tw warning : inceste, violence.

— AOÛT 1990 :
Cela fait plusieurs années que Marc et Sélène De Maupas veulent un enfant. Sans succès. C’est toutefois un couple qui s’accorde quelques… libertés, notamment le fait de s’amuser avec d’autres partenaires. Ils font la rencontre de la plus belle de la déesse ; dont ils n’entendront plus parler après une folle nuit d’ébats ; avant quelques mois.

— 28 AVRIL 1991 :
La déesse réapparaît dans la vie du couple De Maupas. Toujours autant subjugués par elle, ils cédèrent aisément lorsqu’elle leur confia sa fille. Nul ne sait si son but était d’exaucer le souhait des époux d’avoir un enfant ; nul ne le saura, mais Malice sera accueillie comme leur petit miracle.

— 1991 À 1998 :
Malice est une enfant espiègle, capricieuse et très intense. Ses colères sont tempétueuses et ses joies excessives. Il n’existe pas de demi-mesure chez elle, c’est tout ou rien. Ses parents n’expliquent pas l’écart entre sa parfaite élocution en français et ses extrêmes difficultés à l’école pour s’exprimer ou écrire en anglais. Devant de telles difficultés à s’intégrer, ils prirent la décision de poursuivre une éducation à domicile.

— 1998 À 2001 :
La première manifestation de la déesse se fait dans les songes de sa fille. Elle y verra clairement son visage qui ne ressemble en rien à celui de sa mère adoptive ; mais elle ne prend pas encore conscience de ce qu’elle est, bien trop jeune pour le comprendre.

Elle racontera son rêve à ses parents qui ne la prirent pas au sérieux. Le couple bat de l’aile, Marc se désintéresse de plus en plus de son épouse… son attention se focalise sur sa fille. Au fil des semaines, des mois, l’attention se mue en obsession et le cauchemar de l’enfant débute.

Petit à petit, les abus du père deviennent quotidiens. Malice doit obéir, Malice doit faire tout ce que papa lui dira. Elle doit le toucher où il le désire, l’embrasser là où il le désire ; elle doit lui montrer qu’elle l’aime comme il le désire… la réciproque étant tout aussi vrai.

Cette relation incestueuse s’accentue, s’aggrave ; elle en devient de plus en plus malsaine et toxique au fil des ans. Malice vit dans une cage dorée dont elle ne peut sortir. Seul son père détient la clé… et il refusera de lui donner. Sélène, ignore l’appel à l’aide de sa fille lorsqu’elle se confie à elle, refusant d’admettre les atrocités de son époux envers l’enfant.

Ce fut lors d’une nuit fatidique, peu après son dixième anniversaire que tout bascule. Lorsque la fille se rebiffe pour la première fois. Lorsqu’elle refuse. Le père se fâche et les choses dégénèrent. Dans une crise de panique et de frénésie, l’enfant tue son géniteur. Elle est ensuite chassée de sa propre maison par une épouse qui prit peur devant une telle brutalité.

Des heures d’errance, seule, perdue, désespérée ; elle trouve refuge dans une ruelle obscure, terrassée par la fatigue, incapable de trouver le sommeil. Elle se souvient avoir hurlé à l’aide, dans un dernier râle d’espoir… sa mère apparaîtra dans ses songes une fois de plus, comme si elle avait entendu l’appel de son enfant. Quelques heures plus tard, Aphrodite et Malice se retrouvent. L’enfant s’agrippe à elle, refusant de la lâcher, lui hurlant qu’elle la déteste pour l’avoir abandonné… mais la déesse n’est pas dupe, elle sait que pour la première fois, Malice la reconnaît comme sa mère ; elle embrasse sa nature.

— 2001 à 2009 :
L’arrivée dans la colonie est extrêmement déroutante pour Malice. Elle découvre qu’elle n’est pas seule, mais aussi et surtout, qu’elle n’est pas unique. Il existe d’autres enfants comme elle, d’autres engendrés par Aphrodite.

La jalousie la ronge les premiers jours. Elle refuse de parler aux autres, de se mêler à eux. Elle refuse le moindre contact avec eux ; et les rares fois où Aphrodite se montre à elle ; le conflit éclate. Sa féroce jalousie ne fait que croître avec le temps… mais la relation avec sa mère ne s’effrite pas, elle se renforce, la déesse est fière de voir ses traits de caractère si marqués chez sa fille.

Celle-ci n’accepte toujours pas ses autres enfants, est en conflit permanent avec eux… mais elle grandit, elle murit. Elle découvre son potentiel et réalise que même en étant l’enfant terrible, il y a de multiples façons de le montrer et de tirer son épingle du jeu.

