qu'est ce qu'il aurait donné pour peu qu'on veuille lui donner la parole? rien, y'a rien - car rhys n'a pas les perturbants sourires ni la particulière envie qu'on y interprète les soupirs. et pareillement dans les choses qu'on omet de lui avouer il y a les responsabilités dont on s'afflige devant son comportement. "parce que" il ne le fera pas (pas cette fois, pas maintenant, pas assez vite, pas assez bien).
"parce que" tout ce tas de justifications - qui, vraiment, ont leurs fondations dans la toute sainte raison (à laquelle il prie contrairement aux dieux).

lloyd ne demande pas qu'on l'excuse mais il s'attend qu'on le tolère, qu'on l'accepte dans sa nature qui ne veut rien donner et- à se demander pourquoi c'est tant, pourquoi c'est trop (du moins il l'a pensé, mais l'a jamais dis)
sans comprendre la tare que c'est aux autres imposer
de prendre sa part et les autres sur leur faim laisser
il a la pensée légère à délaisser le souvenir d'avoir des tâches à effectuer.
rhys mord sa langue quand on lui demande quand il va s'exécuter car dire qu'il le ferait irait à l'encontre de son intégrité.

et pour ces personnes qui ne pensent qu'à elles sans hésiter-
lorsqu'elles sont forcées à regarder leurs dégâts causés, à se dire "viens je le fais maintenant" c'est pour ensuite vite s'en dissuader par manque d'envie, ou par oubli

le courroux tombe sous la forme de la déception et la fatigue qui agace de détails.
ces choses insignifiantes contribuent au bien être environnemental pourtant - juste, pas pour lui.
et parce que c'est son avis, ça prime - ça vit

c'est pour ça qu'au lieu de faire la vaisselle qui traine depuis une semaine il met son assiette
au dessus de la pile existante

c'est le regard vague qu'il trouve sur la porte de la chambre d'henri alors qu'il traversait l'espace commun. il s'est rapidement dit ne pas lui avoir causé depuis un bail. travail, couplé aux prios fait que c'est ce que c'est-
si pour henri c'est la tête dans les bouquins, c'est que lui courait comme un chien
(le boulot le boulot et faut faire attention à pas être seul à brooklyn tu crois il time pas quel gens contacter pour l'accompagner et faire genre c'était pour causer)

des deux (des trois, y'a abel des fois, mais rhys le voit moins en moyenne alors il compte pas) il était le plus las, le plus là. il a l'air ailleurs pourtant, ici affalé contre le canapé, l'air vague à vérifier les notifs du rainphone
qui ne viennent jamais

les fleurs qui fanent ne sont pas plus sa responsabilité - il préférait les artifices des plastiques qui font croire qu'iels sont des hôtes d'exception. entretien demande toute particulière attention qu'il tient seulement vaguement, plus par praticité. c'est bien de maintenir l'état quand on invite, pour plusieurs ou pour deux - et le monde ici a vu l'appartement dans des états bien moins miteux. 
rhys n'avait pourtant rien dit ni fait devant la sècheresse qui menaçait la table au delà de regards étroits et d'un souffle de nez. pas plus que toucher une feuille qui s'est cassée sous ses doigts sans grand chose y penser.

rhys préférait faire des souvenirs de quoi parer les contenant des placards, que la décoration -
il grimaçait encore devant les photos qu'il avait rempli et plein les albums
un peu mal assumé ou kitch à dire vrai
(il se défendait parce que de toute façon henri bloquait presque toute sa mémoire
de selfies prises en soirée, à ne pas voir - vraiment)
il aimait les néons qui pètent les mirettes de leurs bleus et rouges de contre-soirée,
au soin gardés dans la chambre quand y'avait pas d'invités
ou empruntait des enceintes pour vibe sur des sons à pas s'en souvenir
pourtant qu'ils marquent l'esprit trop fort
(et ceux des voisins, c'était indistinct)

colocation était à l'image de son iconsistance, d'entretien minimal que parce que c'est primordial ici et là (et pour faire tache aux yeux des autres, qu'ils pensent que c'est le meilleur endroit, bien qu'un peu étroit) - et il ne nettoyait pas pour lui, voyait pas l'attrait au delà du besoin des fois
n'appréciait l'idée d'en faire même un foyer
(trop de travail
malgré une envie
dissimulée
et on pense à des choses-
plus importantes, comme les gens qui font la maison-
qu'on ne voit presque jamais)

c'est bizarre à dire il était pourtant parti
loin de l'ile, loin d'un monde où il ne se voyait pas construire sa vie
fondations s'entretiennent, font maison parce qu'il trouvait au moins à henri la tendre ironie de n'être pas à sa place au milieu des demi-dieux - tout comme lui

on ne pense pas à la responsabilité au delà d'ailleurs se lancer
quand on se prend la main à s'ériger maitre.sses de sa destiné, on pige pas qu'on emmène dans notre peu de self-respect,
qu'on voue à partager, s'entretuer dans des différences fondamentales
à se crisper pour des riens qui ont les allures des trahisons qu'on endure
(parce que si on s'aime c'est que on doit
s'écouter pas vrai?
c'est qu'on doit apprendre de nos erreurs,
sans distinction,
dans l'immédiat,
apres une seule discussion)
de façon de se lever, de nettoyer, d'espace partager
de vie, simplement, dit

lloyd a d'abord vu l'ombre l'obnubiler, a entrouvert les lèvres d'un oeil serein -
regard qu'il a levé
sans sentir la menace, parce qu'henri et lui ça fait des années
et que l'échange a aux habitudes les similitudes

