Hazel n’arrivait vraiment pas à comprendre pourquoi elle continuait de participer aux captures. Elle arrivait à en comprendre le principe, que cela faisait partie de l’entraînement des demi-dieux une fois qu’il avait rejoint la presqu’île, mais à quoi bon continuer à faire acte de présence alors qu’elle passait l’entièreté des entraînements à tenter de fuir le moindre affrontement ? L’adolescente aurait pu alors comprendre si son équipe avait un tant soit peu besoin de sa personne, mais Hazel n’avait rien d’exceptionnel. On la disait enfant d’Apollon, mais elle n’arriverait pas à viser quelqu’un de loin pour tenter de le dissuader de s’approcher, un physique sportif mais elle ne pouvait se résoudre au face à face, un chant salvateur mais pour lequel il lui était impossible d’agir ; car la moindre trace de sang sur ses coéquipier la faisait s’évanouir jusqu’à la fin du jeu – peut-être qu’au fond, là était la solution qu’elle c’était longtemps imaginé.

Pourtant, elle continuait de s’y rendre pour faire plaisir à ses quelques amis. Une chose est sûre cependant, si sa présence semblait rendre heureux quelques-uns d’entre-deux, il en était bien différent du reste de sa fratrie. Car quelle image renvoyait Hazel des enfants Apollon ? Rien de bon, très sincèrement. Et c’est pour cette raison d’ailleurs, qu’elle avait prit l’habitude de s’échapper dès l’ouverture des jeux. Trouve ces petits endroits éloignés, ceux qui n’étaient pas trop sujet aux passages des autres participants. Loin de toute raison et de quelconque plan de guerre. En espérant pouvoir se faire oublier.

Alors elle avait été surprise la première fois, de tomber sur un tier qui semblait faire de même. Déçu presque, que de savoir que sa cachette n’avait pas été très performante. Il en avait été de même, la fois d’après. Curieuse envers cette rouquine de deux ans son aînée, de comprendre se qui la motivait aussi à éviter les confrontations ; pourtant bien appréciées de la majorité des demi-dieux.

Et la nouvelle capture n’avait pas fait exception, Hazel n’irait pas jusqu’à dire que ses pas la guidait inconsciemment vers l’endroit de celle qui venait maintenant lui tenir compagnie depuis quelques temps. Elles ne se connaissaient pas plus que ça, n’avaient en vérité, eu aucun contact à l’extérieur des parties de capture-étendard. Mais comme ses amis proches l’abandonnait pour la bagarre, le temps lui avait toujours paru beaucoup plus long, sans doute qu’Hazel cherchait à subir ses quelques heures bien plus rapidement.

Finalement, il ne fallu pas très longtemps à Hazel pour entendre son de présence. Aussi discrète qu’elle aurait pu l’être, de crainte de tomber sur un autre demi-dieu ou de faire face à un affrontement non souhaité. L’enfant d’Apollon ne pu dissimuler son léger sourire une fois qu’elle eu confirmer la présence de Malice – seule.

« Chercher est un bien grand mot. »

Elle n’avouerait pas qu’elle préférait qu’on lui tienne la main alors que des confrontations faisaient face non loin. La simple image mentale de ce qui pouvait se dérouler à quelques lieux d’elle la faisait trembler, même si les dégâts étaient assez minimes, cela lui suffisait pour être troublée.

« Mais je ne dirais pas que tu as tord pour autant. »

Légèrement, qu’elle vient alors regarder à droite et à gauche pour espérer qu’ils n’y aient personne – sait on jamais qu’un autre membre de l’équipe adverse attendait patiemment son arrivée.

« Si tu veux tout savoir, ils ont encore râlés sur le fait que je participe. A croire qu’une personne de plus ou de moins change vraiment la balance dans la capture… »

Elle soupire.

« Ridicule. »

Rapidement, qu’Hazel vient hausser les épaules. Malice n’avait pas totalement tort. Au fond, l’avis de ses frères et sœurs n’allaient pas vraiment changer grand-chose. Si Hazel participait malgré sa grande réticence, c’était simplement pour faire plaisir à ses amis les plus proches. Que certains soient expatriés dans l’autre équipe était sans doute le principe même de sa participation ; mais elle était comme ça Hazel, à faire plaisir même si ça la contraignait. Alors plutôt que de se tuer à la tâche et de paraître plus ridicule qu’elle ne devait déjà l’être aux yeux de certains membres de sa fratrie, elle préférait s’évaporer. Tout simplement. Et être en compagnie Malice arrivait à réconforter son inconscience.

