rattraper mais qui au mieux n'avait fait qu'aggraver ton cas. Désolé je voulais pas te déranger à ton travail..j’ai pas vraiment réfléchi j’ai juste couru j’ai l’impression..

Pourtant tu ne peux pas imaginer l’instant où ta venue et celles d’autres ne venaient pas déranger l’après-midi de ton ami. Il y avait l'honnêteté brute, une venue sans excuses reste malpolie au minimum, mais si Dante ne prenait pas cela trop à coeur tu t’en retrouverais ne serait-ce qu’un minimum rassuré. Il y a tant de gardiens au labyrinthe soit, mais tu ne pourrais dire à quoi leur quotidien devrait ressembler, tu n’en sais rien honnêtement, mais au vu de sa légèreté, l’emploie du temps doit se faire assez flexible afin de pouvoir, ou qu’au contraire les visites tumultueuses semblaient avoir gagné quelque chose d’assez classique ?

Merci..J’avoue j’y connais rien ici alors je me serais juste..perdue. Ce qui n’est en rien surprenant au vu de la grandeur de l’endroit, ce qui semble évident même, tu préfères pourtant qu’il entende ses mots de vive voix qu’ils sont honnêtes et que le geste qu’il fait pour toi n’est pas insignifiant, car tu sais, il sait. Il y a quelque chose de..spécial au centre ? A la logique seule se rendre au centre du labyrinthe te semble contradictoire, qu’y aurait-il à gagner à s'engouffrer jusqu’au cœur même de l’endroit, ou est-ce que vous n’aviez plus trop le choix maintenant que vous aviez passé le seuil de l’endroit ? La sécurité du lieu, qu’il faille en comprendre chaque recoin avant de pouvoir s’en libérer ? Cela semble parfaitement absurde mais quelle logique peux-tu te raccrocher dans cet endroit qui semble en avoir une définition propre. Et, ce n’est pas à toi de prendre de telles décisions. Tu te contentes de suivre ses pas, ne traîne pas des pieds, ne veut pas en plus ralentir ton rythme. Si tu le dis je ne peux que te croire. Puisque à tes yeux si, il se fait roi de ses allées tordues, de ce que tu pensais être un cul-de-sac mais qu’il transforme en passage sécurisé d’un naturel singulier.

Alors pour ne pas le concentrer dans votre échappé tu fais tes pas du plus silencieux qu’il soit, ainsi tes respirations et éviter tout possible mot. Son regard se fait sur le dos de l’enfant de vengeance, si détendue, ses pas semblent savoir exactement ou se rendre, en sachant même éviter les quelques débris traînant au sol.  

Tu n’es pas sûr de faire sens de tous ses mots, certains semblent comme faux, comme s’il était trop simple de tous les aborder. Il y donne tellement de légèreté, le décrire en habitude serait sûrement trop mais, c’est ça que tu perçois, l’assurance n’est même pas si forte car les événements ne semblent avoir rien d’étonnant.

Toi tu fuis toujours les combats pourtant, il y a jamais de bon qui en ressort, jamais, puisque même ceux gagné prennent leurs réalités dans les regards qui s’ensuivent, des conséquences que l’on évoque d’un air faussement léger. Il y a toujours des représailles puisque tu auras beau te réfugier derrière un sauveur occasionnel tu restes seul, tu habites seul, travaille seul et il n’y a que tes rêves où tu deviens fort, là tu ne te retrouve jamais seul. Dante rassure par ses airs et tu n’oserais pas lui dire que cela ne servira pas à grand-chose, effet éphémère et dès l’instant où tu ne seras plus à ses côtés tu redeviendras seul, faible. Oh..Je vois, si c’est la meilleure option je te suis alors. Qu’importe sa décision même, tu ne veux pas te séparer de lui, pour ce soir au moins tu veux ressentir la force qui coule dans ses veines, et demain..On avisera demain, ce sera plus simple d’aviser à cet instant-là, puisque que tu te permets à présent de penser à demain.

Merci. tes doigts s'étaient refermé sur le fourreau, l’image de revoirs les visages qui se tordent de colère te déplaît mais l’arme quelques instants distrait, par son poids, sa réalité. Cela doit faire depuis la colonie que tu as quelque chose de semblable dans les mains, tu avais cru innocemment que tu n’aurais jamais besoin de t’y raccrocher d’ailleurs, tu n’étais jamais arrivé à rien avec celle-ci, mais l’on te donne une instruction claire et le “si jamais” laisse croire au jamais. Ne jamais avoir à directement leur refaire face.

Quand les pas alors sont là, la silhouette de Dante suffit à te cacher des deux assaillants, tu existes alors sans exister. Et déjà ils s’élancent, ils n’étaient que deux, deux avaient suffi à te ramener aux époques du camp, à ne jamais en grandir et pourtant leurs traits n’avait plus rien d’enfantins, ils avaient une rage aux regards que tu n’avais jamais compris, puisque à l’opposé tu ne savais pas ce que tu pouvais leur apporter. Toujours tu n’avais offert qu’un corps et des pleurs mais la rage semblait être insatiable, laisse un doute alors quelques instants, une inquiétude à l’instar du plus jeune, as-tu vraiment le droit de lui apporter cette violence ?

Tu avais cette hantise, à voir la scène, à voir les violences aussi réelles et sans biais quelconque. D'habitude tes yeux se ferment, tu te recroquevilles sur toi-même pour ne voir que ton propre corps, tes propres airs et l'insuffisance brute qui en suivait.

