La descente aux enfers avait réveillé chez toi des pulsions vipérines, jusqu'alors enfouis par des faux-semblants de code moraux, inexistants et même étrangers chez des créatures millénaires et immortelles. Que craindre, si même la mort fait demi-tour, si même Hadès ne sait comment éteindre définitivement les morceaux encore conscient de Cronos, enterré dans les fin fonds du tartare. Votre existence est un jeu pour les demi-dieux, alors à défaut de pouvoir tous les décimer - c'est avec eux que tu vas jouer.

Dans les couloirs écoeurants, tapissés d'une moquette crade et fluo, tu t'imposes comme un excès de couleur, un excès de vices, un excès de tout (une analogie de l'excès) pour excuser et nourrir les petites vertus qui s'agglutinent déjà dans l'espoir de te faire rester. Mais ! Quand comprendront-ils que pour leur salut, il faut s'appliquer à te faire partir ?

((Ou courir, courir jusqu'à en oublier ce qu'on cherche à fuir))

Drapé d'un costume rose et violet, rayé, de la tête aux pieds, tu sais ce que tu viens chercher. Tu sais qui tu veux débusquer - et tu penseras à tout ces sang-mêlés terrés sur leur île de merde ; quand tu te moqueras d'elle à la faire ramper ; à lui faire lécher le sol ; tu as l'idée fixe de lui faire payer de n'être qu'une bête qu'on transperce d'une lame ou d'une flèche, de n'être qu'une étape à passer dans la vie de ces héros dépassés - tu seras leur monde.

Owl, Owl, Owl.

Tu passes la tête en premier au travers de l'encadrement de la porte. Progressivement, le sourire mutin se mue en rictus perfide. Tu rentres dans votre espace dédié, les mains derrière le dos. Le maitre inspecte la pièce en ignorant volontairement la pièce maitresse.

Je ne suis pas content.

Tu grondes et craches sur le sol. Etales le mollard sur la moumoute du tapis d'un geste du pied énergique.

Je vais être violent.

Tu lae préviens, non pas pour respecter le protocole imposé pour réguler les sévices, mais juste parce que ça te passe par la tête ; que tu as ce besoin irrépressible d'être agent du chaos et calimero.

T'es dégueulasse ma pauvre.

Même si le regard pétille et crie tout l'opposé : tu lae trouves délicieuse et névrosée.
Tu te glisses à côté d'elle, une main autour de son épaule tu niches ta tête dans son cou.

Et tu schlingues, putain.

Elle pue l'humain !
Dieu qu'elle pue l'humain, c'est une infection. Tu pourrais laisser ta bouche grandir et l'avaler d'un coup, lae gober goulument juste pour te remplir.

J'adore ton pansement, tu le gardes jusqu'au bout, ok ?

Sors ton téléphone et agites la coque hello kitty devant elle, ainsi que le petit strap usé dont la clochette le tintement est mélodieux.

On est assorti ! Haha

Sa candeur ne t'effraie pas - Owl se pense peut-être monstrueuse et elle aurait raison de le croire, parce qu'elle l'est. Les humains et les mortels étaient sources de curiosité, au début de votre règne - quand le premier est venu te rendre visite au marais de lerne. Il ne subsiste aujourd'hui plus aucun intérêt particulier, juste une faim vorace et insatiable, dont les relents font trembler les viscères et donne à ton haleine un arrière goût de bubble-gum et de bile amère. Mais Owl ! Son petit manège guérit l'espace d'une nuit l'appétit dont tu es victime, le muant en une autre sorte de boulimie.

Lèche, oui.

Tu te détournes d'elle, emprunt à une réflexion spontanée. Quand tu la regardes par-dessus ton épaule, c'est l'oeil qui frétille d'une lueur malicieuse et gourmande, en proie aux élucubrations habituelles. Tu bombes le torse et fléchis les cuisses, te rapprocher de sa hauteur fétiche : le sol.

Désolée, désolée, Owl est désolée ! Owl fera mieux !

Ça te plait de l'imiter - peut-être ainsi deviendras-tu comme elle, épouseras-tu les contours de ses imperfections mortelles. Te viens alors une idée ! Tu enfonces avec douceur ton pouce entre ses lèvres, appuies sur le niveau inférieur de ses dents et la forces à ouvrir la bouche.

Je veux te dire mon secret. C'est décidé je vais te dire mon secret. AH ! Ne le dis à personne sinon ? Sinon...

Tu fronces les sourcils ; saisis une de ses quenottes que tu t'amuses à tirer vers le haut.

Je... ne...

Tu te relèves d'un coup ; shoote dans le pied de la table basse où sont disposés plusieurs sextoys.

NON ! Je ne peux pas dévoiler ça comme ça... Hm... Ok ok. Devine ce qui me ferait le plus plaisir et fais le ; et je te dirais mon secret.