L'argenterie et les tasses en porcelaine habillent l'étroite salle à manger du maître de maison. Lawrence a toujours souligné l'importance de pouvoir accueillir dans les codes transmis par sa mère, l'appartement n'est pas des plus lumineux, des mieux agencé mais cela n'est dû qu'à lui même, a cette envie d'un copier coller de magazine qui depuis longtemps est dépassé, mais personne n'a prit la peine de l'en notifier.

La grande commode en bois laqué s'oppose à la table et ses chaises d'un coloris trop kitsch, des couleurs maintenant délavé dont l'ancien éclat semble évident. C'est un bric à brac d'affaires qui croupissent sans poussière par la seule raison d'une conscience acquise par le geste le plus minime de ménage. Dans quelques étagère, rebords de fenêtre on retrouve les surtout les effets les plus anciens, ceux antérieurs à son mariage marriage qui ont été sorties des cartons après des années, qui ont toutes été lavés, nettoyés. Puis il y a quelques affaires plus récentes, les verres ont tous été racheté depuis, raison d'hygiène, c'est une étrange confrontation entre une collection entière de neuf contre celle du début de Nausikaa. Où l'on croyait que de rien on construirait tout et chaque souvenir, n'importe qu'elle accomplissement à été gardé créant une frise chronologique des de la première décennie de l'îlot avant d'y imposer un trou béant.

Là n'est que la salle a mangé, étriqué car dominé de deux grandes bibliothèque aspirant les murs, quand ont vient dans cet appartement on ne voit pas Lawrence mais les milliers d'ouvrages qui en recouvre les murs, des achats personnel d'autres offerts, ce cadeau par défaut qui s'il déçoit ne décevra qu'après lecture et là il ne sera déçu que du livre et non de la personne. Il est toujours plus simple de l'amorcer de la sorte alors que Lawrence est loin du monstre au mieux un gardien mais sans l'épouvante et le grandiose d'un dragon protégeant un trésor.

A l'égard de certains, il se sait chaleureux, retire son manteau d'écaille, aime l'idée qu'aujourd'hui il peut écrire une sorte de cohésion de famille heureuse. Aborde un sourire à la silhouette de Dana avant d'évoquer les consignes habituelles, du manteau à déposer dans la garde robe, des chaussures à retirer, des chaussons qu'il a déjà sortie pour elle. N'accorde pas de compliments Dana, comme toujours le teint est bon, la mine est joviale et c'est elle qui aborde les premières politesses qu'il répond mécaniquement.

Alors. Oui, bonjour Dana, je vais bien et toi, j'ai mis de l'eau à chauffer pour du thé, il est bien trop tard pour un café, installons-nous dans la salle à manger. A tendu vers lui tout un panel d'infusions forçant tout de même le choix de la boisson, sait qu'il est meilleur de la sorte, que les soda viendront jaunir les dents et qu'il serait désagréable de les faire blanchir artificiellement. J'imagine que Libellule et les enfants se portent bien, puisque tu as le temps de venir me voir. Sans souhaiter ni bonheur ni malheur, sorte d'affirmation par nécessité, Lawrence n'apprécie pas tant ses sujets familiaux. Les reconnaît pour ne pas devoir les supporter plus tard, et s'il semble pertinent d'appuyer les exploits du petit dernier autant les imposer en début de conversation, là il sera plus simple de les couper court.

Une cuillère de miel est ajoutée dans sa tisane une fois les deux tasses remplies, repose le pot sur bout de table, prêt du sucre, sait qu'il n'est pas dans les habitudes de son invité d'en reprendre. Il faudra que tu me dise aussi, j'ai reçu ce mail d'Althea mais l'image pdf s'ouvre mal sur mon rainphone donc le texte apparaît en tout petit comme une écriture de souris , et je n'arrive pas a comprendre ce qui est dit , ce qui n'aide pas puisque Althea envoie toujours des mails rallonge où elle ne raconte pas grand-chose c'est embêtant pour pas grand-chose.  Soufflé alors qu'il lui montre l'écran de son rainphone qu'il a nécessité une bonne minutes de son temps à déverrouiller et trouver là dite conversation.

Lawrence répond à toutes les politesses, y trouve le confort d'une proximité relative des normes familiales. On s'aime de près quitte à poser un baiser sur la joue de l’autre avec cette pudeur et cette distance agréablement réglementaire. Dana est celle qui lui apprend les nouvelles étiquettes, celle que l'on considère tendance à présent, ou plus habituelle, qui ne lui serait pas venue dans les automatismes de ses sphères cloisonner du micromonde qu'est l'îlot des demi-déités, ou au mieux fait ensevelir celle qui ne sont plus au bout du jour.

