il s'agissait habituellement de la technique de minseo, arrivée quelques minutes en retard. cinq pas plus, fausser un pas pressé qu'on pense qu'elle avait voulu à tout prix arriver à l'heure mais qu'elle s'était perdue à vouloir se faire trop jolie. elle voulait attiser les désirs les plus simples, les attendrissements de la voir dévouée pour soi. tout était calculé sans mauvaise attention, alors encore maintenant, elle avait tout prévu, mais son pas se ralentit considérablement quand personne ne l'attend.

reyn était de ceux qui pouvaient facilement gagner son coeur, mais en contrepartie il était de ceux qui se font très vite dévorés par son envie constante de recevoir toujours plus. c'est comme si son coeur battait déjà à la folie, et ce matin alors elle s'était faite jolie, encore plus que d'habitude.

aujourd'hui, il n'est pas là avant elle, elle en conclut qu'il est en retard. soudainement c'est le vide au creux de l'estomac et la sensation désagréable qu'il a été vers quelqu'un d'autre. elle ne lui trouve pas de raison de prendre son temps même si ça se compte en quelques secondes, mais elle n'a pas le temps de le détester qu'elle l'entend, relève la tête, et le voit. déjà coupée par ses attentions, elle n'a même pas le temps de l'assassiner de question qu'il sait déjà comment se faire pardonner. son regard passe de la boîte à son visage et ses joues prennent les innocentes couleurs rougeâtres et son sourire affine immédiatement ses lèvres.

— c'est pour moi vraiment ? fallait pas.. ! qu'elle assure alors que le bijou avait dramatiquement permis d'éviter ses colères. mais d'humeur trop changeante, elle est déjà calmée, déjà trop heureuse. elle s'empresse d'ouvrir la boîte. — oh non il est trop beau ! merci beaucoup reyn. et elle s'empresse de le sortir de son contenant pour le tendre à reyn afin qu'il lui mette autour du cou. — tu vas bien sinon ? je suis trop heureuse qu'on puisse sortir aujourd'hui tu sais.. à presque pardonner ces minimes minutes de retard et pourtant : — tu étais occupé cette nuit ? qu'il lui explique, qu'elle puisse déjà tout pardonner. une fois que le pendentif repose joliment entre ses clavicules, elle se retourne vers lui. — alors ? il me va bien ? je l'aime trop ! merci encore.. et immédiatement, elle vient s'accrocher à son bras.

c’est comme si reyn avait la réponse pour apaiser tous ses maux. il a été en retard parce qu’il s’est inquiété toute la nuit pour elle. il s’excuse avec un cadeau, et toujours, il pense à elle. c’est ce qu’elle a toujours demandé, mais ce qu’elle a rarement eu avant. minseo a toujours été obligée d’exploser ses colères quand on la blessait sans le vouloir. mais avec reyn, c’était différent.

— tu crois juste ? si c’est ton cadeau, il me va forcément bien! elle le corrige aussitôt dans un sourire. reyn ne pouvait pas juste croire qu’elle était jolie, car dans sa conception de l’amour, ça ne se passe pas comme ça. il devait trouver magnifique chez minseo, le moindre détails.

il s’inquiète et immédiatement, ses doigts s’entrelacent aux siens et sa tête se repose contre son épaule. reyn sans le savoir, s’enferme dans ce qu’elle désirait le plus et ce dont elle ne sera jamais satisfaite. elle veut qu’on fasse attention à elle, qu’on revienne vers elle à la seconde où on la pense dans une mauvaise posture. elle voyait ces mauvaises émotions telles que l’angoisse et la peur comme une preuve d’amour agréable à recevoir.

— oh, je vais bien.. j’ai été un peu blessée.. ! le ton est plus calme, comme pour amplifié la gravité d’une blessure qui n’a été que superficielle. — mais ça va mieux maintenant ! puis je suis avec toi alors tout va bien ! parce qu’il lui est déjà indispensable.

rapidement, elle hoche la tête. le lieu de leur rendez-vous lui importait peu en réalité.

