‹ 'Cause she's standing drama
She knows I'll call her ›


‹ LEEEEETAAAAAA.. ›
Est-ce là qu'on enterre les sorcières ? Nono n'y connaît rien, à la magie, mais ça lui plaît de croire que les vieilles consœurs de Leta le voient en ce moment-même, marcher décharné au-dessus d'elles, et d'imaginer ce qu'elles pensent. Il espère faire rire les mortes, retourner toutes les tombes. En tout cas il les a certainement réveillé : son cri, porté par un désespoir ravi, exalté de douleur, avait scindé l'air paisible et lugubre du bosquet. C'était un geste sacrilège, qu'il répètera une seconde fois.
Le nom tourne en boucle dans sa tête qui pulse d'un mal de chien : Leta ! Il lui manque un article, seulement, pour le tuer ; mais fidèle à son propre nom et à l'affection qu'il porte aux brutes efficaces, il y revient obstinément. L'obscénité de la scène lui plait. Le coup de poing n'avait pas manqué, direct et sans bavure ; Zana lui avait peut-être cassé le nez pour de bon. Bien plus que la douleur, qui se mélangeait joliment avec celle de sa gorge abîmée, Innocent songeait avec un délice craintif qu'il serait peut-être ainsi défiguré pour toujours. Voûté en avant, il se touchait machinalement le nez afin d'en saisir la forme, comme on arrache une jolie fleur, ou qu'on appuie sur les touches d'un piano désaccordé — par pulsion de destruction, par amour du laid. Pour donner plus de travail à Leta peut-être, dont la présence lui manque. Il arrivait enfin aux abords de sa maison de sorcière. Il se plante tout droit devant sa porte, les mains arrondies en porte-voix :
‹ LEETAAAAAAAAAAA ! › Son nom, litanique, il l'invoquait sans honte, avec même le plaisir d'en avoir besoin rien que pour lui ; Innocent ne croyait pas vraiment aux fantômes qui pouvaient le regarder et le juger mais bien au cœur profond de Leta, à ses longues mains froides où son cœur parlait le mieux.

Leta probablement aurait due se faire incinérer dans un brasier purgatoire et sacré; puisque tout chez elle hurlait à la sorcière. et son antre tenait plus de la hutte mystique que de l'habitation, mais elle s'y sentait à l'aise. elle s'y sentait nue mais jamais pudique. peu avaient pénétré son lieu à elle, et la bâtisse crèverait sûrement avec elle. Leta y avait passé sa nuit et sa journée, les mains s'étaient courbées et disloquées alors que la langue, elle, avait juré des incantations chimériques et probablement dangereuses. mais Leta avait finie par renoncer à concocter ses encens et ses onguents. elle ne savait plus que faire et l'image de se mêler à la foule l'asphyxiait d'avance.
elle reprit alors son aiguille et son fil et d'une grâce arachnéenne elle avait tissé son bout de toile

———

sa paix oblitérée par les cris d'Innocent, Leta soupira d'une voix blanche et dénuée de tout sentiment; elle avait soupiré comme on respirerait : machinalement. elle quitta son siège pour ouvrir la porte et s'affaira à chercher baume, onguent et linge rentre et assieds-toi, glupit (elle se surprit à aimer l'appeler ainsi, glupit)
et quand elle trouva un pot rempli d'une crème grise elle la posa sur la table près de lui, sortit une bouteille d'un liquide incolore et lui avança du menton de boire une gorgée (c'était de la vodka) sans trop toucher l'élément nasal d'Innocent Leta appliqua l'onguent qui chauffa au contact de l'épiderme abîmé
elle ferma les yeux un moment; la pièce s'assombrit et ses doigts se tordirent dans un semblant de transe magique puis récita une mélopée ancienne et angoissante elle évoqua sa mère, supposément et ses doigts prirent une allure blanche tandis qu'un presqu'éclair jaillit de ses doigts maigres; elle eut un haut le cœur mais le sort sembla terminé après avoir fini d'incanter et de prier à la Lune nouvelle. quand elle ouvrit les yeux Leta admira son oeuvre et le nez d'Innocent avait retrouvé un état de normalité relative; satisfaite elle prit la bouteille et en but une gorgée à son tour
est-ce que j'ai envie de savoir pourquoi ? son accent russe reprit l'ascendant tandis qu'elle continua de regarder sa prouesse. Leta ne maîtrisait pas les os, mais elle avait pris l'habitude de remonter Innocent comme on monterait un pantin, morceau après morceau.