non, j'en pense rien, tu le sais - commence pas
j'peux le faire là

on ne cherche pas les histoires pour de blé les grains,
rhys dépose sur la table basse le rainphone et retrousse
de quoi se salir les mains

il allait se lever, baisser la tête et faire ce qu'on lui disait - parce que ça vaut pas la peine de se tirer, encore une fois, pour tout ça. que ça serait fini d'un tour de bras.
(il compte pas du passé les nombreuses fois
la tare de constater qu'il ne ramasse pas les
désirs non énoncés
vivre ensemble c'est le non-dit de se préoccuper
d'henri l'état)

l'accusation de son désintérêt le fronce dans l'ennui tout particulier,
ça commence à l'agacer alors ça sort acerbe, brut

j'en ai rien à branler non mais on s'en fiche bien
on s'en fiche bien que ça ait l'allure des grosses vérités
qu'on pense entretenues et dissimulées
c'en est rien, mais qui en a à faire - ici on se protège pour
pas se heurter pour des conneries
on vaut mieux que ça

on peut bien dénigrer l'essence même de son manque d'engagement
souligner le manque de fond de nature de ses tenants,
il s'accepterait perdant
mais y'a juste ce bout d'incohérence qu'on lui renvoie à la figure
comme si la raison de ses arrondissements d'angle
étaient incompatibles avec la connaissance de cause

(rhys songe un instant à utiliser sa pacification - mais y renonce
c'est trop facile, non, il va l'ouvrir-)

écoute, c'est toi qui viens qui cherche la merde. j'allais la faire là ta vaisselle, t'es pas obligé.e de venir cracher ton venin. alors qu'il se lève - toujours dans l'ombre.
si tu veux que j'pense à toi fais un putain d'effort, je sais pas-

écarlate se peint la couleur de la colère d'henri
rhys sent la migraine qui accompagne la douleur aux pupilles
il pouvait la sentir, sienne - le fait de décevoir encore,
qu'on lui fasse confiance qu'il oublie encore,
qu'on lui avait demandé de comprendre et de subir, encore
comme si c'était intrinsèque à ses valeurs et naturel, genre

et j'sais t'as pas le temps, je te vois plus du tout. c'est sorti amer, comme l'évidence qui mord en retour

il n'avait pas de shift le soir de livraison cette fois,
le velo était calé en bas de l'appart, mais il avoue
rhys aurait aimé s'éviter s'effriter - aurait préféré
filer, s'éreinter à déposer des commandes - quitte à même
peut-être en emporter une pour la partager
à la coloc - en justifiant appartement ne pas trouver

c'est pas que son temps est forcément plus dispensable
qu'henriette - mais il a la nature à glisser sur ces non-dits
parce qu'il pige l'importance du stress qu'iel s'inflige
mais c'est que sa patience s'use

rhys vient se diriger vers la cuisine
avec l'air qu'il n'y a plus de discussion
à avoir, qu'il a des trucs à faire

c’est la colère qui prenait ses veines jusqu’à lors, pas l’angoisse
elle s’insère à l’allure de soupirs dans le dos et les remarques
insidieuses - l'espace semble s’éteindre, le foudroie des frissons
qui terrifient

s’il veut étouffer les problèmes, qu’ils ne prennent pas la grande
place - c’est que l’exposition trop étendue l’attrapera sinon, à la place
d’un coup contre le mur à lui chanter toutes les inquiétudes
toutes les peurs qui fluctuent et en quantité démesurée
la le pied contre la tête à lui murmurer que si tout n’est pas
comme ça devrait, millimétré, il mourrait, ici maintenant

le manque d’empathie fondamental en lui est pour combler
les excès que lui arrachent de ses pouvoirs la folie

il faut quelques secondes pour sentir la sueur le long du dos,
les mains se crispent- le souffle crache si t’as envie
de faire ça, pourquoi tu le fais pas??
t’es en train de me dire, qu’en plus de faire ce que
t’as pas le temps de faire
c’est trop deja, à se tourner, dans de l’angoisse les dégats
j’dois faire ce que tu me dis quand t’en a envie?

patience s'en est assez, y'a pas le temps quand on panique
quand on se sent presque écrabouillé par l'irrationnel
il sent, sans que ça l'écœure - rhys presque tremble de peur

tu pourrais lacher ce que tu fais henri mais est-ce que
tu le fais? non, tu fais pas, t'as choisi y'a longtemps
tes priorités et- j'en fais pas partie alors
viens pas me parler
viens pas me dire
tu veux me voir

qu'on ne lui mente pas plus que ça,
le vase il ira le péter, et qu'importe
si dedans les fleurs
sont éphémères ou facticité

et pourquoi j'ferais ce que tu me dis même j'y gagne quoi-
pour te voir te tuer à la tache dans des études qui
te pètent la santé, qui te ruinent
et apres c’est ma faute de pas faire un truc
alors qu’en vrai c’est
que tu sais pas lacher prise??

est-ce qu’on attend que sa nature taise les méfaits à bout
d’un balayement de main - l’histoire de dire, c’est rien
est-ce qu’on peut, enfin, laisser couler laisser les
choses se muter dans une mort lente mais
calme

(il avait l’air d'étouffer, à ton image, henri)  
rhys n’a jamais rien dit, il se contenter
de voir, de regarder - constater et faire -
parce que des choses ne s’expriment pas
quand on aime, il croit