depuis la veille, tard dans la nuit, il déferlait sur l’île des airs qui goûtaient métalliques, l’alizée frissonnant les arbres portant comme un parfum de sang. il n’y avait pas eu de meurtre, pourtant, et les visages étaient jeunes épargnés des coupures.

quand même.
aujourd’hui c’est un jour de deuil et par ci par là les gens pleurent.
inconsciemment collectif l’on éprouve comme une perte immense, la mort d’un morceau des esprits si ce n’est d’un lambeau des cœurs. les âges sont tendres, et sinon sont ingrats - quoi qu’il en soit ce sont des âges petits encore qui ne méritent pas ces sanglots - chagrinés malgré tout puisqu’ils ont appris la nouvelle : la veille, tard dans la nuit,
la première des premières sorties
elle s’était soldée d’un massacre.

comment veux-tu qu’on leur explique ?
tu saurais leur trouver les mots ? toi qui l’as vu de tes yeux.

lui, a beau faire partie des aveugles il se sent déjà clairvoyant - ses quinze printemps récents, tellement qu’ils sont d’un vert tranquille - n’empêche qu’il a compris : les termes exacts sont atroces. dehors, des monstres existent. des monstres qui dévorent les enfants. se baladent toujours quelque part du rouge vif au coin de leurs bouches, et les dents exhibées parce qu’ils ont sûrement le sourire. tout à l’heure, il a pensé - car il ne sait pas ton état, n’en a que les échos soucieux - il a pensé, juste, peut-être que quelque part un monstre se promène insolent, balade dedans son ventre un fragment dérobé de toi ;
quelque part, peut-être, un monstre te digère un bout de chair.

il l’a pensé tout haut, d’ailleurs, devant vos demi-frères et sœurs en amont de l’après-midi, et ce sans honte aucune, et cette pensée dégoûtante leur avait tiré des grimaces en plus de l’envie de vomir. il ne s’est pas senti coupable, tu vois, puisqu’encore une fois demande-toi : comment veux-tu qu’on leur explique ? autrement qu’en images graphiques. devant vos demi-frères et sœurs - mortifié.es par sa faute - il a même ajouté cinglant, je pense, juste, j’en sais rien - vous non plus - mais c’est pour ça que vous m’agacez, là, tous, à pas vouloir vérifier, quitte à ne pas trouver les mots, au moins te réclamer les tiens, vous savez quoi ? c’est pas grave. j’irai tout seul, je m’en fiche.
au fond leur avait-il menti.

tandis que le soleil replonge, trempant tout le quartier d’Agôn dans un camaïeux d’incendie, Lazare se la reproche sa réplique de fier hypocrite. il ne s’en fichait pas. aurait préféré, il lui semble, qu’un.e adelphe s’en vienne avec lui.
les marches qui mènent à la clinique - les dernières avant le grand hall - sont taillées en un marbre si froid qu’il résonne trop fort sous ses pas. aussi, le soir en tombant sur le lieu l’éclabousse d’un rose-orangé, et lui se dit forcément c’est presque la couleur des plaies. ses mains sont moites, tiennent et froissent un laisser-passer - avec un léger contre-cœur qu’il avait prié votre père - et ses bras cernent en leur creux comme une large corne d’abondance. en son cœur il y avait des fruits, du cassis des grenades, des prunes bigarrées de saison. pour toi.
il trouve tout en marchant que toute cette palette est choquante,
que c’est déplacé comme offrande, pour toi - toi, Lazare est sûr
tu seras terriblement terne - quand elle trônera sur ton chevet
polychrome comme elle est l’offrande te filera mauvaise mine.

ta porte est entrouverte
et il n’y frappe pas.

