Tout le long du trajet, tu t'étais obstiné à ne pas le croiser autrement que pour lui offrir un mépris ouvertement décomplexé. Tu le punis d'un regard, d'un froncement de sourcil, d'un silence. Il a beau être fils du roi des dieux, il a beau être ton roi, son charisme, son physique en tout point parfait, son regard vert d'acier, sa puissance et sa dangerosité ne le mettent pas à l'abri de tes colères. Ils sont naïfs s'ils pensent être assez grands pour échapper aux bouderies de Jasmin Pierce.

Tu te sens parfaitement dans ton bon droit. Aussi collé à Ikal tout le long du trajet, tu ne l'as quitté que pour t'enfermer à peine un pas mis dans le Danaé. Si Alastor t'a appelé, tu ne l'as pas entendu. Tu es passé par ta chambre pour prendre tes outils et tu t'es installé dans ses quartiers, dans son salon, uniquement pour le punir davantage. Et tu avais travaillé. Pas juste pour patienter, c'était toujours ainsi lorsque ton petit cœur débordait trop, que les pensées tambourinaient à tout rompre. Travailler, c'était passer dans un genre de pilote automatique. Tu n'as pas besoin de réfléchir, de penser à un plan. Ton corps agit, pense pour toi. Tes doigts s'activent et tu peux t'adonner un ta propre projection astrale, ce moment hors du temps où tu laisses tes muscles réaliser tes miracles pendant que ton esprit, lui, vagabonde. Tu en veux à Alastor. La vérité c'est que tu lui en veux avec passion parce que tu t'en veux aussi à toi. Tu as repassé tous les visages de femmes vues au Danaé. Tu es observateur, tu as bonne mémoire. Mais tu t'es rendu compte, soudain, que tu ne te souvenais pas de son visage. Ta mère. Tu te souvenais de ses cheveux bruns ternes, tu te souviens de ses yeux bleus, mais c'est tout. Son visage ne rêvait qu'une forme flou. Tu avais oublié ta génitrice et toi qui te vantais pourtant de te souvenir de beaucoup de choses, tu l'avais oubliée elle.

Tu n'as pas vu que les heures avaient passé. Entre tes mains, un petit automate parlant qui n'était pas là quelques heures plus tôt. Tu ne l'entends pas venir, trop en transe sur ton travail. C'est son coup de canne qui te fait sursauter. Tu tournes la tête, le regardes de bas en haut, de haut en bas avec une lenteur calculée. Puis tu hausses les épaules.

— Vous avez dit que je pouvais rester.

Comme-ci ça tombait sous le sens. Tu le regardes, le prends presque pour un idiot. Tes yeux crient : oh le nul, il oublie ce qu'il dit.

Entre tes doigts, le petit automate cri "bâtard, bâtard, bâtard". Tu baisses les yeux vers lui, donnes un coup de clé à molette.

— C'est marrant, je l'ai programmé pour vous insulter je m'en suis même pas rendu compte.

D'un nouveau coup de clé, tu le fais taire. Tu te lèves, tends les mains pour lui refourguer ton cadeau avec un sourire tellement acide qu'il en est brûlant.

— C'est pour vous.

Il jette ta création par-dessus son épaule. Tu écarquilles les yeux, sincèrement outré qu'on puisse traiter tes machines avec autant de rudesses. Derrière toi, l'automate agite ses ailes pour et en échos gazouille, tout aussi outré.

Bâtard, bâtard, bâtard, bâtard !

— Oh, regardez ce que vous avez fait !

Tu vas pour t'avancer, mais il lâche sa canne et t'emprisonne, ses mains solidement placées sur tes bras. Tu lèves la tête, ce serait mentir de dire que tu n'es pas déjà tout chose, pourtant tu le regardes avec un air de défi, un éclat fier et malvenu dans le regard. Et tu songes alors qu'il te tient que ce boiteux a de la force.

— J'en sais rien !

Tu essayes de te tortiller pour te dégager, mais rien n'y fais. Rageur face à ton propre manque de force, tu pinces les lèvres.

— Son prénom c'est Narcissa, vu avez pas une pute qui s'appelle Narcissa ?

