l'effervescence des derniers jours faisait trembler Nate d'une nervosité rare; mais son esprit n'était pas troublé par la peur : c'était par la colère. et puis Leon, toujours cloué alité dans cette clinique, les auteurs de l'offense n'avaient rien payé de leur crime. il ne savait plus que faire et le pire, c'est que malgré tout ce qui bouillonnait en lui, personne ne voyait rien à cette détresse qui lui rongeait son sommeil et perturbait chacun de ses pas. Nate était condamné dans cette jouvence incandescente mais son âme, elle, était ridée et épuisée; décrépie et lépreuse, sans doute

après avoir regardé Leon s'assoupir il quitta la chambre sur la pointe des pieds et il retenait quatre larmes de s'échapper du creux de ses yeux : les grand.e.s ne pleurent pas. il voulut s'allumer son bâtonnet de tabac mais, tout de suite, il fut saisi par Dionne. Dionne ! assailli de questions il ne sut quoi répondre en premier, alors, il attrapa le bouquet et se faufila par une issue dérobée, à l'air libre. il l'entraîna avec elle mais avec une poigne douce et bienveillante : autour de Dionne il avait toujours volonté de bien faire, de ne pas la brusquer mais ne se pliait pas en six pour autant. il était devant Dionne comme un homme humble et poli sans la fausseté des hypocrites; sans la foi des faux-dévots je peux m'en allumer une ? la fumée ne te dérange pas, je crois aspira un grand coup et senti la nicotine lui faire tourner légèrement la tête oui, oui je crois qu'on m'a tout dit, déjà. mais je t'avoue que là je me passerais volontiers de toute cette histoire. je suis épuisé
mais pas pour toi ! je pourrais t'écouter parler toute la journée il reporta son attention sur les fleurs c'était pour Leon ? oh Dionne ! il ne fallait pas !
et moi je t'entraîne en dehors, comme ça sans les poser ! excuse-moi, je ne dors pas très bien en ce moment ... enfin personne, j'imagine. comment vas-tu, toi ?


@Dionne zarachiou

il adhèrerait à tous ses faits et arriverait à légitimer jusqu'à tous ses crimes; Nate ne percevait Dionne que par des yeux dévots. lui pourtant si regardant et perspicace il trouvait en Dionne un quelque chose à vénérer. il ne laissait au sol ses défenses que dans les rares moments de sa présence et il boirait ses paroles comme un soulard se jetterait sur une bouteille.
non tu as raison, tu as raison
on aura le temps, il s'en remettra : c'est moi qui m'inquiète sûrement de trop. il n'est pas en sucre mais rien que l'idée qu'il puisse lui arriver la moindre chose me tord le ventre son arme fumante logée entre le pouce et l'index il l'appose à ses lèvres et pose son regard dans le vide; Nate est anesthésié de toute rationalité mais reprend lucidité quand Dionne évoque son idée mais bien sûr ! te savoir avec nous c'était un nous assez hypocrite, il le savait ça serait un soulagement ! tu as toujours été là, hm ? si ça ne tenait qu'à moi je pense que tu devrais avoir un regard sur tout. regarde, tu n'as fait preuve que de bon sens durant le conseil ! il fait s'écraser la cendre qui pendait de sa cigarette sur le sol et passe sa main libre dans ses cheveux. c'était un geste qu'il avait répété, perfectionné et il le réalisait aujourd'hui avec un mécanisme nonchalant : c'était pourtant un tic qui trahissait son honnêteté.
tu as toute ma confiance, et donc mon sponsorship si tu venais à le demander
mais si j'étais entier avec toi, je te dirais qu'en l'état je ne leur fais pas confiance sur tous les sujets. et je te comprendrai si tu ne leur révélais pas toujours tout ce que tu sais.
et puis depuis le retour de Bellamy par l'Atè et 'notre' échec dans la mission de son secours, je ne me suis pas vraiment renseigné mais je crois qu'il y a une fissure. microscopique, certes, mais 'nous' n'avons pas toujours trouvé la ritournelle pour expliquer 'notre' erreur. enfin, nous, tu vois ce que je veux dire il écrasa son mégot sous son talon et essuya le bout de son doigt comme pour en effacer l'odeur du tabac froid
mais si tu venais à intégrer le groupe, j'espère que ta présence saura les recadrer un peu


@Dionne zarachiou

il la regardait attendri comme un repenti admirerait une bonne soeur; avec une reconnaissance sainte et une dévotion emplie d'un sentiment lucide. c'était là l'affection qu'ils se portaient : elle était tutrice sans être pédante et lui, suivait son tutorat tout en conservant une forme d'authenticité lucide. il refusait de la mettre en doute mais Nate restait après tout un homme pensant, il saurait probablement se méfier si le besoin l'exigeait
(pour l'instant il lui confirait son coeur pour battre et ses yeux pour voir)
je suis content de la relation que nous avons, tu sais ? je ne le dis pas souvent mais
je pense qu'on fonctionne bien, comme on est lui offrit un sourire tendre mais masculin, celui d'un frère qui aurait grandi merci, Dionne leur essence n'était pas la même et il se rendait compte, souvent, de ses permissions et autorisés qu'on pourrait lui refuser s'il n'était pas Lui, déplorait qu'elle devait parfois s'abandonner dans un 'Elle' édulcoré pour exister
merci encore, pour tout.
et tu penses bien que l'offre est similaire de mon côté : si je peux t'aider en n'importe quoi n'hésite pas à venir me solliciter ! j'ai moi aussi mes charmes pour me faire entendre lui glissa un sourire entendu je n'éteindrai pas mes pensées : tu me l'as bien appris.


@Dionne zarachiou