on lui avait confié le chiffre doré qui en ornait le bois, là-bas à l’accueil, et il avait fait le chemin jusqu’ici sans détour - part ainsi du principe qu’il a le droit d’apparaître - sur ton seuil une fois l’accès ajouré, Lazare s’arrête deux secondes. te regarde.
à trois il cesse, finit son entrée la tête basse - ton image n’a pas eu le temps d’imprimer vraiment sa pupille - comme s’il n’y avait personne ou comme si tu n’étais personne, il lance, c’est moi. referme après lui-même afin de te montrer son dos - s’accorder du répit - on m’a dit de t’amener des trucs, il ment, à nouveau - aussitôt se ravise - enfin non. j’ai dit que je venais. c’est là qu’on m’a dit, tu n’as qu’à lui amener tout ça. détourné de l’issue, il te toise enfin comme il faut. Bellamy. plus si joli à voir.

comme il l’avait prévu, l’offrande ne te va pas au teint
et puis, tu n’as pas l’allure de quelqu’un qui a faim,
alors j'aurais mieux fait de jeter.

immobile où il est, il t'offre plutôt du silence.

ça l’a froissé, discret comme il sait faire :
à tes évangiles de grand-frère Lazare a froncé le regard, légèrement disgracieux - comme les enfants le peuvent lorsqu’on les oblige à l’église, et qu’au devant de l’autel un prêtre leur raconte des sermons dont ils ne saisissent pas le sens - ses yeux t’ont survolé, sont allés mirer la fenêtre. rien qu’une seconde il a joué les faux intouchables.

tu ne serais pas alité, tu sais, il aurait levé l’œil au ciel. sûrement que tu ne te rends pas compte mais ton inquiétude elle le gêne, surtout maintenant - maintenant qu’elle avait des stigmates recouverts de sparadraps blancs - elle le gêne et pire encore, elle fait se sentir malvenu, persona non grata. Lazare, il avait trop connu les proches qui manquaient cruellement de pudeur. sa mère, par exemple, il l’avait vu ruinée, ivre toute débraillée, du mascara dégoulinant des joues, un escarpin sur deux aux pieds. quand même, il l’avait vu, comme si c’était cela son droit voire même son privilège immense.

et toi, alors, dans un lit de malade ce serait interdit ?
il est presque ravi de pouvoir te prouver l’inverse, lorsqu’il réplique, c’est Papa qui me l’autorise. d’être là - le papier plissé par ses doigts brandi pour appuyer ses dires - et Chiron ça le regarde ? je savais pas. voilà, laisse-moi.

il remarque comme tu les évites ses œillades simili-placides - les récupère dans ce cas - désinvolte au possible qu’il se met enfin en mouvement, ses gestes pleins d’une impertinence fabriquée spécialement pour toi. son port de tête, d’abord, se détourne comme on fait l’ennui, et puis tout son corps à la suite se déporte pour mener plus loin : à trois pas, un petit guéridon soutenait une vasque en émail, dedans de l’eau et des linges qui détrempaient du sang brun. il pousse le tout, dépose la corbeille et ses fruits. se dessine un sourire, voilà, laisse-moi deviner - tu crains de passer pour un faible ? tout en ramassant une grenade qui menace de rouler ailleurs. tu crois que si je reste là et que je te mate un peu trop, ça risque de - je sais pas - briser l’image que j’ai de toi, qu’après t’auras plus mon respect bla bla bla-

là qu’un son de ferraille résonne, aigu comme aiguisé -
lui vrille au creux du crâne - Lazare se fige et tressaille

le temps d’un battement de cil et c’est tout. c’était du son
c’était donc rien - mais toi, toi tu paniques comme si c’était un glas - comme s’il y avait eu des coups de feu tu t’apeures emmêlés des draps, et lui te fixe ; c’était quoi ? c’était rien ? sa mine assombrie il semble y passer un nuage. tu t’animes, Bel’, tu t’abîmes et arrête- t’agite pas tu vas te rouvrir… sifflé sans patience alors qu’il t’approche. refait halte.
un mètre le sépare du matelas sur lequel tu te tords. il a quinze ans. il est ignorant de ce qui soigne. ne parvient qu’à redire en moins assuré cette fois-ci, c’était rien je te jure… c’était juste quelqu’un dans le couloir pas capable de tenir un truc. et qu’est-ce que tu racontais, déjà ? avant que le vacarme ne te coupe : même pas tout droit dans l’âme tu lui as lancé je vais bien. et c’est peu sage, quasi-mesquin mais il ne s’abstient pas du tout, de t’avouer que t’es qu’un menteur.
ce n'est pas vraiment un reproche.