Oui je vais bien Dana je t'en assure, j'ai toujours eu les épaules tendues ce n'est plus grand-chose maintenant. Quant à Don oui, je l’ai vu récemment elle va bien disons. Puisqu'il ne faut pas amorcer l'après-midi avec ce que l'on qualifierait comme une mauvaise nouvelle. Don se porte bien, et Don n'est pas malade alors il n'y a pas besoin de plus de détails, ils sont omis par politesse, rendent la rencontre plus fluide, défait tout possible accroc à la lecture. De rien, tant mieux si les enfants vont bien, se serait avec plaisir mais je n'aime plus autant me rendre à New York tu sais, le trajet me fatigue tu sais. Pour ne pas seulement dire non, il préfèrera voir les enfants grands, qu'on-t-ils à apporter dans ses histoires actuellement, un pas devant l'autre et que ceux-ci se fassent avec stabilité et indépendance pour trouver le soupçon d’une pensée développé. On se retrouvera tous à Noël de toute façon, ce sera la meilleure occasion, ou le nouvel an, enfin, on se tiendra au courant. Pose la conclusion la plus simple, qui impose il l'espère une fin à ce sujet-là, qui n'est pas si important pour autant nécessaire au bon déroulé, lui laisse le temps de se replacer dans son siège.

L'écran est fixé avec attention, il n'arrive pas à s'y habituer, aux mécaniques profondément illogiques. Ne cherche pas à s'y opposer pour autant, marmonne pour lui-même quelques fractions de mots pour mieux les retenir, de l'emplacement des différentes touches sans être certains des différences qu'ils devraient identifier dans les deux options. La lumière bleue hypnotise mais enfin oui lui présente le document, visible cette fois. Tu as pu répondre à ma question si rapidement, c'est terrible que je perde le fil ainsi. Cela l'ennuie autant que Dana semble naviguer l'appareil sans soucis, lui offre ses sourires habituels, ceux que l'on retrouve dans les magazines. Ceux-là il en possède une collection aussi, ils sont plus simples à conserver, reste toujours plus réel que leur mémoire. C’est une véritable galerie, chacun d'entre eux où Dana est de couverture ou de page, ont été stocké, étiqueté à son nom, cela le rassure, de pouvoir retrouver les sourires, retracer le changement pas à pas de son adelphe, des autres il a aussi la documentation mais elle est bien moins conséquente.

Je suis content de te voir Dana, ou de te parler, ça me fait vraiment plaisir.  D'un acquiescement convaincu, Dana est l'un des rares membres de sa famille qui prend le temps, de le voir, de prendre des nouvelles. Il a beau ne pas tant aimer les appels téléphoniques, comprend encore moins l'utilité d'une fonction vidéo puisqu'il a besoin de garder le téléphone au niveau de son oreille pour l’entendre, ses moments la sont chéris. En face à face encore plus, Dana se détaille dans son univers figé de papier, bien plus réelle bien plus rapide que n'importe quelle information, elle papillonne et apporte ce réconfort biaisé, de n'importe qui d'autre il accuserait un changement trop brusque, un dérangement. D'elle il est cautionné, il plaît. A en dire que j'ai bonne mine je ne sais pas, je pense que c'est plutôt dû à mon rythme de sommeil, sous conseil de Don j'ai commencé à boire des tisanes de magnolia avant de me coucher, tu m'en diras des nouvelles si tu essayes. Ses doigts se resserrent contre sa tasse, réchauffant la paume offre une sensation de brûlure après quelques instants qui le force à retirer sa prise, jouant simplement avec la cuillère, évitant les quelques tintements désagréables.

Lawrence créé cette figure d'omniscience, peu à peu elle s'éteint, ici les fractures viennent s'assortir à ses traits, les tons monotones des peintures ou des rideaux s'emportent avec ceux de son pantalon de costume, aplats fade qui lui font le teint blafard. Il se sera réajusté une seule fois dans son fauteuil et s'y retrouve maintenant d'une droiture statique qui lui est propre, où rien ne peut le déloger. Les mouvements sont courts, sur lui-même et ses biens, ses quelques sourires qui ramènent le vivant, qu'il s'amuse du ton du plus jeune, qui donne conseil avec habitude, une posture vite reprise, bien plus confortable.