@innocent vassigny

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Dans l’odeur fine et sacrée de l’encens, des pommades et de la térébenthine Innocent s’assit en tailleur, se balançant d’un côté à l’autre sur une chaise près de la table en bois brut.
La magie commençait comme ça, d'un coup ; comme les feux d'artifices. Lui par nature n’était pas un enfant de l’ombre mais il gardait toujours ouvert ses yeux de chat aveugle devant ses doigts tordus, le creux velouté de sa voix où les ténèbres se logeaient naturellement. La majorité de ses membres avait été réparés grâce à leur force absconse. Ses synapses claquèrent, ce fut comme un os remis qui ne laissa à Innocent qu’une douleur fantôme et fugace. Il avait à peine senti son nez crépiter.
Son regard serpenta sur tout le visage de Leta et cela suffit à lui faire céder à la volonté de tout lui dire — il lui devait bien ça —, en lui présentant ses dents luisantes de salive car lavées du sang qu’il avait goûté. Tout cela fut pensé très vite pour ne pas laisser le temps au mal-être de s'installer, aussi répondit-il presque immédiatement : ‹ Oui parce que ça te distrait de m’écouter parler ? › Et tout-de-suite après, juste le temps pour lui de tourner un peu la tête et de se gratter le sourcil droit — de son autre main il appuyait sa position tailleur en enserrant sa cheville, il se balançait toujours d’un air rêveur et ahuri — : ‹ C’est Zana tu sais, le détective pour qui je bosse — il m’a foutu une droite parce que je lui ai embrassé les mains, t'imagines ! Comme si je puais de la gueule à ce point — heureusement je suis pas susceptible. › Crèvent avec lui la bienséance et la pudeur, Innocent renifle en relevant la tête, bien indifférent à ces vertus sacrées mais passives. Par jeu et simple envie de boire — qui devenait rapidement naturelle entre elleux —, il piqua la bouteille des mains de son amie et reprit une gorgée avant de la déposer sur la table, près des fioles et de l’onguent pâteux où les ongles de Leta avaient laissé une marque en croche. La tête tournée sur le côté — car il ne savait rester en place, se sentait chat apprivoisé dans l'antre de la sorcière —, il se tripota l'arête du nez et entrouvrit les lèvres.La portée de ses pouvoirs l'effrayait et l'émerveillait, il ne se sentait pas mieux ni moins bien qu'avant, Leta le ramenait à un état de stase confortable qui le poussait à le transgresser continuellement. Il craignait sinon qu'elle lui ouvre moins souvent sa porte, et que lui s'accommode trop de la douleur jusqu'à ne plus la sentir.

Leta avait souvent un air macabre qui colorait son visage après chacun de ses sorts et de ses chants; certains pensaient qu'elle imaginait mile et unes possibilités de maudire sa supposée victime mais il n'en était rien; elle ne faisait que sourire sordidement devant sa prouesse et son miracle — comme le ferait légitimement un architecte devant sa maquette ou un artiste en écoutant son projet
quand elle eut fini de chanter elle écouta et regarda Innocent avec un froid polaire dans le regard, mais c'était une teinte glacière qu'elle ne réservait qu'à peu : en réalité elle s'amusait de le reconstruire morceau par morceau et si elle croyait en plus qu'elle-même et ses pouvoirs, peut-être irait-elle jusqu'à remercier lyubov' Bozh'ya de l'avoir mis sur son chemin clairsemé d'arbres morts de chats noirs
il ne doit pas être très bon dans ce qu'il fait : je ne t'aurais pas frappé de cette façon pour te casser le nez ...
et j'aurais probablement visé la jugulaire elle avait prononcé sa réplique avec une banalité gore; comme on parlerait d'un macchabée écrasé sur la route : avec un certain dégoût mais sans chercher à atténuer les descriptions obscènes et explicites.
puis, sans crier gare, son poignet se tordit dans un sens horrible alors que ses doigts précédemment soignants se crispèrent vividement — un paquet de cartes suivit l'ensemble des mouvements
tu as très certainement le temps pour un tour, n'est-ce pas glupit ? elle retrouvait un sourire affamé et s'empara de nouveau de la bouteille; le spiritueux brûlera sa gorge mais jamais ne déliera sa langue. après quelques tours superflus mais jolis avec son paquet de cartes, elle les distribua rapidement d'un geste fin; elle n'a pas perdu l'habitude
tu devrais arrêter de traîner avec ces gens-là. je ne fais confiance à personne ici, mais surtout pas à un détective privé. qui ne sait même pas casser un nez, apparement.
mais bon tu tires plus du chat errant que de l'homme, de toute façon !

deux paires.