T'es en colère, tout en tension. Lorsqu'il te glisse l'avoir peut-être mise dans son lit, tu te surprends à trouver la force de te tendre un peu plus. Tu serres tes poings, baisse les yeux, butés. Et ça t'énerve. Ça te fout en l'air.

Puis il s'excuse. Sur le coup, t'es pas bien sûr d'avoir entendu. Tu lèves les yeux vers lui, prudent.

— Vous êtes désolé, vous ?

Tu le jauges du regard, comme si tu t'attendais à ce qu'il te rit au nez et te pousse à l'autre bout de la pièce avant de te rué de coup avec son abominable canne (magnifique, cependant, parce que c'est toi qui l'as réparée). Tu sais que tu as dépassé les bornes. Tu sais que venant de n'importe qui d'autre, Alastor aurait sorti le flingue et mit en joue. Et tu sais pas si tu es spécial ou au contraire personne, pour pousser Alastor Hasting à cracher entre ses lèvres sèches et charnues des semblants de regrets.

— Vous êtes... Vous êtes...

Chiant ? Insupportable ? Terrible ? Merde, tu crois que tu le détestes un peu plus.

— C'est pas juste de me prendre à revers comme ça, à dire que vous êtes désolé.

Parce que toi, t'as pas envie d'être désolé. T'as envie d'être en colère contre cet homme.

— Vous aimez que vous, vous vous occupez que de vous. Comme moi.

Tu sembles le défier du regard avant de secouer la tête.

— Vous faites chier.

Tu le regardes, sérieux.

— Je crush sur vous, vous savez ?

C'est drôle, il a exactement la réaction que tu lui avais prêtée. Il te lâche quand tu parles d'amour. Quand bien même l'amour est un bien grand mot. Tu as encore la sensation de ses mains sur tes épaules, tu inspires légèrement, mais ne baisses pas la tête pour autant.

— Oui, nous avons une conversation importante, je ne m'égare pas.

Tu n'attends pas de lui un engagement. Ça, c'est brûler les étapes. C'est peut-être quelque part par vengeance que tu veux lui faire cracher que tu n'es pas qu'un simple petit employé. Tu joues avec les limites et après des mois à le faire tu constates qu'envers et contre tout tu es en vie. En vie et en bon état.

— Oh taisez-vous, je ne suis pas une petite chose fragile et pure.

Tu fais un pas vers lui, audacieux, mais surtout énervé. Tu soupirs, exaspéré.

— Je suis un profiteur. J'ai passé ma vie donnée à des hommes lâches et malhonnêtes ce qu'ils avaient besoin de voir pour vivre sans avoir m’inquiéter de mes dépenses. Et depuis que je suis avec vous, je suis devenu un tueur, aussi.

Et quand tu le regardes, il n'y a nulle trace de reproche dans tes yeux. Tu es un menteur, Jasmin, mais tu réalises, qu'à lui, tu ne lui a encore jamais menti.

— Vous, vous êtes un égoïste violent avec une bonne tendance à l'autodestruction. Vous n'aimez que vous et quelque part, je suis pareil, moi aussi je n'aime que moi. C'est la raison pour laquelle on s'entend bien.

Tu le défies du regard, tes poings sur tes hanches. On pourrait croire que tu le sermonnes, peut-être est-ce que tu fais, tu ne sais même plus toi-même.

— Vous me plaisez.

Soudain, tu te fais plus fragile, tu perds ta soudaine confiance en toi, perds ton insolence et ta hardiesse lorsque tu poses un doigt contre son torse. Pour la première fois de ta tirade, tu détournes le regard avant de lever un regard inquiet, presque implorant.

— Ma mère... Vous l'avez touchée ?

Tu veux savoir. T'es terrifié à l'idée de l'apprendre. Ta mère, tu l'avais oublié et tu ne sais pas bien si c'est l'idée qu'elle ai pu te le prendre, Alastor, ou si c'est l'inverse qui t'angoisse le plus.

— J’entends que vous êtes assez lucide pour voir à travers les apparences alors ne vous faites pas plus idiot que vous ne l'êtes.

