Le destin avait vraiment la manie de faire des puteries des fois. La seule fois que Marcelo prend des petites vacances pour s’envoyer en l’air, v'là que les monstres décident de faire les fous et d’attaquer un rassemblement des siens. S’il n’était rien qu’un peu plus confiant en lui-même, le sorcier dirait que les bêtes avait profité de son absence, mais il n’ira pas jusque-là cette fois. Le pire dans l’histoire, c’est qu’il était en plein trip pendant ladite attaque et pendant que certains perdaient la vie dans la nuit, lui était bien confortable dans une chambre d’hôtel avec ses amours passagers. Il fallait bien retourner au bercail un jour, mais Marcelo traîne des pieds et rechigne à affronter les regards désapprobateurs qui lui donnaient envie de lever les yeux au ciel.

On voulait s’évader au loin, s’envoler au-delà de l’horizon, mais à défaut des palmier des Bahamas, on se contente d’ouvrir la porte vers là où les lumière de New York deviennent une voie lactée. Même si le chemin était verrouillé, il suffirait de sonner ou faire connaître sa présence, mais si Lazare avait pris la peine de mettre le verrou et on ne voulait pas le déranger plus que cela. C'est en traçant un cercle dans le bois au-dessus de la poignée qu'on délimite l'effet de la magie et qu'on prépare le terrain.

Les doigts se regroupe au centre, une pousse prête à éclore de l'autre côté et qui pousse contre la croute de bois pour trouver son chemin vers le soleil sur lequel on est prêt à se brûler. C'est à tâtons que la main cherche l'objet de sa quête et qui l'agrippe fermement une fois trouvé. Un mortel passant par-là verrait sûrement une vision de Marcelo en train de crocheter la pauvre serrure au travers de la brume, mais le temps manque à tester cette théorie, car voilà que la porte s'ouvre enfin. On se retire du trou nouvellement formé dans le panneau de bois qu'on ferme prestement avant d'entrer de façon véritable.

"C'est moi Lazzy, je me suis ouvert." Qu'on dit juste assez fort pour être entendu avant de se diriger vers le réfrigérateur comme is on était chez soi. Lazare devrait vraiment renforcer sa porte, car vraiment tout le monde peut entrer comme iel veut. Avec un sourire, on pense déjà aux traits de craie dessinés aux coins de l'appartement, des sortilèges de protections capables de garder les monstres indésirable à l'écart juste assez longtemps pour permettre au fils de Dionysos de s'enfuir. Avec un sourire satisfait Marcelo hoche la tête à ses réflexions. Vraiment, son propre génie ne cessera jamais de l'impressionner.

Ok, il se passe quelque chose,ça au moins c’est clair. Rien dans le frigo, l’ambiance qui est loin d’être comme l’habituelle et  une vision trop inhabituelle qui s'épanouit devant les yeux levés vers celui d’habitude plus soigné. Incongruente réalité, on dirait que les derniers jours ont été plus durs qu’on le pensait. « On m’en a parlé, j’étais à Jersey city avec AJ, je crois que je vous ai présenté il y a quelques mois durant une fête? » On est incertain, les souvenirs de ces soirées sont souvent plus flous qu’on le voudrait. « J’espère seulement que tous sont revenus de l’autre côté comme Hébé l’a promis. C’est horrible que ce soit arrivé. » Les mots se voulant réconfortants camouflent l’éloignement provoqués par la distraction de mains cherchant quelque chose dans le sac à dos. Les traqueurs vivent par le danger et il n’est pas rare de frôler les bras de Thanatos, si tant qu’on en devient un peu désensibilisé malheureusement. « Clairement t’es pas en état pour que je te laisse seul bro. Ce serait pas fun de prendre l’avion sans toi de toute façon. » Si personne n’était encore venu pour lui, il était temps de changer ça. « Ya besoin de rien qu’un peu de magie pour rendre la vie moins craignos et t’as de la chance que je suis la meilleure sorcière des environs. » Titre autoproclamé en sortant un bloc de cire et de la ficelle, un projet pour plus tard posé sur un comptoir.

On s’approche de Lazare après s’être dépouillé de l’extérieur, lui souriant comme il le faisait parfois avec ses adelphes, l’air d’un grand frère trop confiant dans ses méthodes de réconfort. « Je m’occupe de la bouffe et toi tu reviens dans le monde des vivants un peu, ok? » Mother knows best, comme dirait la très chère Hécate (Marcelo prenait beaucoup plus d’elle qu’il ne voudrait l’avouer). Postmates dans une main, on lui tapote l'épaule comme si c’était un jeudi comme les autres. « La prochaine fois qu’on sortira tu m’inviteras. » Quelque chose de réconfortant et savoureux, rien de mieux pour apaiser un esprit peut-être trop tourmenter « T’as la force de te laver les cheveux seul ou tu veux que quelqu’un te chouchoute pour une fois? » À voir les yeux de Lazare, on dirait qu’il y avait un poids en leur sein et ce serait injuste de le laisser le porter en solo. « Parce que, sans vouloir être impoli bro, t’as l’air au fond du trou et je peux pas te laisser comme ça. »  Avec un peu de chance on aura tout le thé ce soir.