il se fait taire, alors, puisque tu demandes si gentil
et sur ce s’éloigne de toi.

au fond Lazare le sait que tu disais vrai à l’instant. tu ne sais pas. les quatre mots entendus mille fois, lui font l’effet d’une gifle - une dont il a l’habitude et dont ses joues ne chauffent plus. sans aucune expression surtout pas une d’enfant coupable, il s’en va t’obéir un peu : se balade dans la chambre comme si elle était son chez lui, aussi comme si dedans tu n’y pleurais pas réellement.

silencieux, il traverse tout l’endroit en large pour rejoindre un évier à l’angle, s’en sert, le verre propre à son bord rempli d’eau qu’il laisse s’écouler. un temps. pour rien mais c’est qu’il t’entend derrière lui avec tes souffles plein de pluie et, du moment que tu sonnes liquide, lui n’ose pas refaire demi-tour.

et puis, il lui semble que l’ondée te passe - volte-face - l’allure apathique il revient, te pose de quoi boire au chevet. tous ses gestes paisibles à force il les connait par cœur. petit, il offrait les mêmes à sa mère. prend pas ton truc sans rien, bois un coup. qu’il te dit - c’est la médecine qui le veut, elle conçoit les cachets pour qu’ils se mélangent aux liquides - et toi, tu lui redis de se taire, et pourquoi ? debout à tes côtés malgré qu’une chaise traine dans un coin, il te toise avec des yeux vagues - des yeux qui se rhabillent d’un voile pour ne pas vous y voir trop clair, tes meurtrissures et toi - tu veux que je leur mente ? aux autres, tu voudrais que je dise quoi ? que tu rayonnes, que je t’ai jamais vu si radieux - tu veux que je leur dise qu’on s’est bien marré toi et moi ? que t’étais juste un peu fébrile, vite fait malade mais c’est tout, du coup moi je t’ai fait des vannes et comme par magie t’as guéri. son orgueil qui le rend cynique - c’est un orgueil de son âge, l’orgueil des jeunes gens lorsqu’on les protège et les vexe - tu lui ordonnais le motus, et lui le prend comme on fait les mains d’un plus grand qui recouvrent soudain les paupières, devant un film d’horreur, par exemple, afin qu’on en rate le sang. c’est cela que tu fais, tandis qu’il n’est plus un gamin.
et après réflexion sa propre posture le fatigue - lassé il s’attire finalement la chaise, s’y assoit sans plus de manière - pourquoi tu veux que je mente ? car en fait c’est ça que tu veux.
moi je sais pas comme tu dis ; alors dis-moi.
tu vois : comme toi je sais donner des ordres.

dessus sa chaise, il te surplombe mais à peine - au fond te toise quasiment droit car il s’y tient malséant - ses vertèbres à demi-lovées contre le dossier, sur celui-ci son bras pendille. ainsi sa stature alanguie lui donne comme un air de rajah, joliment arrogant.

arrogant c’est ce qu’il est, Lazare, à faire fi de toute l’énergie que tu mets à mieux l’éduquer - tes sermons pleuvent sur sa figure comme on fait l'ondée en été - lui rafraîchit le teint, rien que ça.
tu sous estimes les petits, je crois -
ou bien tu surestimes les grands - j’hésite.
dans tous les cas tu m’excèdes. idem.