« D’autant plus que lorsqu’on y pense, il y a finalement autant de participant des deux côtés. »

Un absent dans chaque équipe ; égalité. Ils n’auront aucune excuse cette fois-ci.

« Eh ! »

Bras en avant, qu’elle vient légèrement pousser l’enfant d’Aphrodite avant de venir rompre d’un pas en arrière, la distance que Malice tentait d’effacer.

« Faut-il déjà qu’ils puissent m’attraper. »

Elle paraissait un bon grognon. Si ses aptitudes étaient minables et qu’Hazel n’allait pas se jeter des fleurs pour des combats imaginaires ; a quoi bon mentir car la simple pensée qu’elle puisse blesser quelqu’un inconsciemment l’empêchait tout bonnement de prendre les armes.

« On ne dirait pas comme ça, mais je pourrais voir n’importe qui arriver à des kilomètres, c’est vachement pratique pour éviter les face à face. »

Pour s’enfuir au galop pour éviter le face à face dès qu’elle voyait une brindille bouger un peu plus loin. Si ça lui avait sauvé la vie une ou deux fois, Hazel tairait s’être fait avoir dans la majorité des cas car les migraines venaient très rapidement récupérer leur dû. Un souci particulièrement fâcheux qu’elle cherchait à évincer.

« Mais c’est sûr que je me sens bien plus en confiance à tes côtés. »

Hazel n’ignorait pas que les enfants d’Aphrodite pouvaient contraindre les autres, d’une façon bien particulière. Alors même s’ils n’étaient pas des enfants de guerrier, cela devrait être suffisant pour amener une certaine distance – ignorant si Malice était particulière doué en combat. L’enfant d’Apollon s’agripper à ses simples connaissances.
Et tandis qu’elle vient alléger la pression de ses muscles, faire tomber ses bras le long du corps pour abandonner sa position défensive. Inconsciemment qu’elle vient récupérer la foulée de recule pour revenir auprès de son ennemi-camarade de capture-étendard.

« C’est vrai que sans enfants des trois grands, ils risquent de prendre un peu plus de temps que d’habitude. »

Léger soupir, Hazel aurait peut-être dû surveiller les équipes avant de finalement s’inscrire elle aussi. Mais finalement, tout commençait à prendre forme sur la raison pour laquelle on la souhaitait ici.

« Et en plus je n’ai pas pensé à prendre mon bouquin. Le début était très intéressant, je suis sur qu’il te plairait. Mais bon, on ne va pas pouvoir faire de double lecture aujourd’hui de toute façon. »

Silencieuse pendant quelques secondes, Hazel semble vraiment réfléchir à la problématique de la rouquine.

« En plus il faut que ce soit discret pour éviter d’ameuter les autres ah. »

Comme toute réponse, une moue légère avait prit forme sur son visage. Elle n’irait pas jusqu’à dire qu’elle faisait confiance à Malice parce qu’elle connaissait son désintérêt pour le jeu, car la tromperie existait à la longue ; gagner sa confiance pour finalement en profiter lorsqu’elle pourrait atteindre l’étendard de l’équipe adverse sans qu’Hazel n’en vienne à la soupçonner. Mais de toute évidence, comme l’enfant d’Apollon n’en avait strictement rien à faire, elle préférait juste vivre l’instant pleinement. Sans réfléchir à quoique ce soit, si ce n’est que le temps qui passait en compagnie de cette nouvelle rencontre.

Car après tout, elle appréciait ces têtes à têtes.

« Ce n’est pas faux, mais bon tu n'ignores pas qu'historiquement parlant c’est leur appellation en tant qu’enfants mâles de Cronos et Rhéa. »

Bien qu’Hazel comprenait où voulait en venir Malice, le pacte des trois frères avaient initialement été acté compte tenu de la puissance de leur enfant demi-Dieux. Quand bien même la parenté n’était pas clef de réussite, et Hazel en était un parfait exemple en tant qu’enfant d’Apollon. Et alors, personne ne pouvait nier que la capacité des enfants de Zeus, Poséidon et Hadès étaient légèrement plus au-dessus de la moyenne. Ce qu’ils en faisaient après ? Ça ne les regardait qu’eux.

« Et que leurs enfants soient cons ou non, tu ne pourras pas nier qu’ils apportent bien souvent la victoire à leur équipe. »

Et pour ce qui était de la valeur gagné et de la comparaison possible envers son parent divin, Hazel ne ferait aucun commentaire. Surprise et muscle contracté lorsque Malice vient poser une main sur sa taille et réduire la distance entre elles. Hazel semblait étonnée, peut-être même un poil désemparé – et pourtant, cela ne semblait pas particulièrement la déranger.