Ici tu ne vois que trop bien, les coups, l'émotion qui file sur les visages.
Tu te hais de l’instant où l'un semble approcher et ou ton réflexe ne se fait que par un pas, vers l’arrière, prêt à fuir d’une arène qui n’est même pas tienne, cet environnement là est trop inconnu même. Une fuite finirait sûrement dans un cul de sac, mais le cœur préférait fuir en cas de nécessité plutôt que laisser éclore l’idée même d’une autre réponse.


Si la rage se dessine sur les traits de Dante, sa vision se referme, se concentre sur les deux. S’autorise les quelques pas, juste pour être un peu plus sûr car ils ne s’animent pas de sa peur ou d’une envie de fuite, seul le besoin brut de place, s’extraire des bruits sourds des chairs qui s’entrechoquent. On ne gagne que quelques mètres, un pas grand-chose mais qui une fois les yeux fermés fait oublier quelques parcelles de la scène. Laisse le temps de retomber dans les mondes mystiques, te perds toi-même alors, les épaules se sont détendues, tu n’as d’autres choix que de faire confiance à Dante. Puisque d’ici tu les vois sans les voir, et doucement tu t’agrippes aux deux, le corps lourd mais c’est bien la première fois que tu tentes d’attirer deux personnes à la fois dans le royaume de ton père. Tire, tire, ah ! Les corps se font plus lents c’est ce qu’il suffit, qu’ils perdent la force même que l’on impose en combat, qu’ils se laissent tomber petit à petit. Te rassurer presque, de pouvoir trouver une issue autre à ce combat que la violence pure. Tu ne feras pas de Dante un monstre au prix de ton maigre confort.

Tu les sens, encore, encore un tout petit peu plus et les voilà qui tombent au sol. Tu détestes ce bruit, du peu que tu réussis à voir d’eux tu détestes aussi la forme qu’à prix le corps, pas l'apparence pure mais leur structure écrasée contre le sol, silhouette déformée, position désagréable, chute seule qui n’a pas été douce malgré sa lenteur.

La plupart de ses traits tu les devines, tu n’en es pas certain, pas à 100%, rapidement la silhouette de Dante vient bloquer ta vue, la voix inquiète alors que ses traits déformés crient la douleur. Oui, oui.. Un pas en avant, trop lent, manque le déséquilibre, tu n’avais jamais essayé d’agir sur deux personnes, la fatigue elle-même se répand sur ton corps, rend le pas lourd, les paupières lourdes. Te rattrape contre le mur à ta droite pour ne pas chuter. Ton corps s’endort, habituellement le sommeil imposé aux autres se répercute sur toi bien plus tard, bien plus contrôler à l’instant où tu décides de rouvrir les yeux.

Faux repos alors, tes yeux se ferment quelques secondes, t'offrent quelques secondes de sérénité, empêchent désespérément les sédatifs de gagner tout ton être. On doit b’ger Dante, v’te. La bouche pâteuse, tout est trop lourd pour se faire réel, se tenir droit, sourire, si tu restes conscient leur sommeil sera court, si tu t’endors il sera plus long, mais tu ne peux pas plus imposer ta situation à Dante. Tends la main vers lui, pour partir cette fois, tu pourras revenir jusqu’à l’entrée du labyrinthe tu en es sûr, mais tu as besoin d’un guide, pas d’un simple fils, celui-là est de l’ordre du destin.

Alors ce soir aucun de vous deux ne sera héros, et aucun de vous ne sera monstre.
Héros et l’on dit fils d’un dieu, ce qui on besoin du divertissement, mais maintenant que l’époque antique est passée vous pouvez plus offrir les guerres bien orchestrées pour les combats dignes des temps anciens.
Et monstre ? Ce titre-là on le réserve aux enfants d’Echnida, il est cruel, qui demanderait l’immortalité, qui demanderait la faim insatiable, d’être une créature incapable à se rattacher à une majorité, trop unique pour ne pas être pointé du doigt.

Vous deux vous êtes ce pas grand chose, vestiges du règne des dieux qui a perdu sa gloire propre, eux deux le sont aussi. On saurait pas juger, bien ou mal, et toi tu ne crois qu’au destin.
Destin sans y voir un résultat si grand qu’il exempt tout problème. Mais une ligne directrice que chacun a en soi, qui se permet par la manière de régler les peurs, les tristesses, de souligner ses comportements. Tu n’as aucune force, Dante en à pour deux, tu n’arrives même pas à exprimer la colère, Dante l’assure, mais Dante n’est pas et ne sera jamais monstre, car en ligne directrice il se motive à l’humain, ne donne pas un coup pour le propre plaisir.

Toi, tu n’es pas capable de ta propre vengeance, Dante est fort, apte aux conséquences quand même son corps doit les subir alors il a cette vengeance pour deux, et pour tous ceux incapable de l’exprimer. Il s’approche encore un peu, et tu te raccroches à lui, les mots sont difficiles, trop pour les permettre quand ta concentration se fait sur les pas, sortir du labyrinthe. Là seulement, les soins, le repos, qu’importe, là seulement c’est de vive voix que tu réussis à lui dire merci. Tu aurais voulu le prononcer avant, n’en avait même pas été capable, car il te fallait préserver cette énergie, et à présent vous étiez en sécurité, les autres gardes vous avez vu, et si le mot ponctue ta force, ce n’est pas une fin, mais tu as besoin du repos offert par le royaume de ton père.