@innocent vassigny

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Les cartes battaient la cadence des mots crus, taillés à la hache sans se soucier de la forme du morceau. Entre eux iels se foutaient de ça et Innocent ne s'offensait jamais qu'elle le tue comme elle coupait le paquet : la placidité de son horreur était une toile noire et vierge où Leta peignait d’un geste vague la scène de son meurtre. Et lui, lui regardait en amateur ces images qu’elle plantait sans y croire, avec la maîtrise de l’artiste qui a tout vu, tout répété. Il riait de ces notions qui le dépassaient, lui qui entre ses mains il n'était qu'un simple brouillon d'œuvre. Il demanda donc d’une candeur vomitive, les yeux en l’air :
‹ Tu sais réparer, les jugulaires ? ›
Il demanda comme si c’était des pots, des lunettes, des os. Le pouvoir de Leta lui paraît sans limites ; la seule manière de le concevoir, pour les impies comme lui, est de le provoquer pour en tester les faiblesses, se présenter la gueule ouverte en deux en proclamant : guéris-moi ! Qui sait ? Il suffisait peut-être de demander pour qu’elle le rende immortel. Mais pour le moment, iels jouent.
Le son des cartes frottées entre elles lui donne envie de dormir. Quelque part dans la pièce quelque chose boue, entre le repas et le poison, et des arômes de dehors lui piquent le nez, des essences dont il est incapable d'identifier la provenance. Dos à la nuit, il s'étire, projette la main au-dessus de sa tête et lève la tête pour regarder son score. Là haut, on le regardait.
‹ Carré de valets. › Étale les quatre sourire sur la table, en plus du sien. Du bout du pied il repousse la bouteille vers elle. ‹ Je lui fais pas confiance non plus ! Mais il me paye et il me donne des raisons de venir te voir, pas tout le monde peut s'en vanter. Et tiens, on pourrait dire la même chose de toi. ›
Lui n'oserais jamais. Il chérissait l'attention impitoyable de Leta. Dos à la nuit, le cercle de la lune découpait son profil échevelé et reconstruit. Pas immortel ce soir, Innocent se délecte de ces victoires que le monde ne retiendra pas. En attendant qu’elle boive il redistribue d’un geste maniaque, il ne dévoile qu’une pauvre paire, cette fois. ‹ Personne vraiment personne n'a ta confiance ? Même pas moi ? › Et sa moue est faussement étonnée, les valets dans la défausse rient de sa malchance et de leur solitude commune.

elle resta interdite à son interrogation première; c'est que Leta elle-même ne savait où se plaçait le début et la fin de son ésotérisme arcanique. elle avait appris de bien nombreux sorts et d'encore plus nombreuses potions mais ne savait tout simplement pas ce qui était à échelle humaine ou divine de faire, et sa condition à elle transgressait l'humain et empiétait sur le divin : jusqu'à quoi pouvait-elle aspirer ?
elle connaissait les contes et les histoires de ses ancêtres : Médée avait tué avec une robe et Circé révélait l'âme vraie des hommes — comment Leta pouvait-elle, voulait-elle s'incarner ?

à Minuit les sorcières ne font pas que rêver.
je n'en sais rien. je n'ai jamais essayé d'empiéter sur le travail de Thanatos. elle perdit sa manche et attrapa la bouteille dont elle but au goulot. à sa dernière remarque s'étira sur ses lèvres un sourire entendu, timide et rachitique. oui, tu dois avoir raison.
je pensais que tu me verrais comme une vieille chouette. on une araignée. (elle s'imaginait drôle)
elle le regarda alors redistribuer puis agacée de son jeu vide elle cligna des yeux comme un papillon battrait des ailes et son 'rien' devint un brelan !
mmh- je dois y réfléchir. j'ai donné ma confiance à un homme une fois. et puis je l'ai trahi.
je prends en compte le jugement de certains, notamment Leïla. je devrais aller la voir bientôt, takzhe

et puis ... j'entends ce que tu as à dire mais je ne t'écoute pas toujours. ne fais pas cette tête : tu viens me voir quand tu as besoin de te faire rabibocher. mais je t'écoute, tout de même, ça n'est pas rien. elle lui tend la bouteille puis les cartes s'agitent seule afin de reformer une main. tu as beaucoup vécu, glupit, et si tu y réfléchis, tu verras probablement que tes meilleures débrouillardises ont été de ton propre fort, mh, les autres sont souvent un obstacle plus qu'un tremplin
enfin, je me trompe peut-être, mais je n'ai jamais aimé le travail d'équipe.