« Hum, et si je me mettais à crier, tu m’arrêterais ? Parce que ça m’arrive de crier très fort-… »

Inconsciemment qu’elle marchait entre deux, s’aventurait peut-être dans le jeu de la rouquine. Ignorance générale car Hazel faisait malgré tout, preuve d’une grande sincérité.

« Je viens de le commencer, alors tu sais. »

Tel un petit chiot, qu’elle suit Malice pour finalement s’arrêter juste à la lisière de l’eau. Ne sachant pas vraiment si elle devait enlever ses chaussures pour la rejoindre, ou juste restée ici. Penaude.

« Mais déjà c’est une très longue histoire de presque 10 volumes. Le format du premier est assez étrange car on s’attendrait à une histoire comme on voit partout ; mais le livre est découpé de pleins de petites aventures. C’est un peu déstabilisant au début, je dois l’avouer. »

Léger silence, que sa main vient se présenter jusqu’à ses lèvres pour réfléchir un peu. Hazel ne savait jamais vraiment vendre les histoires qu’elle lisait, et encore moins résumer sans raconter les premières découvertes qu’elle avait lu.

« On suit une sorte de mercenaire dans un monde où il y a pleins de créatures. Il est plus puissant que les humains normaux, et fait face à ces monstres. Enfin, finalement c’est un peu comme si ça parlait de ce qu’on nous apprend ici. C'est pour ça que j'ai trouvé ça intéressant. »

Elle avait haussé les épaules. Se sentait soudainement présomptueuse d’avoir pensé que cela pourrait plaire à Malice, parce qu’au fond, elle ne la connaissait pas plus que ça.

« C’est ça. »

Acquiesce pour confirmer. Les yeux arrondis qu’elle observe Malice. Presque surprise que son introduction bancale est suffi pour lui donner un quelconque intérêt sur l’ouvrage.

« Dès que j’ai terminé le premier volume je te l’apporterais. Et tu me diras si tu es intéressée par la suite ! »

D’un léger sourire qui vient se dessiner sur son visage, laissant transparaître une certaine joie à l’idée de pouvoir discuter de cette nouvelle série littéraire avec un tier.

« Je te l’apporterais à ton bungalow dans ce cas. »

Parce qu’il pouvait être malvenu de l’apporter lors de leur prochaine capture-étendard, sans savoir si Malice serait elle aussi présente lors de la prochaine session. De plus, arrivée armée d’un livre ferait encore moins plaisir à son équipe. Hazel n’était cependant pas très convaincue à l’idée de se rendre au bungalow de la déesse de l’amour, mais elle tenterait de faire un effort malgré tout.

Une naïveté d’adolescente perdue qui ne comprend pas les sous-entendus et ne semble pas réfléchir par elle-même dans l’aspect sociale des relations.

Hazel incertaine, qui ne semble pas vouloir s’avancer plus pour mettre les pieds dans l’eau. Elle s’accroupie pourtant, laissant l’eau se faufiler entre ses doigts.

« Ahah, très drôle. »

S’étire une grimace comme réponse à sa moquerie.

« Ce n’est pas de la noyade dont je me méfis le plus, mais- … »

Quand bien même l’eau était claire et de faible quantité, on ne savait jamais se qui pouvait nous écorcher.

« Tu ne crains pas grand-chose, Malice ? »

Parce que du peu de fois qu’elles avaient échangé, lors de leur rencontre fortuite et celle indirectement souhaitée. Elle avait toujours l’air d’être sûre d’elle, de ne pas craindre un raid quelconque de l’équipe adverse qui ne faisait que chercher la confrontation. Malice n’avait pas l’air de réfléchir aux risques possibles. Hazel, elle ? Ne pouvait pas s’y empêcher; d'appréhender l’inconnu et l’incertitude.

Ses doigts jouent avec l’eau qui s’y glisse entre, oubliant presque durant un instant qu’elles n’étaient pas là juste pour passer du bon temps ; mais que non loin d’elles se déroulaient une bataille acharnée pour déterminer l’équipe vainqueur d’un capture-étendard futile. Mais Hazel fini par sursauter – non pas à cause de la froideur de l’eau mais bien aux propos de Malice. Les sourcils froncés, le visage inquiet que sa tête se lève pour observer la rouquine.

« Tu parles métaphoriquement ? »

Qu’elle aurait tenté d’en rire, vaincre la peur qui l’enveloppait pour la détruire à néant et ne plus jamais la faire revenir. Mais lorsque l’enfant d’Aphrodite continue sa plaidoirie Hazel ne peut masquer sa gêne. Si elle en avait lu, d’innombrables métaphore et figure de style, l’enfant d’Apollon n’arrivait pas ce défaire de la relation du sang qui avait marqué ses paumes.