C'est bien d’impertinence dont tu te pars. Après tout, un parasite n'a, au final, peur de rien. Et puisque Alastor à la capacité d'être intelligent, autant ne pas lui faire l'affront de paraître bête. Tu aimerais attendrir cet homme, être celui qui fait fondre la glace, être ce héros de conte, le petit humain qui n'a rien pour lui mais finit par séduire le monstre. Tu l'observes du coin de l’œil, il se tourne vers toi, ri avant de se diriger vers un fauteuil. Tu le suis du regard, tu dois te faire violence pour ne pas fixer la cuisse sur laquelle il tapote. Tu n'arrives pas à totalement cerner Alastor. Tu lui fais croire le contraire, peut-être pour qu'il soit impressionné que tu te jettes dans la gueule-de-loup. Peut-être pour que, lui, ne réalise pas que tu es un parfait idiot.

Tu hausses les épaules.

— Vous avez fait quoi ?

Tu t'approches, grimpes à califourchon sur lui. Tu devrais sûrement t'en tenir là, mais tu choisis te passer tes bras autour de sa nuque. Tu te penches, comme-ci c'était toi le tentateur. Il n'a pas touché ta mère, mais il a fait pire. Soudain tu as peur. C'est pour ça que tu te penches à son oreille et souffle.

— Susurrez-moi vos petits secrets.

Tu te figes, esquisses un bref mouvement de recul, sans pour autant ôter tes mains de sa nuque. Ton expression reste neutre, pour autant, intérieurement quelque chose remue en toi. Tu as des souvenirs, des flashs. Tu te revois, petit, tenant la main de ta mère dont les talons claquaient sur le sol d'un pas pressé pour rejoindre vite le prochain client. Tu te souviens des filles tremblantes qui se piquait dans les ruelles, des sous-sol à l'odeur âcre où des filles à moitié dénudées fixait le plafond avec leurs airs hagards. Tu te souviens des poudres étalés sur les tables, des seringues abandonnées sur le sol et des grognements des hommes serrant contre eux des corps à moitié inerte. Tu baisses les yeux, déglutis.

— C'est sûrement à cause de moi.

Petit tu ne réfléchissais pas jusque là. Ta mère rendait une forme de service pour pouvoir vous payer un toi où dormir et de quoi manger. Mais tu te fais la réflexion que s'il avait été clean c'était peut-être parce que tu étais à ses côtés. Les autres filles, celles des ruelles, des caves sombres, des appartements des porcs, elles n'avaient pas d'enfant. Tu étais parti sans le moindre remord à l'époque. Et soudain, tu lui en veux, à ta mère de t'en faire ressentir dix ans plus tard.

— Non, c'est pas de ma faute.

Tu fronces les sourcils, secoues la tête.

— Elle a fait ses propres choix.

Comme toi tu as fait les tiens. Tu lèves sur Alastor un regard ambigu, comme-ci tu cherchais à découvrir si tu lui en voulais encore ou non. Tu lui en veux un peu, mais t'en veux surtout à ta mère d'avoir accepté. Tu lui en veux, parce que tu te reconnais en elle, toi aussi si Alastor t'avait tendu le met interdit de sa voix suave et grave, tu aurais dit oui. Il t'aurait promis le pays des merveilles que tu l'aurais cru. Tu te redresses sur tes genoux. T'es trop lâche pour le lui dire frontalement, mais t'es trop fier pour ne pas le punir. Et si Alastor a offert du poison à ta mère, peu importe la raison, tu veux lui en offrir, toi aussi. Le rendre accro. Il te semble que ton patron est le genre d'homme à avoir besoin de dépense. Tu le domines de quelques centimètres, à califourchon sur lui, tes mains toujours autour de sa nuque. Tu te penches vers lui, approche tes lèvres des siennes, sans le quitter des yeux. Si tu pouvais ne serait-ce que le faire ciller, ne se serait-ce que lui faire retenir sa respiration une mini-seconde, tu aurais gagner.