le nez levé il s’en va fixer le plafond, les rumeurs de sa tête basculant léger en arrière - son front dégagé par le geste accroche quelques éclats néons - et tu me considères comment, du coup ? plutôt petit ? plutôt grand ? sa question en suspens il la laisse planer une seconde, feint de t’accorder tout le temps - d’y songer soi-disant - avant que tu ne la saisisses lui l’attrape à la volée vive, je demande parce que, plus que dégringoler des cieux ses yeux fondent soudain te revoir, à t’entendre, je suis ni l’un ni l’autre. se ponctue d’un haussement d’épaules.
la manie n'est pas anodine.
au fond, tu venais comme de t’essayer à les lui lester du devoir, à les lui couvrir d’une cape toute brodée des obligations - en haussant les épaules Lazare s’est débarassée d’elles, les a fait retomber par terre - qu’importe la guérison ; ce n’est pas d'avenir qu’il te parle. aujourd’hui, là, maintenant, tu me dis va mentir aux gamins sans me dire à propos de quoi. tu veux que j’ouvre ma bouche, mal, que je ferme l’œil à la fois. tu veux pas me dire ce que t’as vu ? n’est pas juste mais, ok, très bien. soupir.
et sur ce lui s’affale encore pire au creux de son trône -
non pas mordoré mais en bois - son trône quand même.
j’irai poser la question à Papa.
son parjure, il se le parfait d’un sourire - toise au-delà la fenêtre, un fragment du couchant lui brillant au cœur des prunelles - l’apparence d’un grand prince mais la voix d’un tout petit chef, il moque, Papa, Papa ! raconte-moi une histoire ! ricane et puis se tait. oui, voilà. un peu comme ça qu’il quémandera.

il s’était tout juste redressé, à peine remis plus droit après t’avoir fait une scène - pour de faux, pour jouer - son affront fabriqué jusque dans son rire : d’artifice, tu l’aurais mieux regardé tu l’aurais deviné factice. Lazare, au fond, n’avait pas l’humeur aux railleries.
déchante aussitôt que tu cries son allure entièrement statique ;
te toise l’air attentif tandis qu’in fine tu te livres - enfin, que tu mens un peu moins - immobile, il t’entend, oui. malgré qu’il ne le montre pas il boit tes paroles toutes entières, et s’il est mutique à la suite c’est parce qu’il digère interdit.

une poignée de secondes il se feint frôlant le départ, et puis,
se rassoit comme il est - c’est-à-dire odieusement stoïque -
t’annonce à l’identique, j’ai pas pitié de toi.

il croise les bras, dessus ses côtes - quelque part il se les étreint, s’encercle son cœur dessous elles pour en étouffer les battements - c’est qu’il est humain tu comprends et que tu l’admettais petit, petit encore à tes yeux ; il ne voudrait pas qu’à l’instant tu lui crois trop son cœur d’oiseau, lorsqu’il te souffle, tu me fais de la peine - mais parce que je suis pas un monstre et que t’es mon frère il parait - alors t’avoir devant moi là maintenant ça me fait pas que dalle. forcément : tes images esquintées l’atteignent.

silence.
il a remarqué ton œillade furtive direction ton verre vide.
fait semblant d’être aveugle puisque c’est comme ça que tu l’aimes. aveugle, totalement ignare de ton mal. il ne te demande pourtant pas de lui soulever tes pansements - n’est pas un voyeur à ce point - pourtant pas te faire un caprice que te quémander les récits. tu ne veux pas, vraiment pas ? t’arrêter de me voir petit - d'autant m'apprécier ton cadet - tellement que tu ne me racontes rien, me prives de tout, surtout du pire. même tes cauchemars tu me les caches, si ça ce n’est pas égoïste. dans les films, dans les livres, moi j’ai vu des frères se les dire, se décrire les chimères quitte à ce qu’elles les fassent frissonner : c’était le principe ! les frères frissonnent en chœur. à me refuser tu m’offusques.

l’offense ravalée de Lazare elle est invisible à ses traits,
qu’il a très lisses - inspire - avant d’expirer d’une traite :
je vais m’en aller, tu le sais ? je sais plus si je te l’ai dit.