« Tu as déjà tué quelqu’un Malice ? »

Inquisiteur, que sa main finie par briser le contact avec l’eau qu’elle avait pourtant prolongé. La pensée de se joindre à son aînée commençait à disparaître peu à peu, parce qu’elle se rendait compte qu’en vérité. Hazel ignorait bien des choses de Malice. Et si le monde leur était dangereux, et si les accidents étaient de mise, il ne faisait aucun doute que le passé de certains étaient à la lisière du bien et du mal.

« En fait tu n’as pas besoin de me répondre. »

Secoue la tête de droite à gauche, comme pour effacer ses mauvaises pensées.

Parce qu’elle n’avait pas envie d’en savoir plus.

Quand bien même l’ignorance était la dernière chose qu’Hazel acceptait dans ses relations. Pourtant, ce sujet lui semblait beaucoup plus délicat, le cœur serré qui lui criait de ne pas arpenter cette route ; les souvenirs effacés qui ne souhaitaient pas revenir à la lumière.

Ses muscles qui s’effondre et manquerait presque de lui briser sa position d’assise dans le vide ; ses bras viennent entourer ses genoux.

« Moi j’ai peur de beaucoup de chose. »

Elle n’était pas vraiment courageuse.

« J’ai peur de blesser et de finir seule, encore et encore. »

Bien qu’à cette époque, elle ignore le réel fondement de ses paroles.

« Et je sais que je ne serais jamais assez forte pour outrepasser mes craintes. »

Elle préfère rester dans l’ignorance et la réponse de Malice l’a complet. Un manque de courage certains qui vient traverses ses pensées ; qu’il s’agit d’une vraie personne ou d’une métaphore, Hazel n’imagine pas pouvoir mettre un terme à ses craintes qui la hantent. Elle n’a pas encore conscience que ses peurs ne sont que le fondement de son éducation, surprotégée par ses parents qui avaient fini par disparaître de sa vie alors qu’ils avaient fait l’effort de partir en vacances afin de la complaire – eux qui préféraient rester cloitrés dans leur demeure pour maintenir la pureté de leur enfant immaculée.

Et malgré son désir d’ignorance, l’enfant d’Apollon s’interroge sur les paroles de Malice : de cette assurance qu’elle perçoit dans le ton de sa voix lorsqu’elle exprime l’incapacité d’Hazel à pouvoir la blesser comme elle l’avait déjà été. Elle n’imagine rien sur les événements, mais ne peu s’empêcher d’éprouver un brin de curiosité sur cette rouquine qui semblait empli de mystère à bien des égards. Un léger sourire vient se dessiner sur son visage, les muscles qui s’étirent par simple inconscience. Un réflexe qui lui donne envie de baisser la tête, de se libérer dû face à face imposé par la fille d’Aphrodite. Mais seul son regard s’échappe durant un semblant d’instant.

Sursaut inconscient lorsque les lèvres, puis le front de Malice viennent se déposer tour à tour sur son front, Hazel recule légèrement oubliant que son corps n’était pas dans une position qui le lui permettait ; s’effondre postérieur au sol – les joues rosées par le geste de la rousse ou par sa chute, Hazel n’en avait aucune compréhension.

« Jamais est un bien grand mot pour une vie qui sera toute aussi longue. C’est difficile de maintenir une telle promesse sans savoir ce que l’avenir nous réserve. »

Feint qu’il ne s’était rien produit.

« Mais j’ai envie d’y croire. »

Que malgré les quelques liens qu’elle avait tissé dans la colonie, Arden et d’autres, Malice puisse aussi avoir une place particulière dans sa vie – différente que la simple compagnie lors des captures-étendards. Elle avait envie de croire que quelqu’un puisse être à ses côtés pour toujours. Pur égoïsme qu’Hazel met ses mains au sol pour se relever avec quelques difficultés.

« Je ferais mon possible pour ne pas être un fardeau pour toi dans ce cas. »

Qu’elle se rabaissait, si son père était dieu de la divination et des prophéties, Hazel était loin d’imaginer le futur ; les événements qui allaient la changer et lui faire perdre bien des choses qui étaient importantes pour elle.

Si sa franchise et sa loyauté était une chose dans ses échanges, les relations lui étaient toujours délicates.

« Mais si tu fini par en avoir marre, je comprendrais si tu préfères revenir sur tes mots. »

Qu’elle rigole alors, légèrement. Se force à croire que ça ne lui ferait rien et qu’il valait mieux être franc que de continuer une amitié qui n’avait plus aucun sens.