l’enfance bercée par les multiples contes que lui récitaient les bonnes, la douce odeur de ces si jolies fleurs qu’il cueillait avec la jardinière, les somptueux mets qu’il préparait avec les cuisinières qui ne manquaient de ravir à chaque repas ses papilles, les innombrables livres qu’il lisait dans l’immense bibliothèque de père, toute l’enfance d’isaac s’est déroulé entre les murs de cette immense propriété, avec pour seule compagnie le personnel de la vaste demeure qui s’occupaient à la fois de la maison mais également de son éducation. pourtant, isaac n’était pas malheureux, bien au contraire: même si l’absence de ses parents pouvait parfois peser sur le petit enfant, la tristesse ne durait guère longtemps tant il était entouré par cette famille qu’il s’était construit.

vint le grand départ, trop enfant pour comprendre les conséquences s’il ne fuyait pas les lieux, il était tout de même temps pour le gamin de quitter cette belle demeure et cette belle famille. l’ample bibliothèque de père demeurait toujours aussi étrangère pour lui, il n’avait eu le temps d’y percer tous ses secrets et n’avait eu l’occasion de pouvoir passer d’innombrables heures à lire chacun des livres présents. c’était un aller avec un retour nébuleux: allait-il un jour revoir toutes ces personnes ayant pris soin de lui comme la prunelle de leurs yeux ? allait-il pouvoir un jour les remercier pour avoir été les multiples rayons de soleils qui faisaient disparaître la solitude et l’absence d’un père ?

le voilà désormais, après un long, très long périple, la tête remplie de connaissances, une sagesse naissante et ses dons désormais éveillé, il espérait pouvoir mettre à bien la vaste étendue de son savoir auprès des siens et de pouvoir former les nouvelles générations à venir. le bistouri à la main, c’était à new york qu’il s’était envolé pour, désormais, sauver des vies.


leur regard s’était croisé, des sourires échangés et pourtant, ni l’un ni l’autre n’avait encore osé vaincre cette gêne qui les habitaient. alors, pendant de longs, très longs mois, il leur arrivait quelques fois d’échanger des politesses, d’esquisser de légers sourires et de s’observer sans rien dire. face à tant de passivité, le destin a décidé d’intervenir, forçant finalement isaac et ce séduisant apollon dont il ignorait tout, même le nom, à briser le silence une bonne fois pour toute entre deux. selon les dires d’isaac, leur rencontre était magique, l’univers s’était aligné pour que tous deux finissent par se rencontrer l’un l’autre et, finalement, s’aimer. les mois s’écoulèrent et désormais leur passion brûlait d'un feu intense, les étreignant l'un à l'autre, se promettant de s'aimer pour toujours, ces somptueuses alliances prouvant cette sincérité.

tout semblait merveilleux pour les deux jeunes hommes, isaac était désormais devenu ce formidable chirurgien de renom aux connaissances infinies, l’amour que lui apportait son bien-aimé avait finalement mit fin à cette éternelle solitude qu’il ressentait depuis de longues années. ce n’était sans compter le funeste destin qui les attendait. le bipper du chirurgien ne cessait de sonner tandis qu’il accourait vers le bloc opératoire, le coeur tambourinant dans sa cage thoracique, prêt à s’arracher de son être tant les palpitations étaient fortes. quelle vision d’horreur lorsqu’il vint entrer dans la pièce ! ayden, l’amour de sa vie, était allongé là, inconscient, prêt à être embrassé par la mort elle-même. il fallait agir, et vite. cruel machinations du destin, il était le seul titulaire disponible entre ces murs qu’il adorait tant. un bien funeste sort, lequel le fils d’hécate tenta par tous les moyens et toutes ses connaissances de changer. il tenta par dessus-tout de sauver son bien-aimé, priant tous les dieux de détourner cette sombre prophétie, d'annuler cette terrible tragédie qui leur faisait face, mais en vain. rien ne semblait fonctionner et l'inéluctable se produisit. son âme-soeur mourut, plongeant isaac dans un abîme de tristesse et de désespoir.

les jours passèrent, et petit à petit la culpabilité grandissante ne cessait de détruire l’âme du malheureux. isaac avait tué le seul amour qu’il a connu, la source de son bonheur s’était éteinte par ses propres mains, par cette soit-disante dextérité connue et applaudie de tous. il devait désormais affronter seul son deuil mais également cet état de folie qui l’habitait désormais, totalement plongé dans l'obscurité et l'isolement. face à ça, isaac ne pouvait plus se résoudre à exercer ce qui le passionnait tant. la douleur et la culpabilité avaient envahi son esprit. il était devenu fou, obsédé par la mort de son mari et sa propre responsabilité dans cet événement tragique. Il avait alors essayé de se briser la main pour arrêter d'exercer, de mettre fin à cette vie de chirurgien qui avait causé la perte de celui qu'il aimait, sans succès. ce malheureux don avait, contre son propre chef, reconstitué cette ossature détruite. il était incapable de pouvoir se faire du mal de la sorte.


ainsi, isaac fut condamné à une vie de solitude, hanté par le souvenir de son amour perdu, accablé par le poids de sa douleur. il comprit alors que la vie et la mort étaient inextricablement liées, que certaines choses ne pouvaient être changées, et que son obsession l'avait finalement mené à sa perte. l’âme peinée, il exprime désormais son chagrin et sa douleur sur ces toiles de peintures, capturant également la beauté et l’émerveillement de ces doux moments qu’il a perdu.


0 — naissance de la semi-déité, fils de déesse de la magie et d’un comte espagnol. isaac grandit sans figure paternelle et une mère dont il ne sait rien mis à part des songes nébuleux dont il ne parvient à interpréter. c’est en compagnie du personnel du domaine qu’il va passer son enfance, entre les murs de cette vaste demeure.

8 — découverte de ses dons. incompréhension et peur l’habitent mais le danger plane par-dessus cette tête innocente. il n’en a pas conscience et ne semble pas comprendre l’enjeu de cet éveil. ce n’était sans compter l’apparition de cette créature divine, l’emmenant vers de nouveaux horizons. ce n’est que plus tard qu’il a réalisé la perte de sa famille et de son foyer. il était désormais trop tard pour les pleurer.

21 — nausikaa et l’espagne ne sont plus qu’un vague souvenir pour lui, new york l’a accueilli à bras ouverts et l’internat de chirurgie se présente à lui: de longues et belles années se présentent devant lui. et il ne compte pas les passer seul: ce sont sur les bancs de l’université qu’il rencontre ayden, son-âme sœur.

26 — promesse de s'aimer pour toujours, des voeux sont échangés ainsi que des alliances. l'idylle se transforme en véritable histoire d'amour. les deux amants sont désormais mariés l'un l'autre, pour le meilleur et pour le pire. jusqu'à ce que la mort les séparent.

30 — désormais titulaire en chirurgie, la vie lui sourit. isaac connaît un bonheur sans nom qui, brutalement et sans crier garde, disparaît. ayden est mort de ses propres mains, victime d’un tragique accident qu’il n’a pu soigner. la culpabilité le ronge de jour en jour, il tente de se faire du mal dans le but de se punir mais le corps refuse, rejette cette mutilation: ces mains qui ont “tué” resteront inchangées. alors isaac fuit, s’envole de nouveau à nausikaa et exprime la douleur de son deuil au travers des nombreuses peinture qui semblent plaire.