@innocent vassigny

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She knows I'll call her ›


Son regard s'arrondit sur le mot araignée, avant de se perdre une nuée près du sol. ‹ Miel m'avait lu un livre... › Il mit un temps à se souvenir de l'auteur, le titre du recueil lui ayant pour de bon échappé. ‹ Enfin un poème de Victor Hugo dans un livre, et dedans il disait :
J'aime l'araignée et j'aime l'ortie,
Parce qu'on les hait
Un truc comme ça.›
Bien articulé, traduit approximativement, la formule ne nécessitait pas de rimes ; le ton langoureux d'Innocent lui ajoutait un aspect psalmodique. Il avait toujours été mauvais élève mais sensible à la littérature : de ces ouvrages d'un autre siècle et d'une autre langue, mutilés par sa mémoire, il arrachait des passages qui le touchaient . Après avoir pris sa lampée de vodka, il ajouta : ‹ Je dois être entre Victor Hugo et l'ortie. › Comme le poète, fasciné par sa réclusion, son art obscur ; comme l'ortie, pas besoin de préciser.
D'ailleurs Leïla, dont le nom le fit sourire béatement — ‹ ouais ›, elle devrait, releva-t-il —, étaient comme elleux sur ce point : assemblé-es dans leur différence, tout en ne s'unissant jamais, iels revêtaient toustes trois une certaine laideur, en tout cas une impropreté à l'idéal qui leur était naturelle, à ces êtres perdus pour les autres. Leta seulement était différente en ce qu'elle semblait se nourrir de son propre intérieur. Elle refluait une profondeur sourde qu'il aimait prétendre sans limites, il s'amusait à craindre ses mythes, sa hauteur, qu'il chamaillait gentiment pour la frôler.
‹ Tu penses toujours ça ? › "Toujours" évoquait ces moments où, au camp, elle était effectivement seule, et d'une nocivité immature. Il n'en doutait pas vraiment mais adoptait ce ton plein de faux reproches comme d'autres adoptaient la politesse ou le silence. Son artifice était son naturel ; et son sarcasme était gentil, n'atteignant jamais l'égo de cette femme-araignée, s'il fallait reprendre l'image.
‹ C'est marrant. › Son pathétisme révoltant tenait en une seule phrase, qu'il annonça platement, en détournant les yeux : ‹ Moi je serai rien chez sans les autres. ›
Il tint à clarifier tout-de-suite, le nez tourné sur le côté affichant son profil de médaille refondue.
‹ Sans toi j'aurai la gueule niquée, bon sans Zana je l'aurai pas mais sans lui j'aurai rien foutu, je serai pas venu te voir maintenant. › Lui n'était donc rien sans leur dégoût, sans leur peau. La solitude l'aurait tué, il leur devait à tous la vie. ‹ Tu te ferais chier toute seule dans ta cabane, je t'assure. Faut bien des cobayes pour tes trucs. › Il ne pensait pas avoir forcément raison, mais c'était la seule vérité qui lui paraissait concevable. Parallèlement il gagna la main. Le balancement de la bouteille d'un côté de la table à l'autre participait à son enchantement, l'atmosphère de l'endroit le transportait dans des paysages mentaux où il venait trouver Leta dans ses ruines, comme d'autres figures antiques qui, mal étudiées pour sa part, s'effondraient devant celle de son amie, qui était sa magicienne préférée.

elle l'écouta sans l'interrompre et n'osa même plus relever le regard, un moment, un court moment. Leta avait lu, il y a longtemps déjà, ces lignes-là. elle n'avait pas la prétention d'affirmer en comprendre le sens entier mais elle fut assez touchée de voir qu'un étranger du passé aurait pu les aimer, les araignées.
parce qu’elles sont toutes deux victimes
de la sombre nuit son français était brisé par un accent métèque et dilué mais ses mots étaient les justes. elle se contenta de sourire, ou du moins d'étirer macabrement ses lèvres en un geste ascendant. tu es plein de surprises, finalement, glupit
elle avait tendance souvent à réduire Innocent en cet figure enfantine qui venait hurler à sa fenêtre pour lui réclamer tous ses petits caprices — qu'elle mettait un point d'honneur à accorder (en bronchant faussement)
je t'accorde que nous sommes tous différents mais ne te méprends pas de trop Innocent
on naît seul et on meurt seul. je ne veux plus m'encombrer de trop de présences superflus et qui ne m'apportent rien. pour moins que ça, il n'y a pas si longtemps que ça, on m'aurait égorgée puis brûlée sur un bûcher.
et puis tu le vois bien : il n'y que les poètes enterrés pour apprécier les araignées elle se remit à battre les cartes et à échanger les paires et les verres ; elle continua de falsifier les cartes quand elle ne se sentait pas d'abraser sa gorge et quand elle estima suffisant le vide dans sa bouteille elle se leva pour approcher son chaudron fumant
il y avait en son sein un poison laiteux et vert — un anesthésiant puissant pour ses patients
regarde, tu ne peux pas mentir. mais si tu ne parlais pas tu ne serais plus maudit. et si tu ne parles pas c'est qu'il n'y a plus personne pour t'écouter quelquefois Leta déliait ses lèvres d'un peu trop et elle se révélait plus morbide qu'elle ne le souhaitait. c'était le cas cette fois-ci


@innocent vassigny