Souffle court, suspendu à ses lèvres. Il y a la volonté de te repousser, mais les caresses, trop intimes pour être accidentelles, qui te retiennent. Tu sens ton cœur pulser, anarchique, douloureusement tenté. C'est que tu es un mauvais joueur et ce dans tous les sens du terme. Non seulement tu détestes perdre, mais en plus de ça, tu joues en sachant pertinemment que tu ne gagneras pas. Ses doigts à ton visage, prise possessive, ne t'effraient pas. Tu aimes cette espèce de lutte et de contradiction dans ses gestes, cette complexité dans son regard. Si tu pouvais seulement creuser, le piquer, l'empoisonner. Tu saurais faire ton venin aussi doux que du miel. Et ton estomac se tord, excité d'exister pour cet homme. Peut-être es-tu aussi misérable que ta mère, après-tout.

— Alastor.

Tu le fixes, les joues déjà rougies bien que la mine reste digne. Tu saisis doucement son poignet pour mouvoir sa main, faire passer ses doigts contre tes lèvres, puis tu te penches de nouveau. Tu peux empoisonner cet homme. Et puisses ta bêtise te faire croire que c'est pour Narcissa que tu le fais et pas pour le Narcisse que tu es.

Tu frôles sa bouche de la tienne dans un souffle retenu. Celle d'Alastor est sèche comme dans la paille, exactement ce que tu imaginais. Tu attends quelques secondes, épouse plus honnêtement vos lèvres. Tu entrouvres la bouche pour qu'il fasse de même, pour que tu puisses l'embrasser, que le bruit interdit d'un baiser retentisse dans le silence assourdissant du bureau. Ta poitrine se soulève, en équilibre sur lui tu forces un baiser plus prononcé laisse le bruit de vos bouches hurler. Tu lèves les yeux vers lui, le juges avec une certaine sévérité. Tu diriges son poignet contre ta nuque, mu par une impulsion insolente et morbide. Ton regard brille et c'est presque un ordre quand tu lui glisses.

— Vous avez soumis la mère... Subjuguez le fils.

Et il cède. Et tu aimes le sentir céder. Alastor peut tuer, peut démembrer, mais toi, toi Jasmin, tu peux soumettre. Sans force, sans sang. Et si, quand il se laisse aller à être bruyant, se glisse dans ton esprit le mot "pute", tu le repousses sans ménagement.

Tu t'accroches à son col, profites de votre proximité pour te coller à lui comme tu ne l'as jamais fait. Tu veux lui arracher bien plus que des soupirs, tu veux sentir autre chose, tu veux lui voler la preuve que tout mafieux qu'il soit, Alastor n'en restait pas moins qu'un simple homme face à toi. Tu ne comptes plus les secondes, outre le plaisir de lui voler quelque chose, tu dois avouer que c'est bon. Il a cette odeur musquée qui enivre et sa poigne à tes hanches est la plus délicieuse que tu n'aies jamais connu. Tu entrouvres les yeux pour le voir, ton cœur rate un battement et tu ne l'en embrasses que davantage jusqu'à ce qu'il te pousse sans ménagement.

— Aie !

Ton dos heurte le sol, mais tu n'es pas surpris. Tu lèves sur lui un regard agacé en passant ta main sur tes lèvres.

— Vous pourriez être plus doux.

Tu vois dans ses propos la tentative classique des hommes dominés se faire dominant. Alastor n'est pas le premier à balancer ce genre de réplique. Tu ne peux pas dire que tu es blessé. Seulement tu es énervé. Tu l'as toujours été face à ce genre de propos : car ils sont cruellement vrais.

— Qu'est-ce que ça peut vous fai-

J'ai aimé ça.

Tu te décomposes, les lèvres pincées, le rouge aux joues. Ça, tu ne t'y attendais pas. Tu rates la reprise, entrouvres la bouche. Son pied sur ta poitrine est probablement la seule chose qui empêche ton cœur de s'en échapper. Et immédiatement, tu reprends contenance.

— Évidemment.

Tu te redresses sur tes coudes pour te faire plus fier et maîtrisé que tu ne l'es. D'une main, tu viens glisser des doigts distraits le long de sa cheville.

— Ils aiment tout ça.