sa posture déliée se met à ployer doucement,
et il reste assis à sa place mais pose ses poignets à ses genoux - penche vers toi, légèrement, fait qu’il parle à voix plus feutrée - d’ici, je veux dire : je compte m’en aller dès que je peux.
il te dévisage la mine flegme.
un jour - un jour pas si loin d’aujourd’hui - il ira traverser les grilles de l’Eden qu’était Nausicaa. tout comme toi récemment. hier la première des sorties - la tienne - et demain ce sera la sienne, parce qu’on peut désormais, pas vrai ? vu que les portes sont ouvertes, dorénavant, suffit d’être assez grand pour avoir le droit de les franchir. il a des années à languir, les décompte au nombre de six - voire cinq s’il est débrouillard - et il l’est, débrouillard, alors il ira bien dehors.

et toi ? qu’il s’enquiert pseudo-innocent tu vas les franchir à nouveau, toi ? tu ne veux pas, vraiment pas, me dire ce qui m’attend derrière. sachant que je vais les franchir, toi, tu viendras me rendre visite ?

selon ta réponse je saurai si j'ai dit la mi-vérité :
non pas si j'ai pitié de toi mais de nous dans une même pièce.

ça le sidère, tu sais, non pas que tu l’aies remercié mais
que malgré ta peau tailladée peut-être des lézardes à tes os
tu t’amuses sincèrement de lui qui se montre à côtes entrouvertes. cela devait te faire mal que de rire en ton sale état. quand même tu l’avais fait, une seconde suffisante, après ça lui demande s’il ne se moquerait pas de toi, et Lazare - sidéré, donc - s’en retrouve sans plus un seul mot.

Stupide, à son avis, en est un trop petit tout de suite.
Stupide est presque gentil. sinon il y a la Honte - oui

il t’admire lui parler et pense la Honte, la Honte, la Honte

la Honte, comme une chienne des Enfers, ravie de le revoir elle se jette soudain à son cou - lui lèche sa gorge, et puis ses joues - l’embrase de toute sa langue de feu. à son visage, porte la jolie brûlure. signé la Honte.

il se sent ridicule, et surtout très obscène. accessoirement un enfant - un faible qui plus est - doué pour faire marrer les grands-frères lorsqu’il dit vouloir jouer dehors. comme ça qu’il se sent dans tes yeux, ici et maintenant dans ta chambre, comme ça qu’il t’existe à l’esprit voire comme ça qu’il pèse à ton cœur, et les mots Foyer et Maison sont des termes qui lui pansent le sien ; font à peine l’effet d’une pommade par dessus la Honte incendiaire.

il te fixe.
tu lui aurais confié des maux tels que ton Effroi ta Douleur qu’il t’en dénicherait de plus doux, quand d’un coup il te siffle, t’es qu’un fils de pute toi tu sais ? alors que je la connais même pas moi ta mère - tu me sidères - il se lève, les pieds de sa chaise raclant atrocement le lino, tu sais quoi garde-les va tes mots si c’est pour m’en sortir d’aussi bêtes ;
toi, t’es sérieux ?? pas une fois le mot Hydre, pas une fois le mot Peur ! rien que le mot Stupide qui discrédite le Foyer, la Maison, la Famille jamais murmurée - rayée par le mot Colonie - et la Honte ! tu- tu as de la Pudeur mais il n’a encore que quinze ans et à quinze ans, c’est un mot qu’on sait peu, qu’on saisit de travers : qu’on prend pour du Mépris et Lazare comprend tu t’en fous ! comment tu t’en fous que je sois là mais parce que t’as trop la honte d’y être ! là ! justement - tellement la Honte d’être alité face à lui qui s’inquiète pour toi - ça sert à rien que je te parle. soufflé d’une traite ;

il s’écarte, s’éloigne de ton chevet pour aller se rouvrir la porte

et s’il s’arrête à son seuil c’est pour te voler une grenade,
piochée dans la corne d’abondance, et bouffon. au passage.

il part sans claquer derrière lui.