On pense alors qu’elle s’assagit, que la complicité entre elle et ses semblables se construit. En réalité, elle expérimente, elle découvre ses atouts. Elle réalise que pour obtenir ce qu’elle veut, foncer dans le mur la tête la première est contre-productif.

Malice se met à aimer oui… mais à sa façon. Elle imite son géniteur et commence à se montrer tout aussi manipulatrice que lui. Elle découvre à quel point elle est douée ; elle comprend qu’une fille d’Aphrodite qui s’assume et qui joue ses cartes peut devenir très dangereuse. Elle apprend la patience et ne se montre brutale que lorsqu’il le faut. Elle découvre ses armes et leur tranchant… pour le meilleur et pour le pire.

— 2009 à 2012 :
L’enfant d’Aphrodite s’investit de plus en plus dans la colonie ; elle commence à se bâtir une solide notoriété malgré la méfiance inhérente à sa réputation d’enfant terrible. Les avis divergent sur elle ; loin de faire l’unanimité, son comportement intrigue, excède, fascine. Elle n’inspire que peu de neutralité, tout le monde semble avoir une opinion sur elle.

Ses pouvoirs s’améliorent à un rythme effréné, les expérimentations sont quotidiennes et entrainent leurs lots de déboires et d’excès. Sa voix, bien que fluette, commence à porter de plus en plus ; le poids de sa parole s’alourdit à mesure que le temps passe.

Malice a un projet ; elle le prépare depuis son vingt-et-unième anniversaire depuis que la rumeur court sur la volonté de Zeus d’ouvrir les portes de l’île. La jeune femme a des comptes à régler… si l’opportunité se présente, elle ne la manquera pas.

— 2012 à 2020 :
Des années à la fois intenses et chaotiques. Parfois elle se désintéresse de Nausikaa pour passer plus du de temps dans le monde des humains. Elle se construit même une petite carrière dans le mannequinat, profitant de l'ouverture des portes en 2013 pour revenir dans les monde des humains.

Elle enchaine les allez-retours entre l’île et New York. Elle ne s’aventurera qu’une seule fois en dehors de la ville ; pour y réaliser ce projet qui lui tenait tant à cœur ; ce qui a failli lui coûter la vie lors d’un affrontement entre elle et un monstre. Elle y réchappa sans trop de séquelles, mais  ne s’aventurera plus jamais au-delà des limites de la ville.

Elle réalise aussi que la condition de demi-dieu est aussi fragile et éphémère… et s’en offusque. Malice a maintenant à cœur d’aider ses semblables, de les protéger ; réalisant à quel point elle aime l’île… que celle-ci est un refuge et un foyer dans lequel tous peuvent rester sains et saufs. Le monde par delà les limites de l’île est dangereux, la situation des demi-dieux est bien trop précaire. Il faut s’améliorer. Il faut mieux faire. Protéger les tiens, d’eux-mêmes s’il le faut.

Résolue, elle fait appel à sa chère amie : Hazel. Elle la travaille au corps pour obtenir l’unique opportunité de rejoindre l’élite, les Olympiens ; sachant pertinemment qu’elle peut difficilement lui refuser quoi que ce soit.

Quelques semaines plus tard, à l'aube de ses 29 ans. elle fait son entrée et se retrouve en présence de visages familiers.

— 2020 À 2023 :
Les années d’expériences, d’expérimentations avec ses pouvoirs portent leurs fruits. Malice gravit les échelons, rapidement. Sa rivalité avec ses frères et sœurs la motive à en faire plus.

L’amour pour ses semblables est féroce, bien que nimbé de douceur, de volupté. Malice joue de ses atouts… et à son petit jeu, elle est redoutable. Une opportunité lui est offerte : assister l’enfant de Zeus à la tête des Olympiens ; sa prise de poste officielle se fait un peu avant ses 31 ans.

Elle n’est pas surprise… ayant manœuvré en coulisse pour obtenir ce statut ; elle a su tirer son épingle du jeu, jouer ses cartes au meilleur des moments. Si certains redoutent ce qu’elle peut faire à un poste si important, d’autres reconnaissent que son implication n’a rien à envier à celle des autres. Peu importe les silencieuses réticences, le consensus veut que l’enfant terrible d’Aphrodite aime ses semblables d’une férocité sans pareille. Et c’est ce même amour, qui engendrera sans doute son lot d’abus et de cruauté. Mais c’est ainsi qu’elle aime, ainsi qu’elle protège : à sa façon.