Tu lèves des yeux innocents vers lui, bas des cils. Est-ce qu'il est jaloux ? Est-ce que ça lui déplaît ? Par Aphrodite tu crèverais de le rendre jaloux.

— Alastor...

Tu te redresses un peu plus, armé de caresses lascives contre sa cheville. Tu glisses tes doigts le long de son mollet.

— J'aimerais coucher avec vous.

Il n'y a rien de plus beau de dominer en se soumettant. Dans les yeux d'Alastor, tu vois l'éclat pétillant d'un désir qui marquera sa fin. Car ce que tu veux, Jasmin, n'est pas teinté de rose et de douceur. Tu ne veux pas son cœur, non, tu veux ses tripes, tu veux ses addictions. C'est autant un challenge pour toi qu'une douce punition pour lui. Tu as besoin de sa protection, mais une partie de toi veut faire payer à cet arrogant ses fautes. Tes doigts à sa cheville glisse pour remonter le long de sa jambe. Tu dresses l'esquisses de la courbe exquise de son mollet. À toi aussi, ton regard brille lorsque tu lèves les yeux vers lui.

— Parce que vous me plaisez.

Tu laisses tes doigts remonter, à quatre patte tu t'avances, évolues vers lui en sachant pertinemment l'extase du spectacle que tu lui offres. Chaque réaction que tu lui arraches est une victoire. Alastor ne t'ignore pas. Non. Il te quémande. En ça, en ça tu as gagné. En ça, tu as fait d'un dieu un simple homme.

— Parce que je vous veux.

Tu glisses tes mains sur ses genoux et pousse pour te redresser et remonter à califourchon sur lui.

— Parce que je veux vous arracher tous les gémissements que vos putes n'ont pas été capables de vous procurer. Parce que j'en sais que je suis capable.

Tu te penches vers lui, un main sur le dos du fauteuil pour te maintenir en équilibre, l'autre allant chercher la sienne pour la porter à tes lèvres.

— Parce que je sais, dans le fond, que je suis spécial pour vous.

Tu embrasses son doigt et laisses glisser ta bouche proche de la sienne.

— S'il vous plaît.

Tombez dans mes filets.

Alastor à des mots grisants et inattendu. Autrefois, ton cœur naïf et avide d'amour aurait entendu dans sa déclaration une promesse de toujours, un engagement de pureté. Malheureusement pour Alastor, bien des hommes se sont passé le mot de te passer dessus et émietter le petit cœur amoureux du garçon d'autrefois. Alors tu prends ce qu'Alastor te dit, tu ni mets pas plus de sens, tu ni mets pas moins d'importance. Et quelque part, le physique te va. Tu sais qu'on ne creuse pas une tombe en un jour et tu veux que celle d'Alastor soit profonde, pour que jamais il ne lui prenne l'envie ou l'idée de s'extraire du trou dans lequel tu comptes le jeter.

Tu souris en réponse à sa déclaration, te laisses bercer de ses baisers, chacun bénis, coup de couteau à ses autres amant(e)s. Tu promets de multiplier par cent chacun d'entre eux. Cette relation n'aura de fin que lorsque tu l'auras décidé toi. Tu fais tomber ta chemise, tu te laisses tirer en arrière. La poigne d'Alastor est ferme mais la violence ne t'effraie plus. Tu soupires bruyamment, geint de tout ce qu'il t'offre parce qu'Alastor n'est, au final, rien de plus qu'un homme et les hommes sont des créatures qui aiment être félicitées.

— Alastor...

Tu glisses tes doigts contre son col, fait sauter les boutons obstruant sa nuque. Tu tires quand bien même ça te fait mal, tire pour gagner sa nuque, la noyer de baiser, le pousser à soupirer d'aise alors que tu découvres son torse, rends hommage à chaque imperfection de sa peau d'un coup de langue. Tu reviens à sa bouche dont tu aspires la lèvre inférieure, mordilles pour y laisser perler une goutte carmine et salée. Tu te lèves, attrapes sa main pour lever de son siège et le guider jusqu'à son lit sur lequel tu t'assois, sage, en penchant la tête sur le côté, petit ange des enfers qui ne demande qu'à brûler.

— Venez.