— on peut aller manger oui ! si tu l’as proposé c’est forcément bien. car ceux chez qui elle jette son dévolu doivent toujours être parfait.

c'était malheureux, minseo avait déjà le regard noyé d'amour quand elle le posait sur lui. elle l'aimait déjà énormément, et rien n'arrangeait le poids de ses sentiments. l'amour lui donne des frissons et des maux délicieux rien qu'en l'observant quelques secondes à peine. elle l'aime de trop.

— vraiment ? et ce soir ? tu peux rester ce soir aussi ?

elle est heureuse minseo, mais demande déjà plus que ce qu'il ne propose déjà. une après-midi ce n'est pas assez pour elle qui aimerait l'avoir à ses côtés tous les jours, toutes les nuits. elle ne désire pas qu'il s'en aille, ne s'imagine pas avec la solitude de sa présence fantôme en souvenir. elle sait que c'est de trop, elle sait qu'on lui souffle souvent que ce n'est pas raisonnable. alors aujourd'hui, elle demande juste un peu plus. mais elle n'assure pas que ce sera mieux demain, ou encore après.

minseo est dotée d'un égocentrisme assassin. elle n'a pas vraiment eu mal et dans ces agitations, elle a simplement perdu ses chaussures. si ça ne la touche pas, ça lui passe simplement par dessus la tête. pour les blessés, elle affichera un air peiné, puis elle reprendra sa vie quand on ne parlera plus d'eux.

— oh reyn.. je sais pas dessiner moi ! d'une fausse modestie, sans mensonge pourtant, elle affiche un sourire presque embarrassé. elle les joue bien, les innocentes, ou les ingénues. il suffisait d'un mot de reyn pour qu'elle devienne ce qu'il désire. — mais tu pourrais vraiment faire ça ? genre.. comme une héroïne d'un fim d'action ! ce serait trop bien ! qu'elle assure, en donnant son accord.

elle ne pouvait cacher son sourire. il n'en fallait pas beaucoup à minseo pour être heureuse. il suffisait d'un regard, d'une attention et reyn à cet instant semblait lui offrir déjà beaucoup, déjà de trop. son coeur battait à la chamade sous la joie d'être choyée comme elle le méritait.

— tu es le meilleur. on m'a jamais fait tout ça avant.. qu'elle continue, à jouer sur les anciennes histoires qui ne lui arrivent pas à la hauteur. c'est toujours comme ça avec la fille de l'amour: reyn sera toujours mieux que les autres, elle l'obligera à être mieux que les autres.

il suffit que reyn la rassure pour que son sourire se fasse plus innocents et que ses joues gardent des couleurs rosées.

— tu penses ? merci beaucoup.. ! il faut qu'elle soit rose en tout cas ! tant que c'est coloré en fait.. ça me va.. elle souffle quand le ton s'adoucit puisqu'elle se retrouve dans un semblant de réflexion.

quand il accepte, il est difficile d'imaginer la joie dans laquelle est prise minseo à cet instant. chaque secondes, chaque minutes passées avec lui la rapproche d'un amour sans fin et insatiable. c'est dangereux pour lui, et douloureux pour elle. c'est comme ça qu'elle aime l'amour après tout. elle l'aime quand la délicatesse du moment resserre l'étreinte au point d'étouffer, quand elle ne peut que se raccrocher à lui. alors si reyn lui promet de rester ce soir avec elle, elle ne peut être qu'heureuse. parce que minseo dessine avec lui sa vision parfaite de l'amour, le vrai.

— mmh.. on pourrait aller chez moi ? ce n'est pas très loin ! surtout si on doit marcher en plus la journée en plus.. parfois, elle a l'horreur de penser que le métro new-yorkais lui manque pour se déplacer.

et elle apprécie pleinement la précision avec laquelle reyn avait choisi le lieu en pensant à elle. installée, elle l'imite, fait mine de parcourir les boissons alors qu'elle désire déjà qu'il choisisse pour elle également. comme s'il pouvait décider de ce qu'elle aimerait, parce que c'est ça l'amour !

— on pourrait voir un film chez moi, ou boire un dernier verre ! d'ailleurs qu'est-ce que tu vas prendre ? je ne sais pas quoi choisir.. elle marmonne les derniers mots, l'air perdu sur le menu.