Naissance Deux proches amies dînent ensemble dans le petit appartement qu’elles partagent lorsqu’on sonne à leur porte ; Athéna leur dépose un nourrisson, leur confie Reyn et quelques secrets qu’il est plus sage de ne pas divulguer. Elle disparaît ensuite de leur vie, non sans lui avoir donné un tournant décisif.
Passée la surprise, elles prennent la décision de continuer à vivre ensemble et de prendre soin de cet enfant du mieux qu’elles le peuvent. Ce ne sera jamais plus dur que d’expliquer aux parents comment elles se sont retrouvées avec un enfant, comme ça, du jour au lendemain.

Enfance Toute l’énergie qu’elles n’injectent pas dans leur travail, elles la tournent vers Reyn. Elles le chouchoutent, le stimulent, lui donnent accès à tout ce qui l’intéresse, encouragent sa curiosité. L’école se plaint parfois de son attitude dissipée, mais ses facultés compensent et lui permettent d’éviter la plupart des réprimandes. Tout va bien dans le meilleur des mondes ; aussi bien que la gestion d’un enfant peut engendrer dans le quotidien de deux jeunes femmes aux bras déjà bien chargés.

8 ans Les “mères” Reyn sont de plus en plus anxieuses. Leur petit grandit et si ses dons ne sont pas tape-à-l’oeil, elles craignent qu’il lui arrive malgré tout malheur. Elles ne se souviennent que trop bien des mises à garde d’Athéna. C’est à contrecœur qu’elles se résignent à le laisser rejoindre la colonie, pour sa sécurité. Elles lui préparent un sac bien fourni de ses affaires et jouets préférés et le guident jusqu’à l’isthme où attend un satyr. Ce jour-là, Reyn voit ses “mères” pleurer pour la première fois.

La colonie Reyn est partagé et se lève certains jours fier de qui il est, investi dans son entraînement et convaincu d’arpenter le bon chemin ; il s'épanouit au milieu de ses pairs, admire la richesse de leur univers.
D’autres, il lui semble tourner en rond, que les journées se ressemblent et que tout cela ne le mène nulle part. Ses “mères” lui manquent et les nouvelles sont trop rares, et il ne peut s’empêcher de se demander quelle vie il aurait vécu s’il n’avait pas été forcé d’être cloîtré si jeune à la colonie.
Pour faire taire le plus gros de ses incertitudes et repousser le moment de devoir réfléchir à l’avenir concret auquel il aspire, Reyn décide de pour le moment s’efforcer d’être un digne fils d’Athéna. Le reste, il pourra toujours le déterminer plus tard.

21 ans Nausikaa rouvre ses portes et Reyn est enfin en âge de quitter la colonie. Il s’empresse de contacter sa famille et de leur rendre visite. Il n’a aucune idée de ce qu’il va faire de sa vie mais il a besoin de sortir, de redécouvrir le monde en dehors de la colonie et de l’île.
Les trois premières semaines se déroulent sans accroc mais un monstre mineur finit par repérer sa trace. Son entraînement le sauve mais sa famille est blessée lors de l’affrontement. Ce qu’il pense être un événement isolé se répète le mois suivant ; il est cette fois-ci celui qui en ressort esquinté.
Pour éviter de continuer à mettre ses proches en danger, et maintenant conscient qu’il ne peut passer sa vie sur ses gardes et qu’il n’est pas toujours possible de se défendre seull, il décide de rentrer à Nausikaa.

22-26 ans Reyn s’installe à Nausikaa et se dégote du travail ici et là le temps de réfléchir. Il y a en lui le désir sauvage de traquer leur ennemi, de lui faire payer chaque victime, ces victimes dont il enregistre tous les noms malgré lui, mais il est persuadé ne pas avoir les compétences et refuse d’aller offrir bêtement sa carcasse aux monstres. Il retient donc cette pulsion.
Il ne peut pour autant se résoudre à couler des jours tranquilles à Nausikaa. Il se sent lâche et inutile et rêve de pouvoir simplement réduire à néant tous les monstres d’une seule pensée ;  à défaut, tous les soirs dans son lit, pour s’endormir, il rêve qu’il assassine l’un d’eux. Ce n’est pas sain, mais il ne sait pas encore comment employer cette haine à bon escient.

27-30 ans Au contact de ses pairs, il trouve enfin un moyen d’ajouter sa pierre à l’édifice, de se rendre utile, de limiter les victimes. Pour protéger les demi-dieux, ses camarades, ses voisins, il leur faut une meilleure armure ; une qui n’encombre pas, qui ne nécessite pas d’être camouflée, qui ne hurle pas aux monstres que leur proie se tient sous leur nez. Il lui faut nouer les bons contacts, approcher les bonnes personnes. Seul, ce ne sera pas possible. Il investit beaucoup de son temps et de son énergie dans ce projet et retrouve enfin son entrain et sa joie. Il arpente enfin le bon chemin ; celui qu’il cherche depuis son arrivée à la colonie.

Aujourd'hui Le projet avance bien même s’il est encore loin d’être complètement concrétisé. Les événements récents alimentent son désir de changer les choses. Il refuse que la liste des victimes continue de s’allonger. Il réfléchit, beaucoup, et espère bien trouver des solutions ; c’est après tout le rôle d’un digne fils de sa mère. Réfléchir, protéger.